Je le confesse. Pour ce premier billet du jour, j'ai pillé le site (remarquable) de LIBERTE POLITIQUE (http://www.libertepolitique.com/), en vous retranscrivant dans sa totalité l'article de Philippe de SAINT-GERMAIN relatif à la présence de Marion MARECHAL-LE PEN à l'Université catholique de la SAINTE-BAUME. Plus que jamais cet article donne raison à notre devise :
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
Les imbéciles n'ont rien d'autre à dire ou à faire que d'éructer leurs imprécations contre de fantasmatiques ennemis, le cul bien calé dans leur fauteuil. Ils nous cassent singulièrement les gonades (mes lecteurs comprendront cette analogie anatomique).
Voici l'article. Je vous en supplie ! Lisez-le de fond en comble. Une justesse rare dans ce monde qui baigne dans la boue depuis des années.
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1. Article de Philippe de SAINT-GERMAIN.
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"La
présence de Marion Maréchal-Le Pen, samedi 29 août 2015, à un débat
organisé par le diocèse de Fréjus-Toulon a soulevé un tollé. En invitant l’élue
FN du Vaucluse à la Sainte-Baume, le sanctuaire de Marie-Madeleine, Mgr REY donne
une leçon politique : la grandeur de la politique est morale, mais elle ne
peut défendre la morale en cessant d’être politique.
C’EST LE GRAND MAL français : dans
le pays de l’idéalisme cartésien, on confond morale et politique, et surtout
moralisme et politique. L’incantation des grands principes tient lieu
d’efficacité politique. Plus vos principes sont purs et intraitables, plus vous
êtes légitime. Il ne s'agit pas de résoudre des problèmes, de faire progresser
le bien dans le champ miné du possible, mais de dire le bien et condamner le
mal. Cette confusion a de fâcheuses conséquences. En cantonnant les principes
aux discours et à l’anathème, on réduit la décision politique à une affaire de
techniciens et de gestionnaires. Et quand les principes fonctionnent comme des
impératifs catégoriques a priori, propres mais inatteignables,
on gouverne dans l’émotion et le mensonge. Le résultat est constant : on
n’obtient le contraire des résultats escomptés.
Voyez le drame des migrants. La photo
atroce d’un petit bonhomme noyé sur les côtes turques bouleverse l’Europe
entière et les indignés s’affolent. Mais ce sont les bonnes consciences qui ont
laissé pourrir la situation, provoquant ces exodes en masse, avec leur lot de
malheurs et d’accidents tragiques. Pour les indignés, la mesure du problème est
l’horreur de l’événement, pas la réalité du bien commun. En opposant le juste
droit des personnes à l’injuste réalité politique de la vie des peuples, on
s’enferme dans des problématiques insolubles. Pour être morale et généreuse, la
politique doit prendre des décisions par définition imparfaites, parfois
douloureuses, parce que collectives. Toutes choses égales, le tonnerre de
critiques indignées contre l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen à
l’université catholique de la Sainte-Baume illustre cette confusion entre
morale, moralisme et politique. Non seulement le moralisme n’est pas la
morale, mais la politique qui refuse la réalité au nom de la morale n’est ni
morale, ni politique. Le Front national existe-t-il, oui ou non ? En
brisant le tabou du dialogue interdit, Mgr Rey a donné une leçon politique aux
professeurs de morale qui refusent le réel qui ne leur plaît pas.
Qui veut faire l’ange fait la bête. En
France, ce n’est pas un hasard si les adorateurs de la laïcité sont des
idolâtres du pouvoir politique sans limites, si les prêcheurs de
l’égalité à l’école creusent les inégalités scolaires, si les défenseurs
de « l’accueil de l’étranger » fabriquent à la chaîne des miséreux
sans toit, sans travail et sans racines. Mais comme le réel résiste, on donne
dans la surenchère hystérique avec l’incantation des « valeurs »… et
le bannissement de l’opinion non-conforme, car il faut bien se justifier. Surtout,
il faut trouver un responsable pour expliquer ses échecs. La société
postmoderne est une société archaïque qui a besoin de son bouc-émissaire. Et
dans une société archaïque, on ne dialogue pas avec le bouc-émissaire. Le
danger, c’est l’« autre ». Celui qui ne marche pas dans la combine.
Celui qui casse l’ambiance du consensus dominant autour des bien-pensants.
Ce moralisme politique n’a rien à voir
avec la politique. La politique cesse d’être politique quand elle ne vise
plus le bien de la communauté dans son ensemble. Si le bien moral se choisit
librement par chaque personne, il ne peut pas être choisi collectivement de
façon unanime. D'où la nécessité, dans une société libre, d'utiliser des
médiations pour conduire la collectivité vers le bien. C’est le rôle apaisant et
constructif de la culture, de la loi, mais aussi du débat des idées, des
contacts entre les partis politiques, des échanges culturels et sociaux au sein
des corps intermédiaires. Une politique morale et non moraliste ne sépare pas
les principes de l’action, des circonstances et des hommes, et se pratique dans
la liberté.
Il en est de même en politique
internationale, où la relation avec le protagoniste, ami ou ennemi, a les mêmes
obligations : une diplomatie moraliste, comme la diplomatie des droits de
l'homme, se bloque dans les principes au lieu de défendre prosaïquement les
intérêts de son pays. Avec l’ennemi, son choix est pur, mais nul : ou le
refus du dialogue, ou la destruction de l’adversaire. Sa seule issue est la
guerre. Et à défaut, comme les solutions militaires sont toujours difficiles à
faire admettre (hors les confortables bombardements), il reste l’attentisme qui
renforce l’ennemi. L’exemple de la politique étrangère de M. Fabius à l’égard
de la Syrie de Bachar al-Assad le montre sans peine, comme le fut celle de M.
Juppé avec Kadhafi.
En France, ce moralisme politique est
pratiqué ad nauseam, et le cordon sanitaire dressé autour du Front
national procède de ce puritanisme idéologique. Qu’on sache, ce n’est pas le FN
qui est responsable de la montée du chômage, de l’insécurité, des drames de
l’immigration. Ce n’est pas le FN qui a déstabilisé les pays musulmans où sont
persécutés les chrétiens d’Orient. Ce n’est pas le FN qui a voté les lois sur
le divorce, l’avortement, l’euthanasie, la dénaturation du mariage. Le FN n’est
pour rien dans les inégalités produites par les délires idéologiques du
pédagogisme officiel de l’Éducation nationale. Le FN n’est pour rien dans
l’explosion de la dette publique. Ces fiascos, ces dérives libertaires, ce sont
les partis de gouvernement qui en sont responsables ; en quoi sont-ils plus
convenables que d'autres ? On peut penser que les remèdes proposés par le Front
national ne sont pas acceptables, voire dans certains cas pires que le mal —
c’est un autre sujet — mais ce n’est pas en refusant de discuter avec le
parti-miroir de ses échecs que l’on va progresser. Ce serait au mieux une fuite
en avant de plus, et le paravent commode de ses lâchetés.
Les élus du Front national sont les élus
d’un parti reconnu par la République, et choisi par de plus en plus de Français
exaspérés par la politique des partis convenables, et la morale commanderait de
refuser la discussion avec lui ? C’est cet ostracisme intransigeant
qui est pire que le mal, comme si la violence et le refus de la réalité étaient
les seules réponses possibles. La prudence politique, qui conjugue le
nécessaire et le possible, se pratique toujours en tension autour d’un certain juste
milieu. Ce juste milieu n’a rien à voir avec le consensus mou, mais il
refuse l’extrémisme de ces opposants qui s’excluent l’un l’autre. Mgr Rey n’a
pas dit autre chose en affirmant que « le refus du dialogue entretient le
fanatisme ».
La première condition du bien commun est
la paix civile, la première mission du politique est de réaliser les conditions
de la paix civile. On reproche au Front national d’entretenir un climat de peur
et d’exclusion, mais qui a peur de qui ? Commençons par ne pas avoir peur
de la réalité, et d’affronter la réalité politique telle qu’elle est. En
recevant une élue politique en situation d’exercer des responsabilités
importantes, en lui donnant l’occasion de s’exprimer, de confronter ses points
de vue avec les catholiques et d’autres élus, l’évêque rend un service
politique dont la communauté nationale devrait se réjouir, a fortiori s’il
contribue à casser une dialectique de la proscription qui exacerbe les tensions
sans rien résoudre. En outre, l’évêque de Fréjus-Toulon est strictement resté
dans son rôle comme créateur de liens, sans céder d’une manière ou d’une autre
sur les exigences non-partisanes de sa fonction ni sur le contenu de
l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église. Comme l’a dit Mgr Macaire,
évêque de Fort-de-France, et ancien prieur du couvent dominicain de la
Sainte-Baume : « L’Église est la seule à pouvoir discuter avec tout
le monde sans perdre son âme. » L’Église de France peut aider la société
française à sortir de ses archaïsmes antipolitiques, non en baptisant les
partis, mais en rétablissant les conditions d’un dialogue en vérité entre tous,
sans concession.
Philippe de
Saint-Germain."
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