Une fois encore, il faut dire ceci :
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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Je mentirais si je vous taisais le malaise dans lequel m'a plongé la lecture d'un très court ouvrage posthume de SHOPENHAUER. Il est intitulé L'art de se connaître soi-même. A longueur de pages, transparaissent la misanthropie et le mépris que notre Arthur professe pour ses semblables, par lui surnommés les bipèdes. Il a conscience de son génie, et il estime qu'il ne doit point le gâter en embrassant la vie des gens ordinaires, celle du mariage, des enfants, d'un emploi. Et il se satisfait de pouvoir jouir de temps libre, grâce aux modestes rentes que lui a laissé l'héritage paternel, pour déployer son génie dans les sphères éthérées de la pensée et de la vie intellectuelle.
Bref, cette misanthropie et ce mépris pour tous ceux qui ne sont pas à la hauteur de ses propres dons (et il en voit peu ; il cite GOETHE notamment) me paraissent marquer l'amertume d'un homme qui prétend détester le monde, mais assume ainsi l'échec de sa candidature à un poste de professeur. Et elle me semble aller à l'encontre de ce qu'il dit par ailleurs de la naissance de la vie morale, et dont j'ai parlé ici même il y a quelques semaines à propos de l'empathie.
Ces précautions oratoires étant prises, et de façon à ce que vous ne fassiez point le mauvais procès de partager ces vues pessimistes, je puis vous délivrer la citation du jour :
"[...]. L'envie inhérente à la nature humaine fait nécessairement que ceux qui sont dépourvus d'esprit, les abrutis, nourrissent une aversion secrète à l'encontre de ceux qui habitent les sommets de l'esprit, et qu'un même sentiment anime les individus vils et de peu de valeur à l'encontre des hommes droits et nobles, même s'il arrive parfois que, parce qu'ils tirent quelque avantage et quelque agrément des objets mêmes de leur hargne secrète, ils en recherchent temporairement la compagnie. De même, ceux qui n'ont de cesse de chercher en vain chez les autres la noblesse des pensées ou le degré de clarté intellectuelle qu'ils possèdent eux-mêmes finiront forcement par les mépriser en silence. [...]."
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2. Commentaires.
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Quand la belle et carnassière Najat prétend que sa réforme des collèges va dans le sens de l'égalité, et qu'il faut détruire tous les systèmes de formation prétendus élitistes, elle illustre le propos de SCHOPENHAUER avec une actualité saisissante. Quand elle déclare que ce sont des pseudo-intellectuels qui s'opposent à sa réforme, elle manifeste - non pas secrètement, mais ouvertement - sa hargne contre des penseurs aussi divers qu'Alain FINKIELKRAUT ou Luc FERRY ou d'autres tout aussi célèbres, comme monsieur CHEVENEMENT, et qui ont fait leurs preuves, eux, dans le domaine de l'excellence de la pensée. Il ne faut donc point s'étonner de constater que ces penseurs désertent en silence le camp des imbéciles (je n'ose dire celui des abrutis, car je tomberais dans l'injure) à l'exception de quelques attardés qui pour des raisons d'opportunité de carrière se complaisent à appeler "référentiel bondissant" un vulgaire ballon de foot, qualifié superfétatoirement d' "aléatoire" quand il s'agit d'un ballon de rugby.
J'aime mes semblables, leur fragilité et leur vulnérabilité ; j'ai les miennes, je les reconnais, sans me sentir obligé de les confesser urbi et orbi. Je constate qu'il y a des inégalités naturelles dans les aptitudes, et qu'aucune de ces inégalités ne suffit à fonder une discrimination dans la dignité. Tel ébéniste a des doigts de fée qui sait à peine écrire ; tel laboureur peut prédire infailliblement le temps qu'il fera dans les trois jours qui viennent et saura au jour près quand il faut moissonner, tel jeune homme fera preuve d'une exceptionnelle souplesse qui lui permet d'envisager une belle carrière dans la vie sportive internationale, et tel autre jeune, gringalet, trop vite monté en graines, fera preuve de dons exceptionnels en mathématiques. J'affirme que le rôle d'un enseignant est de détecter très tôt ces aptitudes et de permettre à ses enseignés de les développer à leur maximum... Nous en sommes loin. Apprendre la charte de la laïcité semble plus urgent pour nos imbéciles bernanosiens de la rue de Grenelle que d'apprendre à se connaître et à connaître les autres dans leur singularité pour mieux se développer.
Pour l'instant, il semble que ce soit surtout les tendances les plus communes, celles des pulsions sexuelles, celles de l'envie, celles de l'égalitarisme, qui semblent former le socle commun sur lequel s'appuie la déséducation nationale. Quand les médiocres deviennent puissants, il n'y a rien à attendre de bon pour la patrie.
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3. Informations diverses.
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Hausse des dépenses et baisse des recettes
: la mauvaise gestion de l'Etat (publié par le Salon beige).
La Cour des comptes a publié un rapport
montrant que le déficit de l’Etat est évalué à 85,56 milliards d’euros, soit
3,9% du PIB, alors que la France s’était engagée à ne pas dépasser les
3,6%.
Le budget de l’État en 2014 est en
hausse de 10,69 Md€ par rapport à 2013. Le déficit de 2014 est supérieur
de 2,99 Md€ à celui fixé en loi de finances initiale (LFI). La dette de l’État
est passée de 1 457 Md€ fin 2013 à 1 528 Md€ fin 2014.
En 2014, les recettes de l’État se sont
élevées à 291,9 Md€, en diminution de 9,3 Md€ par rapport à 2013, sous l’effet
d’une baisse des recettes fiscales, la première depuis 2009, à hauteur de 9,7
Md€. Des hypothèses de croissance économique exagérément optimistes et des
hypothèses d’élasticité des recettes également trop élevées sont à l’origine
d’un niveau de recettes inférieur de 10 Md€ aux prévisions initiales.
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La Manif Pour Tous, le 6 juin à BORDEAUX (via le Salon Beige ; et zut à monsieur JUPPE).
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Intervention de François BILLOT de LOCHNER aux Veilleurs.
https://youtu.be/8X4DDK8kShY
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Philippe ARINO à VESOUL.
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(Pour Jean ZAY, il convient de mettre des guillemets devant grands. Je m'en suis expliqué dans un récent billet.)
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"Un panthéon de Vanités.
La Manif Pour Tous, le 6 juin à BORDEAUX (via le Salon Beige ; et zut à monsieur JUPPE).
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Intervention de François BILLOT de LOCHNER aux Veilleurs.
https://youtu.be/8X4DDK8kShY
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Philippe ARINO à VESOUL.
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"Devant nos grands hommes, un peu d’humilité, François
Hollande !"
Anne-Sophie Désir, ce matin sur le site du Boulevard Voltaire (lire l'article en allant sur le site).(Pour Jean ZAY, il convient de mettre des guillemets devant grands. Je m'en suis expliqué dans un récent billet.)
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"Un panthéon de Vanités.
De Nicolas BEYTOUT, ce matin, cet article sur le site de L'Opinion.
"Avant le discours, il y avait eu le discours sur le
discours : on nous annonçait celui de François Hollande comme devant être le
plus important de son quinquennat. Il y travaillait seul, concentré comme
jamais, rassemblant par bribes ces mots qu’il avait en tête depuis si
longtemps, certain d’écrire pour la postérité.
Avant le discours, il y avait eu
aussi le discours sur le décor : on nous racontait les préparatifs, la
logistique, l’événementiel, les caméras-ci, les micros là, les quatre cercueils
– les vides et les pleins – et, dans la rue qui conduit au temple
païen, les feux de circulation éteints pour ne pas distraire le regard de ceux
qui chercheraient, devant l’immense colonnade, le petit homme qui déclame.
Mais sont-ils devenus fous, ceux
qui imaginent nous faire avaler toutes ces histoires au nom de l’Histoire ?
Ont-ils perdu le sens de la mesure ? Ont-ils conscience de ce que représente
réellement ce moment d’autosatisfaction panthéonnisée d’un président dont le
bilan reste si pauvre ? Le discours le plus important, disent-ils. Ce fut en
effet un beau discours, de belles images solennelles. Et puis ? Ces quatre
cercueils, que pèsent-ils au regard des défis que doit affronter le pays ?
Certes, l’invocation de son histoire est nécessaire à une Nation, mais
lorsqu’elle sert d’artifice pour décrire le présent, elle n’est plus qu’une
allégorie creuse.
Au lendemain des tragiques
attentats de janvier, le chef de l’Etat avait rêvé d’une forme de trêve
républicaine qui, au nom d’un « esprit du 11 janvier », devrait faire taire les
différences et faire naître l’union nationale. En vain. L’émotion n’avait pas
longtemps camouflé les fractures et les doutes qui traversent le pays. La leçon
de cet échec n’a pas servi. On nous refait le coup des mots alors qu’on attend
toujours les actes les plus importants du quinquennat."
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