samedi 27 mars 2010

Big mother

-
Décidément, le livre de Cynthia FLEURY dont je suis en train d'achever la lecture, est une mine d'analyses, de références, et de constats roboratifs.
-
En bas de la page 170 de cet ouvrage, publié au Livre de poche (Biblio Essais, N° 31544), figure une note qui se réfère à l'ouvrage de Michel SCHNEIDER, Big mother. Psychopathologie de la vie politique (Odile Jacob, Paris, 2002). Je ne puis m'empêcher de vous la rapporter, tant elle décrit bien les caractéristiques essentielles des pouvoirs dont nous subissons le joug depuis plus de trente ans. Je me délecte rien qu'à l'idée de vous faire connaître ce passage :
-
Or donc, Michel SCHNEIDER dit ceci : "HOBBES montrait déjà que la destruction du paternalisme était nécessaire à la construction des rapports sociaux modernes et à la subordination de toutes les relations sociales aux lois du marché. [...] Mais d'être moins paternaliste et masculin, le pouvoir ne se féminise pas pour autant. Il se maternalise. [...] quant au fond de l'action menée par le gouvernement de la gauche plurielle, toutes les mesures significatives pourraient s'inscrire dans une vision maternelle de l'Etat : trente-cinq heures, assurance maladie universelle, emplois-jeunes, négociations avec les indépendantistes corses, parité, pacs, proposition de loi sur le patronyme et l'homoparentalité, abandon de la conscription militaire, loi sur la présomption d'innocence. [...] Big Mother, la mère-Etat, s'élargit jusqu'à effacer le père, et seule fait face à une société d'enfants."
-
Je n'entends pas approuver tous les regrets que semble manifester SCHNEIDER : l'assurance maladie universelle me semble être une juste mesure, sans doute la seule qui soit fondée sur la fraternité universelle laquelle lie tous les hommes de par leur nature d'homme. Pour le reste, je suis en accord total avec lui.
-
Qu'est-il en train de passer : nous laissons le pouvoir souverain se concentrer dans les mains d'un petit nombre de professionnels de la politique qui prétend s'occuper de notre bonheur en réglementant tous les aspects de la vie sociale et privée. Nous y laissons notre liberté, et nous justifions l'ivresse du pouvoir qui s'emparent d'eux quant ils accèdent aux plus hautes charges ; courte ivresse du reste, puisque les élections peuvent défaire ce qu'elles ont fait. Mais l'énorme machine de l'état, l'administration demeure et fait anonymement peser sur nous et de manière irresponsable, des contraintes qui me paraissent insupportables, et qui n'ont rien à voir avec la loi. Il s'agit de réglementations, de publication de normes toutes plus pointilleuses les unes que les autres, d'interprétations tendancieuses des lois, toujours au bénéfice de l'administration (ah ! la doctrine fiscale !). Au lieu d'être à notre service, ils sont à celui de leur corps. D'un côté Big Mother - les responsables politiques - de l'autre Léviathan. C'est justement le titre du chapitre dans lequel Cynthia FLEURY cite en note Michel SCHNEIDER.
-
N'oubliez pas que nous passons à l'heure d'été...
-
A demain.

Aucun commentaire: