D'une amie parisienne, ce témoignage :
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Mercredi 29 Mai en début d’après-midi, j’ai été
victime avec 5 autres personnes d’une arrestation totalement
arbitraire par la police politique de Manuel Valls au seul motif que je
ne partage pas les idées du pouvoir en place. J’entreprends ici ce témoignage
car, au-delà de mon récit personnel, de nombreux éléments s’adressent à tous et
montrent notamment à quel point le pouvoir a peur, au point de paniquer et de
faire n’importe quoi.
Vers
13h45 je me rends donc au Palais de Justice pour assister à la comparution
immédiate des jeunes arrêtés le 26 Mai au soir. Je ne présente alors aucun
signe distinctif si ce n’est – scandale – un col et des chaussures de ville.
Dès mon arrivée je peux me rendre compte de l’ambiance inhabituelle sur
l’île de la Cité. Des dizaines de CRS patrouillent en effet devant l’entrée du
Palais, un panier à salades stationne dans la rue et, en faisant la queue pour
accéder à la zone de contrôle des sacs, j’entends l’un deux dire dans un
talkie-walkie : “Il est entré, surveillez-le. C’est un des leaders du Printemps
Français !” Sûrement à propos d’un autre sympathisant de la Manif Pour Tous,
puisque j’avais cru comprendre qu’un certain nombre de personnes avaient prévu
d’aller assister comme moi aux audiences.
Après avoir récupéré mes
affaires et demandé au guichet d’accueil la chambre correctionnelle qui
m’intéresse, je m’y rends mais trouve l’escalier qui y mène barré par trois
gendarmes et deux policiers en civil. Je m’approche alors d’eux et leur demande
si je peux passer mais ceux-ci me répondent qu’ils ne laissent monter personne
car, soit disant, “la salle est déjà comble”. En y repensant, je ne leur ai
même pas précisé où je souhaitais me rendre précisément, puisque cet escalier
donnait accès à un couloir avec plusieurs chambres, mais mon look “catho de
droite” a suffi à le leur faire deviner… Dans l’espoir bien naïf de pouvoir
entrer un peu plus tard lorsque de la place se sera libérée, je m’assieds sur
un banc en face de l’escalier en question et je retrouve trois personnes qui
attendent pour la même raison. Nous restons ici environ une demi-heure pendant
laquelle nous voyons les gendarmes laisser passer de nombreuses personnes. Un
avocat que l’un de nous connaissait et qui redescendait précisément de la
chambre correctionnelle nous explique que la salle est loin d’être pleine et
nous comprenons alors que ce barrage obéit à une volonté exclusivement politique.
Un peu déçu d’être venu pour
rien, je me décide à repartir car j’ai un cours à 15h. Une jeune fille qui
attendait également descend avec moi et s’apprête à rentrer chez elle. A peine
sortis du Palais, et alors que nous commencions à nous dire “au revoir”, l’un
des deux policiers en civil que j’avais vu à l’étage nous rejoint et nous
ordonne de nous ranger contre le mur. Surpris (je n’étais en effet pas encore
au courant de la toute nouvelle loi interdisant aux Parisiens de déambuler dans
les rues), nous nous exécutons et six ou sept CRS viennent nous encercler puis
nous conduisent un peu plus loin sur le trottoir. Tout comme ma camarade
d’infortune, je n’oppose aucune résistance, sûr de moi car je n’avais rien à me
reprocher mais aussi amusé par leridicule de la situation. On nous conduit jusqu’à
un panier à salade où nous retrouvons un groupe de trois filles interpellées
elles-aussi car elles faisaient la queue pour visiter la Sainte Chapelle et que
l’une d’elle portait un sweat de la Manif pour Tous. Après cinq minutes
d’incertitude, on nous confirme que nous allons être emmenés. Nous sommes
fouillés, contrôlés, dépouillés de nos sacs puis enfin embarqués. Nos cartes
d’identité ne nous sont rendues que dix minutes plus tard. De plus, on nous
ordonne de couper nos téléphones portables. Nous passons encore dix minutes à
l’arrière du panier à salade, tambourinant contre les vitres et agitant le logo
du seul sweat que nous avons sous les yeux ahuris des touristes qui ne
comprennent pour la plupart pas ce qui nous arrive. A ce moment la portière
s’ouvre et une des deux personnes que j’avais laissées à l’intérieur nous
rejoint après avoir lui aussi été “cueilli” à la sortie un quart d’heure après
nous.
Le départ est imminent. Mais
soudain nous voyons arriver plusieurs avocats qui viennent aborder les CRS et
entament une discussion avec eux. Certains d’entre nous ayant rallumé leurs
portables et recevant des messages de soutien comprennent que l’affaire est
déjà relayée par les réseaux sociaux. Après dix nouvelles minutes d’attente, la
portière s’ouvre à nouveau et l’un des avocats s’écrie : ”Vous êtes
libres, au nom du droit fondamental d’aller et venir !”. Immédiatement, les CRS nous
rendent nos affaires et nous laissent sortir. S’ensuit une conférence de presse
improvisée devant les différentes télés et radios présentes. Maître Triomphe
prend la parole et dénonce cette arrestation arbitraire qui s’inscrit dans un
processus dictatorial et rappelle que cet événement n’est que le n-ième d’une
série d’atteintes aux libertés les plus élémentaires depuis quelques mois. Il
annonce que cette affaire va néanmoins avoir des suites puisque nous allons
évidemment porter plainte et rappelle aux journalistes présents que cette
infraction d’atteinte arbitraire à la liberté individuelle fait encourir aux policiers et
aux donneurs d’ordre une peine de 7 ans d’emprisonnement !
Pendant que je raconte
brièvement à un avocat présent sur place ce qui s’est passé, celui-ci me
demande si je suis capable de reconnaître les deux policiers en civil qui sont
responsables de notre arrestation. Parcourant le trottoir du regard, je n’y
vois pas l’homme qui nous avait interpellés dans la rue mais je distingue en
revanche à quelques mètres de là la femme qui était également présente devant
l’escalier interdit. L’avocat me remercie et avance vers elle pour lui parler. Aussitôt cette-dernière prend
la fuite en
direction de la rue la plus proche et disparaît, prouvant ainsi que la police
agit contre la loi et n’assume en aucun cas ses agissements dès lors qu’elle se
trouve en situation de flagrant délit. Nous passons encore quelques instants
sur place, échangeant des coordonnées et répondant à la presse, puis je me
retire enfin, encore abasourdi par les événements et certain surtout que
ceux-ci s’arrêteraient là.
Je me trompais ! En effet,
vingt minutes plus tard, le groupe des trois filles est à nouveau interpellé de façon abusive aussitôt que les avocats et la presse
ont disparu et que le champ reste libre pour la police politique. Un passant
cherchant à filmer la scène en est empêché par les forces de l’ordre, là encore
de façon illégale. Il leur faudra une longue explication ainsi que la présence
à proximité d’avocats qu’elles peuvent à tout moment appeler pour décider les
CRS à les relâcher.
Cette affaire n’est sûrement
pas la plus spectaculaire ni la plus scandaleuse de ces dernières semaines.
Mais elle permet de montrer que lorsque les citoyens arrêtés sans raison
obéissent dans le calme à des ordres pourtant illégaux, la police de Valls a
quant à elle peur, accentue sa répression aveugle et fuit devant les garants de
la loi quand elle risque d’être reconnue comme ce qu’elle est véritablement
devenue : un simple instrument au service d’une idéologie,
qui ne fait plus respecter la loi mais au contraire ne recule devant rien au
mépris de celle-ci."
Les socialistes en général et monsieur VALLS en particulier, sont tout simplement en train de se nazifier !
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Et si vous voulez écouter un morceau d'éloquence assassin contre François HOLLANDE, écoutez le député UMP, monsieur DORD : http://youtu.be/HITjlPZe_Dk
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