Oh, je sais, le vicomte de BONALD a mauvaise presse. C'est un auteur polygraphe, sans aucun doute. Mais il ne ne dit pas que des bêtises, et sa réflexion est souvent profonde, parfois dérangeante, mais toujours intéressante. Dans sa Démonstration philosophique de la société, il dit ceci qui me paraît assez juste :
"Un des plus grands maux qu'ait à l'Etat et à la famille la révolution, a été d'inspirer l'ambition des places et des honneurs, disons mieux, la fureur de sortir de leur condition, à une foule d'individus heureux jusque-là dans la vie privée, tourmentée aujourd'hui par des désirs que la loi d'admissibilité générale ne leur donne ni les moyens ni l'occasion de satisfaire, et d'avoir ainsi encombré toutes les carrières de médiocrités mécontentes, inutiles à leurs familles, à charge à l'Etat, qui ne peut cependant laisser sans moyens de subsistance ce nombre immense de jeunes gens à qui l'éducation des arts et des lettres qu'ils ont reçue, presque toujours aux frais du public, ne permet plus de reprendre les travaux utiles et lucratifs de la maison paternelle. Aujourd'hui que les particuliers. ne sont plus assez riches ou assez généreux pour payer les chefs-d'oeuvre des arts, l'Etat, pour faire vivre les artistes, commande des tableaux aux uns, des modèles en plâtre aux autres, des projets de monuments d'architecture qu'on n'exécutera jamais, et se ruine ainsi pour faire éclore des talents malgré la nature, comme on fait venir en serre chaude des fruits qui n'ont ni couleur ni saveur. Les écoles ont tué ces études solitaires qui fait le génie, et qui le font à leur tour."
Nous manquons de chauffeurs de bus, de cuisiniers, de personnels de restaurants, de maçons, de plombiers, de couvreurs, tous métiers artisanaux qui firent et la fortune et le moyen de progression sociale de nombre de ces jeunes gens auxquels BONALD fait allusion. Tout détenteur d'un baccalauréat se voit prix Nobel, tout maître ès sciences, est déjà agrégé, et l'opinion publique n'a qu'un mépris muet pour ces métiers nobles et utiles à la société. J'ai passé des heures à regarder des carreleurs ou des peintres en bâtiments, ou des élagueurs, tout rempli d'étonnement et d'admiration. Ces deux passions, je dois le dire avec tristesse, m'ont déserté quand je vois un fonctionnaire des impôts (je salue toutefois leur courtoisie) qui applique sans le moindre état d'âme des règles idiotes où pour avoir dépasser le plafond de revenus d'auto-entrepreneur de 90 euros, il vous accable de 3000 euros d'impôts sur le revenus (sans pénalité pour raison de bonne foi). Cette histoire est authentique... J'en ai été la victime.
Ce sont les effets de seuil paraît-il. Je ne me plains pas. Je fais partie des privilégiés, mais ces privilèges je les ai acquis par mon travail, et non par voie d'héritage. Je trouve normal de payer des impôts. Je préfèrerais qu'ils servissent à aider mes compatriotes plutôt qu'à loger dans des hôtels fort coûteux des familles entières venus clandestinement d'Afrique ou du Proche-Orient. Je ne vois pas pourquoi, citoyen Français, je dois me plier à la loi (ce que je fais de bonne grâce) mais n'ai pas le droit de dénoncer des libéralités qui nous ruinent et détruisent le tissu social national.
Les Maliens ne veulent plus de Français chez eux. Très bien. Ils ont raison. Nous, nous ne voulons plus de Maliens chez nous. C'est aussi simple que cela. Il est temps de remettre les pendules à l'heure et de de ne plus envoyer se faire tuer nos jeunes soldats pour des pays qui retournent à la violence et à la barbarie, et n'ont pas la moindre gratitude pour l'aide que la France leur a apportée avant qu'ils ne la chassent et la conspuent.