J'ai entendu madame BACHELOT avant-hier au Journal Télévisé de TF1. J'ai apprécié son intervention. Et je n'hésite pas à taxer de malhonnêteté intellectuelle l'opposition venue de gauche comme de droite aux mesures qu'elle a prises. La palme de la vanité satisfaite revient toutefois à monsieur Benoît HAMON qui a condamné sans appel, sans réflexion sans aucune connaissance de l'épidémiologie, de la virologie et de l'immunologie, de la vaccinologie, les initiatives du ministre. Ne les eût-elle pas prises, que le même Benoît, avec le même aplomb, en aurait condamné l'inertie.
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En juillet 2009, monsieur LE GUEN, député socialiste, condamnait l'absence de décisions du ministre devant une pandémie qui s'annonçait comme dangereuse. Le même député, avec la même assurance parle aujourd'hui de gâchis. Ne parlons pas de monsieur DEBRE fils, l'urologue, dont les préoccupations professionnelles ne se fixent pas sur les virus, ni sur les poumons, mais sur des zones qui me semblent être situées quasiment à l'opposé, qui lui aussi s'offusque.
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Je rappelle, au risque de lasser, deux éléments et même trois et plus qui éclairent les décisions de madame BACHELOT.
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(a) En 1918-1919, un virus grippal H1N1 a déclenché une effroyable pandémie qui a fait plus de morts à elle seule que la guerre finissante. Le corps expéditionnaire américain, pour ne citer que lui, a perdu plus de soldats du fait de la maladie que du fait de la guerre elle-même. La méconnaissance de la virologie a fait attribuer au caractère H1N1 la virulence particulière de cette souche, alors que ladite virulence dépend de ce que l'on appelle une constellation de gènes, qui incluent sept autres gènes et sept autres protéines codées par ces derniers. Mes étudiants se souviennent sans doute d'exercices de réflexion que je donnais sur cette question au moment des examens. Il était impossible d'évaluer en septembre la virulence de la souche prévalente.
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(b) Lors de la canicule, on a reproché au gouvernement de n'avoir pas su prendre les mesures adéquates pour endiguer la vague de décès des personnes âgées, comme si du reste, il ne revenait pas d'abord aux familles de s'occuper de leurs anciens. On a glosé - les socialistes en particulier - sur le principe de précaution, quasi constitutionnel. C'est pour éviter de tomber dans le piège de cette critique que les pouvoirs publics ont pris les devants.
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(c) L'OMS, dont certains responsables sont taxés de corruption ou de faiblesse vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques, reste l'organe mondial de régulation des mesures de santé publique. Margaret CHAN, son directeur, avait insisté sur le caractère potentiellement dangereux de la pandémie qui se profilait. Les autorités internationales avaient recommandé d'injecter deux doses de vaccin. En tablant sur un taux de vaccination de 60-70 % de la population française, le ministre a commandé 94 millions de doses, c'est-à-dire la quantité requise. C'est plus tard que l'efficacité d'une seule dose a été démontrée.
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(d) Les médias, et en particulier ceux qui dénoncent le prétendu gâchis, n'ont eu de cesse de mettre en garde contre les dangers (à mon avis parfaitement surestimés, et parfois même imaginaires) de ce vaccin. On a avancé que c'était une fabrication satanique de laboratoire créé tout exprès pour engraisser les grossiums. Quand on connaît un peu le sujet, ce qui, je prie mes lecteurs d'excuser cette auto-glorification, est mon cas, on comprend exactement ce qu'il en est. Je n'ai pas lu les spécifications des souches vaccinales, mais je peux parier qu'il s'agit de souches dites "recombinantes" dans lesquelles on a remplacé un gène et un seul, par une forme qui permet une meilleure multiplication du virus vaccin dans l'oeuf de poule embryonné. La chose se pratique depuis toujours.
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(e) après tout, si les gens acceptent de faire une grippe, c'est leur liberté. Mais qu'ils ne viennent pas se plaindre que rien n'a été fait pour les protéger.
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En résumé, j'ai trouvé madame BACHELOT très convaincante. Et les basses accusations dont elle est la victime - il semblerait qu'elle a jadis travaillé au sein d'un laboratoire pharmaceutique - sont d'une rare bassesse, et n'avilissent que ceux qui les profèrent. Punkt !
1 commentaire:
bah c'est bien vrai tout cela
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