Le journal Libération titrait hier en gros caractères "Français cherchent Président". Moi j'aurais eu tendance à titrer "Lecteurs cherchent Journal". Tout va de travers dans le monde journalistique. Ainsi Aujourd'hui en France a titré récemment "Sarkozy : Je n'aurais jamais dû dire ça". Il apparaît que cette parole n'a pas été dite en ces termes, mais rajoutée après lecture du papier du journaliste par les services de la présidence. Et le journal de publier le lendemain in integrum le verbatim de la rencontre entre le Président et des lecteurs du journal, de façon à bien enfoncer encore celui qu'il déteste, alors que ses journalistes et rédacteurs sont entièrement responsables de ce pataquès. Il y avait bien des solutions alternatives à cette façon alambiquée de présenter la rencontre, et de jeter le soupçon sur tout ce qui s'y est dit. Par exemple, refuser de donner à relire le texte au service de presse de la présidence, ce qui était le mieux, et de publier précisément et seulement le verbatim. Par exemple et alternativement, indiquer en fin d'article ou en sous-titre "Article revu les services du Président". Où a-t-on jamais vu titrer en première page du quotidien un texte avec une phrase qui n'a pas été dite ? L'ont-ils simplement relu avant de publier, le contenu de cette rencontre, les responsables du journal ? Ne parlons pas du faux SMS, des ragots, des interprétations sorties toute faites de la tête des plumitifs en mal de copie. La nécessité dans laquelle mon métier d'enseignant-chercheur m'a plongée, m'a donné l'habitude de séparer dans un article la section "Results", de la section "Conclusion". Les censeurs des articles font très attention à ce que la section "Results" soit vierge de toutes interprétations, connotations, ou opinions : les faits, tous les faits, rien que les faits. Pourquoi n'en seraient-ils pas ainsi dans un journal.
Je ne critique pas le titre de Libération, un des journaux finalement les plus honnêtes, parce qu'il sépare assez clairement la narration des faits, de leur interprétation, et des articles d'opinion, comme j'ai pu à plusieurs reprises le vérifier en lisant fortuitement l'une de ses livraisons. Mais je rêve d'un journal où il y aurait en titre de tous les articles et systématiquement : "Les faits" ; "L'interprétation de la Rédaction" ; "Les opinions contradictoires des hommes politiques et des observateurs" ; "les opinions de nos lecteurs", de façon que le lecteur ne soit pas pris pour un imbécile, et qu'on lui donne matière à se former un jugement éclairé.
Hélas ! Lecteurs cherchent désespérément Journal.
PS. Il y a un fait certain, le Président de la République a traité un quidam qui l'insultait de "connard", et c'est parfaitement indigne de la fonction, je dois le dire avec regret. Mais j'exprime là une opinion, ou un jugement, en partant du fait. Et je n'en tire pas des insinuations, des conclusions, des anathèmes et des bannissements. Et quand on subit tous les jours le feux des critiques de monsieur Jean-François KAHN, qui me semble être le chef des chefs d'orchestre de la campagne de dénigrement conduite par une opposition inepte, et par presque tous les média réunis, alors que l'on croit à ce que l'on fait et que l'on fait beaucoup, on peut comprendre (sans excuser) ces dérapages. C'est une interprétation. Mais n'est-ce pas là un conclusion sage et de bon sens ? Je vous le demande ? Qui aimerait qu'on le traite de "nain" ? Qui aimerait qu'on dise de lui "l'homme qui fait pschitt" ? Pour ne citer que deux des épithètes dont on affuble monsieur SARKOZY.
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