vendredi 21 décembre 2012

L'histoire revue et corrigée...

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Avant de commenter les remarques que monsieur HOLLANDE a faites à ALGER, je voudrais vous faire part, très chers lecteurs, de ce qu'une historienne qui répond répond au nom de Suzanne CITRON, a dit dans son livre intitulé Le mythe national publié en 1987. Je n'ai pas lu ce livre, mais me promets de le faire. Il s'agit d'une citation faite par Hervé MARTIN dans son article Michel de Certeau et l'institution historique (OUVRAGE COLLECTIF. Histoire, Mystique et Politique. Michel de Certeau. Éditions Jérôme Millon, Grenoble, 1991).
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"L'absence, en France, de l'idée que l'histoire a une 'histoire' est flagrante. Nous croyons à l'Histoire avec un grand H. Pourtant le passé se transmet sous des habillages qui varient selon les époques ; la configuration d'un récit est marquée d'empreintes idéologiques fluctuantes, de colorations imaginaires ; nulle explication ne reflète jamais complètement son objet."
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Avec une servilité qui ne laisse point d'étonner, une partie de la presse a encensé monsieur HOLLANDE qui a parlé des souffrances engendrées en Algérie par la colonisation. Il se flatte de n'avoir point présenter d'excuses ni parlé de repentance. C'est encore heureux. La vérité oblige à reconnaître qu'il y a eu de bien vilains abus en Algérie, soit pendant la colonisation proprement dite, soit pendant la guerre. Mais c'est là une vue partielle et partiale dont  Suzanne CITRON explique avec une extrême lucidité les origines, sans malheureusement en voir les conséquences.
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L'historiographie confirme en effet les abus liés à la colonisation. Mais l'historiographie enseigne aussi que la France a fait en Algérie une oeuvre de civilisation exceptionnelle. Il est inutile de la décrire. Elle saute aux yeux de qui n'a pas d'oeillères. En d'autres termes, il est tout à fait possible d'amasser un grand nombre de faits, mais il est très difficile d'en trouver le sens, car le sens leur est donné par celui qui écrit ou qui parle et ainsi croit faire de l'Histoire, alors qu'il ne fait qu'un discours sur des faits. C'est la raison pour laquelle, au temps glorieux de la République laïcarde, radicale et franc-maçonne, on a délivré une histoire de l'Ancien Régime et de la Révolution conforme à l'idéologie des hommes au pouvoir. Il s'en servait pour y rester en utilisant du reste les réseaux de l'Instruction Publique pour formater les esprits, exactement de la même manière que les clercs formataient leurs ouailles pour leur inculquer un certain comportement qui asseyait leur pouvoir sur la société. Or la vérite de Jésus REND LIBRE.
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Sur ce point, comment ne pas être d'accord avec Michel de CERTEAU, un jésuite trop tôt disparu, un historien de très haute volée, un philosophe, un mystique qui a parfaitement mis en lumière les contradictions de l'institution avec les exigences évangéliques ? Je n'ai jamais caché que j'aime l'Église catholique dans laquelle j'ai été baptisé et élevé et dont je m'efforce de suivre les orientations pastorales. Mais j'ai aussi des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Et il me faut affirmer que tout discours sur Dieu est marqué de limites, car Dieu est ineffable.
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Allons, terminons par une apostrophe d'un autre historien iconoclaste, Michel MORINEAU, tirée du même article. Je l'applique in extenso au discours d'Alger de monsieur HOLLANDE : "Je dénonce les cécités monstrueuses d'une intelligentsia cooptée !"
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C'est tout et c'est beaucoup pour aujourd'hui.
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