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Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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"Si quelqu'un dit '''J'aime Dieu''', alors qu'il a de la haine contre son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, est incapable d'aimer Dieu qu'il ne voit pas."
Première lettre de saint Jean 5, 1ss.
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2. Commentaires.
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Les fanatiques qui massacrent leur semblable pour défendre l'honneur de Dieu, n'aiment pas Dieu. C'est l'évidence. On ne la commentera pas davantage. Tout le monde aura compris que les frères KOUACHI et Amdy COULIBALY n'aimaient pas Dieu, et qu'ils ne s'aimaient pas eux-mêmes.
Nous sommes dans un pays qui respecte la liberté d'expression. A ne s'en tenir qu'à ce principe, on peut comprendre, sans forcément l'admettre, que nos compatriotes lâchement exécutés, se soient donné le droit de caricaturer à outrance tout ce qui touche de près ou de loin aux "religions". Mais certaines de ces caricatures étaient offensantes ; elles blessaient les croyants de toutes confessions, et plus spécialement les chrétiens. Ainsi, les haïssant indirectement en ridiculisant leurs symboles ou leurs responsables, ils ne leur étaient pas possible d'aller vers Dieu, puisqu'ils n'aimaient pas ces frères en humanité qu'ils côtoyaient dans leur vie. En d'autres termes, l'absence de discernement dans la dénonciation et l'irrespect fondamental de l'autre me semblaient être des limites trop allègrement franchies. Je redis clairement qu'au moment de l'affaire des caricatures de MAHOMET, j'avais expressément affirmé, ici même, que c'était offenser et provoquer délibérément et gratuitement une communauté religieuse particulière que de s'attaquer à son fondateur. Je préfère infiniment lire des auteurs comme le Père SOUBEYRAND ou Alfred-Louis de PREMARE qui, manuscrits, textes, histoires de la communauté musulmane en mains, ont montré rationnellement la très grande fragilité des témoignages sur la vie de MAHOMET, et la rapide divergences des traditions scripturaires relatives au Coran. En s'attaquant bêtement (j'allais utiliser un autre mot que la décence m'empêche d'écrire) au remarquable discours de BENOIT XVI à RATISBONE, nos journaleux, nos hommes politiques (pensons à monsieur JUPPE qui disait que ce pape l'inquiétait, dans un autre contexte il est vrai !), nos médias, ont préparé ces jours sombres, et enténébrés, marqués par la mort de manière indélébile.
Je trouve particulièrement indécentes les manifestations des mêmes instances, des mêmes hommes, des mêmes médias qui veulent récupérer aujourd'hui ces événements horribles à leur profit. Et si je ne renie rien de mon billet où j'ai écrit "Je suis Charlie", il me semble qu'ici ma protestation avait une autre légitimité que celle de ces crocodiles dont les larmes détrempent le papier de leurs torchons, ou inondent d'une cascade lacrymeuse les écrans de nos télévisions. Je ne parle pas des hommes politiques qui, après avoir caressé l'Islam (une abstraction) pour s'attirer les faveurs électorales des musulmans (une réalité de chair) ont précisément réussi à faire ce qu'ils ne cessent de dénoncer : la confusion de l'abstraction avec la réalité de la vie de ces croyants. C'est eux qui ont pratiqué l'amalgame qu'ils ne cessent aujourd'hui de dénoncer. Je vais résumer : j'ai des amis musulmans ; je les aime et je les respecte ; ils ont une foi et souvent une bienveillance tout à fait étonnantes et même exemplaires. Mais je n'ai aucune admiration pour une doctrine qui traite la femme comme une sous-espèce de l'humanité et considère que la lapidation est le juste châtiment des blasphèmes et autres transgression d'une loi d'airain qui date d'un autre âge.
Je m'absente jusqu'à mardi soir. Reprise mercredi matin.
1 commentaire:
Très beau billet dont on ne peut qu'approuver chaque ligne.
Et qui tranche avec le trop monolithique concert de lamentations submergeant le pays. Touchant certes mais sans doute versatile. Je me souviens du "Nous sommes tous Américains" si émouvant en septembre 2001, qui dégénéra bien vite en incompréhensions, puis en insultes lorsque l'Amérique décida de prendre l'infâme taureau par les cornes...
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