Nouvelles de la Résistance, message de Mgr Rey, deuxième billet du 10 juillet 2013

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Dans mon billet matinal, je vous annonçais qu'il y aurait une suite épiscopale à l'éditorial de Mgr Marc AILLET. Voici le texte de Mgr REY. Avant de vous le livrer, je vais vous faire une confidence : nous avons été, nous chrétiens, bien naïfs de croire à la soi-disant neutralité de la laïcité. La manière dont elle est vécue dans l'espace public et dans l'enseignement la place exactement sur le même plan que tout ce qu'elle qualifie de croyances ou de religions. La laïcité est une croyance. Soit, elle est constitutionnelle ! et  que l'Etat ne soutienne ou ne subventionne aucun culte est une bonne chose, une très bonne chose. Mais qu'il veuille inculquer à nos enfants des idées fondées sur des idéologies et des systèmes déconnectés de toute réalité est insupportable. Et elle nous fait un devoir si certaines limites sont franchies de résister ouvertement, publiquement, sereinement, de manière non violente, mais au prix de la désobéissance civile. Je vous en supplie, lisez tout et notamment les deux derniers paragraphes de ce billet. Rentrons dans cette résistance spirituelle contre quoi les Princes ne peuvent rien.

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"Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, demande à poursuivre la mobilisation contre la dénaturation du mariage :

« L’ampleur de la mobilisation et des manifestations pour défendre la vérité de la filiation et du mariage est particulièrement significative. Le mouvement de contestation ne faiblit pas, bien au contraire : il se décline désormais en de nombreuses initiatives pacifiques. Le contraste est saisissant entre leur caractère non violent (à l’exception de quelques groupes extrémistes très minoritaires) et les formes de répressions qu’elles rencontrent, qu’elles soient verbales, médiatiques ou policières, (interpellations abusives, gardes à vue injustifiées…). Une police de la pensée se met progressivement en place. Elle consiste à disqualifier toute opinion qui remettrait en cause le mariage homosexuel, comme si celle-ci constituait en soi un délit.

Le mariage et la famille en tant que tels sont des réalités politiques qui préexistent à l’Etat et que celui-ci doit non seulement reconnaître, mais protéger. « Le mariage précède l’État, il est le socle de la famille, la cellule de la société, antérieure à toute loi et même à l’Église. Par conséquent, l’adoption de la loi est un grave recul anthropologique. Le mariage (formé d’un homme et d’une femme) n’est pas la même chose que l’union de deux personnes de même sexe. », affirmait récemment le cardinal Bergoglio avant son élection au siège de Pierre.

La Loi Taubira fait partie de ces lois moralement injustes, auxquelles la conscience chrétienne ne peut souscrire. Il est des circonstances où la résistance morale devient une obligation, et notre discours serait illusoire si nous délaissions ce témoignage rendu à la vérité. Il ne s’agit pas de faire obstacle aux « mariages homosexuels » qui vont être célébrés ou de troubler leur bon déroulement, par contre il devient urgent de garantir aux personnes qui seront concernées par son application un droit à l’objection de conscience. Je pense bien sûr aux maires ou officiers d’état civil qui devront les célébrer, mais également aux personnes qui seront chargées de délivrer les agréments pour les adoptions ou encore aux professeurs qui devront enseigner que le mariage homosexuel est une alternative équivalente au mariage entre personnes de sexe différent.

Après le temps des manifestations s’ouvre une période nouvelle, où d’autres manières de s’engager et d’agir prennent le relais. Les nombreuses initiatives qui ont surgit s’organisent en réseaux et donnent à penser que l’élan de ce printemps des consciences n’est pas prêt de s’essouffler. En l’an 2000, le bienheureux Jean-Paul II, aux JMJ de l’An 2000, invitait les jeunes à devenir des « sentinelles du matin ». J’appelle les catholiques du Var à s’inscrire, avec audace, détermination et inventivité, dans cet engagement politique, au sens noble du terme. Dans la recherche du bien commun, selon les paroles mêmes du Pape François, cet engagement est« l’une des formes les plus élevées de la charité ».

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Merci ! Merci Monseigneur ! Une parole forte, une parole qui conforte, une parole qui met debout !

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Ah ! Permettez-moi de conclure ce billet par ce que dit André FROSSARD dans Le parti de Dieu. Lettre aux évêques. C'est une perle de grand prix qui sert de conclusion à ce petit ouvrage roboratif :

 

"Depuis que je suis entré dans l'Église par la fenêtre, un jour de grand beau temps, comme par mégarde et en pensant à autre chose, je sais que l'Église est d'institution divine. Donc, elle est éternelle, son histoire en fournit bien des preuves, tant il est vrai qu'on l'aura cru maintes fois près de sa fin alors qu'elle était près d'un recommencement (est-ce point vrai monsieur PEILLON, est-ce point vrai monsieur TOURET qui parliez au cardinal VINGTROIS, lors de son audition à l'Assemblée Nationale d'une église en voie de disparition ?) Lorsque retombe la poussière soulevée par l'effondrement des empires, on la voit reparaître, intacte, priant tranquillement, avec ceux qui l'aiment, pour ceux qui avaient cru la détruire. Elle n'est pas liée à un système, à un régime, à une civilisation ; elle est liée à la vie dans ce que celle-ci a de plus mystérieux et de plus incompréhensible, comme son propre langage l'est quelque fois ; elle aurait bien tort d'en changer, dans le vain espoir de se faire entendre d'un siècle qui est moins à convaincre de ses erreurs qu'à guérir de sa surdité spirituelle. Tel est le miracle, mes pères que nous attendons de vous.

 

Ne croyez pas que nous méconnaissons vos mérites et que nous fassions peu de cas de vos bonnes œuvres ; il est clair que vous avez choisi le bien et que vous vous êtes, surtout depuis le Concile, beaucoup rapprochés de l'Evangile. Nous vous avons vu prendre en toute circonstance le parti des pauvres. (Lisez à cet égard le discours de François sur l'île de LAMPEDUSA.) Mais, aujourd'hui, dans ce monde égaré et menteur, il n'y a pas plus pauvre que Dieu."

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