Les Français, avec le bienveillant concours de leurs hommes politiques et des enseignants officiels, s'imaginent que la Liberté se confond avec la Révolution française. Cette confusion est grosse de violence en raison du brouillard de signification que l'on entretient autour de ce mot.
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Je n'ai jamais caché que je suis profondément attaché à la personne de JÉSUS, à ses actes, à sa parole. Il me semble qu'il a parlé de la liberté comme jamais personne avant lui, ni personne après lui. Saint JEAN l'Evangéliste évoque cette scène entre JÉSUS et quelques uns de ses coreligionnaires (Jn 87, 31-32), un dialogue qui me semble ouvrir des perspectives immenses à toute personne exempte de préjugés et chercheuse de vérité :
"Jésus disait à ces Juifs qui
maintenant croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la
vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes
les descendants d’Abraham et nous n’avons jamais été esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : “Vous
deviendrez libres” ? (Jn 8, 31-32)."
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Il est manifeste que ces interlocuteurs n'entendent pas la liberté comme JÉSUS. Avec ce mot, ils entendent la liberté POLITIQUE ou CIVILE. On peut d'ailleurs s'étonner que sous le régime de l'occupation romaine, ils persistent à croire qu'ils ne sont esclaves de personnes. Mais ce n'est pas de cette liberté là dont JÉSUS parle. Il parle de cette liberté intérieure qui pousse immanquablement au bien et à l'amour, et dont le moteur est l'Esprit Saint. A cette époque, les juifs sont tributaires de la loi mosaïque qui leur enjoint de suivre des pratiques rituelles, matrimoniales, sexuelles, alimentaires, vestimentaires, etc. Il existe plus de 500 préceptes auxquels il leur faut obéir pour être fidèles à l'Alliance. Ils sont de fait "esclaves de la Loi". Entendons-nous bien encore : cette Loi mosaïque qui mélange obligations religieuses, sociales et politiques, a exactement la même valeur juridique de contrainte collective que les lois pondues par nos inénarrables députés depuis qu'il existe un corps législatif national chez nous. Il faut bien reconnaître, cependant, que la liberté politique bien conçue est l'absence de contrainte anormale, ou immorale ou illégitime (cf. LAPLANCHE), et non pas l'absence absolue de lois. A cette illusoire liberté politique, et sans le préciser, les contemporains de JÉSUS associent sans doute la liberté physique, mais ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'est la liberté psychologique et ne se reconnaissent aucune liberté métaphysique (être à soi-même sa propre cause, en l'absence de toute détermination extérieure) qui est l'attribut divin par excellence. Si les contemporains de JÉSUS sont des esclaves de la Loi mosaïque, c'est qu'il est impossible à un homme normal d'être fidèle à tous ses préceptes, et que par conséquent, s'ils sont transgressés, il y a péché. Saint PAUL dans l'épître aux Romains le dit avec vigueur : "Personne ne sera justifié devant Lui [Dieu] par la pratique de la Loi ; la Loi ne fait que donner la connaissance du péché." (Ro 3, 20)
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Il y a une étroite corrélation entre la vérité et la liberté. Les Révolutionnaires nous ont fourgué une belle devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Mais quand on voit le prurit législatif qui les a rongé et qui continue d'irriter leurs descendants idéologiques, on aboutit à ce constat liberticide accablant : tout est réglementé, tout est calibré ; les marges de manœuvres qui nous sont laissées par la loi, la réglementation, les décrets, les circulaires, les arrêtés se réduisent de plus en plus, en même temps que par un curieux effet miroir ces différents moyens juridiques appliqués aux exigences de minorités actives aboutissent à créer des latitudes et des licences qui heurtent les consciences d'un grand nombre de personnes (cf. MEAD : le Moi normatif est remplacé par le Je et ses désirs). C'est aux disciples de JESUS qu'il revient de lever la pression de cette contradiction : ne jamais juger, s'efforcer de comprendre, aimer (c'est-à-dire vouloir le bien de l'autre, lequel n'est pas forcément de donner droit à tous ces désirs et fantasmes), donner l'exemple, non pas par peur d'un quelconque châtiment dans l'au-delà, mais simplement en laissant l'Esprit vivre au plus profond de nous-même ; en un mot s'efforcer d'appliquer ce "commandement nouveau" que JESUS a laissé à ses disciples : "Je vous donne un commandement nouveau, a-t-il dit en effet : aimez-vous les uns les autres les autres comme moi je vous ai aimés" ; mais JESUS n'a jamais séparé la liberté de la vérité : dans sa souveraine liberté, et contre des accusateurs qui voulaient lapider la femme adultère mais dont aucun n'a pu jeter la première pierre, faute d'être exempt de péché, il dit à celle-ci :"Où sont-ils donc ? Personne ne t'a condamnée ?" Et à sa réponse : "Personne, Seigneur", JESUS répond : "Moi non plus, je ne te condamne pas". Mais Lui qui est VERITE, lui dit aussi en la congédiant : "Va et ne pèche plus !".
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La République française ne se confond pas avec la liberté ; elle en est souvent une caricature, d'autant plus pesante qu'elle est violemment antireligieuse, et plus exactement antichrétienne, et plus précisément encore anticatholique. Nombre de bons républicains ont critiqué l'intrusion intolérable des clercs dans la chambre à coucher des couples, et sur ce point ils avaient raisons. J'insiste ! Pourquoi faut-il alors qu'ils s'arrogent ce droit en règlementant PMA, GPA, mariage, pour les homosexuels ? C'est là une vraie question qui mérite mieux que la raillerie ou l'indifférence. Nous avons déjà bien du mal à nous occuper de nos fesses. Ce n'est pas pour laisser ce soin à des tiers, fussent-ils députés. J'ai d'excellentes raisons de penser que la République, dans sa déclinaison française en général et socialiste en particulier, est parfaitement liberticide, et j'entends bien ne pas me laisser tuer par les SAINT-JUST aux petits pieds qui prétendent incarner le droit et la justice. Je désire parlementer avec eux, discuter, exposer mon point de vue, et, s'il le faut, désobéir, "car il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes". Mais de là à les haïr, non, cela m'est impossible. S'il m'arrive d'avoir la dent un peu dure, c'est au genre littéraire du billet d'humeur qu'il faut l'attribuer, certainement pas à ce que je crois réel ; je ne suis ni meilleur ni moins bon que mes frères en humanité. Qu'on se le dise !
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Deuxième billet sur l'Esprit de corps et ses dangers, en fin de journée.
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