Un foetus né sans vie (quelle litote pour dire "mort" !) peut désormais être déclaré à l'Etat civil, quel que soit son niveau de développement. Décision inattendue, certes, mais bien compréhensible. Il n'en a pas fallu plus pour que les associations de défense du "droit à l'avortement" s'inquiètent. Madame Chantal BIRMAN, par exemple, membre de l'Association nationale des centres d'interruption de grossesse craint qu'une telle décision "ne serve le mouvement de régression en Europe sur l'IVG depuis quelques mois". Le Mouvement français pour le Planning familial (drôle de famille qu'une famille amputée des enfants qui ne sont pas nés) déclare que cette décision "ouvre une brêche ; on va finir par déclarer un embryon dès sa conception". Fort heureusement, il est des Associations plus humaines, comme l'Association pour les droits à la vie. Elle dit de cette décision qu'il s'agit "avant tout de reconnaître aux parents endeuillés par la perte accidentelle d'un foetus, le droit de le nommer, de l'inscrire à l'état civil et de l'inhumer".
Pourquoi reconnaîtrait-on le droit à l'avortement et pas celui de donner un nom à l'enfant mort in utero ou à la suite d'un interruption médicale de grossesse ? On peut légitimement se le demander. Je connais une femme qui a avorté à trois reprises, en a conçu une culpabilité terrible et n'a pu guérir de ce traumatisme qu'en nommant ses enfants non nés. Ceux qui dans le droit fil d'une modernité parfois dévoyée reconnaissent avec les psychanalystes l'importance de la Parole et de l'Enonciation devraient avoir suffisamment de compassion pour ne point s'offusquer d'une mesure de bon sens qui ne heurte que leur coeur endurci, transitoirement je l'espère.
C'est bien le moins que la loi pouvait faire : donner le droit de célébrer la mémoire des anges.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire