samedi 2 janvier 2010

Voilà ce qui m'insupporte

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J'ai déjà eu l'occasion de le dire : dans l'état actuel de la science, rien ne permet d'imputer le réel réchauffement climatique à la seule activité humaine, et notamment à l'émission de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (gaz carbonique). La seule activité ruminatoire du bétail domestique produit une quantité incroyable de méthane, gaz infiniment plus agressif pour le climat que le dioxyde de carbone. Il n'empêche que l'émission industrielle ou domestique de gaz carbonique s'accompagne souvent de celle de gaz infiniment plus polluants pour l'environnement, tels le dioxyde de soufre ou l'oxyde d'azote. Il est donc normal de vouloir limiter l'émission de gaz carbonique et des gaz qui y sont associés, pas pour des raisons climatiques, mais pour des raisons ayant trait au respect de l'environnement et de son intégrité. Voilà ce qu'il faut dire rationnellement sur ce sujet.
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Le Conseil Constitutionnel a censuré la "taxe carbone". Avant d'analyser les réactions des uns et des autres, je voudrais donner un avis aussi mesuré que possible sur ladite taxe. (a) J'observe que le prélèvement opéré par ce moyen aurait été intégralement reversé aux particuliers. On peut donc se demander qu'elle en eût été l'utilité. On peut imaginer, toutefois, que payer plus cher l'essence ou le gaz domestique ou le charbon aurait amené à une modération des achats de ces combustibles fossiles. (b) On s'offusque de ce que les industries les plus polluantes aient été exemptées de cette taxe. A cela deux réponses. La première est que - si je ne me trompe pas - ces industries payent déjà (assez cher) un "droit à polluer " et qu'elles contribuent à cette taxe carbone. Il est donc faux de dire que l'on avantage encore "les gros capitalistes". Illusion d'optique, argument idéologique de bas étage, incitation au ressentiment, dépourvus de tout fondement objectif, voilà comment on peut juger les opinions des critiqueurs. La seconde est que nos industries sont peu compétitives en raison des impôts qu'elle supportent. (c) Encore une fois, il ne suffit pas de vouloir prendre des mesures rationnelles, il faut aussi que celles-ci n'offensent pas le sentiment (fondé ou non, le problème n'est pas là) de justice, et le désir si profondément ancré au coeur des Français "d'égalité". Pour que la mesure soit acceptée par l'opinion publique, il fallait aussi faire payer les industries, en les exemptant alors de la taxe du "droit à polluer". Je rappelle que ce droit peut être acheté ou échangé et qu'il a été instauré (pour autant qu'il m'en souvienne) par le protocole de KYOTO, ou qu'il en est une conséquence.
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Il y a eu plusieurs types de réactions à la censure du Conseil Constitutionnel. (a) Un représentant qualifié de France-Nature-Environnement la déplore hautement. Madame DUFLOT, représentante non moins qualifiée d'Europe Écologie ou de l'écologie politique, s'en réjouit, en invoquant les fausses raisons que j'ai exposées plus haut, et si elle accepte le principe d'un taxe carbone, elle ne dit pas ce que devrait en être l'assiette. Enfin la plus pitoyable des réactions, celle qui achève de ruiner le peu de considération que l'on peut avoir pour ce parti, vient du PS. Il se réjouit de "cette lourde défaite pour le Président de la République". Joie malsaine, en effet, que celle qui consiste à manifester son allégresse à une apparente défaite de son adversaire politique, quand celle joie vient d'un parti censé vouloir s'allier aux écologistes, et qui a fait de la cause environnementale un cheval de bataille. Vous chercheriez vainement dans leur propos la moindre trace d'un avant-projet de proposition de brouillon de solution à la question du gaz carbonique, hormis celle qui consisterait à faire "payer les riches" et les "industries des capitalistes" au risque de précipiter la fuite des premiers à l'étranger et de ruiner la compétitivité des secondes, sans chercher à inciter les citoyens à une conduite personnelle plus civique.
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Décidément, ces gens ont la vue courte. Ils sont obsédés par la volonté de reprendre un pouvoir qu'ils ont si mal utilisé. Tous les moyens leur sont bons, y compris la malveillance, le mensonge par omission, la contradiction, le flou artistique, et la démagogie. Ils déshonorent l'intelligence, la probité intellectuelle et le débat civique. Ils ont le droit d'être contre la taxe carbone. Ils faut qu'ils expliquent pourquoi. J'attends toujours.

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