lundi 15 juin 2020

Lundi 15 Juin. Mes chroniques. Des souverains contemporains et des souverains antiques.


Dans un ouvrage publié en 1662, HUÁNG Zōng-Xī (黃宗羲), un grand penseur chinois, consacra une section très critique à la monarchie des MING et des QING qui venaient de prendre la place de ces derniers. Il avait bien des raisons de le faire, puisque son père fut exécuté pour avoir osé critiquer à haute voix les eunuques de la cour MING, tout puissants et corrompus. Cela ne l’empêche pas de lever des troupes pour combattre l’envahisseur mandchou. Voici ce qu’il dit de ces souverains :

"« Ils se considéraient comme les dispensateurs des biens et des maux du monde, trouvant parfaitement naturel de s’octroyer tous les biens et de ne laisser aux autres que les maux. Ils prétendaient empêcher leurs sujets d’agir en égoïstes et décoraient le vaste égoïsme du souverain du nom de ‘bien public’. Ils en ressentaient au début quelque honte, mais ne tardèrent pas à s’y habituer.
"« Ils regardaient le monde comme leur propriété privée dont ils transmettaient à leurs fils et à leur petit-fils la jouissance perpétuelle…
"« Depuis l’antiquité, le peuple était considéré comme l’hôte, et le souverain comme l’invité ; le souverain passait sa vie à travailler au bien de son peuple. Aujourd’hui, le souverain se considère comme l’hôte et fait du peuple son invité ; il n’existe pas dans tout l’empire un seul endroit où le peuple puisse jouir de la paix, et tout cela par la faute du souverain. »
« […] »"

Toute ressemblance avec des situations contemporaines demanderait être examinée avec réflexion, ne pensez-vous pas ?

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