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Il y a 226 ans, jour pour jour, le soleil
se levait sur un PARIS noyé dans le sang : prêtres, aristocrates,
artisans, ouvriers, enfants, adolescents, rien n’échappa à la barbarie des
massacreurs dont l’histoire officielle tait pudiquement le nom. Voici quelques
extraits d’un ouvrage qui fait le point de cette question. L’ouvrage est
impartial comme en témoigne la Préface que je ne puis reproduire ici en son
entier. Les massacres se poursuivirent du 3 au 6 septembre : prison des
Carmes, Abbaye, prison de la Force, Saint Firmin, Bicêtre (où furent tués plus
de quarante adolescents), Tour Saint-Bernard (qui était une prison pour
galériens), Séminaire Saint-Sulpice, Abbaye de Saint-Germain des Prés,
Conciergerie, Châtelet. Plus de 2000 personnes furent martyrisées, torturées,
lardés de coups de piques et de sabres, parfois torturées avec sadisme avant
d’être assassinées puis quelquefois découpées en morceaux.
Vous noterez simplement que les bonnes
âmes qui critiquent la barbarie de DAESH avec des trémolos dans la voix, ne
semblent guère se rendre compte que la Révolution a largement anticipé les
méfaits du califat autoproclamé ! Mais bien entendu, ce sont là des
détails de l'histoire pour les admirateurs de Marianne !
1. Opinion de
TAINE.
"Dans sa Conquête jacobine,
Taine a flétri l'âme des massacreurs, « pleine de scorpions » comme celle de
Macbeth ; il a décrit « tous les monstres qui rampent enchaînés dans les
bas-fonds du cœur et sortent à la fois de la caverne humaine, non seulement les
instincts haineux avec leurs crocs, mais aussi les instincts immondes avec leur
bave » ; ces deux meutes réunies « s'acharnent sur les femmes que leur célébrité
infâme ou glorieuse a mises en évidence », car « à la férocité s'adjoint la
lubricité pour introduire la profanation dans la torture ». On tue même des
enfants, 43 enfants du peuple, de 17 à 12 ans : « Cette fois, on est descendu
au-dessous du loup : les loups n'étranglent pas les louveteaux ». Certaines de
ces expressions ressemblent à celles de Jaurès : mais Taine ne laisse pas
flotter sur tant d'horreurs « un grand rêve d'apaisement fraternel » ! Il ne
fait pas de ces barbares sans nom les ouvriers du « progrès »."
2. Invention du bouclier humain.
"Le 2 septembre, arrêté de la
section du Faubourg Poissonnière :
Considérant les dangers imminents de
la patrie et les manœuvres infernales des prêtres, (la section) arrête :
1° Que tous les prêtres et personnes
suspectes enfermés dans les prisons de Paris, Orléans et autres, seront
mis à mort ;
2° Que les femmes, enfants des
émigrés et personnes qui ne se sont pas montrés citoyens seront mis sur une
ligne en avant des volontaires qui partent pour la frontière, afin de garantir
les braves sans-culottes des coups que pourraient porter leurs ennemis."
3. Des cadavres dépecés.
"La rue de Sainte-Marguerite
est déjà jonchée d'une cinquantaine de cadavres. Un témoin oculaire rapporte
que l'assassin de M. de Laleu, (ancien officier du régiment de Lyonnais), lui
ouvrit le flanc et lui arracha le cœur qu'il porta palpitant à sa bouche en
criant : Vive la Nation! « Le sang, note le témoin, lui faisait une sorte de
moustache »."
4. La populace enivrée de sa
puissance.
"La section du
Jardin-des-Plantes — maintenant décorée du titre de Section des Sans-culottes —
siégeait dans l'un des bâtiments du séminaire. Parmi les limiers qui avaient
rabattu les prisonniers, se trouvait l'épicier Hû, récemment élu juge de paix :
cet individu traitait ceux qu'il arrêtait avec une familiarit fraternelle » ;
il leur assurait que « quelques jours à Saint-Firmin ne leur feraient pas
de mal ». Son doucereux fanatisme valait celui du savetier Gossiamme qui, au
moment de tuer l'abbé Gros, échangea avec sa victime les propos suivants : «
Mon ami, lui rappelait le curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, j'ai toujours eu
le plus grand plaisir à vous secourir dans votre indigence, ainsi que votre
femme et vos enfants ; aujourd'hui vous voulez ma mort. Donnez-la moi et que
Dieu vous pardonne!— Il est vrai que je vous ai de grandes obligations,
répondit le savetier, mais la Nation me paie pour vous tuer »."
In
Gustave GAUTHEROT.
Septembre 1792. Histoire politique des massacres.
Gabriel Beauchesne, Éditeur, Paris, 1923.
In memoriam, chers disparus qui
mourûtent dans l'honneur et la dignité. Et honte aux massacreurs dont les noms
doivent être connus (commençons pas Sergent et Panis, ainsi que Ceyrat) pour
qu'on n'oublie pas qui ils furent.
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