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Madame, dans une récente livraison du Figaro vous osez titrer
votre article :
"Pour masquer la grande faiblesse de ses études -point
sur lequel s’accorde la communauté scientifique-, le chercheur a choisi de
grossièrement détourner l’attention."
Je voudrais vous faire remarquer que vous généralisez un
tantinet votre propos, en prétendant que la Communauté scientifique s’accorde
pour souligner la grande faiblesse des études du Pr RAOULT.
Je fais partie de cette communauté scientifique. Et à votre différence, je suis virologue et pharmacien, ce qui peut donner un peu de crédibilité à mon propos. Nombre de virologues et de médecins étrangers, chinois, algériens, indiens, américains, par exemple, soutiennent sans réserve
les résultats publiés par l’équipe marseillaise. Il est donc inexacte de dire « LA
communauté scientifique s’accorde ». Cela est faux et mensonger. Il serait plus juste de dire qu'elle est divisée, car c'est l'exacte reflet de la vérité.
La dernière publication de l’équipe marseillaise portant sur
une cohorte de 3737 patients, est acceptée pour publication dans Travel Medicine and Infectious Disease.
En voici le titre et la liste des auteurs.
Outcomes of 3,737
COVID-19 patients treated with hydroxychloroquine/azithromycin and other
regimens in Marseille, France: a retrospective analysis
Jean-Christophe
Lagier, Matthieu Million, Philippe Gautret, Philippe Colson, Sébastien Cortaredona,
Audrey Giraud-Gatineau1, Stéphane Honoré, Jean-Yves
Gaubert,
Pierre-Edouard Fournier, Hervé Tissot-Dupont, Eric Chabrière, Andreas
Stein, Jean-Claude
Deharo, Florence Fenollar, Jean-Marc Rolain, Yolande Obadia, Alexis Jacquier,
Bernard La Scola, Philippe Brouqui, Michel Drancourt, Philippe Parola, Didier
Raoult. and IHU Méditerranée Infection Covid-19 Task Force
Il
paraît donc que Didier RAOULT a grossièrement détourné l’attention pour masquer
la faiblesse de ses études. En quoi a-t-il détourné l’attention ? En
soulignant que ses détracteurs avaient de très graves conflits d’intérêts qui n’étaient
pas toujours déclarés ?
Voici
ce que dit le Journal France-Soir relayé par divers sites d’information :
« France Soir publie la liste des professeurs payés par Gilead. Ils sont tous contre la chloroquine et contre le professeur
Raoult…
Voici le Top 13 du classement des revenus
récents versés par l’industrie pharmaceutique
N°1. La Palme d’Or revient au Pr François Raffi de Nantes. 541.729 €, dont 52.812 € de Gilead. Est-ce un
hasard si on nous apprend que le coup de téléphone anonyme pour menacer Didier
Raoult, s’il persistait avec l’hydroxychloroquine, est parti du téléphone
portable du service d’infectiologie du CHU de Nantes, dont François Raffi est
chef de service ? Sûrement une pure coïncidence.
N°2. Le Pr Jacques Reynes de
Montpellier. 291.741 €, dont 48.006 € de Gilead et 64.493 €
d’Abbvie. Or Jacques Reynes a été sollicité par Olivier Véran
pour piloter l’essai clinique du protocole Raoult à Montpellier alors qu’il est
en même temps le coordinateur national de deux études sur le remdesivir pour le
compte de Gilead. Il n’avait sûrement pas eu le temps d’envoyer au Ministre sa
Déclaration publique d’intérêts (DPI).
N°3. La Pr Karine Lacombe de
Paris – Saint Antoine. 212.209 €, dont 28.412 € de Gilead.
Elle est sur la dernière marche du podium, mais l’essentiel est d’y être. Il
n’y a pas que le podium avec les Ministres à Matignon.
N°4. Le Pr Jean Michel Molina de
Paris – Saint Louis. 184.034 €, dont 26.950 € de
Gilead et 22.864 € d’Abbvie. Or Jean-Michel Molina est co-auteur
d’un article publié dans Médecine et Maladies Infectieuses sur quelques cas,
pour dire que l’hydroxychloroquine ne marche pas. Médecine et Maladies
Infectieuses est le journal officiel de la SPILF (Société de Pathologie
infectieuse de Langue Française).
N°5. Le Pr Gilbert Deray de
Paris. 160.649€. Une belle somme pour un néphrologue qui très
présent sur les plateaux télés. Attention le remdesivir peut être très toxique
pour les reins.
N°6. Le Pr Jean-Paul Stahl de
Grenoble. 100.358 €, dont 4.552 € d’Abbvie. A
noter que cette somme n’a pas été déclarée sur sa DPI. Or Jean-Paul Stahl est
rédacteur en chef du journal Médecine et Maladies Infectieuses. C’est lui qui a
comparé le Plaquénil au papier toilette.
N°7. Le Pr Christian Chidiac de
Lyon. 90.741 €, dont 16.563 € de Gilead. Or Christian Chidiac
est président de la Commission Maladies transmissibles du Haut Conseil de la
Santé Publique qui a rendu le fameux Avis interdisant l’hydroxychloroquine,
sauf aux mourants et demandant d’inclure les malades dans les essais officiels
(donc Discovery). Son adjointe, la Pr Florence Ader, citée ci-dessous, est
l’investigatrice principale de Discovery. Pure coïncidence.
N°8. Le Pr Bruno Hoen de
l’Institut Pasteur. 82.610 €, dont 52.012 € de
Gilead. A noter que sur sa DPI, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de
Gilead ! Or Bruno Hoen a attaqué l’équipe de Marseille dans un courriel du
18 mars 2020, partagé avec tous les infectiologues.
N°9. Le Pr Pierre Tattevin de
Rennes. 79.956 €, dont 15.028 € de Gilead. A noter que sur sa
DPI, comme son prédécesseur, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de Gilead !
Ca doit être le surmenage. Or Pierre Tattevin est président de la SPILF. Cette
Société savante a attaqué l’hydroxychloroquine pour encourager les inclusions
dans Discovery, ainsi que dans les autres études par tirage au sort avec des
groupes de patients non traités (études randomisées).
N°10. Le Pr Vincent Le Moing de
Montpellier. 68.435 €, dont 4.776 € de Gilead et 9.642 €
d’Abbvie. Or Vincent Le Moing pilote, avec son patron Jacques Reynes
cité ci-dessus, l’essai clinique de Montpellier.
N°11. Le Dr Alain Makinson de
Montpellier. 63.873 €, dont 15.054 € de Gilead. Or Alain
Makinson participe à l’étude de Montpellier avec Jacques Reynes et Vincent Le
Moing. Un beau trio. Montpellier est très bien représentée.
N°12. François-Xavier Lescure de
Paris – Bichat. 28.929 €, dont 8.621 € de Gilead.
Or François-Xavier Lescure est l’adjoint de notre célèbre Yazdan Yazdanpanah
qui est dans le Conseil scientifique Covid-19. Il a publiquement critiqué
l’équipe de Marseille pour discréditer l’hydroxychloroquine. Il est co-auteur
de l’étude très contestable sur le remdésivir de Gilead, publiée dans le New
England Journal of Medicine. Or cette étude n’a aucune méthodologie.
N°13. La Pr Florence Ader de
Lyon. 11.842 € , dont 3.750 € de Gilead. Or Florence Ader est
l’investigatrice principale de Discovery.
Lors de son audition à l’assemblée,
le Pr Didier Raoult soulignait :
«J’ai été surpris de voir que le directeur
de Gilead, devant le Président de la République et le Ministre, tutoyait
celui qui était en charge des essais thérapeutiques en France pour le Covid19.»
Il
convient par honnêteté de dire que, comme le note un commentaire à cette
publication reprise par le site du Salon Beige, ces sommes ont certainement été
déclarées au fisc, et que l’on ignore sur quel laps de temps elles ont été
versées. Mais ces conflits d’intérêt n’ont pas été signalés lors des diverses
interventions de ces sommités sur les plateau de télévision ou dans des occasions plus officielles.
Voyez-vous
madame, je lis tous les deux jours les travaux relatifs au traitement de la
Covid-19. J’affirme qu’aucun des essais destinés à montrer l’inefficacité de l’hydroxychloroquine
n’a été conduit dans les conditions décrites par l’équipe marseillaise. Celle-ci
n’a jamais prétendue que la molécule pouvait être utilisée en prévention. Vous
ne semblez pas vous étonner que l’agence Européenne du Médicament ait autorisé
l’usage du remdésivir de Gilead pour le traitement de la Covid-19, une molécule
très coûteuse dont il est prouvé qu’elle est parfaitement inefficace et qu’elle
a de graves effets secondaires.
Puisque,
pour des raisons qui m’échappent et semblent relever plus de votre subjectivité
que d’une analyse objective de la réalité, je vais vous dire ce que je pense :
je croirai à l’inefficacité de l’Hydroxychloroquine + Azithromycine (pour
complaire aux fanatiques des essais randomisés) le jour où sur un essai
comprenant quatre bras : placébo, hydroxychloroquine seule, azithromycine
seule, hydroxychoroquine + azithromycine aura montré, en utilisant tous les
critères utilisés à Marseille, que le pourcentage de morts chez les patients
admis en réanimation est identique dans les quatre cohortes.
Les
critères d’inclusion doivent comprendre les points suivants :
Examen
clinique approfondi et date d’apparition des symptômes, s'il y en a.
Prélèvements
nasopharyngés et mesure quantitative de la charge virale par RTq-PCR ;
expression des résultats en nombre de cycles nécessaires pour voir apparaître
un signal amplifié.
Mise
en culture cellulaire du prélèvement et examen des effets cytopthologiques
éventuels dus à la multiplication du virus.
Electrocardiogramme
à l’enrôlement et ensuite tous les jours.
Bilan
sanguin (ionogramme complet), numération formule, vitesse de sédimentation,
diverses enzymes, le tout très régulièrement.
Relevé
des comorbidités éventuelles.
Tomographie
pulmonaire et classification des éventuelles lésions en fonction du nombre de
lobes éventuellement atteints.
Classification
des patients en termes de score NEWS (national emergency warning score), dont
la saturation en oxygène.
Mesure
de la charge virale pour vérifier le délai de négativation de la présence du
virus.
Aucune
étude critiquant l’hydroxychloroquine n’a repris la bithérapie incluant l’azithromycine ;
certaines ont même utilisé de la chloroquine au lieu d’hydroxychloroquine. L’étude
RECOVERY est de ce point de vue particulièrement scandaleuse puisque les doses
d’hydroxychoroquine était quatre fois plus importantes que les doses
recommandées par l’IHU-Méditerranée infection. L’étude la plus délirante publiée
dans le New England Journal of Medicine, et qui se pique d’avoir fait une étude
randomisée, est à elle seule un monument de bêtise, puisque les auteurs ne
notent aucun mort dans les deux bras de l’essai, que les patients enrôlés
étaient asymptomatiques, que le but de l’étude (qui ne fait usage que d’hydroxychloroquine)
était de voir si cette molécule peut être utilisée en prophylaxie, et non pas
en traitement, que l’inclusion s’est faite soit par mesure de la charge virale
soit par la présence de symptômes de la maladie ce qui est contradictoire avec
la notion de patients asymptomatiques, soit encore par une exposition connue et durable laissant suspecter que le sujet pouvait développer la maladie. Et c’est ce type d’article que des journalistes
ignorants vont mettre en avant pour dénigrer les études marseillaises qui pour l’instant me semblent être les plus solides, fondées sur des résultats analogues observés en
Chine.
Je
ne sais pas quels intérêts vous servez, madame, et je ne vous ferai pas de
mauvais procès sur ce point. Je dis simplement que vous ne lisez pas les articles,
que vous ne semblez pas savoir comment agit l’hydroxychoroquine sur le virus et à quel
stade de sa multiplication il peut intervenir. Mais nous allons avoir le droit
de nous démolir les reins à coups de remdésivir, avec le bienheureux concours
des institutions européennes.
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