Je hésite pas un seul instant, surtout en
ce mois d'août où l'on promet de raser gratis demain, à crier très fort :
Ce n'est pas
l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté.
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1. La citation du jour.
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De Lu Xun (鲁迅), le fondateur d'une école moderne de
littérature chinoise, membre influent du mouvement du 4 mai 1919, le premier
paragraphe d'une très courte et poignante nouvelle, publiée en 1919 (quoique
l'auteur, dans le recueil où il regroupe plusieurs de ses textes, indique
"juillet 1920") et intitulée Une
petite affaire.
"Voilà qu'en un clin d'oeil six
années ont passé depuis que j'ai quitté la campagne pour PEKIN. Pendant ce
temps, j'ai fait l'expérience des prétendues grandes affaires, des affaires
d'Etat - quand j'y repense, il y en a bon nombre ; cependant elles n'ont laissé
aucune marque dans mon esprit, et si je devais retracer leur influence, je
dirais qu'elles n'ont fait qu"aggraver mon mauvais caractère - en toute
franchise, elles m'ont appris à mépriser les gens davantage de jour en
jour."
In
LU Xun
Cris (呐喊, Nà hǎn).
Traduction, annotation
et postface de Sébastian VEG.
Editions Rue d'Ulm,
Paris, 2010.
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2. Commentaires.
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Afin qu'il n'y ait pas d'équivoque dans
l'esprit de mes lecteurs, je ne partage pas l'idée qu'il est bon de mépriser
ses semblables chaque jour davantage. Me situant sur un autre plan que le plan
interpersonnel, mais considérant le champ politique que tout citoyen a le droit
d'occuper, je me mets à la place de nombre de conseillers, appelés auprès du
monarque puis rejetés par lui (par exemple Claude SERILLON, l'éphémère
conseiller en communication de Normal Ier ou Arnaud MONTEBOURG, venu de sa
BOURGOGNE pour rentrer dans le Gouvernement de Manuel VALLS dit Menton Pointu
et expulsé sans ménagement pour cause de désaccord avec ce dernier, ou Aquilino
MORELLE, le cireur de bottes qui par esprit de symétrie se faisaient cirer les
siennes à grand prix ; je ne parle pas de madame TRIERWEILER, plus maltraitée
qu'un mouchoir en papier, ni des nombreux chefs et directeurs de cabinet qu'a
épuisés madame TAUBIRA). Que peuvent-ils penser des grandes affaires de l'Etat
quand elles se réduisent à de si misérables combinaisons (qui parfois se
transforment en casques de scooter) ?
Si ces affaires d'Etat prétendues immenses
n'ont aux yeux du héros de LU Xun qu'une mince importance, c'est que l'intérêt
de l'Etat ni est guère pris en compte, puisque seul est important dans leur
traitement les réactions de l'opinion publique (en fait du corps électoral) et
le pouvoir d'une caste.
La politique est l'art du possible et le
possible n'est possible que s'il est en prise avec le réel.
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3. Informations
diverses.
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A lire absolument sur le site des
Nouvelles de France, l'article de Christian VANNESTE : La féria de MENARD.
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