Ce soir je n'aurai pas à fermer mon poste de télévision, comme j'invitais hier à le faire mes lecteurs. En effet, avec des millions de chrétiens de par le monde je célèbrerai la Cène du Seigneur, le dernier repas terrestre de Jésus. A ceux de mes lecteurs qui ont reçu la grâce de la foi, je livre ce poème que j'ai écrit il y a deux mois, sous l'emprise d'une nécessité intérieure. Je serais incapable de le refaire aujourd'hui. Comme vous le constaterez, je mets ces paroles dans la bouche du jeune Jean, "le disciple que le seigneur aimait" et qui reposa sur sa poitrine ce soir-là.
Dernier repas.
Dehors il faisait nuit. Du sol montait la brume
Et les pas de Judas résonnaient dans le noir.
L’homme aux trente deniers, le coeur plein d’amertume
Allait vers son destin, sans regret ni espoir.
J’étais contre ton coeur, ô soleil de justice,
Amour, lumière et vie, ô toi mon seul chemin.
La ténèbre tombait sur cette heure propice.
Tout était accompli sur le pain et le vin.
J’étais épouvanté. Se pouvait-il encor
Qu’à la bouchée reçue, il ne fut pas saisi,
Qu’à ses pieds purifiés, à ce regard si fort
Il trouve le ressort de te prendre la vie ?
Tu l’as voulu ainsi pour glorifier ton Père,
Car tu m’as dit tout bas : « Ma vie nul ne la prend,
Je rentre librement dans cette mort amère.
Nul ne peut aller où maintenant je me rends. »
Au mont des Oliviers, moi aussi j’ai dormi.
Je n’ai pas vu le sang couler de ton visage.
J’étais trop fatigué, assommé à demi
Mais au pied de ta croix, j’ai retrouvé courage.
Bon et saint Jeudi saint à ceux de mes lecteurs qui ont reçu la grâce de la foi.
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1 commentaire:
Magnifique « Pour savoir écrire, il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre.»
Guy Debord
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