La théorie du gender, je pense l'avoir démontré dans mon billet d'hier, n'est pas une théorie scientifique, au sens où l'entendent les scientifiques eux-mêmes. C'est une "théorie" sociologique. Je conteste même qu'elle soit vraiment une théorie, car elle ne repose (à ma connaissance, mais là je manque de documents) sur aucune enquête sociale sérieuse, elle n'analyse aucun corpus de textes. C'est donc une construction de l'esprit, fondée sur la seule intuition des philosophes qui l'ont élaborée. Ce simple constat ne suffit pas à en nier la valeur. Il faut cependant la confronter au réel, à d'autres points de vue, venue d'autres disciplines : anthropologie, philosophie, éthologie, physiologie, etc.
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Du point de vue anthropologique, celui qui nous intéresse au premier chef, cette théorie présente au moins trois lacunes qui la rendent littéralement insupportable à tout esprit non prévenu :
(a) La première est qu'elle empêche de penser la différence sexuelle comme un élément structurant de l'humanité de chaque personne (Nicolas BROUWET). Nous naissons homme ou femme ; nous ne représentons en aucun cas la totalité de l'humain qui pourrait nous donner la latitude d'être un homme ou une femme au gré de nos pulsions ; il y a une manière masculine et une manière féminine de se comporter, et ces manières sont irréductibles l'une à l'autre. Elles sont en grande partie déterminées par la physiologie (mais pas seulement ; la culture y joue un rôle, cela est vrai), mais elles ont des répercussions inévitables sur le comportement. La preuve en est, chez les animaux et par exemple, qu'un lion n'a pas le même comportement qu'une lionne. Et dans ce cas précis, il paraît difficile de rendre la société responsable de ces différences. Des expériences conduites sur de très jeunes enfants indiquent que, d'une manière statistiquement significative, les petits garçons se ruent sur le camion ou sur le ballon plutôt que sur la poupée quand on leur présente des jouets, et ceci sous toutes les latitudes, tandis que les petites filles se précipitent sur la poupée, la dînette ou la mallette de maquillage (Pierre-Olivier ARDUIN). Mais ceci est un argument qui est rejeté (bien difficilement du reste et avec des détours un peu obscurs) par Judith BUTLER. Sachez qu'il y a en France des "expériences" qui consistent à imposer, dans les écoles maternelles, à des garçonnets de jouer à la poupée, et aux fillettes, de jouer aux petites voitures, de façon, pour le futur, à effacer dans leur personnalité, ce que la "nature" (entendons ce qui leur est donné à la naissance) devrait y imprimer. La grande manipulation a commencé.
(b) La seconde est que la personne humaine n'est pas la juxtaposition d'un corps biologiques et d'un esprit conscient et libre. Sur le plan de l'anthropologie, il y a de la part des tenants de la théorie du gender, une contradiction parfaitement autodestructrice. Il s'agit le plus souvent de penseurs matérialistes, qui par exception font ici le départ de ce qui initialement est uni dans une personne unique, en identifiant un principe immatériel ET une réalité matérielle qui en est disjointe. L'imposture consiste à dire que c'est la société qui se substitue à cette part immatérielle et l'aliène. Dans la perspective du gender, l'unité de la personne est impensable. Je reconnais qu'on peut croire qu'il en est ainsi, mais c'est une croyance.
(c) La troisième lacune est qu'elle ne pense pas la différence des sexes en termes de complémentarité, mais en termes d'opposition entre l'homme et la femme, au point que la maternité est présentée comme une aliénation. (Les théoriciens du gender, sans avoir fait d'enquêtes sur le sujet, plaindront ces femmes qui vont enfanter, sans se demander vraiment si elles sont heureuses ou non de cette perspective.) C'est pourquoi les féministes se sont ruées sur la doctrine pour en faire leur catéchisme. Se sont ensuite engouffrés dans la brèche ouverte par Judith BUTLER, les organisations homosexuelles. Je vois dans cette approbation une tentative de déculpabilisation d'une orientation sexuelle perçue (à tort ou à raison, j'insiste là-dessus) comme perverse. Notez que je ne dis pas anormale.
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Mais le plus impardonnable dans l'initiative de monsieur CHATEL, inspiré par des sociétés de pensée - dont le seul but est de mettre l'individu (je ne dis pas la personne) au centre de toute vie sociale-, consiste à apprendre à nos jeunes que la liberté consiste à choisir ce qui leur plaît, et non à choisir ce qui est bon pour eux. Imposer cette vue à des adolescents, en pleine recherche d'eux-mêmes, tourmentés par une sexualité naissante et indiscrètement exploitée, survalorisée, surmédiatisée, les soustraire à la transmission familiale de valeurs, est tout simplement criminel. On en fait des autistes, des enfants perdus, sans repères, sans havres, sans soutien. On ne forme pas des êtres humains en satisfaisant leur pulsion... et en les laissant se dépatouiller au milieu de leurs souffrances et de leurs contradictions.
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J'ajoute que j'ai élevé 6 enfants dont 4 garçons, que j'ai fréquenté pendant 40 ans des jeunes gens et des jeunes filles alors que j'enseignais à l'Université, que j'ai été chef de troupe scoute pendant 5 ans, que depuis quatre ans, je m'occupe de la catéchèse des collégiens et des lycéens de seconde, première et terminale, et que je me fonde sur une assez solide expérience des jeunes, pour affirmer ce que je viens de dire.
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J'ajoute que j'ai élevé 6 enfants dont 4 garçons, que j'ai fréquenté pendant 40 ans des jeunes gens et des jeunes filles alors que j'enseignais à l'Université, que j'ai été chef de troupe scoute pendant 5 ans, que depuis quatre ans, je m'occupe de la catéchèse des collégiens et des lycéens de seconde, première et terminale, et que je me fonde sur une assez solide expérience des jeunes, pour affirmer ce que je viens de dire.
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Non à monsieur CHATEL.
Non à la gluante UMP si elle ne fait pas changer cela. Il y a quand même des députés de cette formation qui ont protesté, sans résultat. Le responsable est donc bien monsieur CHATEL, et ses services dont on se demande par qui ils sont dirigés.
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