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Nous poursuivons le cycle
consacré à Henri HUDE. Le texte qui vous est proposé illustre à la perfection
ce contre quoi il nous faut lutter, et qui s’appelle la manipulation de
l’opinion. Ceci est le premier billet de ce jour. Il y en aura un second
consacré à… devinez !
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"On ne défend pas
efficacement les valeurs en faisant appel à l’autorité de l’État et en lui
demandant d’édicter des interdictions. Cette manière de procéder ne peut pas
être exclue, mais en pratique, dans le cadre d’une démocratie, elle renforce le
progressisme et fait avancer sa cause beaucoup plus qu’elle ne l’entrave.
La passion sociale dominante dans
une démocratie étant la liberté, il est toujours maladroit de trop invoquer
l’autorité et de trop s’armer de prohibitions pour défendre les bonnes causes.
Une bonne cause doit toujours être proposée comme créatrice de droits et de
libertés. Ce n’est du reste pas un simple artifice rhétorique, cela correspond
à une vérité profonde. C’est pourquoi il n’y a rien de déshonorant à faire
usage de ce procédé rhétorique. Il peut même permettre un approfondissement de
la pensée.
Car le progressisme tombe en
putréfaction sitôt qu’il ne trouve pas d’autorité et d’interdiction à qui
s’opposer. Il faut donc bien se garder de réclamer sa persécution. Il faut le
laisser pourrir. Il faut aussi le mettre en contradiction avec lui-même, de
telle sorte que sa rhétorique ne porte plus.
Pour être parfaitement précis, il
vaut mieux en tout et toujours, non pas tenter de limiter directement les abus
progressistes en faisant des lois qui interdisent certaines libertés abusives à
certains sujets actifs qui voudraient pouvoir en user ; mais il faut
limiter les abus indirectement en faisant des lois qui garantissent la liberté
des sujets passifs.
La bonne tactique n’est
pas : empêcher d’agir ; La bonne tactique est exiger de ne pas subir. Réclamer la création du
droit de ne pas subir, voilà la démarche positive efficace en démocratie pour
lutter contre les abus. C’est ainsi qu’on ne se place pas en contradiction avec
la passion de la liberté. C’est peut-être aussi de cette façon qu’on peut
s’élever à une morale plus complète, moins uniquement axée sur la notion
d’obligation.
Cette tactique permet de contenir
le progressisme et de le refouler dans certaines zones. Dès lors qu’il n’a plus
pour lui l’autorité de la loi et de l’ordre moral à l’envers qu’il s’emploie à
imposer partout, dès lors qu’il ne peut plus mobiliser en face d’une volonté à
l’apparence répressive et moralisatrice, mais qu’il doit tolérer une
affirmation éthique forte et profondément vécue, il perd contenance.
Il n’est plus que l’hédonisme
médiocre dont tout homme de cœur sent combien il est méprisable. Dès qu’il ne
peut plus se poser comme l’ardent défenseur de la liberté, il n’est plus que
bassesse. Or il cesse de pouvoir prendre la pose quand on le laisse tomber.
Contentons-nous d’opposer à sa liberté arrogante de sujet actif indéfiniment
abusif, la revendication calme et convaincante du sujet passif."
Henri HUDE.
Éthique et politique. Collection
"Philosophie européenne".
Chapitre XII. Liberté et justice.
Section 9 : La tactique opérationnelle antiprogressiste.
Éditions Universitaires, Mame,
Paris, 1992, pp. 260-261.
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2. COMMENTAIRES.
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On peut se demander, après toutes
les manifestations qui ont eu lieu contre les lois sociétales de madame TAUBIRA,
dans la mesure où il y a fort peu de chances qu’on les voit abroger, si la
bonne résistance ne consisterait pas à exiger que l’on n’oblige pas les maires
ou les officiers d’État-civil à marier des personnes de même sexe ; si ce
droit du sujet passif était accordé, on verrait un nombre incroyable d’élus
refuser de se prêter à ce que leur conscience réprouve, sans pour autant imposer
au sujet actif une obligation moralisatrice. Ce choix risque fort de se présenter
à nous après les élections présidentielles : nous aurons à ne pas nous
laisser imposer de par la loi, et en tant que sujets passifs, des contraintes
voulues par un petit nombre de sujets actifs, et puissants simplement parce qu’ils
sont riches. C’est le schéma que nous propose monsieur MACRON.
Ne croyez pas, chers lecteurs,
que le progressisme soit l’apanage exclusif de la gauche en ce qu’elle a d’éminemment
manipulateur. Il y a des progressistes dans toutes les idéologies politiques.
Le progressisme c’était aussi le nazisme, le stalinisme, le fascisme, et – on l’oublie
aussi – les tenants d’une idéologie économique américaine purement nouvelle-libérale.
En effet, c’est dans les 1920, en 1922 très exactement, que Walter LIPPMANN a
écrit son Public opinion, ouvrage
dans lequel il expliquait comment manipuler l’opinion par la propagande, c’est-à-dire
par la rhétorique dévoyée. LIPPMANN y fait la théorie et l’éloge de la « fabrique
du consentement ». C’est très exactement ce que les journaux français ont
tenté de faire, avec un apparent succès d’après les sondages, en nous
matraquant avec les photos, les propos, les ralliements de toute une série de
vieux caciques, aussi vermoulus que régime qu’ils ont contribué à pourrir par
leurs compromissions et leur corruption, essentiellement morale, et parfois,
hélas matérielle.
Continuons de combattre la
manipulation progressiste de droite comme de gauche (car le progrès est l’autre
nom que donnent les élites aux lois et dispositions qui les favorisent) en
exigeant de ne pas subir.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Un chahut réjouissant en perspective.
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Sur la manipulation médiatique.
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Sur le prétendu crime contre l’humanité.
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Sur la manipulation médiatique
(bis).
La déontologie du journalisme en prend un coup !
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Sur le crépuscule des idoles
progressistes.
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Le café où l'on cause !
J'espère qu'ils parleront des jeunes lapins qui soutiennent monsieur MACRON et dont il vous est possible de voir le portrait ci-dessous. Des galopins, on vous dit !
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Les jeunes soutiennent Emmanuel MACRON.
Le Renouveau du macronisme ! Il y manque monsieur BAYLET qui vient d'annoncer son "ralliement"... Pour un renfort moderne, c'est un renfort moderne.
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Une remarquable photographie du Figaro : Les Yézidis à Dohouk !
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