lundi 20 janvier 2020

Lundi 20 Janvier 2020. Maurice Blondel et le sens de la vie.


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LES TROIS PREMIERS PARAGRAPHES DE LA THESE DE BLONDEL.
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"Oui ou non, la vie humaine a-t-elle un sens, et l’homme a-t-il une destinée ? J’agis, mais sans même savoir ce qu’est l’action, sans avoir souhaité de vivre, sans connaître au juste ni qui je suis ni même si je suis. Cette apparence d’être qui s’agite en moi, ces actions légères et fugitives d’une ombre, j’entends dire qu’elles portent en elles une responsabilité éternellement lourde, et que, même au prix du sang, je ne puis acheter le néant parce que pour moi il n’est plus : je serais donc condamné à la vie, condamné à la mort, condamné à l’éternité ! Comment et de quel droit, si je ne l’ai ni su ni voulu ?
J’en aurai le cœur net. S’il y a quelque chose à voir, j’ai besoin de le voir. J’apprendrai peut-être si, oui ou non, ce fantôme que je suis à moi-même, avec cet univers que je porte dans mon regard, avec la science et sa magie, avec l’étrange rêve de la conscience, a quelque solidité. Je découvrirai sans doute ce qui se cache dans mes actes, en ce dernier fond où, sans moi, malgré moi, je subis l’être et je m’y attache. Je saurai si du présent et de l’avenir j’ai une connaissance et une volonté suffisantes pour n’y jamais sentir de tyrannie, quels qu’ils soient.
Le problème est inévitable ; l’homme le résout inévitablement ; et cette solution, juste ou fausse, mais volontaire en même temps que nécessaire, chacun la porte dans ses actions. Voilà pourquoi il faut étudier l’action : la signification même du mot et la richesse de son contenu se déploieront peu à peu. Il est bon de proposer à l’homme toutes les exigences de la vie, toute la plénitude cachée de ses œuvres, pour raffermir en lui, avec la force d’affirmer et de croire, le courage d’agir."
In
Maurice BLONDEL.
L’action (1893). Essai d’une critique de la vie et d’une science de la pratique.
Thèse de doctorat en philosophie.
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COMMENTAIRES.
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Ces trois premiers paragraphes de la thèse de BLONDEL sonnent comme un coup de clairon, comme une sonnerie de charge de cavalerie, dans le grand Landerneau de la philosophie positiviste, athée, relativiste de la fin du XIXe siècle. BLONDEL s'y affiche comme chrétien, et il démontre dans sa  thèse que le propre de l'homme est bien d'aller vers le surnaturel.
C'est très exactement cela le sens. Et c'est pourquoi cette analyse de l'action  est essentielle. Quand notre philosophe (il a été élève de l'Ecole Normale Supérieure) va voir le Pr LIARD, après sa soutenance, pour demander l'octroi d'une chaire, l'autre le renvoie, sans même l'avoir fait asseoir, en l'accusant de détruire la philosophie. Quelques mois plus tard, après avoir réitéré sa demande, il se verra offrir un poste de professeur d'histoire au Collège d'Avallon, poste dont il dit avec humour qu'il est indigne de l'occuper. Il lui faudra attendre encore deux ans avoir d'être nommé professeur à l'Université de Lille, puis à Aix-en-Provence. Cette réflexion sur le sens de la vie est essentielle. Le lier à l'action l'est aussi, car, qu'on le veuille ou non, notre vie est action, définitivement action, subie, consentie ou voulu, mais toujours tournée vers un bien, car il est impossible d'agir sans chercher un bien. Je me demande si, dans la confusion actuelle des esprits, nos hommes politiques ont la moindre idée de ce qu'est le Bien, qu'ils ont un peu trop tendance à confondre avec la poursuite de leur carrière.

dimanche 12 janvier 2020

Dimanche 12 janvier 2010. Révélation, morale et politique.


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LA MORALE BIBLIQUE ET LA VIE POLITIQUE.
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"C’est au niveau politique qu’apparaissent en plein jour les options morales fondamentales de l’homme, et c’est au niveau des principes moraux que se font les choix politiques. Si le terme de morale déplaît aujourd’hui, disons qu’une certaine option en ce qui concerne l’homme —  soit amour et respect de l’homme, soit mépris de l’homme — se trouve à la racine des engagements politiques. Le fait qu’une morale naturelle soit possible, permet aux hommes, croyants et incroyants, de s’associer pour une œuvre commune de justice, sans référence explicite à la Révélation. Inversement, l’infidélité à leur doctrine, à la Parole de Dieu, permet à ceux qui font le mal dans la Loi de s’associer avec ceux qui font le mal sans la Loi. Les hommes se distinguent essentiellement par cette option radicale fondamentale, radicale, faite dans le secret de leur cœur, plus que par le titre extérieur arboré."
Claude TRESMONTANT.
La doctrine morale des prophètes d’Israël.
Éditions du Seuil, Paris, 1958.
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DEUX EXEMPLES.
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AFFAIRE ALLIANCE VITA.


Alliance Vita

Tweet de Madame HIDALGO.

« Je suis profondément choquée et indignée par cette campagne anti-IVG et anti-PMA à la Gare du Nord et dans plusieurs autres lieux de la capitale. Je demande à @ExterionMediaFR et #Mediatransports que ces affiches soient retirées immédiatement. »

Réaction d’Alliance Vita et des médias.




Quelle conception madame HIDLAGO se fait-elle de l’homme ?

Quelle conception alliance Vita se fait-elle de l’homme ?

Quelle conception de l’homme et de la justice, se fait l’agence qui refuse d’obéir ?

La justice a obligé les annonceurs à respecter le contrat passé avec Alliance Vita. Madame Hidalgo leur a demandé de faire appel de cette décision. L’une des agences refuse d’obéir à la décision de justice.

AFFAIRE GABRIEL MATZNEFF.

En janvier 1977, P. SOLLERS, J. KRISTEVA, J. LANG, R. BARTHES, S. de BEAUVOIR, et bien d’autres, à l’initiative de G. MATZNEFF, publient dans Libération puis dans Le Monde une tribune en faveur de la dépénalisation de la pédophilie.

MATZNEFF décrit très crûment dans son journal intime les relations sexuelles qu’il entretient avec des fillettes et des garçonnets. Son journal est publié par Gallimard, qui vient enfin de cesser de le faire paraître à la suite du scandale provoqué par la publication d’une des « relations » de l’écrivain, Vanessa SPRINGORA. MATZNEFF a bénéficié d’un large appui du monde littéraire. Il a reçu des prix divers dont un de l’Académie française. Il est resté pendant longtemps, en dépit des évidences de pédophilie qu’il pratiquait sans remords, à l’abri de toute poursuite pénale. La publication du livre de Vanessa SPRINGORA déclenche enfin et une polémique et des poursuites judiciaires.

Quelle conception de l’homme se font les hautes personnalités intellectuelles qui ont soutenu Gabriel MATZNEFF ?

Quelle conception de l’homme se font les éditions Gallimard ?

Il est intéressant de comparer le traitement de faveur qui a été réservé à cet homme dont les comportements relèvent du pénal à la condamnation du Cardinal BARBARIN qui aurait volontairement dissimulé (ce qui est faux) l’affaire de l’ex-abbé B. PREYNAT, prédateur sexuel qui a abusé de dizaines de jeunes scouts.

"L’exigence plénière de la justice, à l’égard de l’homme, ne peut apparaître qu’au sein d’une vision du monde, explicitement reconnue, ou implicitement admise, qui reconnaît à l’homme une dignité et une valeur telles qu’il transcende radicalement l’ordre de la nature : n’importe quoi n’est pas permis en ce qui concerne l’homme ; l’homme ne saurait être traité comme un objet qu’on brise (Cf. les actes de pédophilie et la destruction psychique des petites victimes), ni comme un animal qu’on asservit (Cf. la gestation pour autrui), ni comme une bête qu’on égorge et qu’on consomme (Cf. avortement et euthanasie). Ce par quoi l’homme transcende l’ordre naturel, physique, biologique, végétal et animal, c’est ce qui définit la personne. La personne sera définie par la vocation qui lui est adressée de participer à la vie personnelle de Dieu. L’homme n’est pas seulement une chose ou un être de la nature, il est aussi un être participant à un ordre proprement surnaturel, celui de l’esprit, capable d’entrer en relation avec l’Esprit de Dieu, et en dialogue avec la Parole de Dieu."
(Claude TRESMONTANT, Ibidem)