vendredi 21 octobre 2011

Chronique d'un désastre annoncé

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Est-ce un hasard si, à l'occasion du billet appelé "Avertissement", publié hier, les commentaires portent sur l'immolation volontaire par le feu de cette enseignante de BEZIERS ? Un lecteur y voit la marque d'un trouble mental, un autre le signe d'une révolte contre un système inhumain, à bout de souffle, ruineux et inefficace. N'y a-t-il pas, sous-jacente à ces commentaires, une allusion à l'incivilité permanente des jeunes et notamment (mais non exclusivement) des jeunes français d'origine maghrébine ? Il y a en effet une importante population immigrée dans cette région. Le climat, la géographie, une certaine douceur de vivre rappellent à ces déracinés la mère patrie ; ce ne saurait être (pour l'instant ?) la France qui cependant les accueille avec largesse, et qui donne la nationalité française aux enfants qui naissent en leur sein. En vérité le malaise est bien plus profond, et l'imputer exclusivement à ces jeunes non éduqués, déboussolés, sans ancrage culturel est une erreur d'approche.
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Roparz HEMON, qui penche pour le trouble mental, indique que Lise BONNAFOUS avait tout loisir de rejoindre l'enseignement privé. Cette remarque met en lumière l'attrait qu'il exerce auprès des familles que l'éducation de leurs enfants intéressent au plus haut point. Cette année, 40.000 enfants n'ont pu rentrer dans l'école privée où leurs parents désiraient les inscrire. Ce n'est pas par amour du catéchisme, de l'Église ou du Christ qu'elles piaffaient d'impatience au seuil de ces établissements. C'est pour des raisons concrètes : des professeurs qui ne font pas grève (s'ils l'ont fait cette année, c'est pour les raisons que je viens de dire : suppression de postes, impossibilité par conséquent de répondre à toutes les demandes), s'occupent personnellement de tous les enfants qui leur sont confiés, transmettent par leur exemple des valeurs d'ouverture, de civisme, d'altruisme ; des principaux ou proviseurs qui exercent avec fermeté leur autorité et ne tolèrent pas le moindre écart par rapport à la charte éducative présentée aux parents et à laquelle ceux et leur(s) enfant(s) doivent adhérer, et qu'ils doivent signer. Bien entendu, il y a aussi des enseignants de ce calibre dans l'enseignement public. J'en ai rencontrés, souvent et nombreux. Mais ils sont impuissants (cf. l'interview de Philippe ISNARD, et la suite que les autorités son Collège a donné à une sordide affaire de pédophilie ; comme quoi il y a des silences assourdissants). Les inspecteurs veillent, le Ministère surveille, et les sociétés de pensée - je vous laisse deviner lesquelles - contrôlent, imposent, et se réjouissent de la progression de l'athéisme, de l'hédonisme, du matérialisme. Ce sont là des valeurs qui font leur fond de commerce.
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Je voudrais rappeler à Roparz HEMON trois immolations par le feu qui n'ont pas été interprétées comme des marques de troubles psychiques, mais comme l'ultime manifestation d'une impuissante protestation : Jan PALACH sur la place Venceslas de Prague qui voulait protester contre l'invasion soviétique de son pays, un évêque catholique pakistanais qui voulait dénoncer les persécutions dirigées contre ces ouailles, plus récemment, cet étudiant tunisien, obligé de faire le marchand des quatre saisons, parce que, semble-t-il, faute d'appuis politiques, il ne trouvait pas d'emploi adapté à sa qualification.
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Madame BONNAFOUS aurait pu rejoindre l'enseignement privé sous contrat, c'est un fait. TIPPEL signale le traitement lamentable de sujets mineurs fait par les pouvoirs publics à ceux des titulaires du CAPES qui vont dans les établissements privés : traitement inférieur, régime de retraite défavorable, avancement souvent bloqué.
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Nous pouvons assimiler le système de l'enseignement privé sous contrat à une sorte de Concordat passé entre l'Etat et les Églises ou Religion (catholique essentiellement, mais aussi protestantes, juive) sans compter les établissements neutres. Il est intéressant de rappeler ici ce que le pape LEON XIII dans son Encyclique Immortale Dei.
"Dans les États où la législation civile laisse à l'Église son autonomie et où un concordat public est intervenu entre les deux puissances, d'abord on crie qu'il faut séparer les affaires de l'Église des affaires de l'Etat, et cela dans le but de pouvoir agir impunément contre la foi jurée et se faire arbitre de tout en écartant tous les obstacles. Mais comme l'Église ne peut le souffrir patiemment, car ce serait pour elle déserter les plus grands et les plus sacrés des devoirs, et qu'elle réclame absolument le religieux accomplissement de la foi qu'on lui a jurée, il naît souvent entre la puissance spirituelle et le pouvoir civil des conflits dont l'issue presque inévitable est d'assujettir celle qui est le moins pourvue de moins humains à celui qui en est mieux pourvu."
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C'est donc avec notre argent de contribuable que monsieur CHATEL entend imposer aux adolescents comme théorie scientifique, la théorie du gender, et monsieur HOLLANDE va aggraver la situation des élèves en difficulté, en interdisant leur redoublement. Il n'y a qu'une solution pour rendre aux parents la responsabilité éducative de leurs enfants, leur donner un chèque éducation et les laisser libre de choisir l'établissement qu'ils jugent adapté à leur(s) enfant(s), sous deux conditions : agrément de l'établissement par l'état (sécurité des bâtiments, qualification des enseignants, charte pédagogique) et maintien de la collation des grades par l'Etat. Ce ne sont pas là des conditions léonines, mais tout à fait acceptables. Mais les sociétés de pensée, les syndicats de gauche, les anticléricaux, les politiciens de gauche, d'extrême-gauche, voire d'extrême-droite, n'y trouvent pas leur compte. Ce qu'il leur faut, ce sont des conditions qui leur permettent d'accéder au pouvoir, d'en jouir au maximum, au détriment de l'essentiel.
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Nous courons au désastre, c'est inscrit dans la réalité de demain : le système est à bout de souffle. Mais grâce à monsieur HOLLANDE, sa mort, jusqu'ici lente à venir, a toute les chances d'être précipitée. C'est à se demander si, pour cette raison, il ne faudrait pas voter pour lui !

3 commentaires:

tippel a dit…

Cher Philippe Poindron d’accord pour tout, sauf
Dire que : « les sociétés de pensée, toutes de la famille de gauche, les syndicats de gauche, les anticléricaux, les politiciens de gauche, d'extrême-gauche, n'y trouvent pas leur compte. Ce qu'il leur faut, ce sont des conditions qui leur permettent d'accéder au pouvoir, d'en jouir au maximum, au détriment de l'essentiel. »
Très bien ! Mais vous ajoutez « voire d'extrême-droite », et là il faut probablement interpréter « le Front National ».
J’avoue que je ne vois pas, dans les pensées de ce vous appelez l’extrême droite, l’idéologie directive et totalitaire du système socialiste.
Eux, les tout premiers agressés de "la pensée unique", eux qui sont pourchassés par les tribunaux et autres associations anti-racistes, qui subissent, depuis plus de 30 ans, l’exclusion, le mépris, la violence, la collusion des partis de gauche et des partis ‘dits de droite’, grâce au vote de millions d’indignés d'aujourd'hui tardifs, doivent leur situation dans les palais royaux de l’état, des régions, des départements, et des municipalités, à des électeurs bons catholiques qui fréquentent assidûment les églises chaque dimanche. Je le dis avec conviction: la pauvreté et le cahot en France est aussi de la responsabilité des églises qui ont bien souvent apportés leurs soutiens aux gauchistes et persécuteurs du FN.

Philippe POINDRON a dit…

Non, je n'implique pas le Front National, mais une autre organisation que je n'ai pas envie de nommer. Soyez donc rassuré, cher TIPPEL.

tippel a dit…

Pour compléter notre discution avec l'ami Roparz HEMON voici un message que m'a envoyée ce matin une amie prof de langues dans un collége.

Chers tous,
Vous avez tous entendu parler de ce récent fait divers concernant une collègue de Lycée professionnel qui s'est immolée en pleine cours de son lycée. Le ministère et les journalistes se sont empressés de la faire passer pour une folle, la disant dépressive depuis de longues années. Luc Chatel a menti, elle n'était pas suivie médicalement, ni fragile, mais consciencieuse, compétente, aimant son travail et courageuse. Une collègue à moi connaît un collègue qui bosse dans l'établissement en question. Ci-joint, le mail envoyé à ce sujet afin que la vérité soit rétablie. Fragilisée, elle l'était bien entendu (on ne fait pas ce type de chose en pleine possession de ses moyens psychiques). Dépressive chronique comme on nous l'a dit et redit? Non, pas du tout. Je tenais à vous en faire part afin que cela circule et que l'on sache à quel point la désinformation va bon train. BIses à tous.