mercredi 25 mai 2016

25 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Marcel Gauchet et Claude Lévi-Strauss et la belle carnassière

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Voici, tiré d'un ensemble d'articles réunis en un seul volume sous le titre La démocratie contre elle-même, une analyse remarquable de Marcel GAUCHET :

"Les difficultés de principe que soulève la présence massive d’enfants d’origine immigrée dans le système scolaire représentent à la fois un cas particulier, une amplification dramatique et un condensé complet des données de notre problème. Elles font ressortir de façon criante le chemin parcouru. Elles symbolisent pour ainsi dire la mise en échec du projet de l’école républicaine par les acquis du relativisme culturel. Il est clair en effet que nous n’aurons plus jamais la bonne conscience et la foi du charbonnier dans les valeurs universelles de la nation France et de la civilisation européenne qui ont fait la force assimilatrice incomparable de la machine scolaire de la IIIe République. On n’éradique pas l’empreinte de l’Islam comme on a effacé les marques du patois picard ou défait le moule des catégories bretonnes. Et nous manquons de conviction dans l’imposition pour faire de bons Français avec de petits Sénégalais sur le mode où on l’a réussi dans le passé avec de petit Polonais. Aussi cette butée est-elle le foyer d’exemplification rêvé pour les contempteurs de l’insupportable violence faite aux individus et aux peuples par la pédagogie traditionnelle. La différence de culture est érigée en paradigme de cette différence personnelle dont une éduction authentiquement démocratique doit se proposer le respect et le développement. Il est demandé à l’école de devenir l’institution prototypique où prendrait forme un lien de société enfin attentif à la pluralité des êtres, des groupes et des valeurs, sur la base notamment de la reconnaissance du « droit de l’homme à vivre dans sa culture ». Ces nobles sentiments ne tardent pas, hélas, à exhiber leurs limites, et disons le mot, leur malfaisant irresponsabilité. L’inconséquence flagrante de la belle âme éclate dès qu’on aborde l’épineuse question des droits politiques. Comment promouvoir la participation politique des populations immigrées sans imposer de fait une règle du jeu et des normes de droit qui n’ont rien à voir, le cas échéant, avec les idéaux de leurs cultures premières ? Que veut dire l’insertion dans la République sans une adhésion informée et raisonnée à ses principes, dont la fréquentation des autres cultures révèle assez qu’ils ne vont pas de soi ? Qu’est-ce qu’une citoyenneté qui ne repose pas sur une connaissance minimale du pays où elle s’exerce et sur une maîtrise élémentaire du cadre civique qui lui donne corps, sinon une citoyenneté supplétive ou de seconde zone ? Mais c’est au-delà toute la question de la participation sociale qui est posée. « Vivre dans sa culture » au sein d’une autre culture, majoritaire, et culture de la réussite dont on n’a pas rejoint le sol par hasard, c’est vivre en marge, et dans l’humiliation quotidienne de ne pas bien posséder les clés de l’univers où l’on est condamné à évoluer. La notion de « société multiculturelle » dont se gargarise la gauche mondaine en son invariable bêtise relève à cet égard de l’imposture démagogique la plus caractérisée. Elle vaut à l’échelle d’une mince élite suffisamment formée pour évoluer à l’aise d’une langue et d’un cadre de pensée à l’autre. Dans son application de masse, elle signifie pour la plupart privation, existence à l’écart, enfermement dans une appartenance interdictrice."

Marcel GAUCHET.
La démocratie contre elle-même. Tel Quel N°317.
Article L'Ecole à l'école d'elle-même. Contraintes et contradiction de l'individualisme démocratique.
Publié initialement dans Le Débat, N°37, nov.-déc. 1985.
(Pages 121 et 122 de Tel Quel).

En écho à cette charge contre la gauche mondaine et son invariable bêtise, ce constat de Claude LEVI-STRAUSS :

"Un choix éthique qui engage la culture du pays d'accueil ne peut s'exercer qu'entre deux partis : soit proclamer que tout ce qui peut se prévaloir de la coutume est permis n'importe où ; soit renvoyer dans leur pays d'origine ceux qui - et c'est leur droit - entendent rester fidèles à leurs usages même si, quel qu'en soit le motif, ils blessent gravement la susceptibilité de leur hôte.
In
Claude-LEVI-STRAUSS.
Nous sommes tous des cannibales, page 90. Le Seuil, Paris, 2013 (Collection La librairie du XXIe siècle).

Deux remarques s'imposent : 
Marcel GAUCHET ne se réclame d'aucune religion ni d'aucun parti. C'est un sociologue d'une rare finesse.
Claude LEVI-STRAUSS a milité au parti socialiste en compagnie de l'un des pires laïcards de la IIIe République, Maurice DEIXONNE. C'est un chaud partisan du relativisme culturel. Il ne prône en aucune façon la supériorité d'une culture sur l'autre. Mais il estime que le respect que l'on doit à chacune d'elle exige que l'on se plie à ses us et coutumes.

Voilà donc deux personnalités qui ne sont en aucune façon des raciste ou des nazis et qui pourfendent, chacune avec ses propres arguments, le multiculturalisme si cher à la belle et calamiteuse carnassière laquelle achève de détruire ce que la IIIe République avait eu tant de mal à édifier. Je reviendrai dans un prochain billet sur deux articles, publiés dans Le Monde et qui illustrent à merveille quoique contradictoirement selon moi, et bien que tous deux écrits par des personnalités de gauche, l'insoluble contradiction  de l'anthropologie de l'autoconstruction, hors de toutes les déterminations (familiales, religieuses, sociales, etc. si odieuses à monsieur Vincent PEILLON), et les obligations scolaires. Nous y reviendrons donc.

jeudi 19 mai 2016

19 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Monsieur Urvoas n'est pas un expert en religion !

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Le pape François a, fort justement, souligné que dans notre prétendue république, la laïcité est portée à un niveau excessif. Monsieur URVOAS, dont j'ai déjà parlé dans un billet (voir le billet du 2 janvier 2014), se croyant plein d'humour s'est cru obligé de déclarer que le pape n'est pas le meilleur expert en matière de laïcité. Je dirai seulement deux choses : (a) que monsieur URVOAS n'est de loin pas un expert en christianisme ; (b) que le pape EST un expert en laïcité et je vais le prouver.

Monsieur URVOAS appartient à cette catégorie de "penseurs" qui ne pensent pas mais sont englués dans des "croyances" lesquelles ont une fâcheuse tendance à se confondre avec l'idéologie ; vous savez, ce système de valeurs qui permet à quelques grossiums de prendre le pouvoir et de s'y maintenir. Monsieur URVOAS est farouchement anti-chrétien, voilà qui est assuré, mais c'est un ignorant, voilà qui ne l'était pas.

C'est précisément Jésus qui, le premier dans le monde des hommes, a distingué le laïc du religieux, jusque-là confondu. Tout le monde connaît la réponse prodigieuse qu'il a faite à des adversaires retors et décidés à le perdre : "Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu". Monsieur URVOAS veut simplement annexer la foi à ses vues et obliger les chrétiens à se plier à des lois, des règles, des pratiques qui ne servent en aucune manière l'intérêt général. Or des chrétiens qui ont la foi, il y en a des millions : des silencieux, des actifs, des contemplatifs, des flamboyants ou des humbles qui tous préfèrent, comme jadis les Apôtres, obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes et qui placent les droits de leur conscience au-dessus des misérables combinaisons sociétales du socialisme, du libertarisme, du libéralisme et de je ne sais trop quel "isme". En tant que chrétien, et même si je considère que ce gouvernement est illégitime quoique légal, je n'imagine pas - pour l'instant - désobéir aux règles qui concourent à l'édification du bien commun. L'impôt est un de ces moyens. Je le trouve injuste et excessif et surtout mal employé. Et je constate simplement que, pour ce gouvernement, le bien commun qu'il devrait promouvoir avec nos impôts a la fâcheuse tendance à se confondre avec le bien des fonctionnaires, des immigrants clandestins, des communautés marginales que je ne nommerai pas, et nullement avec le bien de la patrie laquelle comprend aussi des agriculteurs, des commerçants, des professions libérales, des artisans, des petites entreprises, brebis à tondre jusqu'à l'os !

Monsieur URVOAS, comme tout un chacun en ce monde, en viendra un jour à rendre l'âme. Puisse-t-il au moment du grand passage regretter d'avoir si mal traité nombre de ses compatriotes, et paraître apaisé devant son Dieu.


mardi 17 mai 2016

17 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Une histoire parmi tant d'autres à l'intention de la belle carnassière

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Le 20 août 1871, le père Lucien VIGNERON, des Missions Etrangères de Paris, embarquait à Marseille, à bord de L'Alphée, un navire des Messageries Maritimes, à destination de la Chine. On lui avait donné comme destination et comme épouse (ce sont les mots mêmes des MEP) le Sichuan, une province chinoise jouxtant le Tibet. Après moultes péripéties et une remontée aventureuse du Yang Zi Jiang, le Fleuve bleu, il arrivait enfin à destination de la mission que ses supérieurs lui avait confiée.
Arrivée sur place (en février 1872), il pense à sa patrie :

"La France ! Elle est au moins connue ici ! elle est connue au Se-Tchouan ! J'ai dit ailleurs combien j'avais été attristé de voir que rien ou presque rien ne me rappelait mon pays pendant mon long voyage à travers la Méditerranée, et la mer des Indes surtout; combien j'étais heureux en foulant le sol de la Cochinchine française; mais en quittant notre colonie, derechef, je n'ai plus jamais aperçu que l'étranger ; l'Anglais et l'Américain sont partout sur le littoral à Hong-Kong, à Chang-Hay, à Han-Kéou. Et maintenant, me voilà perdu au fond de l'Empire chinois et je retrouve mon pays, ma langue, mes usages, ma religion avec les missionnaires, et les chrétiens et les païens mêmes qui m'entourent ne connaissent qu'une nation européenne, la France !"
In
Abbé Lucien VIGNERON.
Deux ans au Se-Tchouan (Chine centrale), p. 60.
Bray et Retaux, Libraires-Editeurs, Paris, 1881.
(Je possède ce livre dans ma Bibliothèque).

Voyez-vous, madame la Ministre qui opposez le curé à l'instituteur, ce ne sont pas les instituteurs français qui ont fait connaître au Chinois du SICHUAN notre patrie et l'ont fait aimer ainsi que sa langue et son histoire. (Ils l'auraient, les instituteurs, pu si le gouvernement avait pris cette initiative.) Ce sont ces curés que vous vomissez de votre jolie bouche. Ils ont fondé des écoles, des orphelinats, des hôpitaux, se sont épuisés à la tâche pour ces Chinois si attachants, les curés. Certains ont été martyrisés (le Père VIGNERON cite le Père RIGAUD au nombre de ces martyrs). Mais vous, vous croyez qu'ils ont propagé l'obscurantisme et je ne sais quoi alors qu'ils unissaient dans un même amour leur patrie et leur Seigneur. Vous êtes trop engluée dans votre idéologie pour comprendre ce qui se jouait là. Tant pis pour vous. C'est regrettable.  

dimanche 15 mai 2016

15 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Chesterton prophétise contre la belle carnassière et le commissaire (du peuple ?)

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La belle carnassière Najat a donc invectivé en ces termes un député (monsieur Alain SUGUENOT) qui lui posait une question : "Je retiens de votre intervention, dit elle, que dans un fâcheux trouble amnésique vous oubliez que c'est d'avoir préféré le curé à l'instituteur pour transmettre les valeurs aux élèves qui a dévalorisé l'école." (Passons sur le style qui n'a qu'un lointain rapport avec celui de CHATEAUBRIAND.)

Madame le ministre perd les pédales, baigne dans l'eau saumâtre de son idéologie prétendument progressiste et manifeste surtout la haine de tout ce qui paraît, de près ou de loin ressembler à un chrétien. C'est tellement ridicule, tellement réducteur, tellement laïcard, qu'on en rigole. Mais cette dame est ministre et c'est elle qui est chargée de faire remplir les têtes (qu'elles soient blondes, brunes ou noires) de son salmigondis socialo-républicano-maçonnique. J'ai déjà eu l'occasion dans un ancien billet de faire litière de ces accusations. Et il n'est que de regarder, par exemple, les articles, comptes-rendus, notes diverses, publiés par des ecclésiastiques dans les bulletins des sociétés savantes qui fleurissaient en province au XIXe siècle pour conclure qu'une partie non négligeable des contributions étaient faites par des prêtres. Le pauvre abbé BREUIL, par exemple, doit se retourner dans sa tombe, lui à qui la paléontologie et l'archéologie préhistorique françaises doivent tant. On peut aussi consulter la liste des membres de la Société asiatique, depuis sa fondation, pour constater que nombre de savants orientalistes étaient prêtres : je pense au père Antonin JAUSSEN qui a apporté à la connaissance de l'Arabie, de la Syrie au Yémen, une masse incroyable de données sociologiques ou géographiques, ou encore au père POIDEBARD qui a inventé l'archéologie aérienne. Passons sur TEILHARD de CHARDIN et son homme de PEKIN, sur le Père de HARLEZ, un chanoine de LOUVAIN, qui était un spécialiste réputé de la langue avestique. Bien avant eux, le père RICCI qui, à la fin du XVIe siècle, a traduit en chinois des ouvrages de mathématiques européennes (entre autre). Ou encore le père GARZONI qui nous a nous donné un dictionnaire (le premier en Europe) de la langue kurde. On peut aussi reconnaître au Père Charles de FOUCAULD la paternité du premier dictionnaire touareg-français. Tous ces hommes, par le témoignage d'une vie donnée aux autres comme à la science, méritent mieux que le mépris professé par ce qu'il faut bien appeler une imbécile. Madame VALLAUD-BELKACEM s'est bornée à introduire dans les collèges et les écoles, les ABCD de l'égalité, la théorie du genre, les techniques contraceptives, une réforme qui est catastrophique et une modification des programmes, du français notamment, qui est une offense faite aux enfants des familles pauvres, défavorisées ou déstructurées par le chômage. Qu'elle se taise, et mieux encore, qu'elle démissionne.

Monsieur le Commissaire (politique) Pierre MOSCOVICI, dans le même aveuglement, nie les origines chrétiennes de l'Europe. A l'image de ses anciens collègues d'un gouvernement au sein duquel il n'a guère brillé, il est animé par une haine farouche des chrétiens et de l'Eglise. Nous aimerions savoir ce qu'il pense de la situation d'ISRAEL, puisqu'il ne fait pas mystère de ses origines juives. Personnellement, je pense qu'ISRAEL plonge ses racines dans l'histoire du peuple hébreu, et qu'il me paraîtrait assez osé de prétendre le contraire.

Il semble qu'à ces gens de pouvoir, CHESTERTON, l'immense écrivain catholique anglais, ait donné une réponse prophétique. Dans un roman (La sphère et la croix) ébouriffant, onirique, plein d'un humour ravageur et de paradoxes imparables, notre romancier met dans la bouche de l'un de ses héros, un farouche écossais catholique ceci que les deux imbéciles bernanosiens (ou non) devraient méditer : "L'Eglise ne ressemble pas à l'Athenaeum Club. Si l'Athenaeum Club perdait tous ses membres, il serait dissous par le fait même et cesserait d'exister. Mais en appartenant à l'Eglise j'appartiens à quelque chose qui existe en dehors de nous tous, en dehors de tout ce dont vous pouvez parler, en dehors des cardinaux et du pape. Ils lui appartiennent, mais elle ne leur appartient pas. Si nous mourrions tous subitement, l'Eglise n'en existerait pas moins de toute façon en Dieu. Et ne comprenez-vous pas que je suis plus certain de son existence que de la mienne propre ? [...]."

Apparemment ni la carnassière ni le commissaire ne comprennent une telle chose, pourtant élémentaire.

samedi 7 mai 2016

07 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Fin de l'intervention de Joseph Thouvenel à la veillée du 3 mai 2016 : un appel aux jeunes !

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Voici la fin de la remarquable intervention de Joseph THOUVENEL à la soirée des Veilleurs du 3 mai 2016. L'intervenant continue de citer le Père Jerzy POPIELUSZKO :
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" 'Là où il y a l'injustice, là où il y a la contrainte, le mensonge, la haine, le non-respect de la dignité humaine, là font défaut l'amour, le coeur, le désintéressement, le renoncement. Or sans ces valeurs, ne l'oublions pas, il est difficile de donner au travail son véritable sens, il est difficile de sortir le pays d'une crise. Mais l'amour doit aller de par avec le courage.' [Fin de citation du Père POPIELUSZKO.] 

POPIELUSZKO devint l'homme à abattre. Malgré les arrestations, les fausses accusations, provocations, menaces, détentions, il ne faiblit pas :

'Seule une Nation libre spirituellement et amoureuse de la vérité peut durer et créer pour l'avenir. Seule une nation saine d'esprit et consciente peut courageusement créer son avenir [dit le Père POPIELUSZKO]. On conquiert les gens le coeur ouvert et non les poings fermés. La vraie sagesse, la vraie connaissance, la vraie culture ne peut être enchaînées. Il n'est pas possible d'enchaîner les esprits humains. Garder sa dignité d'homme, c'est demeurer intérieurement libre dans l'esclavage extérieur. Rester soi-même dans toutes les situations de la vie. C'est demeurer dans la vérité, même si cela devait nous coûter cher. Car dire la vérité coûte cher. Seule l'ivraie est à vil prix. Il faut payer pour le grain de la vérité. Toute chose, toute grande cause doit coûter et doit être difficile. Il n'y a que les choses petites et médiocres qui sont faciles.'

Il s'adresse aux jeunes : 'Mes chers jeunes amis, vous devez avoir en vous un coeur d'aigle et un regard d'aigle. Vous devez tremper votre âme et l'élever très haut, pour pouvoir tels les aigles survoler toute la volaille, en marche vers l'avenir de notre Patrie. Ce n'est qu'en ressemblant à des aigles que vous pourrez affronter les vents les orages et les tempêtes de l'Histoire, sans vous laisser mener à l'esclavage.
Souvdezn-vous-en ! Les aigles sont des oiseaux libres car ils volent haut dans le ciel et ne se vautrent pas par terre.'

L 19 octobre 1984, le Père POPIELUSZKO, l'aumônier du syndicat Solidarnosc, sera enlevé par trois officiers de la police politique communiste, il sera torturé, assassiné, son  corps jeté dans la Vistule. Il avait 37 ans.

Nos frères polonais nous ont montré la voie quand l'Etat n'était plus au service du bien commun, mais est devenu le bras armé du totalitarisme.
Le devoir de chacun est de protégéer et porter la flamme de la vérité. D'être en résistance [les caractères gras sont de votre serviteur].

L'auteur du magnifique ouvrage Les Sentinelles du soir, qui  a connu l'enfer nazi et est revenu de BUCHENWALD, le Commandant Hélie DENOIX de SAINT MARC, nous donne les clés de cette réistance. 'Les seuls édifices qui tiennent sont intérieurs. Les citadelles de l'esprit restent debout plus longtemps que les murailles de pierres.

Enfin je laisserai conclure un admirable réalisateur, scénariste, écrivain, monsieur Pierre SCHOENDOERFFER qui me confiait : 'saint Paul, que j'appelle Paul en tant que protestant (et de rire), Paul dit qu'il y a trois vertus cardinales: la foi l'espérance, et  la charité. Je me mets à l'ombre de ce génie pour dire que le plus important c'est l'espérance et la charité, c'est-à -dire l'amour.' "

Mon ami Antoine qui, comme d'habitude m'accompagnait à ces veillées, fit remarquer à Joseph THOUVENEL que les trois vertus citées par Pierre SCHOENDOERFFER n'étaient pas cardinales, mais théologales, mais Joseph lui répondit que c'était ainsi que son ami les avaient appelées.

Le texte de Joseph THOUVENEL explose comme une bombe à la figure de tous les menteurs, de ceux qui nous gouvernent et de ceux qui aspirent à le faire, mais surtout de ceux qui nous gouvernent, qui se moquent comme d'une guigne de la vérité et nous trompent depuis que leur idéologie a grandi sur le terrain gorgée de pourriture de ce qu'ils appellent la liberté ; c'est en effet celle du renard des puissants dans le poulailler des pauvres, des moins savants, des vulnérables. Soyez assurés que je vais faire mon profit de cette remarquable intervention qui honore son auteur..

vendredi 6 mai 2016

06 mai 2016. nouvelles de la Résistance : suite de l'intervention de Joseph Thouvenel

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Nous en étions restés hier à la fin de la deuxième partie de l'intervention de Joseph Thouvenel, à la soirée des Veilleurs du 3 mai 2016, place de la Sorbonne. Voici la première moitié de la dernière partie. Lisez, je vous en supplie, ce que dit cet homme extraordinaire que fut le Père POPIELUSZKO.
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"En 1980, les ouvriers des chantiers navals de GDANSK en grève, demandent un prêtre pour célébrer la messe. C'est Jerzy POPIELUSZKO, ami de Lech WALESA qui répondra à leur appel. Jusqu'à son assassinat le 19 octobre 1984, il sera l'aumônier de Solidarnosc, le syndicat frère [de la CFTC sous-entend Joseph THOUVENEL]. Il denonça avec force dans ses prédications, un Etat opposé à la Nation.

Le mieux est de s'effacer devant lui, en reprenant quelques extraits de ses prêches : "Nous te prions pour ceux qui brisent les consciences humaines, ce qui est pire encore que de tuer... Quoique les consciences de nos compatriotes ne soient pas asservies ! Nous te prions pour les fonctionnaires de la justice qui n'ont pas le courage de s'opposer aux mensonges et qui acceptent le faux pour le vrai. Nous te confions les ouvriers qui ont donné leur sang et offert leur vie pour défendre leurs droits humains inaliénables.

Pour demeurer libre dans l'âme, il faut vivre dans la vérité. Vivre dans la vérité, c'est donner la vérité des témoignages, c'est la revendiquer et la reconnaître dans toute situation. La vérité est immuable. On ne peut détruire la vérité par des décisions ou des décrets. L'esclavage pour nous consiste justement en ceci : que nous nous soumettions au règne du mensonge chaque jour. Nous ne protestons pas, nous nous taisons, ou bien nous faisons semblant d'y croire. Alors nous vivons dans le mensonge. Le témoignage courageux de la vérité est un chemin qui mène directement à la liberté. L'homme qui témoigne de la vérité est un homme libre même dans des conditions extérieures d'esclavage, même dans un camp, même dans une prison. Le problème essentiel pour la libération de l'homme et de la Nation est de surmonter la peur. Car la peur naît de la menace. Nous surmontons la peur, lorsque nous acceptons la souffrance ou la perte de quelque chose au nom de valeurs supérieures. Si la vérité devient pour nous une valeur pour laquelle nous acceptons de souffrir, de prendre des risques, alors nous surmontons la peur qui est la cause directe de notre esclavage."

A la veille de Noël, il déclare : "Ne lutte pas par la contrainte. La contrainte est pas une preuve de force, mais de faiblesse. Celui qui n'arrive pas à vaincre par le coeur ou par la raison, essaye de vaincre par la contrainte. Mais chaque manifestation de la contrainte est une preuve d'infériorité morale. L'idée qui a besoin d'armes pour durer meurt d'elle-même. L'idée qui ne peut se maintenir que par la contrainte est une idée dévoyée. L'idée capable de vie l'emporte par elle-même."

Et le prêtre polonais de poursuivre : "Une Nation possédant une tradition chrétienne millénaire, aspirera toujours à la pleine liberté. Car il est impossible de combattre cette aspiration par la contrainte, puisque la contrainte est la force de celui qui ne possède pas la vérité. Il est possible de plier l'homme par la contrainte, mais non de le rendre esclave. Un Polonais qui aime Dieu et sa patrie se relèvera de toute humiliation, car il ne s'agenouille que devant Dieu."

Mon commentaire sera très court : Un Français qui aime sa patrie se relèvera de toute les humiliations que lui impose un pouvoir sans doute légal, mais parfaitement illégitime. Un responsable politique, un édile, refusera, au nom des droits de sa conscience, à marier des personnes de même sexe, un médecin à pratiquer des avortements ou des euthanasies prétendument compassionnelles. Quant à une justice qui reconnaît à un groupe de rap le droit de réclamer la tête de Marine LE PEN (au nom de la liberté d'expression et de création satirique) mais condamne à deux ans de prison ferme un nationaliste breton qui, au nom de la même liberté d'expression et de création  satirique dit qu'il est impossible à un Africain d'être breton (comme il l'eût dit d'un Alsacien ou d'un Provençal), il n'y a qu'un chose à en dire : elle est le reflet permanent du mensonge de cet Etat qui prétend s'identifier avec la Nation (je préfère le mot patrie) mais n'en est que l'instrument de domination au service d'une caste arrogante, incapable et aveugle. Exeant omnes !

jeudi 5 mai 2016

05 mai. Nouvelles de la Résistance : suite de l'intervention de Joseph Thouvenel à la dernière soirée des Veilleurs

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Comme je l'avais promis, voici la suite de l'intervention de Joseph THOUVENEL à la soirée des Veilleurs, Place de la Sorbonne, le 3 mai 2016.

"Face à un état totalitaire et tentaculaire [Joseph THOUVENEL fait allusion à l'Etat né de la Révolution et de la loi LE CHAPELIER, qui, j'y reviendrai un jour, est la cause de Théorie de la lutte des classes, et le moteur du capitalisme industriel et "libéral"] se levèrent de grandes figures sociales comme le remarquable parlementaire Albert de MUN, dont monsieur BARTOLONE, Président de l'Assemblée Nationale vient de [faire] retirer le buste de la salle des Quatre colonnes à l'Assemblée. Il est vrai qu'Albert de MUN ne fut que le porteur de propositions de loi concernant notamment :
-la création du congé maternité ;
-la limitation de la durée du travail ;
-l'interdiction du travail des enfants ;
-la création de caisses pour les accidents du travail ;
-et plus généralement les assurances sociales et bien entendu le repos dominical.
[Note du transcripteur : usant d'un pouvoir discrétionnaire autoproclamé, monsieur BARTOLONE s'est ainsi rendu coupable d'une injure à la patrie et d'une offense à sa mémoire ; il est vrai que monsieur BARTOLONE n'est ni aristocrate, ni catholique et que ceci explique cela. Nous espérons que le prochain Président de l'Assemblée, (qui, je l'espère ne sera pas un battu du suffrage universel, et n'aura pas eu le culot de se faire réintégrer dans le corps des préfets juste à temps pour bénéficier de la retraite qui échoit à ces "hauts fonctionnaires") réparera cette injure, preuve visible de l'imbécillité bernanosienne de son auteur. Je poursuis la transcription de l'intervention magistrale de Joseph THOUVENEL.]
Il eut été dommage que la Patrie continue à s'en montrer reconnaissante surtout quand avec acharnement, on travaille à battre en brèche le repos dominical. Ce temps où la production et la consommation sont entre parenthèses pour permettre la vie familiale, associative et spirituelle. Par cette action d'éclat, monsieur BARTOLONE s'est indéniablement grandi. Encore un effort et il passera à la postérité comme son glorieux prédécesseur TARTUFFE : "Ah pour être dévôt, je n'en suis pas moins homme ; couvrez ce catho que je ne saurais voir. Par de pareil objet, les âmes sont blessées et cela fait venir de coupables pensées." 

L'histoire contemporaine nous apporte un autre exemple de système étatique néfaste : les régimes communistes. J'aimerais à cette occasion vous parler d'un modèle, sans doute un saint, qui fut jeté au cachot et subit maintes humiliations parce qu'il refusait d'abjurer sa foi : le Père Jerzy POPIELUSKO."

Dans un troisième, je vous donnerai la suite de cette belle intervention ; elle honore son auteur et le syndicat auquel il appartient.

mercredi 4 mai 2016

04 mai 2016. Nouvelles de la Résistance. Une intervention remarquable de Joseph Thouvenel, hier soir, avec les Veilleurs de Paris ! Première partie

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Il y a bien longtemps que je n'ai pas fait le récit d'une soirée parisienne avec les Veilleurs. Quoique je m'y rende très régulièrement, je craignais de lasser. Mais la veillée d'hier soir était exceptionnelle. Que ce soit les quatre prestations musicales des Gavroches, l'intervention de Jean-Frédéric POISSON - qui distingue avec une clarté éblouissante l'autorité du pouvoir, et assigne à chacune de ces facultés les qualités qui les rendent légitimes -, ou les lectures de grands textes (HEGEL, NIETZSCHE, TOCQUEVILLE, ROTBARN ou THOREAU, etc.), tout était à voir à écouter, à admirer. Je passe sur les interventions cocasses de deux passants qui n'avaient point bu d'eau minérale, dont l'une voulait absolument chanter une chanson de BARBARA, et dont l'autre fut longtemps allongé par terre, et dormait, pour revenir sur l'intervention exceptionnelle de Joseph THOUVENEL, vice-président confédéral de la CFTC. Il a eu l'amabilité de me communiquer son texte, et je l'en remercie vivement : je vous le restitue dans sa totalité en vous demandant de lire jusqu'au bout cette première partie, les autres venant dans des billets ultérieurs :

"Bonsoir à toutes et à tous,

Il m'est demandé d'arbitrer entre HEGEL (L'Etat est la réalité en acte de la liberté concrète) et NIETZSCHE (L'Etat est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : moi, l'Etat, je suis le Peuple).

Simple syndicaliste, je ne m'aventurerai pas à commenter les propos de ces deux monstres d'intelligence intellectuelle [notez que l'expression n'est pas pas pléonastique ; il y a d'autres formes d'intelligence l'intelligence purement intellectuelle]. Je note simplement  que l'un comme l'autre ont été la référence d'écoles de pensées menant rapidement au totalitarisme. Comme quoi, quelquefois, mieux vaut avoir moins d'esprit, mais penser plus juste.

Je constate simplement qu'une société organisée nécessite une autorité par laquelle passe notamment l'édiction de la règle de droit et éventuellement l'emploi de la force publique.

Pour qu'elle soit civilisée, cette autorité a besoin des corps intermédiaires qui, en vertu du principe de subsidiarité, régulent les relations entre les citoyens et l'Etat. Cette organisation, me semble-t-il, a deux gros avantages - ne pas laisser la personne seule face à un Etat tout- puissant ; éviter la tyrannie de l'opinion de quelques uns au détriment du Bien Commun. Il est du devoir de chacun de veiller à ce que ces équilibres ne soient pas rompus.

Au XVIIIe siècle, issue des Lumières, l'emporta la Théorie du libre contrat. Celle-ci pour ses partisans, permettait et justifiait l'existence de l'Etat en garantissant l'ordre social : Chacun est libre en obéissant à la loi de tous argumentaient-ils. C'est comme cela, qu'en 1791, dans la fureur révolutionnaire, un bon bourgeois, avocat de son état, le citoyen LE CHAPELIER porta sur les fonds baptismaux républicains une loi proscrivant les organisations ouvrières. [Je renvoie mes lecteurs aux billets que j'ai écrit, à plusieurs reprises sur cette monstruosité républicaine, qui fut à l'origine, on l'oublie trop, de la Révolte des Canuts de Lyon, réprimée dans le sang, car ils réclamaient l'application du tarif minimum de l'Ancien Régime, sorte de SMIC avant le lettre.] Entre la liberté théorique de chaque individu et l'Etat : plus rien. Conséquence du principe de liberté décrété comme un absolu : la grande misère des petites gens en général et du monde ouvrier en particulier. Car entre celui qui peut donner du travail [et ceux qui en ont besoin pour vivre et faire vivre leur famille, il y a un profond déséquilibre. Création du] délit de coalition, interdiction de la grève, interdiction des entreprises non lucratives comme les mutuelles, et.... fermeture des Facultés de médecine [Joseph THOUVENEL ici commente avec ironie le fait que chacun pouvait ainsi se déclarer médecin, mais que cette liberté montra vite ses limites et que l'on réouvrit les Facultés de médecine ; ce commentaire ne figure pas dans le texte qu'il m'a transmis.]

Cette théorie ultra-libérale n'est pas morte. Il y a quelques semaines, dans l'Express, un économiste réputé, Jean-Marc DANIEL, polytechnicien, auteur de "VALLS-MACRON, le socialisme de l'excellence française" donnait comme modèle la loi LE CHAPELIER. Il précisait bien sa pensée, en proposant le licenciement par SMS. On ne fait pas plus humain ! Le salarié n'est plus une personne juste une variable d'ajustement économique. Le héraut du socialisme de l'excellence, le laudateur des "Principes initiaux de la Révolution", rétablit le patron de droit divin. [Joseph THOUVENEL parle du patron telle que la LE CHAPELIER le concevait, non de celui de l'Ancien Régime, dont le pouvoir était très largement régulé et encadré par les Corporations.] Et ne croyez pas qu'il s'agisse d'une erreur ; le grand principe qui doit mener le monde en général et celui des affaires en particulier, c'est celui de la liberté absolue, intégrale, sans contrainte. Vous savez, cette liberté du renard dans le poulailler ou celle du cancer dans l'organisme."

FIN LA PREMIERE PARTIE. La suivante sera consacrée à une initiative d'un ignoble, je veux parler, comme le fait Joseph THOUVENEL dans la suite de son intervention, d'une initiative honteuse, que l'on doit à un grand humaniste de la République socialo-maçonnique : j'ai nommé monsieur Claude BARTOLONE. 

Ciao ! A plus !