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Non, non, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
Il y a lieu, plus que jamais, d'être courageux, en ces moments de troubles, de manipulations politiques, de trafic de la justice et de la répression des libertés les plus essentielles.
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1. La citation du jour.
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"D’autres, pour servir la paix, invitent les
peuples à se fréquenter davantage, à se visiter les uns les autres, les
assurant qu’ils éteindront ainsi dans leurs cœurs le sentiment de leurs
différences, prendront conscience de leur communauté de nature. Rien ne semble
moins prouvé. On peut admettre, au contraire, que la fréquentation de
l’étranger ne nous fait sentir que plus vivement notre différence avec lui. Ce
qu’il faut enseigner aux hommes, c’est à abolir le sentiment de leurs
différences en s’appliquant à se sentir chacun dans sa région d’humanité
supérieure à ces différences ; chose qu’ils peuvent fort bien faire, et peut-être
mieux, en demeurant chacun à son foyer. La
paix sera, pour les hommes, le fruit d’un travail de vie intérieure, non de
promenades à la surface du globe. [...]"
In Julien BENDA.
Discours à la nation
européenne. Avant-propos d’André LWOFF. (Collection Folio, série Essais, no
209).
Gallimard, Paris, 1992
(date du dépôt légal.)
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2. Commentaires.
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Il est très intéressant de réfléchir à ces propos de Julien BENDA. On pourrait croire qu'ils tendent à abolir les différences. Il n'en est rien. Pour BENDA, il s'agit de dépasser le sentiment des différences et non les différences, en rentrant en soi-même, en faisant un travail intérieur pour retrouver en nous cette commune part d'humanité, qui permet les rapprochements des hommes non de l'extérieur, non par des mesures artificielles, non par le recours au tourisme intellectuel ou au tourisme tout court, mais par l'empathie.
C'est pour avoir méconnu ces principes que les actuels dirigeants de l'Europe même cette belle initiative à sa perte. La manière dont on traite l'affaire grecque est typique de ce qu'il ne fallait pas faire : rien n'est plus injuste, disait ARISTOTE, que de traiter également des hommes différents. On peut en dire autant des nations. Les hommes politiques le savaient. Ils savaient que la Banque Goldman-Sachs avait certifié des comptes publics grecs falsifiés. Mais ils ont préféré servir leur ego, et idolâtrer leurs idées que de s'incliner devant la réalité.
Je prends les paris : la GRECE sortira de l'euro. Ce sera bien pour elle, et ce sera bien fait pour nous qui par pure lâcheté avons donné, par le canal de nos parlementaires, notre accord à cette folie, et perdrons nos créances ; la folie consistait à feindre que la GRECE pouvait être placée fiscalement, politiquement, économiquement, culturellement, sur le même pied que l'ALLEMAGNE ou que la FRANCE. Il fallait dépasser ces différences par un travail intérieur, avant de se lancer dans cette aventure... Mais n'est-ce pas top demander à ces serviteurs zélés de l'internationalisme, du mondialisme et de l'économisme que de rentrer en eux-mêmes ?
C'est pour avoir méconnu ces principes que les actuels dirigeants de l'Europe même cette belle initiative à sa perte. La manière dont on traite l'affaire grecque est typique de ce qu'il ne fallait pas faire : rien n'est plus injuste, disait ARISTOTE, que de traiter également des hommes différents. On peut en dire autant des nations. Les hommes politiques le savaient. Ils savaient que la Banque Goldman-Sachs avait certifié des comptes publics grecs falsifiés. Mais ils ont préféré servir leur ego, et idolâtrer leurs idées que de s'incliner devant la réalité.
Je prends les paris : la GRECE sortira de l'euro. Ce sera bien pour elle, et ce sera bien fait pour nous qui par pure lâcheté avons donné, par le canal de nos parlementaires, notre accord à cette folie, et perdrons nos créances ; la folie consistait à feindre que la GRECE pouvait être placée fiscalement, politiquement, économiquement, culturellement, sur le même pied que l'ALLEMAGNE ou que la FRANCE. Il fallait dépasser ces différences par un travail intérieur, avant de se lancer dans cette aventure... Mais n'est-ce pas top demander à ces serviteurs zélés de l'internationalisme, du mondialisme et de l'économisme que de rentrer en eux-mêmes ?
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3. Informations diverses.
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Trouvée sur le net cette vidéo :
https://youtu.be/hU340NjpPRM
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Article de Thibaut d'ARCY sur le site du Boulevard Voltaire.
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Article de Thibaut d'ARCY sur le site du Boulevard Voltaire.
"Il se nommait Angel Ariel Escalante Perez. Angel, céleste bambin de douze
ans, livré en pâture à la bête humaine, a donné sa vie pour que nous puissions
voir, dans les ténèbres de nos villes turpides, l’éclat même de la pureté et de
l’honneur. Angel nous a délivré un instant du chaos et de l’abjection ;
que soit loué aujourd’hui son courage édifiant.
Angel habitait la ville de Guatemala. Il rentrait de l’école. Sur son
chemin du retour, il croisa ses bourreaux : six membres d’un gang de
narcotrafiquants. Il lui mirent une arme entre les mains et lui imposèrent ce
dilemme atroce : tuer ou être tué. Tuer un homme, un chauffeur de bus, et
prendre sur lui la responsabilité du crime, ou accepter de finir là sa vie, à
douze ans. C’est alors qu’un éclair sublime traversa cette petite âme déjà
grande comme celle d’un vieux soldat.
Angel refusa. Sait-on ce que cela veut dire ? A-t-on conscience de la
beauté inouïe de ce « Non » qui jette un opprobre définitif sur la
barbarie du monde entier ? Angel refusa de tuer un homme, dont le métier –
coïncidence funeste – était aussi celui de son propre père, et se vit proposer
un nouveau choix, plus horrible encore : préférait-il mourir sous les
coups patients d’une machette ou précipité du haut du pont Incienso, culminant
à 135 mètres ? Ô Ange ! De quelle boue sont donc faits ces
hommes ?
Angel chuta, chuta… Des ailes, sans doute, lui furent données – pourquoi
n’y aurait-il point des miracles en réponse de la suprême abomination ? –
car l’enfant, avant de se briser les os, fut retenu par un branchage et
survécut. On eût aimé que l’histoire s’achevât ainsi, dans la splendeur d’une
grâce inattendue ; mais Angel mourut deux semaines plus tard à l’hôpital,
dans les bras de son père : son cœur s’arrêta. Oh, son cœur vaillant
manqua cette fois de la force qu’il faut pour regarder l’horreur du
monde !
Quant à moi, j’ai peine à lever aujourd’hui les yeux vers le ciel où passe
notre fière aviation. Je reste sourd aux fanfares. Je m’incline devant un
enfant sauveur de notre humanité, honteux de mes compromissions, de mes
lâchetés, de mes expectatives. Que sont mes rébellions de spectateur, mes
témérités de bureaucrate ? Et quel visage aurait notre monde si, tous,
nous avions un peu de l’insoumission, un peu de la droiture inflexible d’Angel
Ariel Escalante Perez – petit martyr du Guatemala ?".
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