Le jeune Augustin COCHIN est mort trop tôt. Il a été tué en juillet 1916. C'était un esprit pénétrant. J'ai pu me procurer deux ouvrages très importants de cet historien, archiviste-paléographe de formation, et je commence à grappiller de-ci de-là des pensées, des analyses. Mon ami Yves devrait lire le chapitre III du livre majeur de COCHIN, La Révolution et la Libre pensée. Il est intitulé "La théorie philosophique. les étapes su système".
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Je note d'abord que notre auteur utilise bien le mot système pour caractériser la théorie philosophique des Lumières (françaises). Les philosophes des Lumières dit-il, "se sont demandé pourquoi l'homme ne serait pas comme Dieu ? Il possède une nature bonne, une conscience absolue, une science générale : il est donc libre ; il demanderait la force à la nature ; l'obligation à la conscience ; la loi à la raison. Or la conscience nous donne l'obligation absolue, mais ni la nature ne nous donne une force infinie, ni la raison une loi certaine et parfaite."
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"Pour que la loi morale absolue fût fondée, il fallait qu'une intelligence adéquate à l'Être nous la donnât : c'est le fondement de la loi de l'Église sur laquelle le monde vivait depuis deux mille ans, c'est-à-dire ou à peu près, depuis qu'il pensait." (Je dois dire que le jugement est ici un peu rude : heureusement que COCHIN met 'ou à peu près').
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"L'homme, on pourrait dire tout aussi bien que les philosophes l'ont anéanti. Ils le déclarent achevé, complet, tel qu'il est ; le mal n'est qu'un malentendu. Tous les éléments du bien, force pour y aller, raison pour le montrer, sont in proximo, sous la main. Il ne s'agit plus que de bâtir, de s'entendre, de s'arranger. C'est une doctrine d'arrêt, d'achèvement : de perfection, prétend l'intelligence ; de mort répond l'expérience ; une doctrine qui convient à un temps de bien-être matériel, mais de corruption, de misère morales : les sources profondes de la foi et de la vie se tarissent ; l'élan cesse ; - une doctrine, non de vieillesse, mais de faiblesse."
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La place me manque pour décortiquer les étapes implacables et imparables du raisonnement déployé dans ce chapitre. Il rejoint dans ces critiques ce que les tenants de l'expérience incarnée reprochent au cartésianisme, et aux idéalistes. Mais COCHIN a bien vu à quoi conduit la confusion de la morale et de la nature : à la corruption et à la misère morale. Chaque jour nous apporte son lot d'horreurs (pensons à cet enfant mort dans une machine à laver où l'avait placé son père pour le punir, ou à l'assassinat du jeune Valentin criblé de 40 coups de couteau) et de scandales. Tippel, avec une constance que je soupçonne voulue et malicieuse, nous distille quotidiennement les noms des élus condamnés, mis en cause, mis en examen. Il y en cite surtout de gauche; mais la droite héberge aussi de ces brebis galeuses. Les citoyens n'en veulent plus. Ils ne veulent plus que les slogans et les mots tiennent lieu de politique. Et n'en déplaisent à ceux qui le détestent et le haïssent passionnément, le Président de la République actuel, malgré de nombreuses erreurs, est encore le moins idéologue de tous ces messieurs et le plus près de la réalité ; il est pragmatique et adapte ses décisions aux nécessités du moment. Monsieur HOLLANDE adapte les siennes aux vues de son parti. Or il y a toujours rencontre entre la vérité et la réalité. Avec lui, on en est loin. Et donc on courrait probablement droit dans le mur s'il était élu. Mais il arrive que la fonction élève l'homme au-dessus de sa condition habituelle.
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C'est tout pour ce soir.
4 commentaires:
Le 14 janvier 2011, BELVISO Alain, président COMMUNISTE de la communauté d'aglomération du pays d'Aubagne a été mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics et complicité de détournement de biens publics.
Avec toutes ses casseroles que le PS traine voilà la 1ere secrétaire Martine AUBRY qui trainerait, elle, une bouteille, un secret de polichinelle dont la presse comme à son habitude, et toujours complaisante se garde bien de parler. Ancienne candidate à l’investiture présidentielle, cela ne relève plus de la sphère privée, mais bien d’un fait public.
Un bloggeur qui avait fait mention du fait que Martine Aubry serait alcoolique et aurait suivi, sans succès, trois cures de désintoxication, avait été poursuivi pour diffamation par cette dernière. Martine a été déboutée. Au lieu du croissant vert elle ferait mieux de voir la croix bleue.
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