Françoise CHAUVIN vient de publier, sous les titre Les hommes de l'éternel, aux Éditions MAME, en 2012, une série de conférences délivrées par Gustave THIBON entre 1940 et 1985. Il faudrait pouvoir citer in extenso ce que dit notre vigneron philosophe. Je me contenterai de vous livrer la conclusion d'une causerie qu'il a faite à LAUSANNE, sans doute en 1965, sous le titre L'information contre la culture.
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"[...]la culture, comme le foi, exige un soubassement social. Il importe avant tout, pour faire face aux puissances anonymes qui dirigent l'opinion, des créer des ilôts de résistance, des groupes d'hommes concrètement liés les uns aux autres par le même idéal, la même foi. A l'intérieur de la cité technocratique et totalitaire qui règne 'par la force et par la grimace', nous avons à restaurer une cité fraternelle : une cité d'hommes libres et associés en tant que libres, un milieu social porteur de ces valeurs éternelles qui sont au-delà du social, une cité temporelle qui, au lieu d'écraser les individus sous la pesanteur des idoles, soit le lieu de passage vers la Cité de Dieu."
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Tous les mots comptent ici. Et dans le contexte politique actuel, il est important de les bien peser.
(a) Chers et rares lecteurs, je vous propose de créer cet ilôt de résistance. Il n'est point nécessaire de créer une association, une usine à gaz, un groupe de pression. Que nenni ! Il s'agit d'échanger nos idées et de lutter de toutes nos forces contre le système monstrueux qui continue de se mettre en place avec le concours aveugle de la puissance publique. Il s'agit de propager ces idées, de les faire connaître et partager. Je n'ai pas l'illusion de croire que nous renverserons le cours des choses, mais du moins, nous pouvons faire émerger timidement un nouveau mode de pensée (et non pas une nouvelle idéologie).
(b) Chers et rares lecteurs, je vous propose une méthode. Nos opinions doivent être fondées sur des faits, vérifiés et criblés. Ces faits doivent être replacés autant que possible dans une chaîne de causes et d'effets. Nous devons nous garder de l'idéologie, c'est-à-dire de la généralisation hâtive, et de cette maladie moderne qu'est l'auto-encéphaloscopie (si l'on me permet ce néologisme) laquelle consiste à regarder dans son cerveau plutôt que dans le réel. Non, tous les riches ne sont pas des salauds ; non tous les immigrés ne sont pas des fraudeurs ; non, tous les fonctionnaires ne sont pas des profiteurs. C'est le discernement, l'étude opiniâtre de la réalité, le partage entre les fraudeurs et les hommes droits, entre les travailleurs déclarés et les clandestins truqueurs, entre l'agent consciencieux et le planqué à manchettes de lustrine, qui permettra d'avancer avec justesse, justice et droiture.
(c) Chers et rares lecteurs, je vous propose, une fois faite cette discrimination, de ne pas tomber dans le piège de la condamnation sans appel ou de la louange complaisante. Là où un problème est posé, il y a une solution ou des solutions. Il s'agit simplement de l' (les)exposer, en disant clairement d'où chacun de nous parlons. Il apparaîtra certainement des divergences dans nos commentaires ; c'est logique, mais du moins aurons-nous agi "en hommes libres et associés en tant qu'hommes libres". Nous n'appartenons pas à l'état et encore moins au parti socialiste. Et nous devons le leur faire savoir, jusques et y compris au moyen la désobéissance civique quand les limites de l'acceptable sont franchies. Et il se pourrait qu'elles le fussent avant longtemps.
(d) Méfions-nous de l'nformation. Elle donne l'illusion aux informés qu'ils savent. En réalité, elle formate, elle manipule, elle ment, elle déforme, pour toute sorte de raisons qui ne sont pas toutes volontaires ou conscientes, mais découlent des exigences du métier d'informateur (urgence, immédiateté, sortie du contexte, surperficialité nécessaire pour éviter efforts et ennui aux lecteurs ou aux auditeurs). Et promouvons la culture. On y reviendra.
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3 commentaires:
Trés bien cher monsieur Poindron !
Nous acceptons de faire partie des hommes et femmes libérés des " informatés ", mais comment s' y prendre ?
Françoise etDominique
Nous acceptons de faire partie des hommes et femmes libérés des " informatés ", mais comment s' y prendre ?
Françoise etDominique
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