Avant que ne commence la marche des Veilleurs dont je m'efforcerai de vous parler, à partir de la Newsletter qu'ils diffuseront chaque jour, et avant de les rejoindre à NANTES, je relis les dizaines de pages de notes dactylographiées que j'ai accumulées depuis des années, histoire de me rafraîchir la mémoire. J'ai trouvé ceci que je livre à votre réflexion, et qui fixe la tonalité dans laquelle nous devons baigner pour réveiller les consciences. Il s'agit de quelques constats fait par Marcel LEGAUT et Karl POPPER. Les voici :
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De Marcel LEGAUT
"Ce qui
caractérise notre époque au point de vue religieux, c'est incontestablement que
pour la très grande majorité des esprits le christianisme a perdu son sens, que
pour un nombre immense d'âmes dès lors errantes et dispersées, il n'est plus la
parole de vie, le principe suprême de la lumière et de la force. Et cela n'est
pas vrai seulement de la foule inculte qui ignore, c'est vrai aussi et surtout
de ceux qui savent de ceux qui peuplent les Académies, les Universités, les
Écoles. Et même, si la masse ne comprend plus le christianisme et s'en détourne
systématiquement, c'est avant tout que les différents foyers où s'élaborent la
science et la philosophie rayonnent en elle, par les journaux, les romans, les
discours et la législation, des idées qui la dirigent en sens contraire.
Voilà le fait. Sachons,
nous chrétiens, le reconnaître humblement et sincèrement. Un monde intellectuel
s'est constitué en dehors du christianisme et contre lui. Et c'est ce monde-là
qui règne sur les esprits, c'est ce monde-là qui parle haut, qui écrit, qui
enseigne, qui est écouté."
Nous savons par qui ces mondes de la culture, de la politique et des médias sont peuplés. Il ne s'agit pas de vilipender ou de mépriser leurs habitants, mais il y a lieu, chaque fois que cela nous est possible, de leur faire connaître notre opposition, nos points de vue, nos opinions. Elles valent bien les leurs, et il n'y a aucune raison qu'ils utilisent leur puissance pour ridiculiser leurs adversaires ; c'est alors, en effet, que cette puissance se transforme en violence, à quoi nous devons résister avec des armes qui ne sont pas les leurs.
"Si nous
sommes faibles aujourd'hui et méprisés, c'est justement parce que nous sommes
de l'avenir, parce que nous avons bâti notre vie sur les valeurs de l'avenir,
sur celles qui ne cotent pas au cours d'aujourd'hui, parce que nous sommes des
espérants dans un monde d'installés. L'avenir, timide comme un jeune homme, en
face des possesseurs bien établis qui le méprisent et le haïssent d'une crainte
secrète, inavouée ; l'avenir, candide et sans défense, sans organisation, sans
moyens puisque justement il est l'avenir, l'avenir qu'ils voudraient bien
empêcher de naître mais qui pourtant sera et qui, un jour, les sauvera s'ils ne
veulent pas périr.
Oh ! la dure vie
qu'il nous faut vivre dans ce monde en voie de remontée vers la lumière, mais
qui se cramponne et veut s'établir à chacune des étapes où il parvient, hait
tous ceux qui l'appellent plus loin, renie chaque fois l'élan spirituel qui l'a
porté là où il est, et à qui ils doivent tout, leur confort, leur sécurité,
leurs idées, leur morale. Les pharisiens d'aujourd'hui bâtissent des tombent
aux prophètes que leurs pères ont tués et ils lapident eux-mêmes les
descendants des prophètes."
Voilà une parole qui nous établit dans l'espérance et dans la certitude de posséder déjà ce que nous espérons, même si nous sommes peu nombreux, démunis, montrés du doigt. Ne pas céder, demeurer dans la paix intérieure. Courage ! Nous ne lâcherons rien et ce sera une résistance résolue et pacifique, inattendue en notre patrie où tout semble devoir se résoudre dans des tremblements de terre sociaux, des révolutions, des barricades, des conflits. Cette résistance-là aura raison du mensonge.
A propos des intellectuels qui méconnaissent les travailleurs manuels
"[…]. L'une des
plus profondes et présentes cases de la dégradation humaine actuelle est que
les clercs ne sont pas ouvriers – que les uns font et les autres disent, que
les uns travaillent de leurs mains et que les autres se spécialisent dans la
spéculation, que les uns portent péniblement le lourd fardeau de la fatigue
humaine et que les autres, sans ignorer les malsaines fourbures de l'esprit, ne
savent pas que la sueur du visage, que la souffrance des mains, que les risques
de l'accident, que les menaces de la misère, sont les altières compagnes d'une pensée
authentique et d'une recherche vraie qui ne soit pas l'éternel rabâchage et la
sempiternelle reprise sur des tons différents des propos à la mode.» (Inédit,
1949 ?)
[In La Quête inachevée. Traduction
française de René BOUVERESSE. Calmann-Lévy, Paris, 1981.]. "Je suis resté
socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme.
Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était
réalisable, je serais socialiste aujourd'hui encore. Car rien de mieux que de
vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me
fallut du temps avant de réaliser que ce n'était qu'un beau rêve ; que la
liberté importe davantage que l'égalité ; que la tentative d'instaurer
l'égalité met la liberté en danger ; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait
même pas régner l'égalité parmi ceux qu'on a asservis."
C'est clair. Nous n'avons pas besoin des socialistes pour mener une vie modeste, simple et fraternelle dans une société égalitaire. Nous avons besoin de liberté ; or, chacune des initiatives que prennent les représentants de ce parti tendent à encadrer, interdire, limiter, empêcher. Je vous rappelle que la Convention, du premier jour de la république jusqu'au 4 brumaire an I (26 octobre 1795) a pondu 11 210 lois ! Elle a donc réglementé plus de 11 000 activités humaines qui se déployaient jusqu'alors dans la plus grande liberté, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de réglementation. Il y en avait. Et comme le note Joseph de MAISTRE, à qui j'emprunte ces données numériques, voici une parole qu'il met dans la bouche des grands chefs révolutionnaires, mais qui pourrait tout aussi bien être prononcée par monsieur HOLLANDE, ses sbires, ses sicaires et ses séides :
"Vous croyez ne pas vouloir cette loi, mais soyez sûrs que vous la voulez. Si vous osez la refuser, nous tirerons sur vous, pour vous punir de ne pas vouloir ce que vous voulez". Et Joseph de MAISTRE dit de ces tyrans : "Et ils l'ont fait".
Nous n'avons pas encore eu droit à la mitraille, mais nous avons eu les gaz lacrymogènes, des gardes à vues, les rétentions dans des paniers à salade, sans compter l'emprisonnement de Nicolas BERNARD-BUSSE pour qui il semble bien que les prisons parisienne n'aient point été trop surchargées ; ce n'est pas le cas de celle de DREUX : elle n'a pas pu accueillir trois malfrats condamnés à de la prison ferme pour des faits autrement plus graves. Ils ont été remis en liberté sans suite judiciaire, oui, vous entendez, sans suite judiciaire ! Merci qui ? Merci madame TAUBIRA !
1 commentaire:
Vous avez dit « BON RAMADAN ! » ? Malheur !
En ces jours de ramadan où il ne manque pas même de gens d’Église, y compris des évêques, pour souhaiter un bon, un « béni », un « saint ramadan », je me demande si c’est bien là rendre service aux musulmans, et à la société tout entière, que de laisser croire que l’islam est une bonne religion, une religion comme une autre, conduisant certainement à Dieu, pacifique et bienfaisante, à l’instar de celle de Jésus-Christ. Comment les musulmans pourront-ils jamais se convertir si les chrétiens eux-mêmes les encouragent à pratiquer l’islam ?
Que peuvent penser les musulmans lorsqu’ils voient les salamalecs dont ils sont l’objet de la part de gens qui ne sont pour eux « qu’impureté » (Coran 9.28), les « pires de la création » (Coran 98.6), les « plus viles des bêtes » (Coran 8.22), parce que précisément chrétiens et à cause de cela tous voués au feu de l’enfer (Coran 5.72 ; 9.113) ? Que peuvent-ils penser, sinon que soit nous sommes des idiots, incompréhensiblement obtus, à coup sûr maudits par Allah, pour ne pas devenir nous-mêmes musulmans, puisque nous reconnaissons que leur religion est non seulement bonne, mais certainement supérieure au christianisme aussi vrai qu’elle vient après celui-ci, soit que nous sommes des hypocrites en n’osant pas leur dire en face ce que nous pensons de leur religion, ce qui signifie que nous reconnaissons déjà qu’ils sont devenus nos maîtres. Y a-t-il pour eux une autre interprétation possible ?
Certes, agir ainsi ne peut que plaire à la FRANC-MACONNERIE, la religion de la République, pour laquelle il n’y a pas de vérité en soi et qui rêve d’un peuple de soumis (sens du mot « musulman »), mais le devoir de l’Église n’est-il pas plutôt d’appeler les musulmans à quitter l’islam pour échapper à l’enfer où nous allons tous si nous ne nous convertissons pas ?
Je ne crois pas que l’Église accomplisse sa mission lorsque ne disant pas « à temps et à contretemps » (2 Tm 4.2) l’impératif absolu de la conversion au Christ, elle ne dénonce pas le péché, qui est de ne pas croire en Jésus, Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut (Jn 16.9), ce dont précisément se fait gloire l’islam !
La paix qu’elle pense ainsi acheter, elle ne l’aura jamais, parce que cela est contraire à l’esprit de l’islam (Coran 2.193 ; 9.14 ; 47.4 ; 60.4 ; 61.4 ; etc.), et que Jésus nous en a avertis (Lc 12.51).
Nous aimons notre prochain en tant qu’il est un membre de l’espèce humaine comme nous, voulu et aimé de toute éternité par Dieu, racheté par le Sang de l’Agneau sans tâche, mais ce n’est pas l’aimer que de l’encourager à marcher sur le chemin de sa damnation par le rejet du Christ Sauveur (Mc 16.16) ! Un ami m’a demandé s’il devait continuer à recevoir son voisin de palier musulman. Je l’ai invité à l’accueillir si celui-ci vient en voisin, mais à ne pas le recevoir s’il vient en musulman, en lui disant pourquoi.
Aujourd’hui, sous prétexte de CHARITE, on se croit obligé d’accueillir avec le pécheur son péché, s’en rendant ainsi complice, au lieu de l’aider à s’en débarrasser. Malheur !
Il n’y a rien de commun entre christianisme et islam, pas même la Vierge Marie, en laquelle pourtant certains prétendent trouver un pont entre le christianisme et l’islam.
Il n’y a qu’un Dieu. On ne peut promouvoir deux religions.
Abbé Guy Pagès, Prêtre
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