Faute de pouvoir donner du grain à moudre à une opinion qu'ils ont lourdement trompée, nos gouvernants veulent rendre légal le mariage homosexuel. Ils préfèrent le pouvoir à la vérité et les idées au réel. J'ai découvert un texte absolument remarquable d'un écrivain que je considère comme l'un des plus grands de notre siècle, tant par la profondeur de ses pensées que la somptuosité de son style et qui éclaire puissamment la question de la paternité, de la maternité et du petit enfançon. Alors, messieurs qui voulez offenser non seulement les consciences droites mais aussi la nature, lisez ceci :
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"Les pères vont à la guerre, vont au bureau, signe des contrats. Les pères ont la société en charge. C'est leur affaire, leur grande affaire. Un père c'est quelqu'un qui représente autre chose que lui-même en face de son enfant, et qui croit à ce qu'il représente : la loi, la raison, l'expérience. Une mère ne représente rien en face de son enfant. Elle n'est pas en face de lui mais autour, dedans, dehors, partout. Elle tient l'enfant levé au bout des bras et elle le présente à la vie éternelle. Les mères ont Dieu en charge. C'est leur passion, leur unique occupation, leur perte et leur sacre à la fois. Être père, c'est jouer son rôle de père. Être mère c'est un mystère absolu qui ne compose avec rien, un absolu relatif à rien, une tâche impossible et pourtant remplie, même par les mauvaises mères. Même les mauvaises mères sont dans cette proximité de l'absolu, dans cette familiarité de Dieu que les pères ne connaîtront jamais, égarés qu'ils sont dans le désir de bien remplir leur place, de bien tenir leur rang. Les mères n'ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants. Elles n'ont pas, comme les pères une avance sur l'enfant - l'avance d'une expérience, d'une comédie maintes fois jouée dans la société. Les mères grandissent dans la vie en même temps que leur enfant, et comme l'enfant est dès sa naissance l'égal de Dieu, les mères sont d'emblée au saint des saints, comblées de tout, ignorante de ce qui les comble. Et si toute beauté pure procède de l'amour, d'où vient l'amour, de quelle matière est sa matière, de quelle nature sa surnature ? La beauté vient de l'amour. L'amour vient de l'attention. L'attention simple au simple, l'attention humble aux humbles, l'attention vive à toutes vies, et déjà à celle du petit chiot dans son berceau, incapable de se nourrir, incapable de tout, sauf des larmes.
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Premier savoir du nouveau-né, unique possession du prince à son berceau : le don des plaintes, la réclamation vers l'amour éloigné, les hurlements à la vie trop lointaine - et c'est la mère qui se lève et répond, et c'est Dieu qui s'éveille et arrive, à chaque fois répondant, à chaque fois attentif par delà la fatigue. [...]."
(In Christian BOBIN. Le Très-Bas. Collection Folio, N°2681. Gallimard, Paris, 1992).
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Mariez-les, vous qui mettez le PACS, l'union libre, le mariage hétérosexuel et le mariage homosexuel sans compter le divorce sur le même plan et sans avoir la moindre idée de ce que peuvent produire comme effet vos inconséquences ! Mariez-les, divorcez-les, faites leur adopter des enfants qu'ils n'auront pas engendrés ou non enfantés. Vous priverez les enfants à venir de ce père et de cette mère que BOBIN décrit avec tant de force, de précision et de beauté. Vous êtes des voleurs d'amour ; vous n'êtes que les cambrioleurs de Dieu. Votre seule excuse est votre ignorance et pour cette raison Celui que vous offensez vous a déjà pardonné ; encore faut-il que vous reconnaissiez votre erreur. Il me semble qu'on en est encore loin.
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