Je dois m'absenter jusqu'à mercredi. Et, alors que le jour n'est pas encore levé, juste avant de prendre le train, je me demandais si j'allais, oui ou non, écrire si matutinalement un billet. Finalement, en rangeant (une fois de plus) des livres, je tombe sur un ouvrage magistral celui de Maurice ZUNDEL, intitulé Ton visage, ma lumière ; 90 sermons inédits. Et je me disais en le feuilletant : "C'est bien le diable, si je trouve pas dans cette mine de sagesse, d'humilité et de vérité, une pépite, une toute petite pépite à donner à mes lecteurs." Eh bien, figurez-vous, je l'ai trouvé : la voici.
-
"Les conférences internationales n'aboutissent toujours qu'à des échecs puisqu'il n'y a en présence que des 'moi' passionnels, individuels ou collectifs, et qu'aucune explication n'est possible avec ces 'moi' passionnels. Il n'y a que la générosité infinie qui nous fasse décoller de ce 'moi propriétaire'. La liberté c'est le pouvoir de se donner. Si l'homme est don, il est libéré. Il s'agit de nous mettre en question nous-mêmes. C'est par cela que tout doit commencer. Toutes les morales, toutes les religions sont superflues, si nous ne commençons pas par nous mettre nous-mêmes en question."
-
Comme on aimerait que les dirigeants, quels qu'ils soient, d'où qu'ils parlent, pratiquent ce très salutaire exercice : "Ai-je raison ? Sur quoi ai-fondé mon opinion ? Sur quelle expérience ? Sur quelles valeurs ?". Au point où j'en suis, je me demande s'il n'est pas préférable de subir le pouvoir, de le recevoir sur la tête comme un coup de massue, ainsi que le font les dauphins à la mort de leur père, plutôt que le chercher à tout prix, en quêtant les suffrages plutôt que de quêter le sens. (Celui qui reçoit le pouvoir sans l'avoir voulu ni choisi se pose inévitablement - j'aime à le penser en tout cas - la question : Pourquoi moi ?) C'est bien entendu une question. Je n'ai pas de réponse. Mais peut-être y aura-t-il un lecteur inspiré qui commencera à en donner une ébauche.
-
Nous avons dans cette réflexion de ZUNDEL bien des raisons d'expliquer les échecs de telle ou telle rencontre internationale (Conférence de RIO, Rencontres rugueuses HOLLANDE-MERCKEL, Sommets européens, ONU et résolution avortée sur la Syrie à l'ONU, etc.). Plutôt que de cirer les bottes de ceux qui les nourrissent, les médias et leurs serviteurs feraient bien d'inciter les dirigeants à s'interroger sur eux-mêmes. Après tout, nombre de citoyens ordinaires le font. Apparemment les présidents normaux ne s'adonnent pas à ce genre d'exercice.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire