lundi 5 août 2013

Nouvelle de la Résistance : la vigilance, demeure de la vie éternelle, premier billet du 5 août 2013

-
En ces jours caniculaires d'août, l'actualité ne donne guère de grain à moudre, en apparence. Or c'est dans le silence profond des midis accablés de chaleur qu'il est possible de rentrer en soi-même et de décider de ce qui est bon pour les autres et pour soi, dans l'ici et maintenant. C'est très exactement ce que l'on appelle la vigilance.
-
« La vigilance est la demeure de la vie éternelle » dit BOUDHHA (Dhammapada II, 1). [Je jouerais au cuistre si je ne mentionnais pas que j'ai glané cette citation dans mes lectures. Et bien que je possède dans ma bibliothèque nombre de textes de l'Inde antique (le Rg Veda, notamment), je n'ai pas eu l'occasion de lire en détail les sutras bouddhiques.] Il n'est pas innocent de souligner que le mouvement des Veilleurs est l'expression concrète de la vigilance spirituelle, et qu'il organise ses rassemblements alors que la nuit va tomber, à des moments où la plupart des hommes dorment ou se préparent à le faire . C'est que la vigilance est le contraire du sommeil, de ce sommeil dans lequel notre civilisation nous a plongés et qui aboutit à une anesthésie de la pensée, de la réflexion et de l'interrogation morale. Il est très intéressant de souligner que BOUDDHA est qualifié d'éveillé, ou que la Bible insiste : éveille-toi ô toi qui dors ! Il est intéressant aussi de noter qu'en grec Vérité se dit aleitheia, réveil, sortie du sommeil. Ce que des siècles de réflexion, des Sages immenses, des civilisations remarquables ont élaboré, faudrait-il, avec monsieur PEILLON, monsieur BERGE, (etc. !) considérer que ce sont des élucubrations dépourvues de consistance et d'intérêt ?
-
C'est bien à un réveil des consciences qu'appellent les Veilleurs. C'est à un renouveau de la vie spirituelle. Et qu'on ne vienne pas nous casser les oreilles en prétendant qu'il s'agit d'une tentative de ressusciter un catholicisme réactionnaire, clérical, moralisateur. Un philosophe agnostique comme André COMTE-SPONVILLE dit dans ses Impromptus (Presses Universitaires de France, Paris, 1996, page 184) [même remarque que plus haut] : "Rien à croire, rien à espérer. Pas d'autre salut que de vivre, pas d'autre salut que d'aimer : le royaume c'est ici-bas ; l'éternité, c'est maintenant" ; c'est le credo d'un incroyant, mais un credo qui rejoint singulièrement celui des mystiques médiévaux, modernes et contemporains. La vigilance est cette attitude intérieure qui nous permet de rentrer en possession de nous-même, détaché d'un passé qui n'est plus et qui ne se peut changer et d'un futur qui n'est pas encore ; elle nous fait vivre intensément là où nous sommes, et nous ouvre les portes de l'éternité, sans nous couper de nos racines, sans renier notre culture, sans mépriser nos traditions (toutes choses que le passé a laissé VIVANTES dans l'ici et maintenant).
-
Nous avons l'impérieux devoir de prendre possession de nous-même et de faire, croyant ou non, tout ce qu'il est en notre pouvoir pour vivre et aimer. Ce n'est pas ce à quoi nous appellent nos Gouvernants d'aujourd'hui, d'hier, d'avant-hier ou de demain. Nostalgiques ou menteurs, ils ne pensent pas ; ils agissent dans la précipitation, l'impréparation, l'inconséquence ; ils n'aiment pas leurs compatriotes, ils aiment leurs suffrages. C'est cela dont un nombre croissant Français prend conscience. Pourvu que la prise de conscience soit une maladie transmissible aux "élites". Peut-être qu'elles ne sont pas toutes vaccinées contre cette délicieuse maladie ! 

Aucun commentaire: