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Nous payons lourdement notre lâcheté passée. Jamais notre devise n'a été justifiée à ce point !
En effet, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est lâcheté.
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La structure de ce billet sera légèrement différente de celle des billets habituels. Vous comprenez en effet que les événements justifient une dérogation exceptionnelle à l'ordonnancement de mes (pauvres) réflexions quotidiennes.
1. Admiration.
Le maire de cette petite ville du midi où j'ai passé ma fin de semaine avait très sagement donné le nom de "marche citoyenne" au rassemblement organisé par la municipalité pour se dresser avec l'ensemble des Français contre la barbarie. La qualification de "républicaine" par les responsables nationaux est une imposture, car il n'est pas nécessaire d'approuver le régime prétendument républicain qui est le nôtre pour refuser les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. En revanche, se sentir membre actif de la vie de la cité est juste. Nous tenons des Grecs cette certitude. Passons.
La ville héberge une importante communauté maghrébine. Je dois dire que je n'ai pas vu beaucoup de ses membres présents dans le cortège. Mais il y avait tout de même une femme, portant le foulard, et qui tenait à bout de bras une pancarte : "je suis charlislamiste", sourire timide mais fort, et défi porté au fanatisme. Dans le petit carré ceint de barrières métalliques qui, la veille, jouxtait la statut de la république, il y avait des bougies, des papillons portant des inscriptions de compassion, et, en grand, cette citation tirée du Coran : "Celui qui tue un homme tue l'humanité tout entière". Pour l'honneur des musulmans, il y a donc eu un pieux fidèle pour rappeler aux passants cette vérité commune à toutes les civilisations.
Lors de la marche (il y avait environ 5000 personnes), j'ai vu sur les trottoirs d'une belle rue bordée de platanes dont quelques feuilles jaunies jonchaient encore les pieds, deux groupes d'adolescents manifestement maghrébins : certains tournaient ostensiblement le dos. Ils se taisaient. Désapprobation, peur, honte, refus de participer ? Nul ne saurait donner de raisons à cette indifférence, comme à l'absence très significative de la population maghrébine (qui le matin même, dans les allées du marché allait et venait) à la marche. Dans le cortège, quelques porteurs de drapeaux tricolores et un porteur du drapeau américain.
Ces quelques remarques faites, je reste rempli d'admiration pour la réaction de mes compatriotes. Que des millions de Français se soient rassemblés pour dire NON aux fous, au fanatisme et à la barbarie, est en soi miraculeux, admirable et porteur d'espérance. Néanmoins, il est important de veiller à ce que ce sursaut ne soit pas récupéré par les partis politiques, de droite comme de gauche : c'est un peuple unanime dans le recueillement qui s'est levé. Rien de plus, rien de moins.
Néanmoins, je bémoliserai quelque peu mon enthousiasme. A MARSEILLE, deuxième ville de France, 60000 manifestants seulement, à SAINT-ETIENNE (8 fois moins peuplé) 55000. Il convient de s'interroger sur ces chiffres, non ?
2. Colère.
Au moment même de ces manifestations, madame TAUBIRA envoyait aux magistrats une circulaire dans laquelle elle les enjoignait de traiter les récidivistes comme des délinquants primaires. C'est ce type de laxisme qui a valu à Ahmedy COULIBALY, condamné à 5 ans de prison, d'être libéré au bout d'un an et demi. Cet angélisme rousseauiste est insupportable, et ne peut être supporté plus longtemps. Madame TAUBIRA devrait être éjectée du gouvernement. Cela ne saurait tarder. Et le gouvernement devrait faire son mea culpa. Il semble que monsieur VALLS ait commencé à le faire. C'est à mettre à son crédit.
Mais j'ai encore des raisons de me mettre en colère ! J'écoutais sur RTL une émission spéciales consacrée aux événements et j'ai entendu un journaliste dire, sans complexe, en titre de son article : "Le sans-faute de François HOLLANDE, les erreurs de Marine LE PEN qui risque de payer cher son absence à la manifestation". Un sans faute ? Mais vous l'avez entendu ? Un discours bredouillé, un visage de circonstance, une posture de musée Grévin !
Voilà le mensonge. Ces messieurs voulaient bien que les électeurs du FN participent à la manifestation, mais ils ne voulaient pas de son leader; et messieurs MELANCHON, BAYROU, SARKOZY, LAGARDE, LAURENT, les inénarrables chefs des factions et sous-factions écologistes s'étaient réunis pour organiser leur petite affaire en l'absence d'un responsable politique qui pèse 25 % des suffrages. Plus encore, au lieu de se mélanger les uns avec les autres, ils se regroupés (comme les syndicats) derrière des banderoles qui marquaient leur affiliation. Ce n'est pas l'union nationale, ça. C'est de la basse manipulation. C'est à qui pleurera le plus. Il faudrait tous les pluviomètres de la Météo Nationale pour mesurer le volume de larmes de sauriens versées par les crocodiles du marigot pendant ces moments émouvants.
Et que dire encore de ces inhumations de compatriotes de confession juive, assassinés par cet illuminé, et inhumés à JERUSALEM ? La terre mère, la terre de France n'était-elle pas assez maternelle pour recueillir pieusement leur dépouille ?
Non, décidément, l'opération de récupération politique est trop visible pour qu'on ne soit pas scandalisé par tant d'impudence. Le seul membre du gouvernement qui émerge de ce magma calculateur est certainement monsieur VALLS qui s'est hissé à la hauteur de ses responsabilités. Du reste les députés de tous bords l'ont applaudi debout à la fin de son intervention. Ce n'est que justice.
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