J'ai passé quelques jours à la campagne chez mon frère. C'est un grand amateur des aventures de San Antonio, et un admirateur du style picaresque et de la débordante imagination de Frédéric DARD. Il a dans sa bibliothèque les oeuvres complètes des aventures du commissaire le plus célèbre de notre littérature, Maigret excepté. Vous dire que je passerai mon temps à lire les dizaines de volumes qui relatent les folles aventures de San An. et de Béru serait faux. Mais il m'arrive de temps à autre de me dilater la rate en en lisant les meilleurs feuilles. Bien m'en a pris pendant mon séjour ; voici ce que l'auteur met dans la bouche de son héros. On passera sur quelques crudités de la langue pour ne s'attacher qu'au fond et aux idées.
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"Je crois que", fait dire à San Antonio Frédéric DARD, "pour changer le monde, faudrait commencer par supprimer les miroirs. A force de ne plus pouvoir narcisser, les gens finiraient par s'oublier un peu, du moins par perdre cette fausse notion d'eux-mêmes qui leur entartre l'esprit. La chiasserie" [oh ! pardon, se permettra de dire ici votre serviteur] "vient de ce qu'ils s'admirent, s'auto-vénèrent. Ils sont leur propre religion, leur vraie politique, leur seul horizon, l'ambition de leur vie. Ils prennent envie d'eux sitôt qu'ils ouvrent les yeux sur leur image. Ah ! oui, brisons les miroirs pour qu'entre nous la glace soit enfin rompue. On écoperait peut-être de sept années de malheur, mais on serait tellement heureux ensuite."
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Au delà de la désespérance et de la mélancolie de ces lignes, qui témoignent bien de la profondeur d'esprit de Frédéric DARD, il y a une vérité. Il ne me paraît pas nécessaire de commenter davantage... Jamais, en effet, on a mieux fustiger ce que j'appelle "l'auto-ombiloscopie", habitude qu'ont nos contemporains de se contempler le nombril.
5 commentaires:
Quelle agréable surprise, M. POINDRON, que vous soyez vous aussi amateur de San-Antonio ... Je vous aurais cru plus prude. Mais, grâce à Dieu, vous voyez plus loin que les apparences et vous avez bien aperçu la "profondeur" ... Il y a des centaines de phrases profondes dans San-Antonio. Synthèse parfaite du rire, de la simplicité populaire, de l'anti-académisme ...
Bonne et joyeuse lecture !
A wir galon,
E. D.
J'ose prendre la liberté de livrer cette information...La causerie devait être animée...
Bien à vous !
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Assemblée générale 2009
" Au pays de Berthe "
Du 13 au 15 juin 2009, l'association des Amis de San-Antonio se réunit à Lucelle en Alsace.
Programme provisoire :
Vendredi
- Apéritif de bienvenue
- Dégustation de la carpe frite
- "Déménage tes méninges", jouez et devenez l'expert en San-Antoniaiseries 2009
- Ciné-club
Samedi
- Bourse aux livres
- Causerie animée par Françoise Rullier sur le thème "L'image de l'étranger chez San-Antonio"
- Apéritif
- La choucroute de Berthe
- Grande enquête autour de Durlinsdorf
- Visite de l'exposition permanente de Sandrine et Gérard
- Dégustation de vins d'Alsace
- Apéritif
- Coq au Riesling et späetzle
- "Un os dans le pantalon", une pièce de Raymond Milési
- Soirée spectacle et chansons
Dimanche
- Remise des prix des jeux
- Assemblée générale
- Apéritif (le 4e ... !)
- Déjeuner
Organisation : Gérard et Sandrine Kaufmann
Cher Ropazh Hemon, pour dire le vrai, je rafole de san Antonio et j'en ai lu trois en trois jours lors de mon séjour à la campagne. J'aime son non conformisme, son refus de la pensée unique et du politiquement correct, son côté un peu anarchique. Certes, je ne dis pas que tout est du meilleur goût, mais quelle veine, quelle verve, quelle inventivité ! Il nous apprend sur la nature humaine un peu plus que nombre de beaux esprits qui hantent les couloirs de Gallimard et consomment au Café de Flore en regardant obliquement si la foule les reconnaît...
Bien amicalement.
A wir galon !
Chère Fourmi, il n'y a que vous pour trouver les bonnes sources d'informations ! Merci pour ces indications qui permettront aux amateurs de San Antonio de prendre un nombre suffisant d'apéritifs dans une atmosphère peut-être gauloise, mais certainement conviviale.
Bien amicalement.
Vive la gauloiserie et vivent les Cons.
Avec un grand C, car c'est un bouquin de Frédéric Dard (peut-être pas de San-A)
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