lundi 11 mai 2015

11 mai 2015. Nouvelles de la Résistance. Dangers d'une démocratie sans transcendance...

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Frénésie de l'égalité à tous crins, matrice de la violence ! Il est bon de rappeler les dangers
qui menacent une démocratie sans médiation externe.

Car ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. Les citations du jour.
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Il y a des chances que je fasse bondir Pierre-Henri avec ces citations. Je me lance cependant, et je m'efforcerai de vous en montrer la pertinence. Elles sont toutes relatives aux dangers d'une égalité dépourvue de médiation externe. Je supplie mes lecteurs fidèles d'avoir la patience et l'attention nécessaires à la compréhension exacte de ce que signifie l'ambition de nos gouvernants depuis l'avènement de l'idéologie révolutionnaire.

(a) De Thomas HOBBES (Leviathan. Traduction française de François TRICAUD, Sirey, Paris, 1983).

"Si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis."

(b) De Stéphane VINOLO, (René Girard : du mimétisme à l'hominisation : la violence différante (sic).

"Ce que nous permet de penser GIRARD, c'est que plus je suis proche de quelqu'un et paradoxalement, plus la violence augmente. Il est donc possible de comprendre par avance par cette double face du désir mimétique, comment les désirs peuvent à la fois être ce qui rapproche les hommes, et en même temps ce qui déclenche la violence entre eux. Mais d'un autre côté, l'impossibilité pour deux individus de détenir, ni même de convoiter un même objet tend à les éloigner, en en faisant des rivaux."

(c) Du même.

"[...], la disparition du pouvoir divin, ouvre la possibilité théorique à chaque citoyen d'occuper la place la plus haute de la nation, et cette possibilité théorique depuis la modernité politique s'est faite de plus en plus réelle. Par conséquent, là où la convoitise régnait entre les quelques membres d'une famille royale, celle-ci s'étend désormais, celle-ci s'étend désormais par contagion à l'ensemble des citoyens.

(d) D'Alexis de TOCQUEVILLE. (De la démocratie en Amérique. II, 2, Chapitre 13. Editions Robert Laffont, Paris, 1986).

"Quand toutes les prérogatives de naissance et de fortune sont détruites, que toutes les professions sont ouvertes à tous, et qu'on peut parvenir de soi-même au sommet de chacune d'elles, une carrière immense et aisée semble s'ouvrir devant l'ambition des hommes, et ils se figurent volontiers qu'ils sont appelés à de grandes destinées. Mais c'est là une vue erronée que l'expérience corrige tous les jours. Cette même égalité qui permet à chaque citoyen de concevoir de vastes espérances rend tous les citoyens individuellement faibles. Elle limite de tous côtés leurs forces, en même temps qu'elle permet à leurs désirs de s'étendre."
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2. Commentaires.
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Pour bien comprendre les dangers de l'égalité politique telle qu'elle est conçue depuis l'avènement de la Révolution française et de l'idolâtrie de l'égalité ("je rigole" aurait dit COLUCHE) en général et de l'égalitarisme en particulier, il faut d'abord comprendre ce qu'est un médiateur et la médiation. Il y a deux types de médiateur (selon René GIRARD) : le médiateur externe et le médiateur interne. Le médiateur interne est un sujet (un être humain qui dit "je") qui fait d'un objet, quel qu'il soit, un objet désirable. Ce faisant il le désigne comme désiré et il le désire lui-même. Ce mécanisme est le fondement de l'action publicitaire : tout le monde doit avoir un I-phone, ou des vêtements de marque, ou encore faire du ski à bon compte dans diverses stations. Le médiateur externe est le sujet qui désire un objet, le déclare désirable, mais ne peut devenir un rival. Dans l'ordre humain, ce serait un roi : seuls peuvent désirer le trône les membres de la famille royale (essayons à cet égard de rentrer dans la mentalité du Prince Charles). Ce désir est interdit et même inimaginable pour qui n'est pas membre de cette famille. (Et c'est ainsi que la petite Charlotte Elizabeth Diana de CAMBRIDGE a été classé comme quatrième dans l'ordre de succession au trône de Grande-Bretagne). Mais la seule médiation externe qui exclut toute rivalité est la médiation divine. Nul ne peut prendre la place de Dieu. C'est pourtant ce que font systématiquement les hommes depuis les origines de l'humanité : que la Tour de Babel, l'Empire d'Alexandre, l'Empire du Premier Empereur QIN (QUIN SHI HUANGDI), le troisième Reich ne sont que des tentatives couronnées de malheurs, de destructions, de sang, pour se faire Dieu à la place de Dieu.
Quand dans le magazine Pilote parlait d'IZNOGOUD, le méchant vizir qui voulait être calife à la place du calife, il ne faisait qu'illustrer sur un mode plaisant, le désir mimétique et les initiatives violentes nécessaires à sa satisfaction.
Allons plus loin, la rivalité entre le Président SARKOZY et monsieur HOLLANDE est la démonstration parfaite de la justesse des vues de HOBBES. Les rivalités internes entre madame AUBRY et monsieur VALLS, idem. Et je ne parle pas des rivalités internes entre messieurs COPE et FILLON et maintenant, entre messieurs FILLON, JUPPE et SARKOZY. 
Comme le dit VINOLO, "en faisant des citoyens des gens égaux en droits, la modernité nivelle leurs désirs et fait des citoyens,  des concurrents de façon de plus en plus radicale."
Il est possible de sortir de cette spirale mimétique. On verra comment demain. Mais on peut déjà imaginer que c'est le recours à un médiateur externe inégalable que l'égalité peut s'instaurer sans faire régner la violence : ce médiateur a un nom, Dieu. Encore faut-il faire un inventaire. Il n'y a pas de démocratie possible sans transcendance.
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3. Informations diverses.
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Le week-end a été calme (via le Salon beige).
  • A Besançon samedi soir, les CRS ont essuyé des tirs de mortier (du type des feux d’artifices du 14 juillet)
  • A Marseille, la police a été caillassée par une cinquantaine d’individus
  • Des policiers circulant en voiture, à Villeneuve-la-Garenne (94), ont subi des jets de projectiles divers, vendredi soir. Ils avaient une trentaine d’individus face à eux.
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Marche pour la vie à ROME (idem).

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Chers Bretons de PLOERMEL, on vous aime !

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