vendredi 11 janvier 2019

Vendredi 11 janvier 2019. Petit voyage dans l'ordre symbolique post-moderne. Première étape




-
Nous commençons, comme promis, un petit voyage dans l’ordre symbolique post-moderne.
-
Sur les Krosses Vicelles dé la Bublitsité !

Regardez bien, je vous prie, cette photo que j’ai prise aujourd'hui à un arrêt de bus, emprunté tous les matins par de nombreux lycéens et lycéennes.

Vous voyez d’abord apparaître le titre d’une série cinématographique diffusée par Netflix (et donc payante) intitulée : Sex education ; en anglais bien sûr, le titre, pour faire chic, et encore plus bobo s’il est possible, que les expressions employées quotidiennement par les « cadres », du genre je suis surbooké, je vais checker mes mails, j’espère que t’as laïké mon post.
La photo est mauvaise et vous ne voyez pas, en haut de l’affiche le sous-titre Théorie et pratique,  ce qui est une allusion à ce qu’il faut bien appeler du porno soft. Il paraît que ces séries sont destinées à l’éducation sexuelle des adolescents, qu’elles sont pleine de délicatesse et de subtilité. Je veux bien, mais quand je reluque une autre affiche, faisant de la publicité pour cette même série, où, en gros plan on voit la braguette d’un jean de garçon dont la tirette de fermeture éclair est baissée par une main féminine, je m’interroge sur la subtilité et sur la délicatesse de la susdite série.
Continuez d’explorer les symboles de cette image. Au milieu, une adolescente qui paraît indécise, à droite un adolescent qui manifeste de l’intérêt pour ces demoiselles, et à gauche une adolescente africaine (pour la diversité) au profil androgyne.
En somme, le personnage central (et hésitant) se demande vers qui va se porter son désir, la fille ou le garçon, tandis que les deux protagonistes se posent les mêmes questions.
Nous avons dans cette publicité tous les éléments qui caractérise la civilisation post-moderne : le sexe appliqué, l’argent, l’indifférenciation sexuelle, une discrète allusion à l’homosexualité. Bref, papa et maman Netflix, moyennant de sonnantes et trébuchantes espèces se proposent de remplir une fonction qui, normalement, revient aux parents des adolescents.

Sur les références cachées du monde de la culture.

Télérama a publié un entretien qu’un de ses journalistes a eu avec le Pr Danièle HERVIEU-LÉGER, Présidente de l’École des Hautes Études en sciences sociales, et sociologue des religions. L’article n’a pas d’autre titre que le nom du Pr HERVIEU-LEGER, placé en bas à droite du portrait qui figure en pleine page. Jusque-là, rien à dire. Cependant, en bas de cette page figure un articulet introductif qui résume la teneur générale de l’entretien. Voici cet articulet :
Si elle veut survivre aux affaires de pédophilie, l’Église catholique, nous dit la sociologue, doit se réformer en renonçant au contrôle de la sexualité des croyants par les prêtres et en prenant acte de l’émancipation des femmes.
L’article est très intéressant, et je n’aurai pas l’outrecuidance de me comparer à la très haute pointure intellectuelle qu’est le Pr HERVIEU-LÉGER. Je voudrais seulement souligner quelques points faibles de cette analyse. Le Pr HERVIEU-LÉGER est sociologue, et c’est donc avec les outils du sociologue qu’elle analyse la situation actuelle de l’Église catholique, minée de l’intérieur par les crimes d’éphébophilie (et non pas de pédophilie) homo-ou hétérosexuelle. Elle pose comme une pétition de principe que l’Église s’efforce de survivre, ce qui implique de sa part un jugement hâtif, et peu flatteur sur la vitalité résiduelle de l’Église présentée comme agonisante. Mais c’est ne voir de l’Église que sa réalité institutionnelle, purement humaine. Partageant alors les principes des philosophes français elle ajoute : Le système clérical n’est pas réformable. Il faut déconstruire si l’on veut inventer une autre manière de faire église. Apparaissent ici les deux bouts des oreilles des fameux philosophes : déconstruire (tout foutre en l’air), et cela par une révolution.
Il faudrait pour que le raisonnement soit acceptable prouver deux choses : (a) que l’Église se résume à un système clérical (ce qui est loin d’être prouvé ; dans ma propre paroisse, je suis bien placé pour voir combien les laïcs participent à la vie de l’Église) ; (b) que l’Église est agonisante. Toujours prise par le règne du chiffre, les éminences grises de l’intelligentsia voient les églises se vider, la pratique sacramentelle se réduire comme peau de chagrin, et raisonnant en termes de chiffres, de quantité, elles passent à côté de l’essentiel d’une réalité qui est à la fois humaine ET spirituelle et donc de l'ordre de la qualité.

Rapprochons les deux informations : Contre argent sonnant et trébuchant Netflix a le droit d’expliquer à nos adolescents et adolescentes comment faire l’amour sans risque : oubliées les adolescentes célibataires qui ont choisi de garder leur enfant, oubliées les adolescentes qui ont subi un avortement, oubliés les désespoirs des adolescents aux amours trahies. Vive la pilule, vive le préservatif, vive la pilule du lendemain ; couchons, couchons, il en restera toujours quelque chose, essentiellement des larmes, du désespoir et souvent une amertume qui désespère les jeunes de jamais aimer vraiment.
Mais l’Église et son système clérical n’a pas de légitimité pour rappeler les paroles de Jésus ? Celui qui désire une femme dans son cœur, en vérité, a déjà commis l’adultère, par exemple. Elle n’aurait pas le droit de rappeler les terribles paroles de Paul de Tarse dans son épître aux Romains, chapitre 1 (versets 26 et suivants). Il faut laisser à Netflix le soin d’expliquer aux adolescentes comment ouvrir une braguette ?

Eh bien madame HERVIEU n’a pas fait d’enquête sociologique auprès de ces jeunes chrétiens et chrétiennes qui prient, se confessent régulièrement, vivent chastement, et que je croise chaque semaine pendant les catéchèses qui m’ont été confiées. Eux, ils sont bien vivants, pleins d’humour ; les gars apprécient la compagnie des filles, les filles celle des gars. Il ne s’ensuit pas des coucheries et des beuveries, mais une grande amitié, qui parfois, je l’ai vu, se transforme en authentique amour. Madame HERVIEU devrait relire les derniers chapitres de L’homme éternel de CHESTERTON. Il y est expliqué que l’Église a traversé des crises plus graves, et est ressortie pleine de vigueur de ces moments de ténèbres. Car, ne l’oublions pas, Jésus l’a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps »


Aucun commentaire: