Parfois il est bon de savoir pour devenir vrai.
Mes lecteurs habituels ne doivent pas s'étonner de ce léger changement de la devise, pas plus qu'ils ne le doivent pour mon retard à produire le billet du 30 juin.
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1. La citation du jour.
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"[...]. Les événements massifs, les souffrances en bloc ne frappent l'imagination ou la pitié qu'imparfaitement et d'une manière abstraite. Pour être vivants, notre tendresse ou notre effroi exigent un exemple singulier. Nous sommes ainsi fait que le visage d'un enfant qui pleure nous touche plus que d'apprendre la mort par la faim de toute une province. [...]."
In
Joseph KESSEL.
Les coeurs purs.
Gallimard, Paris, 1927.
Cité sans référence par Claude GUTMAN dans l'exergue d'un admirable roman, intitulé La maison vide.
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2. Commentaires.
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Gallimard, Paris, 1927.
Cité sans référence par Claude GUTMAN dans l'exergue d'un admirable roman, intitulé La maison vide.
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2. Commentaires.
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Le constat de KESSEL est d'une rare justesse, et nous en avons la puissante illustration avec le meurtre abominable commis par ce fanatique qui, avant de se jeter avec sa voiture sur des bonbonnes de gaz pour les faire exploser dans un attentat suicide, a osé décapiter l'homme qui lui avait fait confiance et l'avait embauché comme salarié dans son entreprise. Il s'agit d'un cas singulier (au sens étymologique du terme), mais tous les jours en SYRIE, en IRAK, au NIGERIA quand ce n'est pas au PAKISTAN, des milliers de nos semblables sont décapités, mitraillés, brûlés vifs, au motif qu'ils ne sont pas musulmans selon le coeur de quelques fous. Beaucoup de ces innocentes victimes sont chrétiennes, mais d'autres sont yézidies (IRAK du Nord) ou chiites (comme récemment au YEMEN) ou simplement sunnites de tendance soufie. La France entière est épouvantée de ce meurtre abominable. La France entière n'est pas épouvantée par les horreurs de l'EI.
Ces massacres de masse nous laissent non pas de marbre ni même indifférents, mais ils sont tellement énormes, tellement épouvantables qu'en effet nous ne pouvons pas REALISER (rendre réels) leur existence. Ils demeurent des abstractions, au même titre d'ailleurs que les massacres des Vendéens pendant la Révolution, occultés (par exemple) par l'assassinat de MARAT dans sa baignoire ou les exécutions de ROBESPIERRE et de ses compagnons ou celle de LOUIS XVI sans compter la malheureuse Marie-Antoinette.
En somme, c'est une règle de la psychologie sociale : la société de pense pas. Seules des personnes pensent et REALISENT. Et il est plus facile d'éprouver de l'empathie pour une victime dont on connaît le nom et l'histoire que pour ces milliers d'anonymes écrasés par la folie humaine. Souvenons nous de ce que disait BERNANOS : ce siècle a des tripes mais il n'a pas de coeur. (Je cite de mémoire.)
Ces massacres de masse nous laissent non pas de marbre ni même indifférents, mais ils sont tellement énormes, tellement épouvantables qu'en effet nous ne pouvons pas REALISER (rendre réels) leur existence. Ils demeurent des abstractions, au même titre d'ailleurs que les massacres des Vendéens pendant la Révolution, occultés (par exemple) par l'assassinat de MARAT dans sa baignoire ou les exécutions de ROBESPIERRE et de ses compagnons ou celle de LOUIS XVI sans compter la malheureuse Marie-Antoinette.
En somme, c'est une règle de la psychologie sociale : la société de pense pas. Seules des personnes pensent et REALISENT. Et il est plus facile d'éprouver de l'empathie pour une victime dont on connaît le nom et l'histoire que pour ces milliers d'anonymes écrasés par la folie humaine. Souvenons nous de ce que disait BERNANOS : ce siècle a des tripes mais il n'a pas de coeur. (Je cite de mémoire.)
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3. Informations diverses.
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3. Informations diverses.
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La dette publique de la France augmente de 51,6 milliards d'euros.
La dette publique de la France augmente de 51,6 milliards d'euros.
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