Hier soir, je vous disais que j'avais ma petite idée sur les aveux de Jérôme CAHUZAC. Je ne crois pas que l'ancien ministre ait choisi au hasard le moment de les faire connaître aux juges. Il l'a fait très probablement en toute connaissance des conséquences que cette révélation aurait sur le pouvoir en place.
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Il convient de reprendre un peu l'histoire de ce drame politique, car c'est un drame. Monsieur PLESNEL et son Médiapart, dès le mois de décembre, font part des résultats de l'enquête qu'ils ont conduite sur le compte off-shore de monsieur CAHUZAC. Je n'aime pas les manière de faire de monsieur PLESNEL et je l'ai déjà dit ici à plusieurs reprises : il est responsable de l'arrestation des faux époux TURRENGE (orthographe non garantie) par les autorités néo-zélandaises après le sabotage du Rainbow warrior par les services secrets français ; il a contribué par ses révélations fracassantes à pousser Pierre BEREGOVOY au suicide. On ne peut pas dire que ce soit très reluisant ; monsieur PLESNEL n'est pas qualifié pour être redresseur de torts, mais il faut reconnaître qu'il est toujours très bien informé et qu'il ne s'avance guère dans les eaux troubles de l'information scandaleuse sans avoir de nombreux biscuits dans sa besace. Pourtant, je n'ai pas cru monsieur PLESNEL et j'ai cru à la bonne foi de monsieur CAHUZAC.
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Avec une unanimité touchante, les médias ont jeté le doute sur ces révélations sulfureuses. L'enregistrement était un faux, c'était une basse vengeance du rival politique malheureux de monsieur CAHUZAC qui avait chassé de la mairie de VILLENEUVE-SUR-LOT ledit rival. Il faut avouer que ces dénégations en forme de contre-feu se tenaient. Puis, tout d'un coup, patatras ! monsieur CAHUZAC est prié de démissionner au motif que la justice s'est saisie, de manière préliminaire, de l'enquête, après, du reste, que monsieur PLESNEL eut téléphoné à un procureur. C'est à ce moment que va se jouer la vengeance et le remord. Si vous vous reportez aux articles des journaux au lendemain de cette démission, vous constatez que ceux-ci affirment : "le PS a laissé tombé monsieur CAHUZAC". En d'autres termes, il y a fort à croire que les haute sphère de l'Etat et l'appareil socialiste connaissent la vérité, et laissent le malheureux seul devant la justice et devant sa conscience. C'est, à mon avis, ce sentiment d'abandon qui a poussé l'ancien ministre à aller au bout d'une démarche que le réalisme le poussait du reste à entreprendre. Il y a là comme un petit air de vengeance mêlé de désespoir.
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Et c'est là que se révèle l'ignominie insondable des anciens amis de monsieur CAHUZAC, et de ses pairs, médecins ou francs-maçons.
Ce n'est pas une affaire qui atteint le Gouvernement, dit monsieur HOLLANDE, c'est l'affaire d'un homme qui a agi seul. Mon oeil ! Comment se fait-il que monsieur MOSCOVICI, qui a diligenté une enquête auprès de l'UBS en Suisse, s'est empressé de faire savoir qu'on avait rien trouvé de louche là-bas, tandis que la justice française sollicitait monsieur BERTOSSA, un haut magistrat du canton de GENÈVE, d'entreprendre la même enquête avec les résultats que l'on sait ? Comment ne pas conclure soit à la légèreté des services dépendant de monsieur MOSCOVICI, soit à un mensonge du ministre ?
D'un seul coup, on accable l'homme, le Grand-Orient suspend l'affiliation du frère à son obédience, l'ordre des médecins envisage des poursuites, les journaux titre : "Indigne", "Impardonnable", et j'en passe, les ministres le traitent de brebis galeuse, etc. Mais ils nous prennent pour des pommes ou quoi ? En recrutant comme ministre du budget un ancien chirurgien esthétique, du reste fort talentueux, et un ex-conseiller de grands laboratoires pharmaceutiques, les grands chefs faisaient-ils rentrer une rosière lot-et-garonnaise dans leur équipe ? Il semble qu'il y ait là peu de discernement. Mais, il faut aussi le dire, monsieur CAHUZAC a été très apprécié, y compris par l'actuelle opposition, quand il était Président de la Commission des finances de l'Assemblée Nationale. Ne pas oublier, SVP. Et ne pas brûler ce que l'on a adoré
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La seule réaction digne d'un homme d'honneur et d'amitié est celle d'un collègue socialiste de monsieur CAHUZAC. Je n'arrive pas à retrouver ses paroles exactes. Mais monsieur LEFEVRE (orthographe non garantie) a dit, et il faut l'en féliciter, qu'il fallait accompagner la démarche d'un homme ravagé par le remord pour qu'il aille jusqu'au bout de son aveu : accompagnement, amitié et vérité. Voilà qui sonne juste.
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En vérité, le pédalo présidentiel est muni de deux flotteurs ; l'un est plein de vide qui, chacun le sait, est plus léger que l'air, l'autre est crevé et riche de promesses en train de s'évaporer. Au train où vont les choses, il se pourrait bien que la boîte à outil accroché au dossier du frêle esquif (cf. la caricature de Libération du mercredi 3 avril) se révèle ne point contenir l'objet idoine propre à le maintenir à flot.
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3 commentaires:
Merci Philippe pour votre perspicacité. Et vous avez raison on nous prend vraiment pour des pommes, ou des poires, si l'on est plus normands que bretons !!!
Selon le journal GLOBE, CAHUZAC voudrait revenir à l’assemblée, et formerait un nouveau groupe politique de députés malhonnêtes celui des P rédateurs S ocialistes ! Son programme dénoncer un certain nombre d'élus qui possèdent un compte dans les Paradis fiscaux...! Ses CAMARADES lui demandent d'éviter les lieux isolés,les étangs, les cours d'eau. Un accident ou une soudaine envie suicidaire sont si vite arrivés ! Toujours selon GLOBE, L’UMP s’inquiète des conséquences que va avoir cette triste affaire sur son propre électorat, toute la presse est prié de rechercher dans le passé de Marine le Pen les liens du FN avec CAHUZAC. Il en va bien sur de l’avenir du pays et de la démocratie. Selon l’HUMANITE, CAHUZAC serait à la recherche d’un prêtre défroqué pour se faire pardonner. « Accompagnement, amitié et vérité. Voilà qui sonne juste. » Comme dirait monsieur POINDRON.
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