Jean DANIEL, avec beaucoup de bravitude, et d'inénarrables tarabiscotations, déclare dans un éditorial du Nouvel Observateur, que l'hebdo a eu tort de faire état du SMS prétendument envoyé par le chef de l'Etat à son ex-épouse. Mais, comme pour se reprendre de son éclair de lucidité, il ajoute, ce qui annule la valeur de l'aveux, que Nicolas SARKOZY a "jeté lui-même sa vie privée en pâture" et que "c'est parce qu'il faisait tout pour nous entraîner dans son univers qu'il ne fallait pas s'y laissé conduire".
De deux choses l'une : ou bien ce SMS est authentique, et la moindre des réflexions morales devait interdire à celui qui en était le connaisseur, de le jeter en pâture (je retourne à monsieur DANIEL la formule) à l'opinion publique. Il fallait se demander ce que la diffusion de cette information pouvait apporter au débat politique, à la grandeur de notre pays, à la dignité de la fonction présidentielle ; ou bien il est faux, ce qui me semble l'évidence, et c'est encore plus condamnable sur le plan moral. C'est bien un charognard inélégant, un Jérôme KERVIEL de l'information, qui a cru se faire une réputation de fin journaliste, en faisant état de ce texte. Bien entendu, on ne saura jamais qui le lui a transmis : c'est, paraît-il, une règle absolue de la "déontologie" (? !!!) journalistique que de ne jamais donner le nom de sa ou de ses sources. Ainsi, les dites sources (un très beau mot pour désigner l'abjection) peuvent diffuser n'importe quoi, n'importe comment, n'importe où. Le mal est fait et il est irréparable.
N'est-ce pas, monsieur de VILLEPIN ? Vous qui avez peut-être lancé l'affaire Clearstream pour abattre votre rival, et qui signez aujourd'hui avec monsieur BAYROU, plus je ne sais quel éléphant socialiste, plus monsieur DUPONT-AIGNANT (dont j'espérais mieux), et d'autres, un appel "à la vigilance républicaine" pour lutter contre les "dérives monarchiques" imputées au Président. (Si c'est le cas, vite, agissez, et destituez constitutionnellement le monarque abusif !)
Je voudrais en revenir aux faits : oui ou non, le Président demande-t-il aux médias de rapporter les faits et gestes de sa vie personnelle ? Oui ou non, démande-t-il à vérifier avant publication le contenu des informations qu'ils diffusent sur sa vie privée ? Oui ou non, convoque-t-il les journalistes à partager ses vacances, et à épier ses déplacements familiaux ou personnels ? Nul ne contraint les journalistes à obéir à ces supposées injonctions. Nul ne les contraint à publier des nouvelles banales qui concernent ces faits anodins. Alors de grâce, qu'ils ne mettent pas sur le dos d'un seul homme la responsabilité de leur nullité politique, de la vacuité de leur pensée, de l'ampleur de leur immoralité, et de l'alambiqûre de leur démarche.
Suggestion mitterando-socialiste : le Président SARKOZY devrait peut-être mettre sur écoutes téléphoniques ceux qui s'intéressent de trop près à sa vie privée. Ah mais !
PS : Je reviendrai plus tard sur l'affaire de NEUILLY qui effectivement est d'une autre gravité et suscite bien des interrogations.
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