J'avais prévu de commettre un billet sur divers petits événements qui ont marqué, ces derniers jours, l'espace public. Mais consacrer à Stéphane GUILLON un billet, c'est perdre son temps. Cet homme a un humour d'éléphant ; mal rasé, d'aspect malpropre sur lui, les yeux plein de ruse et le menton pointu, il se pourrait bien qu'il fût, avec cette mine, un espion chargé par AL QAIDA d'infiltrer l'audiovisuel public pour instaurer avec la complicité de BEN LADEN une république islamique... Mektoub ! Inch Allah ! Donc rien sur Stéphane GUILLON. Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison.
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Je préfère vous donner ici la description qu'Emmanuel KANT fait de l'homme mélancolique. Plût au Ciel que la France fût peuplée de tels hommes !
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Donc, selon KANT, l'homme au tempérament mélancolique "se soucie peu du jugement des autres, de ce qu'ils tiennent pour bon ou pour vrai. [...] Il considère la véracité comme sublime et ne hait rien tant que la dissimulation et le mensonge. Il nourrit un sentiment élevé de la dignité de la nature humaine, s'estime soi-même et tient tout homme pour digne de respect. Toute basse sujétion lui répugne, son noble coeur respire la liberté. Il ne souffre ni les chaînes dorées qu'on porte à la cour, ni les fers pesants des galériens. Il se juge sévèrement, comme il juge autrui. Il lui arrive d'être fatigué de lui-même et du monde. [...] Il risque de devenir un fantasque ou un songe creux". (In Observations sur le sentiment du beau et du sublime.)
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J'ai rencontré KANT à KOENIGSBERG alors qu'il y dispensait ses cours de Géographie. Humour décalé ou déjanté, bien sûr. Remarque d'un fantasque et d'un songe creux.
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6 commentaires:
Cher auteur,
je suis tout à fait d'accord avec vous sur l'inommable Stéphane GUILLON. C'est le rire bête et fier de l'être, tout en insinuations,
en maniérisme convenu, et sans aucune lueur d'intelligence,
d'amour, de respect.
A wir galon,
E. D.
Cher Roparz Hemon,
Il faut boycotter monsieur GUILLON et la chaîne qui l'héberge, le faire savoir à tous ceux qui partagent notre point de vue. On ne peut ainsi bafouer l'auditeur.
Je suis prêt à participer à une telle campagne.
Amicalement.
Cher Philippe,
Comme vous je suis consternée par les propos de Stéphane Guillon mais plus largement par le niveau lamentable de certains médias et des émissions proposées pour nous informer.
N'y at-il rien d'autre à faire que le boycott?
Ne peut-on pas exiger un minimum de niveau moral de nos politiques de nos journalistes. La course aux bons mots, forcément méchants, la vulgarité racolleuse, l'absence de rigueur nous tirent vers le bas.
Comment réagir?
N'y a-t-il aucun contre pouvoir envers les médias?
Bien amicalement.
Dany
Chère Dany,
Si je croyais qu'une pétition lancée par les citoyens pour réclamer un peu plus de tenue de la part des médias soit efficace, je n'hésiterais pas à la lancer. Hélas, je crains que les lois du marché et de la rentabilité soient plus fortes que mes pauvres protestations. Je crois qu'il y a un moment où nous devons rentrer en résistance, et utiliser des armes non violentes pour nous faire entendre. Une chute d'audience sensible au moment où s'exprime ce lamentable histrion ferait sans doute réfléchir les responsables de la chaîne.
Bien amicalement.
Oui Philippe l’allusion au chroniqueur S.Guillon
M’oblige à manifester ma profonde irritation !
Que ses diatribes matutinales ne soient pas appréciées
Par les lecteurs assidus de Politis je ne suis pas étonné ;
Mais partir des propos volontairement excessifs d’un bouffon
Pour nous faire relire un philosophe, clairement je dis non.
Si l’on n’aime pas le genre on tourne le dos au poste
On se prive d’un élément essentiel d’une démocratie :
La critique des actes et hommes politiques de notre pays.
Si le style irrite on attend sagement le vendredi
Pour une chronique beaucoup plus fine, j’y souscris.
Et si le matin nous allions plutôt Saigner le prieur en poste ?
Quant à la citation du célèbre Kant j’y trouve aussi à dire.
A-t-on besoin d’être mélancolique pour aspirer à la liberté,
Pour la vilénie, le mensonge et la dissimulation haïr ?
Je n’ai pas encore rencontré Kant, oui c’est la vérité,
Mais des frères aimés qui n’engendrent pas la monotonie
Malgré les grandes vicissitudes que nous réserve la vie !
Cher Hiver,
J'apprécie infiniment vos vers. Mais je dois rectifier ce que vous dites avoir compris de ce billet. Je n'ai pas appelé KANT à la rescousse pour enfoncer cet histrion insupportable qu'est S. GUILLON. Je ne l'écoute pas. Il m'est donc difficile de quitter une émission en fermant mon poste de radio. Mais cet "humoriste" au pied d'éléphant est écouté de centaine de milliers d'auditeurs. Ses paroles produisent un effet. Et si, comme le fait Anne ROUMANOFF, pour ne citer qu'elle, il critiquait avec humour et bon sens nos hommes politiques, je serais le premier à applaudir et à me réjouir de cet irrespect. Mais il ne s'agit pas de cela : monsieur GUILLON se moque du physique d'Eric BESSON, et il insinue que c'est un nazi. Voilà qui est insupportable. Il ne critique pas la politique de monsieur BESSON (il a l'intelligence trop courte), il amalgame ; et si je partage tout à faut l'idée que la démocratie suppose la liberté de la presse, je dis aussi qu'il n'y a pas de démocratie sans respect de l'autre. Monsieur GUILLON est un pervers médiocre. Il faut le dire et le redire.
Par ailleurs, je n'ai jamais dit qu'il fallait être mélancolique pour aimer la liberté, et ce n'est pas ce que dit KANT. Il se borne à constater ce qu'il a perçu de sa propre personnalité. Ensuite, KANT ne parle pas de vérité, mais de véracité, ce qui tout autre chose, et qui pourrait se comprendre comme il suit : il n'y a pas de progrès moral possible, si l'on n'expose pas les faits comme ils se sont passés. N'oubliez pas cher Hiver que j'ai passé ma vie à cerner des faits en faisant des centaines d'expériences, en les refaisant, en les analysant, en les critiquant, en définissant clairement les conditions dans lesquelles elles avaient été conduites. Voilà ce qui me semble être le fondement de la probité intellectuelle. KANT veut dire cela, tout simplement, rien de plus, mais tout cela.
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