En ce premier dimanche de carême, il est donné aux chrétiens de méditer les trois tentations que Jésus dut affronter lorsqu'après son baptême, il fut conduit par l'Esprit au désert.
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Et il me semble que, croyant ou non, nous pouvons tirer de la méditation de cette scène quelques conclusions propres à orienter notre comportement individuel.
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"L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles qui sortent de la bouche de Dieu" répond JÉSUS au démon qui le presse de transformer une pierre en pain pour apaiser la faim qui le tenaille. (Pour un chrétien, JÉSUS Fils de Dieu avait ce pouvoir-là). Il y a là un appel à ne pas céder au vertige de la consommation à tout prix, et pas au prix de la mort de la conscience ou de la vie intérieure, qu'elle soit ou non éclairée par le Verbe.
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"Tu ne n'adoreras que Dieu seul" répond JÉSUS au Malin qui lui promet domination et puissance sur les royaumes, richesse et prestiges qui y sont attachés, s'il se prosterne devant lui, Lucifer, à qui prétend-il, tout appartient. Il y a là un second appel encore plus éclairant et qui est celui de ne pas céder à l'idolâtrie du pouvoir. Nous venons de vivre, avec l'histoire du mariage homosexuel, un épisode particulièrement cru de ce que sont l'arrogance de la domination politique et la suffisance du pouvoir, quand il viole délibérément la conscience d'une partie significative des Français. A cet égard, nous devrons demander à nos maires, s'ils n'approuvent pas en conscience cette loi, de ne pas l'appliquer et de refuser de procéder à de telles "cérémonies de mariage". Par ailleurs, comme je n'aime pas trop parler de ce que je connais mal, je me suis procuré le livre de Hans KELSEN, Théorie pure du droit. Je répondrai donc à Élisa en me fondant sur cet ouvrage très éclairant, quoique passablement indigeste. Non à l'idolâtrie du pouvoir, et non au droit positif.
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"Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu", rétorque encore Jésus à Satan qui lui demande de se jeter du haut du Temple de Jérusalem pour que les anges viennent le porter et empêcher qu'il ne chute et ne se blesse. Voilà encore un appel, sans doute plus subtil et de très vaste portée. Tout d'abord, il nous invite à ne jamais désespérer au point d'être tenté par le suicide physique, intellectuel, moral ou politique. Car se jeter du haut du temple habité par Dieu, c'est bien se suicider et oublier qu'il habite là. Ensuite, il nous enjoint de ne pas tenter Dieu par des initiatives ou des décisions qui contreviennent à sa volonté manifeste. Pour un non-croyant, sans doute, ces conclusions ne veulent-elles rien dire, ou du moins le socle sur lequel elles s'appuient ne fait pas sens. Qu'ils n'oublient cette phrase qu'un déporté d'AUSCHWITZ a dite, avant d'être jeté dans une chambre à gaz : "Où est-il Dieu ?". Oui, il fallait bien que des hommes refusassent de reconnaître l'absolue souveraineté d'un Dieu sur l'humanité, pour le braver ainsi, par des horreurs sans nom, dont on ne trouve d'équivalent dans l'histoire moderne que dans les massacres des habitants de la Vendée, commandités par la Convention sous la Terreur.
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Vertige de la consommation, idolâtrie du pouvoir, désespérance et oubli de nos origines, voilà des tentations auxquelles tout être humain, chrétien ou non, baptisé ou non, se trouve un jour confronté. Et s'il est vrai que la seule morale ne peut servir de fondement à la politique, du moins la politique ne doit-elle pas la violer avec impudeur.
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C'est tout pour aujourd'hui.
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