vendredi 12 juillet 2019

Vendredi 12 juillet 2019. Voici venu le temps des assassins légaux.


Voici venu le temps des assassins. Voici venu le temps du mensonge. Voici venu le temps des ténèbres.

J’ai de très bons amis qui, à la suite de mon commentaire très bref d’hier soir, publié sur Facebook, et annonçant le billet de ce jour, m’ont fait savoir avec un grand talent et un style inégalable que, dans le fond, j’étais un réactionnaire-poubelle à la mode Salon-Beige/maître Triomphe, et qu’ils ne comprenaient pas que l’on dénonçât ce que je persiste à appeler un assassinat. Un des arguments avancés était que si, eux, avaient été dans l’état de Vincent Lambert, ils auraient souhaité qu’on mît fin à leurs jours. Ce à quoi je dirai qu’ils ne sont pas Vincent Lambert, et que, sur ce sujet, nous ne savons pas ce qu’il voulait. En revanche, ce que nous savons, c’est que des proches, sa femme notamment, voulaient qu’on le conduisît à la mort, et que d’autres, dont ses parents, et des médecins réputés, ne le voulaient pas.

On a mis, de manière putassière, (je pèse ici mes mots), la volonté des parents de Vincent de garder leur fils en vie au compte de l’intégrisme catholique, comme si c’était là le mobile de leur acharnement. Personne n’a jamais mis en avant l’idée que l’amour qu’ils lui portaient était un mobile assez puissant pour le défendre. La moindre des honnêtetés intellectuelles, (je ne parle pas de l’honnêteté médiatique qui est en soi une contradiction), était au moins de reconnaître que ces deux raisons, intégrisme et amour, étaient le puissant mobile de leur action, mais que l'amour pouvait être aussi le mobile unique.

Revenons-en à l’argumentation juridique de monsieur MOLINS, procureur à la cour de cassation, utilisée pour casser le jugement de la cour d’appel qui ordonnait la reprise des soins : « Si l’on met la vie comme valeur suprême, on s’oppose à la loi Leonetti et à la loi sur l’IVG ; » (je cite de mémoire). Cet homme, pour qui j’avais du respect, lequel a bien diminué depuis, a été un excellent Caïphe (qui était grand-prêtre au temps de Jésus, et donc pouvait prophétiser), et il a, sans le savoir, déclaré que ces deux lois donnaient le droit de supprimer la vie. L’argumentation juridique est imparable, et feu Kelsen aurait parfaitement accepté sa pleine juridicité.

Is fecit cui prodest. Voilà un adage très intéressant dans le cas qui nous intéresse : chercher à qui la chose profite. Il existe plusieurs acteurs, les uns connus, les autres occultes, à qui profite le crime. Madame Rachel Lambert, par exemple, l’épouse de Vincent, qui dans son souhait (légitime) de refaire sa vie désirait rentrer en viduité pour pouvoir se remarier. Il y a ensuite des associations comme Le Droit de mourir dans la dignité (dirigé par l'inénarrable Jean-Luc Romero), et des mouvements de pensée comme la franc-maçonnerie qui avaient intérêt à faire un exemple. On l’a fait. Et il est à craindre que le modèle ayant été posé, il serve de socle à l’édification d’une élimination systématique de ceux qui gênent. Pour l’instant, on se contentera de suivre les instructions écrites des personnes susceptibles de se trouver en situation de possible acharnement thérapeutique (nom que l'on donnera aussi à des soins élémentaires). Ce ne fut pas le cas ici : la sédation profonde a été voulue par des tiers, et mise en œuvre de même. Ensuite, on se passera des instructions et en utilisant la docte décision d’un comité d’experts, on trucidera sans état d’âme ceux dont la vie n’est pas jugée digne d’être vécue.

Mais pour ce qui me concerne, mon opposition formelle et définitive à cet assassinat légal repose sur des considérations scientifiques. Je voudrais rappeler que j’ai travaillé pendant des années avec un ami professeur de Neurologie, et que, bien que je ne sois point médecin, mais pharmacien, je continue de travailler dans le domaine des neurosciences (référence de mon dernier article :  2019 Apr 25;14(4):e0215277. doi: 10.1371/journal.pone.0215277. eCollection 2019.) J’affirme que nul n’est en mesure de dire ce qui se passait dans la conscience de Vincent. Plusieurs fois j’ai rappelé ici les expériences de Benjamin Libet ( 10.1016/j.pneurobio.2006.02.003
 Thus, unconscious cerebral processes precede a subjective sensory experience. If this can be generalized to all kinds of subjective experiences, it would mean that all mental events begin unconsciously and not just those that never become conscious. In spite of the delay for a sensory experience, subjectively there appears to be no delay. ). Celles de Sperry (voir https://doi.org/10.1152/classicessays.00042.2006) sont également fort intéressantes. Il est impossible d’ignorer les conclusions de ces neurobiologistes (Sperry a été prix Nobel de médecine).

Je dis donc que les acteurs de ce drame qui ont conduit à la mort de Vincent Lambert sont des assassins légaux, et que monsieur Sanchez, le « médecin » qui a mis en œuvre la sédation profonde et continue conduisant à la mort de Vincent a trahi le serment d’Hippocrate pour des raisons purement idéologiques.

Comble de cynisme, une information est ouverte pour recherche des causes ayant entraîné la mort de Vincent Lambert, ce qui autorise un ultime outrage, celui de l’autopsie. Comme si les juges l’ignoraient…

Aucun commentaire: