Chers lecteurs,
J'avoue que ma paresse vacancière m'a fait délaisser mes billets. Cependant je ne voudrais pas laisser passer ce jour sans porter à votre connaissance cet article de Caroline ARTHUS paru sur le site du Boulevard Voltaire que je pille sans vergogne, car il faut bien partager les trésors, non ?
"Pour Michèle Delaunay, Le Figaro fait preuve d’un populisme atroce
Vous vous souvenez de Michèle Delaunay, ancien ministre délégué aux
Personnes âgées et à l'Autonomie, sous le gouvernement Ayrault ?
Ancien chef d'entreprise
Vous vous souvenez de Michèle Delaunay,
ancien ministre délégué aux Personnes âgées et à l’Autonomie, sous le
gouvernement Ayrault ? Dans un tweet du 27 juillet, elle a exprimé sa
colère.
En cause, le « titre honteux
du Figaro » : « Le 29 juillet, les Français commenceront à
travailler pour eux et plus seulement pour remplir les caisses de l’État. »
« Cette présentation, et en
particulier l’expression “remplir les caisses de l’État”, est délétère sur
tous les plans. On a envie de répondre : “Et s’ils sont malades, ils se
soigneront eux-mêmes au lieu d’aller à l’hosto, s’ils sont agressés, ils se défendront
à coup de parapluie, etc.” La dévalorisation de l’impôt relève d’un populisme
atroce. »
Madame Delaunay ? Cancérologue,
ancien chef de clinique, députée socialiste, mariée, sans enfant, au moment de
rendre public son patrimoine élevé à 5,4 millions d’euros, vivra « une
épreuve au premier sens du terme ». Le fruit de deux carrières
professionnelles et d’héritages. Rien de mal à cela. Et, pour la députée,« l’essentiel
de ce que m’ont légué mes parents n’est pas un patrimoine immobilier. C’est le
sens du travail et le courage. » Une
« héritière », donc, que l’école n’a pas arrachée à tous ses
déterminismes. Une héritière parée de nobles vertus, qui confiait, au Point,
en 2013, ne savoir « que travailler ».
Curieuses déclarations quand, en 2012,
elle qualifiait l’expression sarkozyste« travailler plus pour gagner
plus » de « détestable »… Pour la députée, « […]
si le salaire doit bien être la juste contrepartie du travail, il n’en est ni
la finalité, encore moins le seul objet ». Le salarié français ne peut
se permettre semblable grandeur d’âme, lui qui travaille 210 jours de l’année
pour la collectivité contre 155 jours pour lui et sa famille. Il est vrai que
madame la députée perçoit un traitement de 7.200 euros non imposable…
Seulement voilà, les Français, éternels
insatisfaits, râlent d’être pressés comme des citrons, alors qu’ils
devraient se réjouir de remplir les caisses de l’État pour leur santé !
Sauf que, selon le sondage Sofinscop, baromètre de la consommation de janvier
2015, 60 % des sondés déclarent avoir déjà renoncé à se soigner. Madame
Delaunay n’est pas au courant ?
Pas au courant non plus des agressions qui
ne cessent de se multiplier, du « sentiment d’insécurité » qui
va crescendo, parce que des policiers reçoivent parfois l’ordre de ne pas
intervenir ? Mais non, les Français devraient sauter de joie de
savoir une partie de leurs impôts partir en fumée !
Clairement, n’est-ce pas honteux, la
précarité des uns contre l’immuabilité des autres sous un gouvernement qui n’a
que le mot égalité à la bouche ? Qui plus est, dans un pays en
faillite ? N’est-ce pas honteux de troquer le mot
« peuple » pour celui de populisme, rendu arbitrairement
péjoratif ? N’est-ce pas honteux de parler de « dévalorisation de
l’impôt » aux Français qui s’en acquittent avec peine quand un
Cahuzac et un Thévenoud s’empressaient de s’y soustraire sans remords ?
Quand une Saal utilise sans vergogne l’argent du contribuable ? Quand
on en paie soi-même si peu pour ses indemnités de député (Le Nouvel Obs,
en avril 2013, parlait de « paradis fiscal des députés et sénateurs ») ?
N’est-ce pas cela l’« atroce »,
d’entendre une élue socialiste, déconnectée des réalités quotidiennes,
s’exprimer au peuple qui les subit, avec une telle morgue"
Caroline ARTUS
Allez, je me marre !
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