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Pour une fois, je changerai quelque peu la formule introductive de mes billets quotidiens :
Il y a des cas où l'ignorance nous voile la vérité !
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1. La citation du jour.
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Il y a quelque temps, je vous faisais part d'une opinion de SCHOPENHAUER, cité par J. RIFKIN, et relative à l'empathie. L'opinion était tirée d'un ouvrage du philosophe intitulé Le Fondement de la morale. Je n'aime point trop me rapporter à des sources de sources, et je préfère aller à la source même. Voici, résumé par Alain ROGER qui a préfacé l'édition en ma possession, ce que SCHOPENHAUER dit du fondement de la morale dans ce livre que nos princes devraient tous avoir lu, ainsi que d'autres responsables ou pseudo-responsables politiques de par le monde.
"1. Le propre de l'action, positive ou négative, moralement bonne est d'être dirigée en vue de l'avantage ou du profit d'un autre.
2. Or, pour que mon action soit faite uniquement en vue d'un autre, il faut que le bien de cet autre soit pour moi, et directement, un motif, au même titre où mon bien à moi l'est d'ordinaire.
3. Or, c'est supposer que par un moyen quelconque je suis identifié avec lui, que toute différence entre moi et autrui est détruite, au moins jusqu'à un certain point, car c'est sur cette différence que repose justement mon égoïsme.
4. Or c'est là le phénomène quotidien de la pitié.
5. Cette pitié, voilà [par conséquent] le seul principe réel de toute justice spontanée et de toute vraie charité"
Afin que la citation soit bien comprise de tous, il s'agit d'un résumé de l'argumentation de SCHOPENHAUER par Alain ROGER. Mais j'ai consulté, bien sûr, la section 16. Je vous livre ici les axiomes N°4 et N°8 de SCHOPENHAUER lui-même, pour vous montrer que son argumentation n'a pas été trahi dans le résumé d'Alain ROGER :
"4. En conséquence, toute action se rapporte, comme à sa fin dernière, à quelque être susceptible d'éprouver le bien ou le mal.
"[...], égoïsme et valeur morale en fait d'actions, sont termes qui s'excluent. Un acte a-t-il pour motif un but égoïste ? il ne peut avoir aucune valeur morale. Veut-on qu'un acte ait une valeur morale ? qu'il n'ait pour motif, direct ou indirect, prochain ou éloigné, aucune fin égoïste."
In
Arthur SCHOPENHAUER.
Le fondement de la morale. Traduction d'Auguste BURDEAU, Introduction et notes d'Alain ROGER.
Le Livre de Poche N°4612, Classiques de la philosophie, Paris, 2014 (date du dépôt légal de cette édition dite 08).
La traduction d'Auguste BURDEAU date de 1879. Elle semble n'avoir jamais été égalée et des éditeurs comme Aubier l'ont reprise en 1978.
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2. Commentaires.
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La traduction d'Auguste BURDEAU date de 1879. Elle semble n'avoir jamais été égalée et des éditeurs comme Aubier l'ont reprise en 1978.
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2. Commentaires.
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Nous sommes, avec cette argumentation serrée et, de mon point de vue, inattaquable, devant le problème majeur de la politique. Celle-ci ne peut être morale dans un système où des candidats sont en quête des suffrages de leur concitoyens, en vue leur intérêt personnel. Et quand bien-même, ils déclareraient vouloir le bien de tous, ils excluent du "tous", ceux qui ne pensent pas comme eux. Un pouvoir, dans cette optique, ne saurait être exercé moralement qu'à une première condition, nécessaire mais non suffisante : celui qui le détient ne doit pas l'avoir recherché. Il est clair qu'une telle situation ne se retrouve que dans deux conditions : (a) le tirage au sort (ce qui se pratiquait à ATHENES où l'on tirait au sort les magistrats au sein de la population des citoyens, les "métèques" en étant exclus) ; (b) la transmission héréditaire du pouvoir dans un régime monarchique (dont Joseph de MAISTRE dit, avec des arguments intéressants, qu'il ne saurait être constitutionnel).
Le système politique que nous subissons est, par définition, un système d'expulsion et d'exclusion. Il consiste à créer de fausses différences (droite contre gauche, par exemple) dans un corps social fait d'êtres humains auxquels la pitié devrait nous identifier. SCHOPENHAUER, en faisant un long développement sur la notion de justice, voit bien le danger d'une totale indifférenciation et c'est justement ce qu'il appelle la "pitié" qui introduit à la justice. Ceux que la fortune a favorisé devraient avoir le coeur serré devant la pauvreté et de ce fait agiraient pour la combattre.
Ce n'est donc pas la loi, les impôts, l'assistance, la bureaucratie qui doivent nous inciter à la justice, c'est le choix moral fondamental de ne pas agir dans notre intérêt ou de nous abstenir d'agir afin de préserver les intérêts d'autrui.
Je dis et maintiens que les hommes qui nous gouvernent illustrent jusqu'à l'incandescence l'immoralité politique car il désigne un dedans et un dehors. Certains sont des frères ; d'autres des ennemis. Ils promouvent des lois sociétales en faveur d'une minorité de nos concitoyens (minorité dont la majeure partie ne demandait rien !) de façons à s'assurer l'appui financier de tel ou tel (Pierre BERGE) ou l'appui médiatique de tel autre (LGBT, médias inféodés à des mouvements de pensée que je ne me fatiguerai plus à nommer), exclusivement dans l'intérêt égoïste de leurs cibles électorales, et non pas dans l'intérêt de la patrie.
Ils n'ont aucune pitié pour l'enfant qui peut être privé de père ou de mère. Ils n'ont aucun respect pour les centaines de milliers de leurs concitoyens qui désapprouvent ces initiatives (en voyant bien leurs motivations et leur nocivité) ; en privilégiant à outrance l'individualisme, ils instaurent l'immoralité comme principe de vie. Leur responsabilité est immense dans le désastre qui s'annonce.
Pour être honnête, même si l'immoralité des responsables de l'opposition est moins vive, elle n'en est pas moins réelle. Et de ce point de vue, ils ne m'inspirent guère confiance !
Bref, ces gens n'ont pas de pitié, et par conséquent, ils n'ont pas de morale !
Dans un prochain billet, je m'efforcerai de vous montrer la cohérence des analyses combinés de René GIRARD, de Simone WEIL, de Gustave THIBON, de Paul RICOEUR et d'autres dont je fais mon miel (et j'espère le vôtre) depuis l'ouverture de ce Blog.
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3. Informations diverses.
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Le système politique que nous subissons est, par définition, un système d'expulsion et d'exclusion. Il consiste à créer de fausses différences (droite contre gauche, par exemple) dans un corps social fait d'êtres humains auxquels la pitié devrait nous identifier. SCHOPENHAUER, en faisant un long développement sur la notion de justice, voit bien le danger d'une totale indifférenciation et c'est justement ce qu'il appelle la "pitié" qui introduit à la justice. Ceux que la fortune a favorisé devraient avoir le coeur serré devant la pauvreté et de ce fait agiraient pour la combattre.
Ce n'est donc pas la loi, les impôts, l'assistance, la bureaucratie qui doivent nous inciter à la justice, c'est le choix moral fondamental de ne pas agir dans notre intérêt ou de nous abstenir d'agir afin de préserver les intérêts d'autrui.
Je dis et maintiens que les hommes qui nous gouvernent illustrent jusqu'à l'incandescence l'immoralité politique car il désigne un dedans et un dehors. Certains sont des frères ; d'autres des ennemis. Ils promouvent des lois sociétales en faveur d'une minorité de nos concitoyens (minorité dont la majeure partie ne demandait rien !) de façons à s'assurer l'appui financier de tel ou tel (Pierre BERGE) ou l'appui médiatique de tel autre (LGBT, médias inféodés à des mouvements de pensée que je ne me fatiguerai plus à nommer), exclusivement dans l'intérêt égoïste de leurs cibles électorales, et non pas dans l'intérêt de la patrie.
Ils n'ont aucune pitié pour l'enfant qui peut être privé de père ou de mère. Ils n'ont aucun respect pour les centaines de milliers de leurs concitoyens qui désapprouvent ces initiatives (en voyant bien leurs motivations et leur nocivité) ; en privilégiant à outrance l'individualisme, ils instaurent l'immoralité comme principe de vie. Leur responsabilité est immense dans le désastre qui s'annonce.
Pour être honnête, même si l'immoralité des responsables de l'opposition est moins vive, elle n'en est pas moins réelle. Et de ce point de vue, ils ne m'inspirent guère confiance !
Bref, ces gens n'ont pas de pitié, et par conséquent, ils n'ont pas de morale !
Dans un prochain billet, je m'efforcerai de vous montrer la cohérence des analyses combinés de René GIRARD, de Simone WEIL, de Gustave THIBON, de Paul RICOEUR et d'autres dont je fais mon miel (et j'espère le vôtre) depuis l'ouverture de ce Blog.
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3. Informations diverses.
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Hier à LYON, contre la GPA.
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Une chronique de Michel ONFRAY sur sur son site (Université populaire de CAEN, via le salon beige).
Hier à LYON, contre la GPA.
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Une chronique de Michel ONFRAY sur sur son site (Université populaire de CAEN, via le salon beige).
"(...) La gestation pour
autrui, dont Pierre Bergé est le « penseur », se trouve définie par
lui comme une location d’utérus dans l’esprit même où la caissière d’un
supermarché louerait sa force de travail moyennant salaire ! On ne peut
mieux transformer en marchandise et
le corps de la femme et la vie d’un enfant – sans parler du
sperme ou de l’ovule des parents assimilés aux boulons, aux vis, aux pistons,
aux rouages, aux ressorts d’une machine sans être.
Or, nous avons affaire à du
vivant et le vivant n’est pas une marchandise, un produit monnayable. Car les
pauvres, dont on ne veut même plus de la force de travail puisqu’elle est
désormais assurée par des machines moins coûteuses, n’ont plus pour issue que
de devenir eux-mêmes des machines en louant ou en vendant leurs corps ou leurs
produits dérivés en pièces détachées. Dès lors : la prostitution devient
location d’orifices ; les dons de sang, de sperme, d’organes, marché du
sang, du sperme et des organes. Que la droite libérale, qui veut que tout
se vende, veuille aussi cela, n’est pas étonnant. Mais que ce qui se présente
comme la « gauche » le veuille aussi est purement et simplement
abject.
Le « droit à l’enfant »
si souvent invoqué est susceptible d’être entendu, mais seulement s’il
s’accompagne d’un « devoir à l’endroit de l’enfant ». Quelle idée se
fait-on de l’enfant quand on croit qu’il pourra vivre une vie sereine,
équilibrée, harmonieuse, mentalement satisfaisante pour lui, les autres, son
entourage, sa descendance, quand il apprendra qu’il a été acheté, vendu, porté
par une inconnue qui l’a abandonné après avoir reçu son chèque ? Il faut
vouloir ignorer tous les problèmes existentiels, ontologiques et identitaires
afférents à l’abandon après un accouchement sous X ou au fait d’avoir connu un
simple divorce suivi d’une famille dite recomposée (il faut éviter de dire une
famille décomposée même si la décomposition est certaine et la recomposition
pas sûre…), pour imaginer qu’un enfant est une chose facile à faire, à
produire, à construire, à édifier, à élever au sens spirituel du terme.
Le désir d’enfant procède bien
souvent d’une envie d’adultes qui sont eux-mêmes restés des enfants et croient
devenirs adultes, comme par magie, en devenant parents. L’infantilisation des
adultes qui fait désormais la loi a généré des parents qui veulent des enfants
comme on a des poupées. Devenues vivantes, ces poupées ont tout pour se
transformer en monstres."
Ah ! Merci, Michel ONFRAY. (J'ai lu la totalité de la chronique sur votre site Université Populaire de CAEN ; le texte cité ici ampute les premiers paragraphes, ce qui est dommage car vous y dites que vous seriez d'accord avec la GPA si elle était de pure gratuité et compassionnelle. Il m'apparaissait utile de préciser ce point pour éviter toute annexion, manipulation ou désinformation de vos propos.
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