Dans un ouvrage publié en 1662, HUÁNG
Zōng-Xī (黃宗羲), un grand penseur chinois, consacra une section
très critique à la monarchie des MING et des QING qui venaient de prendre la
place de ces derniers. Il avait bien des raisons de le faire, puisque son père
fut exécuté pour avoir osé critiquer à haute voix les eunuques de la cour MING,
tout puissants et corrompus. Cela ne l’empêche pas de lever des troupes pour
combattre l’envahisseur mandchou. Voici ce qu’il dit de ces souverains :
"« Ils se considéraient
comme les dispensateurs des biens et des maux du monde, trouvant parfaitement
naturel de s’octroyer tous les biens et de ne laisser aux autres que les maux.
Ils prétendaient empêcher leurs sujets d’agir en égoïstes et décoraient le
vaste égoïsme du souverain du nom de ‘bien public’. Ils en ressentaient au
début quelque honte, mais ne tardèrent pas à s’y habituer.
"« Ils
regardaient le monde comme leur propriété privée dont ils transmettaient à
leurs fils et à leur petit-fils la jouissance perpétuelle…
"« Depuis
l’antiquité, le peuple était considéré comme l’hôte, et le souverain comme
l’invité ; le souverain passait sa vie à travailler au bien de son peuple.
Aujourd’hui, le souverain se considère comme l’hôte et fait du peuple son
invité ; il n’existe pas dans tout l’empire un seul endroit où le peuple
puisse jouir de la paix, et tout cela par la faute du souverain. »
« […] »"
Toute
ressemblance avec des situations contemporaines demanderait être examinée avec
réflexion, ne pensez-vous pas ?
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