Rien ne pourra m'empêcher de proclamer que
Ce n'est pas l'ignorance (enfin pas toujours) qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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La citation du jour, un peu longue sans doute, est empruntée à un livre, hélas inachevé, car son auteur, Augustin COCHIN a été tué pendant la grande guerre, en 1916. Le titre en est très révélateur : La Révolution et la libre-pensée. Le sous-titre ne l'est pas moins : La socialisation de la pensée (1750-1789) ; la socialisation de la personne (1789) ; la socialisation des biens (1793-1794).
Dans les trois stades décrits par les sous-titres, " [...] trois buts sont proposés, comme un triple affranchissement : Vérité, Liberté, Justice.
Or ils répondent à trois oppressions : Libre-pensée, Individualisme, Socialisme.
Et cette servitude s'affirme :
Dans l'ordre intellectuel, par le secret.
Dans l'ordre moral, par la corruption et le chantage.
Dans l'ordre matériel, par la force.
Et toujours sous la forme la plus radicalement opposée à la liberté.
Nous étudierons successivement - dit Augustin COCHIN dans son ouvrage -
1° La libre-pensée qui, sous le nom de VERITE, nous présente la servitude intellectuelle par le secret des loges : le profane ignore où on le mène, il doit y aller les yeux bandés. La forme propre nécessaire au règne de l'élite sur le nombre, c'est l'ignorance telle qu'elle se manifeste dans les sociétés maçonniques. Pour les ignorants, cela s'appellera le ""Progrès des Lumières"".
2°L'individualisme qui, sous le nom de LIBERTE, réalise la servitude morale par la corruption, le chantage et la peur. On libère, c'est-à-dire qu'on isole l'individu, mais c'est pour le mieux asservir. Sur le terrain politique, comme sur le terrain religieux, l'association se présent comme un moyen d'affranchissement, d'assainissement moral ; ne met-elle pas le citoyen à portée de discuter ses actes politiques, de suivre ses chefs les yeux ouverts, librement et non par intérêts ? En fait c'est le contraire ; la corruption devient dominante quand la société passe à cette seconde phase de son développement et d'intellectuelle devient politique ; l'organisation de l'opinion par pression extérieure a toujours et partout eu pour résultats l'abaissement du niveau moral.
3°Le socialisme qui, sous le nom de JUSTICE, réalise la tyrannie officielle des sociétés populaires :(COCHIN fait allusion à ces sociétés dites "populaires" par commodité, qui fleurissaient sous la Révolution et étaient inspirées par les directives venues des Loges de PARIS ; il remarque très justement cette centralisation de la tyrannie en notant que les mêmes fautes d'orthographe et de grammaire figurent dans des placets ou des pamphlets ou des libelles publiés à QUIMPER ou à TOULON ! COCHIN était archiviste-paléographe) à la servitude morale des volontés succède et s'ajoute la servitude matérielle des biens. Cette justice se dit l'égalité, et c'est la spoliation violente de tous les biens par le despotisme, dans le silence universel de la terreur et de la haine. C'est le communisme du gouvernement révolutionnaire."
In
La Révolution et la Libre-Pensée.
Librairie Plon. Les petits- fils de Plon et Nourrit, Imprimeurs-Editeurs, Paris, 1924.
NB : je possède dans ma bibliothèque tous les livres que je cite, y compris celui-là.
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2. Commentaires.
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Je désire, dans ce commentaire, répondre aux objections qu'a faites Pierre-Henri THOREUX (auteur d'un Blog absolument merveilleux : Libery lovers) dans un commentaire de mon billet du 10 avril.
Il me semble que ce texte de COCHIN répond point pour point aux critiques qu'il porte à l'opinion d'Henri HUDE sur la démocratie progressiste pseudo-libérale. Henri HUDE ne vise pas la démocratie en général, mais la démocratie à la française, héritière pure de la Révolution. Elle en a à peine adouci les rigueur. Mais on voit bien que les plus hauts responsables des instances publiques appartiennent tous à des Loges maçonniques, (Inutile de citer des noms ; c'est un fait avéré, et monsieur CAZENEUVE lui-même reconnaît l'importance de cette pensée puisque, malgré ses nombreuses occupations, il a trouvé du temps pour réunir au ministère de l'intérieur les Grands-Maîtres des principales obédiences maçonniques) et l'on voit bien que ces Loges entendent imposer leur vision de l'homme. Il est clair également, qu'un maçon du 20e degré ignore parfaitement le contenu des initiations apportées par le 25e degré. Il est clair aussi, pour autant que je le sache, qu'il faut passer "sous le bandeau", c'est-à-dire devenir momentanément aveugle, pour trouver une lumière provisoire et aller vers un but que l'on ignore quand on entre en maçonnerie. Que l'on comprenne bien ici mon propos. Il est parfaitement admissible que des hommes se regroupent pour tenter de trouver un sens à leur vie et animer la vie politique. Il n'est pas normal que ces mêmes hommes constituent des sociétés secrètes (ou discrètes) capables d'imposer leurs vues à un peuple dans son entier, en investissant les médias, les centres de décision de l'Education nationale ou la culture. C'est donc bien tout le contraire de la liberté qui est inscrit dans le fonctionnement de la maçonnerie. Il nous impose une servitude intellectuelle intolérable.
En supprimant les corps intermédiaires, et en soumettant les Associations à l'autorisation préfectorale, en subventionnant les partis au prorata de leur influence, le pouvoir politique organise une véritable servitude morale : ainsi monsieur LAGARDE, chef de l'UDI va menacer d'exclusion monsieur FROMENTIN lequel ne pense ni ne vote comme il le voudrait. Ainsi les magouilles sordides des caciques du PS qui grenouillent autour d'obscures motions pour le congrès des moribonds... Monsieur CAMBADELIS se félicite d'avoir rallié madame AUBRY à sa motion ! Tu parles d'une nouvelle ! Quelles promesses lui a-t-il faites ? Quid du chômage, de la sécurité, des impôts, de la compétitivité ? Ils s'en moquent tous comme de colin-tampon. Ne parlons pas des coups-bas que se portent les chefs à l'UMP ou au FN. Partout, la dégradation du sens moral est manifeste et c'est bien le fait de l'organisation de la politique en Partis, fruits empoisonnés de la Révolution.
Il y a enfin la force violente et la spoliation organisée. Oh ! La spoliation ne va pas jusqu'à empêcher les énarques qui quittent le service public pour rentrer dans les banques ou les grandes sociétés internationales de pouvoir retourner dans leur administration d'origine avec tous leurs privilèges d'ancienneté. La spoliation ne vas pas jusqu'à réguler le régime des traitements accordés aux élus battus ; bien au contraire, leur indemnisation va durer plus longtemps. Mais vous, bonnes gens, qui travaillez dur, vous êtes constamment sous le contrôle du fisc, des URSSAF, de l'inspection du travail, que sais-je encore. La violence d'état qui s'exerce par la voie de la loi est devenue insupportable.
Et, à mon humble avis, cette démocratie progressiste pseudo-libérale (dans le sens de favorisant la liberté) est rejetée par les Français, sans qu'ils aient vraiment conscience des raisons de leur dégoût.
Soyons clair : comme Alexis de TOCQUEVILLE et comme Pierre-Henri THOREUX, je pense que la démocratie est le meilleur régime politique concevable. La question n'est donc pas là ; elle est beaucoup plus simple : est-il possible d'établir en France un régime VRAIMENT démocratique. Pour l'instant, j'en doute.
1 commentaire:
Evidemment, je me retrouve beaucoup mieux dans vos citations et commentaires d'aujourd'hui, cher Philippe !
Je ne doutais pas de votre attachement à la démocratie mais m'interrogeais sur les raisons pour lesquelles elle vous semblait en déclin. Je suis rassuré. S'il s'agit de flétrir la démocratie française, je vous suis volontiers, tant elle trahit à mon sens les principes des grands penseurs libéraux qu'a compté notre pays de Montesquieu à Revel en passant par Turgot, Bastiat, Say, Chateaubriand , Tocqueville, Aron et tant d'autres (je n'ose évoquer le nom de Voltaire que vous ne portez pas, je le sais, dans votre cœur)...
S'agissant des compromis qui tournent parfois aux compromissions (telles que vous les rapportez ici ou là), je ne m'en offusque pas trop car elles ont de tout temps existé et concernent tous les régimes et toutes les nations. C'est un mal nécessaire en quelque sorte. Sans alliance, sans concertation, sans convergence, il est quasi impossible d'obtenir la majorité, et lorsque cela se réalise, c'est généralement très dangereux. C'est pourquoi je rejoins Karl Popper dans son rejet de la démocratie directe et du scrutin proportionnel, et qu'en définitive je suis plutôt enclin au bipartisme tout simplement comme en Amérique.
Je ne suis pas persuadé que les institutions soient noyautées par les Francs-Maçons et d'une manière générale je ne crains pas trop le pouvoir des lobbies. C'est plutôt la prétention des gens qui se disent indépendants, impartiaux et objectifs qui m'insupporte. C'est un peu comme les Socialistes qui s'enorgueillissent d'être plus vertueux et plus généreux que les autres, si vous voyez ce que je veux dire...
S'agissant des IVG, je ne suis pas aussi certain que vous qu'on en soit aux quotas exigés (je n'ai pas connaissance que cela soit le cas dans le Centre Hospitalier où je travaille). Je me désole toutefois que les Pouvoirs Publics ne fassent rien pour diminuer leur nombre qui reste désespérément stable (1 IVG pour 4 accouchements environ) en dépit de tous les moyens de contraception qui existent. Je suis également choqué que cet acte soit pris en charge par l'Assurance Maladie obligatoire. Toutefois, étant incapable de déterminer scientifiquement à quel moment un fœtus devient un être humain et n'ayant pas votre foi, je m'interdis de juger moralement les femmes qui y ont recours, quelque soit le terme, et je pense qu'il en va de la liberté et de la responsabilité de chacun.
En définitive, je vous rejoins pour constater que le modèle démocratique français est perverti avant tout par la suradministration, la centralisation et l'étatisation. Je crains fort toutefois que les Français n'en veuillent pas vraiment changer tant ils sont drogués à cette pseudo-providence dont Tocqueville, grand visionnaire s'il en fut, avait vu le danger...
Bien à vous
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