dimanche 9 juin 2019

Dimanche 09 juin 2019. Non au découragement !


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Encore quelques bonnes feuilles du livre de Jean-Pierre DENIS.
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NON AU DECOURAGEMENT.
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"La transformation du découragement en une forme de reconnaissance de ce que nous devons aux autres, voilà peut-être ce qui manque à notre époque où nous ne sommes incités qu’à faire l’expérience de la bonne santé, du record, de la réussite et de la performance. La tyrannie de la réussite, de l’éternité sur terre et de la jeunesse éternellement souriante nous empêche de comprendre à quel point nos blessures peuvent devenir fécondes. Nous sommes aveuglés à nous-mêmes par une lumière toujours plus artificielle — mieux vaudrait redécouvrir, avec la peinture baroque, l’art du clair-obscur où se devine l’admirable échange entre le divin et le charnel.
"si la question du découragement me revient, c’est que je rencontre ce mal partout. Dans les communautés chrétiennes, il sévit comme une sorte de maladie chronique. Découragement des vieux prêtres à bout de force. Découragement des grands-parents quand la foi semble s’arrêter avec leur dernier souffle, sans passer aux générations suivantes. Fatigue missionnaire, catéchétique, prédicative, militante, spirituelle et même parentale."
In
Jean-Pierre DENIS.
Un catholique s’est échappé.
Éditions du Cerf, Paris, 2019. (Pages 96 et 97.)
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COMMENTAIRES.
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En ce jour de Pentecôte, il est bon de nous rappeler que parmi les dons du Saint-Esprit, il y a celui de Force. Certes, je vois bien que l’Église de mon enfance est morte. Il n’y a pas lieu de s’en affliger ou de le regretter. C’est ainsi, et rien n’advient qui ne soit permis par le Créateur.
Comme le dit CHESTERTON dans L’homme éternel, l’Église a surmonté cinq grandes crises, et tous ses contempteurs attendaient en se pourléchant les babines de pouvoir annoncer sa mort à chaque crise.
C’est armé du don de Force que nous pouvons, comme le dit Jean-Pierre DENIS, attester. Je vois éclore une jeunesse admirable, généreuse, active, priante, chaste. On n’en parle pas dans les médias, mais elle travaille dans l’ombre et elle pose les pierres de fondation d’un renouveau qui sera éblouissant. Je vois des personnes âgées visiter les malades, leur porter la communion, passer une ou deux heures de nuit à adorer, ou bien encore à faire de l’évangélisation de rue en début d'après-midi. En somme faire ce que les imbéciles reprochent aux musulmans quant à leurs activités missionnaires et à la diffusion des idées coraniques ; nous pouvons, nous aussi, annoncer à temps et à contretemps la Bonne Nouvelle, y compris à ceux qui la combattent. Avec foi, avec amour, avec patience, et sans jamais se lasser. Là est la différence.
Non, décidément, le découragement n’est pas un don du Saint-Esprit.

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