TERTULLIEN dit ceci de la Renommée. "Chacun sait ce que c'est que la Renommée. Un de vos citoyens [l'auteur s'adresse aux Romains] l'appelle le plus prompt de tous les maux. Pourquoi l'appelle-t-il un mal ? Est-ce à cause de sa vitesse ? Est-ce parce qu'elle rend les choses publiques ? Ou bien parce qu'elle n'est presque jamais véritable ? Car lors même qu'elle annonce quelque chose de vrai, elle le corrompt par le mensonge, ôtant, ajoutant, et changeant toujours quelque chose à la vérité. D'ailleurs sa nature est telle qu'elle ne se soutient que par le mensonge et ne subsiste qu'autant de temps qu'elle laisse la chose incertaine. Est-elle assurée ? La Renommée se retire et comme si toute ses fonctions étaient faites, elle expose la vérité. [...]. Mais, heureusement pour nous, le temps découvre tout, comme le disent vos Proverbes et vos Sentences : & suivant l'ordre que Dieu a mis dans la nature, rien ne peut demeurer longtemps caché, pas même les choses qui échappent à la Renommée." (TERTULLIEN. Apologétique ou défense des premiers Chrétiens contre les calomnies des Gentils. Traduction de J.B. VASSOULT. A Paris, chez Jacques COLLOMBAT, rue S. Jacques, au Pélican, 1714 ; j'ai le bonheur de posséder ce livre.)
Il me semble que la chose s'applique bien aux ras et aux flas des tambours de cette divinité capricieuse, quand ils sont battus par tout un peuple de journalistes en quête de rumeurs, de ragots, de "scoops", de photos, de faits mesquins. On fait et défait des réputations par ce que TERTULLIEN appelle la Renommée, et qui est l'opinion couramment répandue dans le public après qu'elle a été élaborée et calibrée dans le salles de rédaction. Il faut s'en méfier comme de la peste.
Une sorte de conspiration souterraine des medias s'efforcent de ternir la personne du Président, et lui façonne une image qui me semble loin de la réalité ; au lieu d'argumenter, d'analyser les causes explicitées et les conséquences possibles d'une décision politique, elle assène des jugements qui ne prennent naissance que dans le cerveau de ceux qui les portent. Ainsi sur les déclarations présidentielles aux responsables religieux. Il m'apparaît que le contenu des propos mériterait d'être discuté et validé ou invalidé par un dialogue socratique entre approbateurs et critiques. Il n'en est rien. Quel dommage pour la Pensée. Elle est en train de mourir, victime de la consommation, de l'argent, de l'hédonisme, de l'individualisme, de la volonté de pouvoir, du goût du paraître, et du plus grands des mots qui accable notre patrie depuis deux siècles l'idéalisme utopique des Lumières.
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