Un témoin des faits que j’ai relatés ici, a donné sa version de l’incident
qui a opposé le préfet de région (Rhône-Alpes), Jean-François
Carenco, au curé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le Père David PIRRODON. La voici lue sur
le blog aleteia du 26 juin… Vous pouvez consulter les photos en cliquant sur le lien joint.
"Lundi
24 juin, messieurs Ayrault et Valls sont en visite officielle à
Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, au Nord de Lyon. Le premier ministre
doit y présider la cérémonie de fin de scolarité de la 63e promotion de commissaires
de police de l’ENSP.
Dès
le début ça coince : des manifestants contre
le mariage pour tous ont prévu de gêner le cortège des deux membres
du gouvernement, ceux-ci font alors un détour considérable pour minimiser les
risque de voir ces dangereux individus. Mais à l’arrivée tout semble parfait.
La bourgade est propre, les gendarmes quadrillent la zone et les jeunes
officiers en grand uniforme attendent les ministres au garde à vous, leurs
familles émues derrières eux.
Mais en réalité il y a une faille dans ce dispositif gigantesque. Un individu. Un seul homme, qui contrairement aux autres invités ne restera pas de marbre durant tout l’après-midi : c’est le curé du village. Un homme respecté, le curé : il a droit à une page pour sa paroisse sur le site internet de la mairie, il est invité à la cérémonie de l’ENSP tous les ans et il n’est pas du genre casse pieds.
Mais en réalité il y a une faille dans ce dispositif gigantesque. Un individu. Un seul homme, qui contrairement aux autres invités ne restera pas de marbre durant tout l’après-midi : c’est le curé du village. Un homme respecté, le curé : il a droit à une page pour sa paroisse sur le site internet de la mairie, il est invité à la cérémonie de l’ENSP tous les ans et il n’est pas du genre casse pieds.
Mais ce jour-là, pendant la
remise des insignes, il reçoit plusieurs sms de paroissiens : des manifestants en soutien à Nicolas ont
tenté d’approcher l’ENSP, du coup la gendarmerie empêche la circulation dans
tout le village. Certains sont bloqués à l’intérieur de la Poste depuis
plusieurs heures, tandis que tous
ceux qui quittent l’église du village doivent présenter leurs papiers
d’identité. Les manifestants, en fait moins d’une quinzaine, sont
retenus par quelques gendarmes.
Une tête à claque ? Comment
ça, une tête à claque ?
À l’issue de la
cérémonie, le prêtre se dirige donc vers le maire et le préfet et leur fait
part de son indignation. L’élu s’efface alors devant le représentant du Président de la République,
qui menace l’abbé :
- Si vous n’étiez pas curé, je vous aurais mis deux tartes !
La scène se déroule sous les yeux des deux principaux ministres du Gouvernement, le préfet ne peut se laisser insulter par un homme d’église.
La scène se déroule sous les yeux des deux principaux ministres du Gouvernement, le préfet ne peut se laisser insulter par un homme d’église.
Le curé n’en a pas fini. Malgré la violence du propos, il ne perd pas
son calme et répond le plus simplement du monde :
- Vous pouvez me les mettre, c’est en citoyen que je vous parle.
Pris de colère, le préfet fait alors chasser l’abbé qui est emmené au poste.
Cette histoire n’est pas la parodie d’une scène de Don Camillo face à Peppone, elle est bien réelle. La situation pourrait prêter à rire si elle n’était pas tragique. Il nous faut aujourd’hui nous questionner sur la santé de la démocratie dans notre pays lorsque quelques individus, certes haut placés mais prétendant incarner la proximité avec le peuple, peuvent mettre en pause tout un village pour ne pas avoir affaire à des opposants pacifiques, et lorsqu’un personnage public est emmené par les forces de l’ordre car il ose remettre en cause cela.
Le préfet en question n’est pas connu pour sa tendresse. Il n’a pas à l’être, il est préfet. Mais lorsqu’il fait disperser des manifestants pacifiquement assis devant chez lui à grands coups de matraques et de lacrymogènes, cela devient problématique. C’était dimanche dernier au soir. Il n’y avait eu aucune sommation, des enfants et des élus ont été blessés. Avant cette date, jamais les opposants au mariage homosexuel n’avaient eu de soucis avec la police à Lyon. Ce dimanche 23, quatre sont partis en garde à vue. Le dernier est sorti le 25 juin après une GAV allongée et devra se présenter devant un tribunal le 29 juin, parce qu’il ne pense pas comme l’État.
Pris de colère, le préfet fait alors chasser l’abbé qui est emmené au poste.
Cette histoire n’est pas la parodie d’une scène de Don Camillo face à Peppone, elle est bien réelle. La situation pourrait prêter à rire si elle n’était pas tragique. Il nous faut aujourd’hui nous questionner sur la santé de la démocratie dans notre pays lorsque quelques individus, certes haut placés mais prétendant incarner la proximité avec le peuple, peuvent mettre en pause tout un village pour ne pas avoir affaire à des opposants pacifiques, et lorsqu’un personnage public est emmené par les forces de l’ordre car il ose remettre en cause cela.
Le préfet en question n’est pas connu pour sa tendresse. Il n’a pas à l’être, il est préfet. Mais lorsqu’il fait disperser des manifestants pacifiquement assis devant chez lui à grands coups de matraques et de lacrymogènes, cela devient problématique. C’était dimanche dernier au soir. Il n’y avait eu aucune sommation, des enfants et des élus ont été blessés. Avant cette date, jamais les opposants au mariage homosexuel n’avaient eu de soucis avec la police à Lyon. Ce dimanche 23, quatre sont partis en garde à vue. Le dernier est sorti le 25 juin après une GAV allongée et devra se présenter devant un tribunal le 29 juin, parce qu’il ne pense pas comme l’État.
Contrôle de la population de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or le
24 juin : « Ausweis Bitte ! »
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Ce témoignage est repris de l'Observatoire de la christianophobie. Permettez-moi de vous citer ce très cher André FROSSARD (Le Parti de Dieu. Lettres aux évêques). Vous comprendrez exactement d'où vient la réaction du Père PIRRODON à qui, du reste, j'ai écrit hier (adresse sur les pages jaunes).
"L'esprit, dit André FROSSARD, est cette étrange faculté qui permet à l'homme de se séparer du monde, pour le comprendre, et de lui-même, pour se juger : elle prend alors le nom de conscience. L'esprit est aussi une pure aptitude au divin, une puissance qui passe à l'acte dans sa relation avec Dieu, par le baptême, par l'expérience mystique ou tout simplement par l'amour : c'est alors que l'on parle de l'âme, [...]. Oui certes, l'âme est un mystère. C'est un bon motif pour tenir, et une bien mauvaise raison pour y renoncer."
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Dans ma lettre de ce jour à Nicolas BERNARD-BUSSE (404 247 // D-4, M.A. de Fleury, 7 avenue des Peupliers, 91700 FLEURY-MEROGIS), j'ai cité cette définition de la conscience et de l'âme. Elle n'est pas faite de mots creux, mais résume l'expérience personnelle, existentielle, charnelle presque, d'un écrivain d'une exceptionnelle qualité jointe à un humour dévastateur qui a été un jour saisi par la grâce de la conversion.
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Dans un billet de demain, je m'adresserai aux forces de l'ordre qui exécutent, avec de plus en plus de mauvaise grâce, des ordres illégaux, en leur décrivant les étapes qui vont de l'obéissance à l'autorité instituée, au motif qu'elle est l'autorité, à la désobéissance pour des raisons de conscience, et j'espère ainsi, tout en les incitant à ne pas trahir leur métier, les pousser à s'opposer à ces ordres. J'espère ainsi répondre (partiellement) à TIPPEL qui a fait un très long commentaire à mon deuxième billet du 1er juillet.
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