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Jours sombres pour l'humanité !
Raison de plus pour clamer sur tous les toits :
Non, ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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Si je ne craignais d'offenser la mémoire de mon cher Gustave, je dirais volontiers : "Chez THIBON, tout est bon". Jugez plutôt. Et surtout, allez jusqu'au bout.
"Soit dans l'ordre économique, soit dans l'ordre social, le libéralisme absolu est une monstruosité. Certes, les inégalités sociales sont naturelles dans leur fondement, mais il n'appartient pas à la seule nature de régler leur expansion et leurs rapports. Le libre jeu des intérêts et des appétits n'a jamais enfanté que de terribles désordres. Ici, comme dans tout ce qui est humain, la bonne nature ne se suffit pas à elle-même ; elle doit être à la fois respectée et achevée ; et c'est à la volonté humaine (en l'espèce au pouvoir politique) qu'incombe la tâche de coordonner et de contrôler les inégalités enfantées par la nature.
La tâche est ardue. Il s'agit d'intervenir sans blesser, d'organiser sans détruire. En face des inégalités naturelles entre les hommes, deux aberrations opposées guettent les pouvoirs publics : la première consiste à abandonner la nature à elle-même (c'est l'ancienne conception du libéralisme : laissez faire, laissez passer, le hasard s'en tirera mieux que nous...) ; la seconde à s'insurger contre la racine même de l'inégalité et à procéder à une espèce de refonte générale de la nature (et c'est l'idéal de l'étatisme socialiste). L'un vaut l'autre, et l'un appelle l'autre. L'étatisme suit implacablement le libéralisme absolu. [...]. Il est aussi insensé - en toute matière humaine, et a fortiori en matière sociale - d'abandonner la nature à elle-même que de lutter contre la nature.
[...].
Le passage à niveau constitue un merveilleux symbole de l'Etat socialiste et égalitaire. Une société naturelle a des hauts et des bas, des différences, une hiérarchie. Mais comme la nature est compliquée ! Et cette complexité, cette gradation, ce fourmillement d'inégalités et de privilèges dont la nature offre le spectacle apparaissent forcément, aux regards niveleurs d'un esprit nouveau-né, comme l'image du chaos ou, plus précisément, de l'injustice. [...]. On conçoit donc - et on tente de réaliser - un organisme social sur le modèle du passage à niveau. C'est la solution la plus simple, la plus facile, et surtout la plus équitable. Mais comme la facilité joue de méchants tours ! Il y a beaucoup de souplesse dans la vraie hiérarchie. [...]. Sur les passages à niveau, où se rencontrent les équipages les plus disparates, les catastrophes foisonnent. L'égalitarisme a nié les degrés (en fait, il est pénible autant qu'injuste de superposer la route et la voie ferrée.) [...].
Confusion, collision... Il faut éviter cela. Alors surgissent les barrière et les gardes-barrières : une complexité infernale, rançon de l'utopique simplicité de la construction sociale. Le garde-barrière n'a pas de fonction sociale positive, il ne sert à rien - si ce n'est à protéger l'égalitarisme contre lui-même : son labeur, purement négatif, consiste à inhiber, hacher, perturber la marche de véhicules qui se croiseraient si harmonieusement, sans contrôle rigide, sans gaspillage de temps ni d'énergie, à condition de circuler à des niveaux différents ! Et malgré le fourmillement de barrières et de gardes-barrières, les catastrophes se succèdent, fatales, stupides. [...]."
In
Gustave THIBON.
Diagnostics. Essai de physiologie sociale. Collection "Civilisation".
Librairie de Médicis, Paris, 1942.
Au chapitre "Égalitarisme et fonctionnarisme ou le mythe du passage à niveau."
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2. Commentaire.
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J'ose dire que l'égalitarisme est criminel. La belle et carnassière Najat a expliqué que les opposants à sa réforme des collèges défendaient l'élitisme, et que son idée à elle était de promouvoir l'égalité. Il est évident que faire apprendre une deuxième langue étrangère à des gamins et gamines de 12 ans qui parlent à peine français, font une faute d'orthographe à chaque mot ou presque et ont un vocabulaire limité à 400 mots, va très certainement améliorer la connaissance de leur langue maternelle !
Il se trouve qu'au début des années 2000, alors que j'étais président de l'Institut pour la Promotion du Lien Social à STRASBOURG, un Institut créé à l'initiative du Pr Pierre KARLI - une sommité mondiale en matière d'agressologie - et du Dr Marc HAUG, un neurobiologiste du comportement lui aussi, nous avons entrepris une enquête dans les collèges du Bas-Rhin. Il s'agissait de voir comment les divers acteurs pédagogiques des Collèges tentaient de prendre en charge les élèves en difficulté. Nous avons visité et enquêté 20 % des collèges du Département : Principal, Conseiller principal d'éducation, Infirmière scolaire, Psychologue scolaire, Professeurs (notamment les responsables des SEGPA ; nous en avons examiné deux, l'une à SELESTAT, l'autre à STRASBOURG), autres personnels. (Un rapport, présenté à la presse par le Recteur d'alors a été publié par nos soins ; on peut se le procurer à l'IPLS, STRASBOURG.)
J'ai personnellement enquêté auprès des acteurs de 6 établissements (2 à SELESTAT, 1 à BARR, 3 à STRASBOURG). Je voudrais donner ici un témoignage concret.
Lors de l'entretien que j'ai eu avec monsieur M..., principal d'un collège de SELESTAT, un homme remarquable, bienveillant, d'une haute culture littéraire, lui-même poète excellent, j'ai appris que 15 à 20 % des enfants rentrant en sixième savaient à peine lire (ou ne le savait pas), que le même pourcentage d'enfants ne parlait pas français dans leur famille, mais la langue maternelle de leurs parents (notamment le turc, car la communauté turque est très importante dans cette région), que la moitié ou presque des enfants avaient un vocabulaire très pauvre (400 mots au maximum). Monsieur M... avait pris des initiatives remarquables pour tenter de rattraper ce retard, en instituant des heures de remise à flot en français mais aussi en mathématiques. Qui, aujourd'hui, peut dire que la maîtrise de la langue n'a aucune importance pour s'insérer dans la société ? Prétendre le contraire est criminel. Monsieur M... avait un réel souci de "ses" jeunes, et il avait adapté sa pédagogie en fonction de leur statut culturel.
La belle et carnassière Najat n'a cure de la réalité. Elle met des passages à niveau partout, des barrières et des gardes-barrières partout (y compris en dépêchant des inspecteurs généraux dans les établissements d'enseignement hors contrat, qui ne doivent rien à l'Etat). Utopie, totalitarisme, sectarisme, fanatisme... Il n'y a pas assez de mots pour qualifier les visions prétendument éducatives du "Ministre". Cette idolâtrie de l'égalité est un mensonge démagogique. Aristote disait déjà qu'il n'y a rien de plus injuste que de traiter également des gens inégaux. La vraie question serait donc : que faire, quelle structure imaginer, pour remédier à cette inégalité si aisément visible chez les préadolescents qui rentrent au Collège et qui obère si manifestement leur avenir professionnel ? L'inégalité par le haut n'entraîne, il s'agit de le dire haut et fort, aucun droit particulier. Elle confère à ceux qui pourraient aisément se dispenser d'emprunter les passages à niveau, des obligations singulières, faites de davantage de devoirs que de droit (hélas, le monde politique ne donne guère l'exemple, qui accumule des droits et des privilèges, et souvent croit pouvoir se moquer des lois [cf. Mme HIDALGO et son excès de vitesse sur le périphérique]).
Je redis haut et fort que l'égalitarisme est criminel et participe à la marginalisation sociale d'un nombre croissant de nos jeunes. Rappellerais-je que j'ai été enseignant pendant près de 40 ans et que j'ai sur le ministre un avantage certain dans ce domaine ?
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3. Informations diverses.
Merci au Salon beige
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L'Europe et la famille ; une conférence à FONTAINEBLEAU .
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Les mamans à l'honneur.
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A LYON, dictée, dîner au profit des écoliers d'IRAK.
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La christianophobie se porte bien !
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