Où la haine ne va-t-elle pas se cacher ? J'avais décidé de ne point m'étendre sur la vie privée des personnels politiques, mais l'imprudente, impudente et scandaleuse publication par le site du Nouvel Observateur, d'un SMS supposé avoir été envoyé par le Président de la République à son ex-épouse est ignoble. Pourquoi l'avoir fait ? Je me perds en conjectures, et ne vois qu'une explication. Pour faire bouger l'opinion publique, les media de l'opposition, les plus nombreux, doivent renvoyer de leur adversaire (pour ne pas dire ennemi) une certaine image. Peu importe qu'elle ait un rapport avec la réalité. Ce qui compte c'est l'effet produit dans le public. Il faut donc ciseler peu à peu les contours d'une personnalité qu'ils n'aiment pas, qu'ils ne connaissent pas, et qu'ils finissent par imaginer conforme à leur propre fantasme. Un esprit droit ne peut accepter cette façon de faire.
Les bonnes questions de l'opposition consisteraient, par exemple, à se demander si les mesures prises par le pouvoir produisent les effets escomptés. Je n'étais pas personnellement certain que les mesures fiscales en faveur des plus grandes fortunes soient, à l'heure actuelle, des plus pertinentes, ou plutôt, je me suis rendu compte qu'elles n'avaient aucun impact sur la croissance. Mais le bilan de l'action entreprise reste impressionnant : (a) autonomie des universités, saluée de manière presque unanime par tous les présidents d'université ; (b) service minimum dans les transports ; (c) réforme des régimes spéciaux ; (d) réforme fondamentale, en accord avec les syndicats, du contrat de travail ; (e) traité simplifié ; (f) libération des infirmières bulgares ; (g) partenariat stratégique avec la Roumanie (assez peu salué, malheureusement) ; (h) création d'une base militaire maritime à Bahrein ; (i) réforme de la carte judiciaire, etc.
Très honnêtement, est-ce nul ? Et gouverner, n'est-ce pas voir l'intérêt général, avant l'intérêt particulier ou la somme des intérêts particuliers comme a su le faire un défunt président dont je tairai le nom ?
Ceux qui critiquent l'autonomie des universités, au motif qu'elle va créer une compétition entre ces institutions, entraînant des inégalités supposées insupportables, sont bien entendu les adeptes les plus inconditionnels du darwinisme, donc de la lutte pour la vie, et de l'élimination des faibles par les forts. (note marginale : le darwinisme est une théorie qui n'est pas susceptible de vérification expérimentale et, à ce titre, n'a pas de statut scientifique, ce qui ne lui ôte pas sa valeur du reste). Ceux qui critiquent le service minimum (dont la version actuelle me paraît bien édulcorée) n'ont sans doute pas à se taper la galère des encombrements, des levers au petit matin, des compartiments bondés. Ceux qui critiquent la réforme des régimes spéciaux de retraite en sont les principaux bénéficiaires directs (agents des services publics) ou indirects (et dans ce cas, je veux parler des politiques qui par démagogie soignent leur clientèle électorale). Ceux qui critiquent le traité simplifié, en ayant d'abord poussé notre pays à dire NON au traité constitutionnel sont des apprentis sorciers, qui se moquent de l'influence que peut avoir la France dans le monde et en Europe, tout comme s'en moquent ceux qui jettent le doute et la suspicion sur la libération des infirmières bulgares, passent sous silence nos succès diplomatiques en Roumanie ou dans la péninsule arabique. Rien ne trouve grâce à leurs yeux. Ce qui leur importe c'est le SMS, la montre, les vacances, le mariage du Président. Tout cela est bien vil. Je ne suis pas un inconditionnel du Chef de l'Etat, tant s'en faut, mais l'élémentaire honnêteté consiste à reconnaître ce qui est bien, et à critiquer rationnellement ce qui est douteux en faisant des contre-propositions concrètes. On est loin du compte. Et il est des victoires électorales annoncées ou escomptées qui pourraient bien être des victoires à la Pyrrhus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire