dimanche 31 juillet 2011

La dictature du relativisme

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Je ne l'ai pas trouvé dans une officine lefébristes, ni dans une librairie pieuse et bigote, mais dans une très célèbre et érudite maison de la rue Bonaparte, siège d'un éditeur établi là depuis longtemps. Vous aurez reconnu, j'en suis sûr, la librairie PICARD, dont les manuels d'archéologie, pour ne citer qu'eux, sont irremplaçables. Couverture noire, sévère, et titre en rouge et blanc : La dictature du relativisme  que l'on doit au Pr Roberto de MATTEI, m'a immédiatement intéressé. Et je me suis procuré, pour 14 euros, cet essai que je qualifierai de remarquable.
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On y retrouve des vérités simples qui habitent confusément notre esprit, par exemple que la famille est antérieure à toute forme de société politique. De MATTEI indique (page 27) que "La négation de la famille traditionnelle est inscrite dans le plan de toutes les utopies révolutionnaires, parce qu'elle propage une conception organique et harmonieuse de la société et des relations humaines qui lui sont contraires. De fait, le milieu familial reflète l'unité, la diversité, la hiérarchie de l'univers et la stabilité des principes moraux qui doivent régir la société".
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Déjà dans son introduction, de MATTEI avait planté le décor : "Le grand débat de notre temps, j'en suis convaincu, n'est pas de nature politique ou économique, mais culturelle, morale et, en dernière analyse, religieuse. Il a pour objet le conflit entre deux visions du monde : celle qui croit à l'existence de principes et de valeurs immuables, inscrits par Dieu dans la nature de l'homme, et celle qui estime que rien n'existe de stable et de permanent, mais que tout est relatif aux temps, aux lieux et aux circonstances." Mes plus anciens lecteurs savent qu'à travers mes billets, c'est exactement le point de vue que je m'efforce de défendre, avec un bonheur relatif, j'en conviens, et sans l'armature philosophique suffisante pour démonter les sophismes dont nous abreuvent les mauvais bergers. Figurez-vous que dans la Préface de cet ouvrage, due à Guillaume de THIEULLOY, on apprend que peu avant son élection, et pendant sa campagne, Jacques CHIRAC avait solennellement déclaré : "Non à une loi morale qui primerait la loi civile". Ceci revient à dire que la loi a tous les droits et livre le citoyen à "l'arbitraire le plus funeste". Je maintiens donc que si le citoyen doit obéissance à la Loi, tant qu'elle ne viole pas la loi naturelle, il a le devoir de résister à tout ce qui offense cette dernière.
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C'est un très vieux débat. Les imbéciles qui pullulent dans les couloirs des assemblées nationale, régionales, départementales, consulaires, syndicales, universitaires, etc. devraient méditer ce que disait le grand CICERON (non, pas l'espion, l'autre, l'écrivain latin) dans son traité intitulé De Republica (intéressant que ce titre, non ?) : "Il n'y aura point une autre loi à Rome, une autre à Athènes, une autre maintenant, une autre après, mais une même loi, éternelle et immuable régira tous les peuples, dans tous les temps ; et celui qui a porté, manifesté, promulgué cette loi, Dieu, sera le seul maître commun et le souverain monarque de tous ; quiconque refusera de lui obéir se fuira lui-même, et, renonçant à sa nature humaine, par cela même il subira de très grandes peines, quand même il échapperait à ce qu'on appelle ici-bas des supplices."
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Tout est dit, et par un homme politique qui ne connaissait pas Jésus, ni les droits de l'homme ; il ne connaissait de l'homme que sa nature humaine.

samedi 30 juillet 2011

Fioretti de l'Inde

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On aurait pu l'écouter pendant des heures. Il vit en Inde depuis le milieu des années 1960, avec les pauvres des slums, (des bidonvilles), et depuis cinq ans, il est aumônier d'une léproserie et habite avec les lépreux de Calcutta. Car il est prêtre du Prado et il a très tôt décidé de s'occuper des pauvres, selon le charisme de son Institut. C'est hier soir que j'ai assisté à sa causerie inopinée.
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Il avait décidé, en accord avec ses supérieurs, de conduire une étude sociologique des bidonvilles ou slums de l'Inde qui font une ceinture de misère, et de fange aux grandes villes de ce pays, pour trouver quelques causes à cette offense faite à l'homme, et tenter d'y remédier. Il lui fallait pour cela trouver un habitant de ces cités, un chrétien, qui acceptât de partager sa hutte. [Car les slums sont faites de huttes de quelques mètres carrés de surface, aux murs de terre et aux toits de feuilles de palmier (ou de tôle ondulée dans le meilleur des cas si j'en crois les reportages que j'ai vus sur ces cités).] Le curé de la paroisse desservant le "petit" slum de Madras, ville par où le Père X... désirait commencer son enquête le met en rapport avec une de ses ouailles, un jeune marié qui vient d'avoir son premier enfant. Le Père se réjouit et au jour convenu pour l'accueil, il arrive chez le jeune couple. Là, il est consterné de constater que celui-ci lui laisse l'entière disposition de la hutte d'une scrupuleuse propreté, et qu'il a trouvé à se "loger" chez des parents. L'homme l'accueille, tenant son enfant dans ses bras, et le jeune maman, au moment où il pénètre dans la pauvre hutte, s'agenouille sur le sol en terre battue et lui dit : "Nous ne sommes pas digne d'accueillir un prêtre du Seigneur dans notre maison".
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Il restera là de longs mois. Je ne sais plus si c'est à MADRAS ou dans un slum  de BENGALORE, qu'il vit dans une hutte placée juste en face de la demeure d'une prostituée. Elle est hindoue de religion. Plusieurs fois, elle a prié le Père X... de venir bénir sa "maison". Il a hésité. Et finalement il accepte. Il entre. Il n'y a rien ou presque dans la pièce. Simplement une image, et cette image est celle de Marie tenant en ses bras Jésus.
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Dans un slum  de CALCUTTA, en raison de l'énorme travail pastoral qu'il doit conduire, le Père X se fait aider par un indien du nom de RAÏCADAS (orthographe non garantie). Certes, celui-ci est chrétien. Mais le Père n'est pas très assuré de sa sincérité. Ces prières qu'il fait avec insistance, sont-elles la contrepartie du maigre salaire que le Père lui alloue ? Un jour, alors qu'ils étaient en train de déjeuner (un peu de riz et un petit morceau de poisson), on frappe à ce qui sert de porte. C'est un mendiant. RAÏCADAS se lève d'un bond et lui tend son assiette. Le mendiant s'éclipse. Le père sermonne un peu RAÏCADAS : j'aurais pu donner un tiers de mon plat, toi un tiers, et nous aurions pu partager. Alors, RAÏCADAS lui bourre le bras d'un coup de poing : "Toi, tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir faim".
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Dans ce slum, où coexistent des musulmans, des hindous et des chrétiens, le Père rencontre souvent une fillette, SAVITI, désireuse de connaître JÉSUS. Elle se délecte de l'Evangile, bien qu'elle ne soit pas baptisée, et elle le répand de maison en maison. Elle demande le baptême et devenue LUCIE, elle conduit le Père dans  les huttes qu'elle a repérées pour qu'il puisse visiter les malades, les veuves, et les plus pauvres des pauvres. Devant la propre hutte du Père X..., dans la ruelle qui sert d'égout à ciel ouvert, en face de l'ouverture qui fait office de fenêtre, mais ressemble plutôt à une meurtrière, il y a un petit tas d'ordures. Il est constamment fouillé par les habitants à la recherche d'un petit morceau de charbon, échappé à la vigilance d'une ménagère pressée, d'une pelure de fruit, d'un très hypothétique relief de repas.
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Il faut aussi l'entendre parler de ces lépreux. Une courte anecdote. L'un d'eux, un jour, s'avance vers lui. La maladie lui a ravagé le visage, et il a déjà perdu ses deux mains. Entre ses deux pauvres moignons, il tient une fleur qu'il lui offre.
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Le Père X... a dit bien d'autres choses. J'en retiens trois :
(a) Les habitants des slums ne sont ni révoltés ni résignés ; ce sont des hommes et des femmes debout. Ils s'occupent de leurs enfants d'une manière admirable et tendre et font pour eux tous les sacrifices pour les sortir de la misère.
(b) Les habitants des slums sont des hommes et des femmes de prière. Tous les soirs, les femmes musulmanes se retrouvent et prient le Coran ; les hindous récitent des invocations à leurs dieux, les chrétiens se réunissent pour prier, et l'on entend le murmure de cette prière monter vers le Ciel, en même temps que les fumées de l'encens que les uns et les autres utilisent largement pour honorer Dieu. J'emploie à dessein le singulier : "cette prière". Et ne venez pas me dire qu'ils ne sont pas l'Eglise de Dieu. Souvent, il vint au Père ce reproche : "Mon Dieu pourquoi les as-tu abandonnés", tant il était écrasé par le poids de la pauvreté pesant sur ces intouchables. Et c'était ses paroissiens qui le réconfortaient.
(c) Il y a trois péchés du monde : les dépenses d'armement, les exigences des grands trusts pharmaceutiques internationaux qui barrent l'accès des pauvres aux médicaments, l'aveuglement des riches qui verraient d'un bon oeil l'anéantissement de ces pustules de misères, si besoin au moyen de bombes atomiques (comme l'ont dit au Père X... deux personnes de sa connaissance ; je ne sais si elles étaient indiennes ou européennes).
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Jamais je n'ai été provoqué aussi profondément par ce témoignage. J'ai pris deux décisions : l'une que je garde pour moi ; l'autre, c'est de faire de la publicité pour L'ASSOCIATION FRANCAISE POUR L'ENFANCE ABANDONNEE qui prend en charge des foyers d'accueil d'enfants indiens. Le siège de l'Association est à Nantes. Parrainez-un enfant indien. Il est accueilli dans des Foyers à BOMBAY, Foyers créés par un jésuite indien que j'ai eu l'honneur de rencontrer quand je vivais encore à STRASBOURG. Soyez généreux. Car "Dieu aime ceux qui donnent avec le sourire." 
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vendredi 29 juillet 2011

Décryptage

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L'écoute attentive des informations révèle les intentions, les principes, les non-dits des locuteurs, tout à fait insoupçonnés de l'oreille distraite. Ce matin, j'écoutais les nouvelles diffusées par RTL. Trois d'entre elles m'ont paru vraiment dignes d'une analyse critique.
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La première a trait à l'utilisation d'huile de friture usagée comme carburant. Il existe une société établie en France-Comté (pour autant qu'il m'en souvienne) qui collecte ces huiles auprès des restaurants, les traite et les revend pour qu'elles soient mélangées à l'essence. Une tonne d'huile fournit environ une tonne de carburant. Deux petits commentaires m'ont fait sursauter. (a) La loi fixe la proportion d'huile que l'on peut mélanger à l'essence à 7 % ; (b) on pourrait ajouter jusqu'à 30 % d'huile à l'essence sans dommages pour les performances des véhicules  ou pour les moteurs. Et je me pose des questions : pourquoi faut-il que ce soit la loi qui détermine cette proportion ? Pourquoi 7 % alors que 30 % seraient utilisables (sans doute à moindre coût pour l'usager) ? La fiscalité a-t-elle quelque chose à voir avec cette restriction ? Les pétroliers peut-être ? Combien de tonnes d'huile pourrait-on collecter en France ? A quel prix ? Combien d'employés travaillent dans l'usine de traitement des huiles alimentaires usagées ? Y aurait-il des emplois à la clé ? Cette collecte a-t-elle une utilité écologique ?
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Deuxième information. Le Bureau Enquête Accident s'apprête à rendre son troisième rapport d'étape sur l'accident de l'Airbus Rio-Paris d'Air France. Le Président de l'Association des victimes est interviewé. Il manifeste sa déception après la publication du deuxième rapport et dit ne rien attendre du troisième. Qui dit déception dit attente en effet. Qui attente dit désir. Quel est donc le désir du Président ? Il se dit choqué de la mise en cause des pilotes de l'appareil. Il pense donc qu'il y a une autre cause. Il ne dit pas laquelle. Nous ne savons pas s'il est spécialiste de l'aéronautique, ou s'il a une quelconque compétence pour l'interprétation des données des enregistreurs (les fameuses "boîtes noires"). Nous pouvons supposer qu'il n'a pas confiance dans les enquêteurs, et qu'il leur fait le procès de dissimuler des éléments qui pourraient nuire, mais à qui ? A Air France ? A Airbus ? Certes, il est parfaitement légitime que les parents des victimes cherchent à connaître la vérité sur ce drame. Mais s'il y a des préjugés, ou des procès d'intention, d'où qu'ils viennent, je doute fort qu'ils la connaissent jamais. Voilà où en est aujourd'hui dans notre milieu de vie la perception et la réalité de la communication : méfiance, mise en cause de la bonne foi des interlocuteurs. Je vous fais remarquer que je mets pas en cause leur sincérité. Je pose des questions. A entendre tout ça, je me dis : On est loin des principes d'HABERMAS et d'une communication éthique.
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Troisième information. Nicolas HULOT, candidat malheureux aux élections primaires des écologistes, a accordé un entretien à un journal breton dont j'ai oublié le nom. Il y exprime son amertume après sa défaite, son désir d'écrire un livre sur ces quatre mois de vie politique, une vie qui a tourné court, et il met en cause Eva JOLY qui (si j'ai bien compris) n'a eu aucun mot pour le défendre quand il a été hué et qu'il aurait reçu des épluchures de pommes de terre à la figure lors d'une réunion conjointe. Nicolas HULOT devrait chercher si cette coutume n'est pas d'origine norvégienne, comme l'omelette du même nom qui mélange le chaud et le froid. Nicolas HULOT est sincère, sympathique, médiatique et très bon communicateur. Mais il a un grand défaut : il n'est pas cynique. En politique, ça ne pardonne pas.
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jeudi 28 juillet 2011

Ca suffit !

Message de l'abbé de CACQUERAY, supérieur du district de France de la Fraternité sacerdotale saint Pie X. (Voir mon commentaire à la fin du message).

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"Avignon avait abrité il y a trois mois, une œuvre d’art outrancière à l’égard de Notre Seigneur : la collection Lambert présentait la photographie d’un crucifix dans un vase d’urine.
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Aujourd’hui, dans le cadre du festival annuel de la ville, une pièce dénommée « Opéra théâtre », aussi vulgaire que blasphématoire, fait jouer successivement un vieillard indigent dont on retire la couche et dont on présente pendant plusieurs minutes les excréments devant le public et une bande d’enfants lançant des grenades sur un grand portrait de Jésus Christ, formant le décor.
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Par la suite, ce grand visage est lacéré par des effets techniques qui font dégouliner de ces déchirures une couleur « évoquant plus les matières fécales de la scène précédente que le sang » rapporte un journaliste.
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A la fin de la scène, un message apparaît aux yeux de tous : « You are not my shepherd » (« Tu n’es pas mon berger »).
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Peut-être « l’artiste » en mal d’inspiration n’a-t-il pas trouvé mieux qu’une provocation blasphématrice pour s’assurer salaire et subvention. Sans doute, des hérauts du consensualisme verront-ils là un message pour dénoncer les offenses faites au Christ.
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Mais, à la vérité, on retrouverait les mêmes pour se transformer en sirènes de la république si, à la place du visage de Notre Seigneur, on avait fait figurer Marianne, Mahomet ou un rabbin, déconsidérés par l’excrément, les grenades ou un message les reniant.
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S’il s’agissait de la photographie de n’importe lequel des individus peuplant cette terre, celui-ci pourrait se porter partie civile et demander dommages et intérêts pour insultes et outrage en public. Combien même s’agirait-il d’un animal, ne verrions-nous pas telle association s’émouvoir et demander réparation ?
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Mais Jésus Christ a quitté physiquement cette terre depuis 2000 ans. A Celui qui a dit de tendre la joue gauche, on peut si facilement cracher au visage et s’en prendre impunément.
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Chers amis, par le fallacieux argument de la liberté artistique, on veut tout simplement banaliser l’insulte faite à Notre Seigneur. Il n’est pas dit que nous laissions son visage blessé et son nom moqué au sein d’une société qui n’accepte pas qu’on le fasse à l’un de ses fils."
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Remarqe N°1:
La fraternité sacerdotale saint Pie X est constituée de prêtres qui, tout en aimant la liturgie latine et le grégorien, sont restés fidèles à l'évêque de Rome. Elle n'est pas schismatique par conséquent. On peut ne pas partager sa sensibilité théologique ou liturgique et admirer cependant ses prêtres indéfectiblement attachés à leurs engagements sacerdotaux.
Remarque N°2:
Après le Piss-Christ, le Golgotha Pic-Nic, le Tous en cène des pauvres LEFORT et LINDON, voilà donc une quatrième offense faite à ceux qui se réclament de Jésus. La réitération de ces attaques anti-chrétiennes en un très courts laps de temps  ne doit rien au hasard. Elle est le résultat d'un climat volontairement entretenu, le fruit vénéneux de provocation imbécile et de la volonté de démolir le peu de sensibilité chrétienne qui marque encore la société française. Je suis tout à fait consterné de constater qu'aucun évêque, aucun responsable des Églises chrétiennes françaises, ne réagit et ne demande des comptes à l'Etat qui subventionne les festivals, les journaux et les expositions où les disciples sont attaqués, tournés en ridicule par des névrosés du sexe et des excréments. C'est avec notre argent que ces imbéciles se payent notre tête. Il est temps de leur dire : ça suffit ! Bien sûr, nous n'avons pas de moyen de coercition pour faire cesser cette persécution molle, hideuse et ordurière. Il nous reste quand même la parole pour les dénoncer, et des moyens de pression politique. Pas une de nos voix ne doit aller à ces partis, PS, UMP, et tous les autres qui laissent faire, et encensent toutes les autres confessions, musulmane ou israélite. Rien. Le vote blanc le plus absolu, l'exil intérieur dans notre propre patrie, en attendant ce moment inéluctable où la conscience publique enfin se rebellera contre ces marchands d'illusions et de malheurs.
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mercredi 27 juillet 2011

La France

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Comme souvent je le fais, je suis aller rendre visite très tôt ce matin au box dans lequel je range les milliers de livres qui ne peuvent prendre place dans ma bibliothèque, un box où j'ai aussi entreposé une magnifique cisaille qui me sert à couper les cartons destinés à la reliure. J'avais emporté avec moi le Tome 4 de l'ouvrage (fort rare), publié en 1858  par le père HUC et intitulé Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet qui me servirait de gabarit pour couper deux cartons aux bonnes dimensions et que je destinais à la reliure du Tome 1, encore broché. Je le feuilletais machinalement tout en attendant le métro qui m'emporterait jusqu'au Pont de Sèvres. Et puis mon attention a été attirée par quelques passages de la conclusion que le très connu missionnaire apostolique (comme il se somme lui-même) donne à son ouvrage  monumental.
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Commentant, au chapitre IX, les guerres que les Européens mènent contre la Chine et son peuple, le père HUC dit ceci qui témoigne d'un solide bon sens :
"Nous ne saurions prévoir à l'heure qu'il est quelles seront les conséquences de l'expédition des Européens en Chine ; mais il nous est permit de penser qu'il eût mieux valu pour la France agir seule, pour son propre compte, et sans épouser la querelle un peu compromettante des Anglais. L'année dernière, longtemps avant la prise de CANTON, nous faisions imprimer les paroles suivantes : 'On comprend que la politique de la France et celle de l'Angleterre ne peuvent pas être indissolublement liées dans la question chinoise... Nous avons à demander au gouvernement de Péking des comptes qui ne sont pas de même nature que ceux de la Grande-Bretagne. Nous n'avons pas à sauvegarder dans ces mers lointaines de puissants intérêts mercantiles ; nous n'avons pas non plus à lutter contre le mauvais vouloir et la haine des populations. Pendant que les marchands anglais épuisaient le sol de ces riches contrées et abrutissaient les habitants par le trafic immoral de l'opium, nos missionnaire travaillaient sans relâche à faire germer parmi eux les lois civilisatrices du saint Évangile. Nous pouvons donc nous présenter seuls à ces populations qui nous sont si sympathiques et auxquelles nous n'avons fait que du bien. [...] 
[...]
Au lieu de traiter de ses propres affaires, La France, trop généreuse peut-être, et craignant sans doute de paraître profiter des embarras de l'Angleterre dans les Indes, a jugé opportun de laisser les deux drapeaux également unis dans le Céleste Empire comme ils l'avaient été en Crimée. Nous craignons que cette union n'ait eu pour résultat de nous attirer une partie des rancunes et des haines de la Chine contre les Anglais, et, s'il faut tout dire, ce serait à nos yeux une faible compensation que d'avoir été de moitié avec eux dans la gloire de la prise de CANTON. Dieu veuille que nous n'ayons pas compromis pour longtemps vis-à-vis de la Chine nos meilleurs intérêts, et qu'un jour l'Angleterre ne nous fasse pas regretter notre chevaleresque dévouement à l'alliance."
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Et à la section IV de sa conclusion, HUC ajoutera ceci  qu'il emprunte au journaliste Louis VEUILLOT (L'Univers, 28 avril 1858) : " L'Angleterre est un trafiquant ; la Russie est un despote. Comme celle-là veut de l'or, celle-ci veut veut des âmes ; le Christ qu'elle adore [Note du transcripteur : il s'agit ici de la Russie] n'est pas le Christ qui s'est donné à tous les peuples ; c'est le sien, le Christ dont elle est le pontife, dont son empereur se proclame l'unique vicaire ; et la croix, devant laquelle elle veut incliner le genre humain n'est que la poignée de son épée. si la Russie arrache l'univers au pape trafiquant, qui vend du poison enveloppé dans les feuillets d'une bible empoisonnée [Note du transcripteur : comprenez les Anglais, la guerre de l'opium, et leurs missionaires protestants, comme LEGGE, par exemple], elle voudra imposer son pape à cheval, entouré d'armées plus que barbares, entouré d'espions, de savants et de bourreaux, et sur la couronne duquel, au lieu de la colombe, planera l'aigle à deux têtes pour dévorer tout, comme la croix a deux bras pour tout embrasser. L'Anglais dit au reste du monde : Vis pour m'enrichir ; le Russe lui dira : Vis pour m'adorer [...].
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En un moment où madame Eva JOLY fait des propositions contestées, où l'on semble confondre patriotisme et extrémisme, où l'on se triture les méninges pour savoir sur quoi repose l'identité de la France, il est intéressant de retrouver dans ce passages des mots, des idées, des ardeurs qui me semblent bien être ceux de notre peuple encore aujourd'hui : le refus du mercantilisme, une large ouverture au monde, un désintéressement chevaleresque, un respect des alliances nouées, allât-il contre l'intérêt matériel de la patrie, le sens de l'honneur. Voilà ce qu'il fallait dire messieurs les gribouilles qui avez torpillé le débat sur l'identité nationale. Car ce débat vous aurait révélé que les valeurs qui fondent notre patrie, notre vouloir vivre ensemble sont précisément celles que vous vous efforcez de confiner dans l'espace privé. Que voulez-vous, même déchristianisée, même laïcisée, même boboïsée, la France vit encore sur son antique foi en Jésus-Christ. Pour combien de temps encore ? Du train où vont les choses, on peut s'interroger. Mais il y en a des qui résistent.
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mardi 26 juillet 2011

Est-il encore possible d'aimer sa patrie ?

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Un grand amoureux de la France, et qui en fut le Président, avait pour patronyme quelque chose qui évoquait l'ancien nom de notre patrie ; je veux parler du Général de GAULLE. Celui qui a toutes les chances d'être le prochain Président de la République (si l'on en croit les sondages !) porte, lui, le nom d'une Province des Pays-Bas. Ni l'un ni l'autre ne peuvent mais à cette détermination. Il est tout de même intéressant de la signaler si l'on aime les interprétations audacieuses de papa FREUD.
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Or donc, monsieur HOLLANDE attribue aux idées d'extrême droite la folie meurtrière du jeune Anders BREIVIK qui vient de commettre un affreux massacre en Norvège. France Info de son côté signalait qu'il se disait "chrétien". C'est comme si je prétendais moi, ne prenant en compte qu'un des aspects de la personnalité, que ces meurtres sont le fruit de l'idéologie des francs-maçons auxquels le meurtrier se flattait d'appartenir. On voit comment fonctionnent l'idéologie ramasse-miettes, le mensonge et l'insinuation.
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L'opposition a torpillé le débat sur l'identité nationale. Ce faisant, elle s'est fait beaucoup d'amis dans la bonne société boboïsante qui passe ses hivers à l'île Maurice, fait du shopping à New York ou à Londres, se risque à faire du ski à Gstaadt tout en plaçant sa fortune à Genève et se prélasse lors de croisières dans l'Océan Indien. Monsieur STRAUSS-KAHN est l'archétype de ces personnalités. Il n'est pas question de critiquer un tel choix. C'est son droit. On peut simplement l'interroger. Mais l'opposition n'a pas effacé la question de fond qui taraude le peuple français : Qu'est-ce qu'être français ? Est-il réactionnaire de se poser cette question ? Est-ce afficher des idées extrêmes que de chercher des repères symboliques, historiques, linguistiques, politiques, culturels, fondateurs de cette identité nationale ? Est-il encore possible d'aimer sa patrie sans risquer d'être taxé de nazi, de fascite, d'extrêmiste ?
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Quand on parle de fraternité, n'est-il pas nécessaire pour l'affirmer de pouvoir échanger avec le frère putatif ? Est-il donc inconcevable de réclamer des français, quelle que soit leur origine, qu'ils parlent notre langue et partage les valeurs qui ont construit la France depuis des siècles ? Est-il acceptable de faire rembourser les frais engendrés par la circoncision des adolescents musulmans par la Sécurité Sociale (sur la demande d'un député UMP) quand on prétend être un pays laïc ? Est-il normal de traiter sur un pied différent les chrétiens, les israëlites et les musulmans dans les cantines scolaires, au pays de l'égalité ? Elle voudrait, l'égalité, que toutes les obligations alimentaires soient respectées, ou qu'aucune ne le soit. C'est ce traitement à géométrie variable qui insupporte les gens simples, et quand je dis simples, je n'entends pas dire "simplets", je veux signifier des gens qui raisonnent à partir de leur expérience de vie. Pourquoi monsieur DELANOE fêtera-t-il la fin du ramadan à la mairie de PARIS (230.000 euros de dépenses tout de même) ? A quoi cela rime-t-il cette distorsion entre les discours et la pratique ?
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Il n'y a pas à discuter la qualité de Français à ceux qui l'ont obtenue légalement et selon les diverses lois qui en régissent l'attribution. Mais peut-être faut-il s'interroger sur leur pertinence et améliorer l'instruction civique et l'apprentissage de la langue française pour les nouveaux arrivants (je parle des immigrés légaux), être très strict sur l'exercice des droits civiques qui doit être définitivement ou temporairement interdit en cas de crimes et délits graves, et pas seulement, comme c'est un peu court de le dire, aux personnes naturalisées de fraîche date. Quand on est Français, il ne me paraît pas normal de vivre et de payer ses impôts en Suisse pour échapper aux contraintes fiscales nationales, tout en continuant à voter. Il faut choisir. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. En somme, il ne suffit pas de dire "Je suis Français" pour l'être vraiment ou autrement que juridiquement. Il y a un petit plus. Il se peut qu'il tienne à une passion. Je me risque quand même à nommer le plus : l'amour, un amour qui ne soit pas aveugle mais raisonné, affirmé, argumenté, tolérant, et ouvert.
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lundi 25 juillet 2011

Les événements de la Norvège vus par les médias...

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Un drame affreux vient d'endeuiller la Norvège. Nous demeurons épouvantés au spectacle de cet homme jeune (32 ans) qui pendant plus d'une heure a tué de sang froid des dizaines de jeunes et d'adolescents, au fusil à lunettes. Que dire qui puisse rendre compte de l'incompréhensible mystère d'un enfant perdu ? Certainement pas ce qu'en ont rapporté France 3, au Journal Télévisé d'hier soir, ou le site de France Info de ce jour.
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Tout ce que France 3 a pu nous montrer de la cérémonie à la mémoire des victimes, appelée "messe",  - alors que les luthériens ne connaissent pas le mot mais parlent de "Sainte Cène" ou de "Culte" -, c'est (outre la tristesse et les pleurs du couple royal et de nombreux membres de l'assistance), le portrait en pied d'une femme habillée et clergy(wo)man, appelée "Prêtre" par le journaliste qui commentait : elle marchait tristement dans l'allée centrale de la Cathédrale d'Oslo. L'intention semble claire : les norvégiens (on ne donne pas le nom de l'Église à laquelle ils se rattachent ; c'est une Église luthérienne, épiscopalienne)  ne sont pas si bêtes que les catholiques (car la présentation équivalait à cette équation tordue) ; ils ont des femmes prêtres eux. Les catholiques sont des ringards, en retard sur tout. A moins que le commentaire ne traduise l'ignorance crasse et supine du journaliste, ou bien témoigne et de l'intention et de l'ignorance. J'appelle cela de la désinformation probablement malveillante ou progressistement intéressée. Mais je n'exclus pas non plus le goût immodéré des journalistes pour l'insolite, le sensationnel, le contrasté, le provoquant. C'est alors leur légèreté d'esprit qu'il faut mettre en cause. Il y avait mieux à nous donner à voir.
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Le site de France Info parle du meurtrier comme d'un chrétien d'extrême droite. Mais il omet de dire que celui-ci est franc-maçon et a du reste posé en tablier et écharpe pour illustrer sur la toile ses propos xénophobes, islamophobes, et anti-multuculturalistes. Que l'homme se dise chrétien ne fait aucun doute. Qu'il soit franc-maçon ne l'est pas moins. Je me demande pourquoi on insiste sur la première des appartenances et l'on passe sous silence la seconde. Ce sont là des questions. Tous les médias, du reste, n'ont pas été si sélectifs dans la description des références de l'accusé. Sinon, je n'aurais pu vous parler des deux. Mais tout de même, on aimerait un peu plus de précisions et d'objectivité de la part d'un médium aussi influent que France Info.
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J'aurais compris que madame Eva JOLY manifestât publiquement son opinion sur ce qui vient de se passer dans son pays natal. Mais son silence est assourdissant. Lui faudrait-il ne pas trop rappeler qu'elle a gardé la nationalité norvégienne ? Mais on ne saurait la lui reprocher cette double nationalité. Elle y a droit. Et elle aurait pu parler.
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Tout ce qui apparaît comme des erreurs, des omissions, des prudences, me rappelle trop les délices qu'exercent le pouvoir et l'influence sur autrui dans l'esprit de nombre de mes concitoyens. Et c'est pourquoi j'ai fait ce petit rappel. Sans méchanceté, mais, disons, ferme.

dimanche 24 juillet 2011

Collusion

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Un ami alsacien m'a transmis il y a quelques jours un article de Thierry MEYSSAN consacré à une biographie critique de Dominique STRAUSS-KAHN. Thierry MEYSSAN est un membre actif du réseau Voltaire, ce réseau rationaliste, antireligieux, anticlérical et antichrétien. L'article auquel je fais allusion indique que son auteur fait partie du Comité Valmy. Cette double référence à Voltaire et à Valmy peut être considérée comme une sorte de profession de foi.
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Je considère que l'article en question, quoique relatant des faits incontestables, notamment sur le soutien de DSK à la cause d'Israël, est fondamentalement antisémite. Il donne les noms de très hautes personnalités avec lesquelles DSK a entretenu et entretien des liens d'amitié, mais d'une manière qui souligne l'origine israélite de certaines d'entre elles et qui donne à entendre qu'elles ont entretenu des relations d'intérêts de nature "ethnico"-religieuse. Il y a toutefois une affaire qui mérite d'être rappelée ici et qui soulève l'immoralité profonde des donneurs de morale socialistes ; voici l'extrait :
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"Alors qu’il est ministre délégué à l’Industrie, il a connaissance des problèmes rencontrés par son ami Jean Peyrelevade à la tête du Crédit Lyonnais. Il intervient personnellement pour favoriser diverses opérations hasardeuses réalisées en faveur de son ami Franck Ullman-Hamon. Cet homme d’affaires est connu pour avoir par ailleurs réalisé diverses interventions en Amérique latine pour le compte d’Israël et pour être actionnaire-fondateur du magazine Marianne de Jean-François Kahn. Les montages de M. Ullman-Hamon avec les filiales du Crédit lyonnais coûteront plusieurs dizaines de millions de francs au contribuable français."
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Il  est tout de même très curieux que cette affaire Ullman-Hamon ait été étouffée par les médias, et que monsieur Raymond LEVY, ex-Pdg de Renault, et nommé à la tête du consortium de réalisation, chargé de liquider par tous moyens les "actifs pourris" (Thierry MEYSSAN dixit) du Crédit Lyonnais, n'ait pas jugé bon d'approfondir la question.
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Si monsieur MEYSSAN n'avait pas été aussi insinuant dans son antisémitisme de naphtaline, je n'aurais pas hésité à vous livrer la totalité de l'article. Mais, compte tenu des très fortes réserves que j'ai faites en introduction, et dans la lignée des récents billets consacrés aux collusions incessantes entre le monde de la politique et celui de l'argent, je me borne à ne rappeler ici que cet incident assez révélateur.
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Bon dimanche.

samedi 23 juillet 2011

Il y a des limites à la bêtise : Lefort et Lindon les ont franchies

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J'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre comment le rédacteur en chef de Libération a pu accepter de publier un articulet intitulé "'Tous en cène", produit par les sieurs Lefort et Lindon et publié dans un cahier du journal dont je n'ai pu trouver la référence exacte, daté sans doute du 16 ou du 17 juillet. Je vous livre ci-dessous un extrait de cette production (qui a entraîné, fort heureusement, les protestations indignées de près d'une centaine de lecteurs du quotidien).
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"Parlons-en, du caïd et de sa bande ; c’est August Strindberg qui fait ça le mieux (le 23 juillet 1894, ça va faire bientôt 117 ans) : «Et Jésus, ce minable ! Jamais seul, car, à la différence de Jean-Baptiste, il ne supportait pas la solitude. Il lui fallait de la compagnie - et quelle compagnie ! Pas un seul homme de talent parmi ces misérables ; à l’exception de Paul, qui ne voulait pas le fréquenter, et Jésus l’a fui/ Jésus = la classe inférieure, l’ami des imbéciles, des pauvres d’esprit, des bons à rien.» Comme c’est justement exposé. C’est que Jésus savait ce qu’il faisait, le bougre, quand il promettait son royaume des dieux (ou des cieux ? Des vieux ? Des pieux?) à tous les crétins. Et pas aux crétines. La parité, il s’en contretamponnait - toutes celles-là, bonnes qu’à faire les gosses sans niquer ou la Marie-Madeleine. Bravo les mecs."
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Tout est de la même eau. Il est impossible de ne pas réagir à cette provocation. La première des choses est, me semble-t-il, de se désabonner du journal ou de ne plus l'acheter et de le faire savoir. La seconde est de demander aux "créatifs", artistes, comédiens, acteurs, hommes politiques chrétiens, de refuser leur concours à ce journal tant qu'il n'aura pas présenté ses excuses aux Français. La troisième est de soutenir l'action de l'AGRIF (alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne) auprès des Tribunaux. Certes, j'émets de fortes réserves sur certaines des thèses que promeut cette association. Mais enfin pour l'instant, je n'entends guère d'évêques, d'archevêques, de cardinaux, de prélats, de protonotaires (quand j'étais gamin, je les appelais "protozoaires"), d'archimandrites, d'exarques, de métropolites, d'inspecteurs ecclésiastiques, de pasteurs, de prêtres, s'élever avec vigueur contre l'offense qui est faite aux Français. Car je vais leur dire leur fait à ces deux imbéciles (au sens de BERNANOS, mais aussi au sens trivial, car il faut être d'une rare bêtise pour pondre de telles conneries ; et je pèse mes mots ; tant pis pour le beau langage). Ce n'est pas au Christ qu'ils s'en prennent, il est glorifié, et très au-dessus de ça ; c'est à leur patrie même. Ainsi, l'offense n'est pas seulement  religieuse. Elle dépasse le cadre du blasphème (que la loi, en France, ne connaît pas) ; elle est aussi d'ordre politique.
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Monsieur LEFORT, monsieur LINDON, figurez-vous que les chrétiens sont chez eux en France, autant et plus que vous. S'il ne vous plaît pas d'appartenir à une patrie qui a un fond chrétien indéracinable, (oh ! certes, parfois dévoyé, tordu, instrumentalisé), fichez-le camp et foutez-nous la paix ! Ils ne vous imposent rien, ils n'exigent rien de vous, sauf le respect, ils ne vous obligent à rien. C'est votre conscience blessée par la lumière qui réagit à un Soleil de Justice dont vous ne pouvez supporter l'éclat. Nous n'avons que faire de plumitifs sans talents, de névrosés, de minables qui pour se faire un nom utilisent l'arsenal bien connu et tellement stéréotypé de la provocation. La majesté du Christ n'est pas atteinte par vos pantalonnades. C'est votre dignité qui l'est, à un point extrême ; il  fait mal à tous ceux de vos compatriotes qui se font de l'homme une idée autrement plus haute que la vôtre, et qui en dépit de tout, vous considèrent comme des frères, non seulement en humanité, mais aussi par commune vocation. Vous êtes descendus bien bas, trop bas, pour que nous puissions accepter sans réagir de vous laisser dire n'importe quoi. Bien entendu, vous aurez le soutien du réseau Voltaire, des sociétés de pensée bien connues et que je ne nommerai pas, des anticléricaux, des athées, des Libres penseurs, sans compter tous les imbéciles (au sens de BERNANOS) qui ne peuvent habiter leur vie autrement que par la mise en scène de leurs fantasmes, laquelle semble avoir pour fonction d'exorciser leur culpabilité (une chose que le chrétien ne connaît pas, figurez-vous).
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Allez ! Jerusalem ! Jerusalem ! Convertere ad Dominum Deum tuum.
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vendredi 22 juillet 2011

Testament à l'anglaise

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Je dois à mes quelques fidèles lecteurs une toute petite excuse. Je n'ai pu produire mon billet quotidien hier, car j'ai été fort occupé par des tâches qui ne pouvaient attendre.
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Voilà déjà deux ou trois jours que je voulais vous parler d'une de mes lectures de vacances. Il s'agit du Testament à l'anglaise de Jonathan Coe. Et si je le fais, c'est qu'il me paraît illustrer de la plus belle manière l'histoire dites des "Ecoutes téléphoniques", des New of the world et de messieurs Rupert et James (le fils) MURDOCH.
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Ce livre est littérairement époustouflant. Il mérite bien le Prix Femina du meilleur roman étranger en 1995. Mélange subtil de divers genres (journal intime, récit, rapport et articles de périodiques, récits de rêves), il met en scène une multitude personnages. On se demande bien tout d'abord ce qu'ils ont de commun. Rien ne paraît les rapprocher, d'autant que l'auteur multiplie les époques où ceux-ci évoluent, avec des ruptures chronologiques et d'incessants va-et-vient entre le passé et le présent. Et puis peu à peu le puzzle se met en place et les liens qui unissent Tabitha WINSHAW, ses frères (Lawrence, Mortimer et le défunt Geoffrey), ses neveux, le héros principal Michael OWEN, Fiona, Phoebe, etc.
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Dans la courte vue qui est la leur, la plupart des critiques littéraires des quotidiens nationaux n'ont vu qu'une critique du thatchérisme, et non pas une analyse impitoyable de la collusion insane, immorale, ignoble, entre le monde de l'argent et ceux de la culture et de la politique. C'est précisément ce côté universel de l'analyse qui rend le livre si actuel. Des journalistes à la botte de leurs actionnaires, des banquiers qui n'hésitent pas à faire un juteux trafic d'armes, des grands galeristes qui grâce à leurs entrées dans le monde des médias promeuvent des nullités artistiques et dédaignent ceux des artistes qui repoussent leurs avances, des traîtres à leur patrie pour de l'argent. Et tout cela au sein d'une famille, les WINSHAW, qui a tissé sa toile de rapacité, de trahison et d'ignominie depuis plusieurs générations. Cela n'empêchera pas quelques uns de ses membres d'être anoblis.
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Je dirai que la première partie du dénouement me paraît un peu bâclée, une sorte de pastiche des pages sanglantes d'une Agatha Christie égarée dans les landes au milieu desquelles se dresse la mystérieuse et ancienne demeure des WINSHAW. Mais la construction du roman est absolument merveilleuse. L'abondance des petites scènes annexes qui ne font jamais digression, les détails (ah ! ces grains de raisins que les ongles acérés d'une WINSHAW  vont "dépiauter" avant d'être dégustés ; le détail a son importance et on ne s'en rend compte qu'à la fin), la finesse de l'analyse psychologique et sociologique font de ce livre un des essentiels de l'été pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu.
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Eh bien quand je lis les articles qui traitent de l'affaire MURDOCH (quoi que s'en défendent les MURDOCH père et fils), je me dis que réduire le roman à une critique des années THATCHER est une mauvaise action ; c'est lui ôter de sa force et de son actualité. Rien n'a changé. Ou plutôt, plus ça change et plus c'est la même chose. Au milieu de tout cela, il y a l'avidité, la rapacité, le goût du pouvoir. Pauvres hommes, pauvres femmes que ceux-là qui ne peuvent vivre leur vie sansl'aide de ces prothèses diaboliques.
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mercredi 20 juillet 2011

Seule la prière...

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Je reçois régulièrement des nouvelles des communautés évangéliques par l'intermédiaire de leur lettre électronique "Actu chrétienne". Je vous relaie d'abord le billet que Paul OHLOTT a consacré à ce qu'il appelle fort justement "un nouveau blasphème artistique".
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"Décidément, la provocation blasphématoire est à la mode ! Serait-elle gage d’un succès assuré pour artiste raté ? De toute évidence, en déchaînant les passions, on ouvre plus facilement les portes de la médiatisation.
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Ainsi donc, après la polémique soulevée par le Piss Christ d’Andres Serrano, le Théâtre du Rond-Point à Paris s’apprête à revisiter les Saintes Ecritures, du 8 au 17 décembre, par le biais d’un nouveau spectacle intitulé «Golgota Picnic» et mis en scène par Rodrigo Garcia…
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Et quelle mise en scène ! Rodrigo Garcia a souhaité réaliser une approche «absolument impudique», afin de présenter l’iconographie chrétienne comme l’incarnation de «la terreur et de la barbarie». En guise de clin d’œil à l’église catholique tourmentée par les nombreuses affaires de pédophilie, il ira même jusqu’à déclarer qu’avec un tel passé iconographique, «il est normal de violer des petits garçons»…
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Avec Golgota Picnic, nous sommes loin de l’univers biblique… En effet, dans ce spectacle, le Christ est surnommé «el puto diablo» (le putain de diable) et il est comparé à un terroriste. Plus encore, sa plaie ultime de crucifié est fourrée aux billets de banque, et des hamburgers jonchent le sol en hommage à la multiplication des pains. Enfin, pour des raisons artistiques qui nous échappent, le chef d’orchestre italien, Marino Formenti, arrive nu sur scène, pour interpréter au piano l’air des «Sept dernières paroles du Christ en Croix» de Haydn.
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Lorsque Rodrigo Garcia a produit son spectacle en Espagne, celui-ci n’avait pas manqué de provoquer un véritable tollé. Face à ce désaveu, il s’est contenté de déclarer : «Mes pièces sont toujours mal reçues. Une bonne partie du public est bête…». Une déclaration à la hauteur de son talent artistique, à n’en pas douter !
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En France, l’institut catholique CIVITAS a d’ores et déjà prévu de se mobiliser contre ce «spectacle blasphématoire», à compter de la rentrée de septembre. Une mobilisation qui n’a d’autre but que d’obtenir «la déprogrammation de ce blasphème». Cependant, à l’instar de ceux qui ont détruit le Piss Christ, on peut s’attendre au pire quant aux méthodes qui seront utilisées. Des méthodes peut être «catholiques», mais en aucun cas «évangéliques»…
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Dans un communiqué publié le 15 juillet, Alain Escada, secrétaire général de l’Institut Civitas, déclare : «Sainte Jeanne d’Arc, dont nous fêterons en 2012 le six-centième anniversaire de la naissance, nous l’a enseigné : les hommes bataillent et Dieu donne la victoire. Catholiques de France, prenez dès à présent votre part de cette noble bataille qui s’annonce !». De mauvais relents qui proviennent tout droit du temps des croisades !
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Si Jésus n’avait rien d’un terroriste, refusant même de se défendre à son propre procès… certains de ses disciples ne semblent pas avoir lu son Testament. Le nouveau il s’entend !
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Oui Golgota Picnic est une nullité… Oui, les chrétiens doivent se mobiliser… mais user des méthodes propres aux islamistes seraient un blasphème en lui-même. Avant d’agir, de grâce… osons-nous poser la question : que ferait Jésus à notre place ?
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Paul OHLOTT".
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Je partage absolument le point de vue de Paul, avec toutefois un petit regret concernant les gentilles condamnations qu'il fait des "catholiques" de Civitas, abusivement  assimilés aux catholiques en général.
Concrètement, je pense qu'il ne sert à rien de casser la baraque. Il me semble que seule la prière peut aider à la conversion des regards. Pourquoi les responsables de toutes les Églises chrétiennes ne fixeraient-ils pas à ceux qui se réclament de Jésus un rendez-vous devant le Théâtre du Rond-Point ? Un rendez-vous silencieux, où il serait demandé à chacune des personnes présentes de dire  un Notre Père en leur coeur et de demander pour ceux qui bafouent Jésus, la miséricorde du Père.
Je crois aussi qu'il faut faire de la contre-publicité pour cette "pièce" de théâtre.  PLAUTE et ses grossièretés étaient nettement plus drôles, quoique souvent fort grossièrement. Ce monsieur GARCIA se voudrait aussi barbare que les Romains : il est loin d'en avoir le génie, le pauvre.
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mardi 19 juillet 2011

Ecoute ! Ecoutes...

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Monsieur Rupert MURDOCH est un magnat australo-américain de la Presse. Il était le propriétaire des News of the world, un "tabloid" anglais, fort de plus de 7 millions de lecteurs, un journal fondé il y a bien plus d'un siècle et qui, vers son 8.500e s'est sabordé après l'affaire dite (à mon avis improprement ou en tout cas partiellement exacte) des écoutes téléphoniques. La presse internationale et nationale a fait grand cas des pratiques sordides de la rédaction de ce torchon. En gros, les "journalistes" de cette officine d'information aurait piraté les messageries de milliers de personnes pour extraire de ces viols de l'intimité des particuliers, des informations susceptibles d'intéresser un lectorat populaire, avide de nouvelles salaces, scandaleuses, croustillantes, dramatiques, etc. De plus, il semble que ces mêmes journalistes aient entretenu des relations assez louches avec la police de laquelle elle recevait aussi des informations. Enfin, comble de la perversité, ils se seraient procuré les messages téléphoniques ou  les téléphones portables de personnes disparues dans des circonstances tragiques. Je crois avoir résumé le plus objectivement possible le scandale que seul le goût du lucre, la rapacité aveugle, l'amour immodéré de l'argent pour l'argent peuvent expliquer. Comble de coïncidence malheureuse que je me dois de vous signaler, Anthony COULSON, l'ancien rédacteur en chef du journal avait été aussi directeur de la communication de l'actuel premier ministre conservateur, David CAMERON.
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Maintenant regardons aussi dans notre jardin, et voyons si nous n'avons pas aussi à le nettoyer. Il me souvient qu'un certain Président de la République avait créé une cellule d'écoutes téléphoniques, chargée d'espionner les communications de près de 3.000 de nos concitoyens (dont la délicieuse Carole BOUQUET, on se demande bien pourquoi). Les responsables de cette cellule étaient des policiers ou des gendarmes qui se sont laissés corrompre non pas pour de l'argent mais par goût du pouvoir et du secret, par le Prince de l'époque. Nous n'avons jamais su pourquoi cette agence d'écoute avait été mise sur pied ; il se pourrait bien que ce fût pour protéger un secret de polichinelle, celui de l'existence de Mazarine. La pauvre n'en peut mais et on ne saurait lui faire grief  d'une pratique dont elle n'est pas responsable. Il n'empêche que la presse, toute dévouée au Prince, ne s'est guère empressée de dénoncer ce qui est un délit et un viol inexcusable de l'intimité quand il n'est pas soumis au contrôle de la justice.
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Regardons les choses encore de plus près. Quand monsieur Airy ROUTIER fait état d'un SMS prétendument envoyé par l'actuel Président de la République à son ex-épouse, il commet la même indélicatesse, certes à une échelle moindre, que ses confrères anglais, mais exactement du même ordre : ça fait vendre, et (dans son cas à lui) ça nuit à l'adversaire. Les journalistes de sa rédaction devrait se regarder dans la glace avant de gloser avec condescendance sur leurs confrères britanniques.
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La politique, le pouvoir, l'argent font toujours bon ménage quand il s'agit de flouer le bon peuple. Mais il ne faudrait peut être pas trop pousser. Il se pourrait bien que le bon peuple, lassé de ces relations bourbeuses, réagisse, et pas dans le sens attendu.
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C'est tout pour aujourd'hui.

lundi 18 juillet 2011

Pour qui se prend-elle ?

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Fassent les Cieux que nous ne l'ayons jamais comme Président de la République ! Madame AUBRY vient de tenir des propos qui ressemblent bien à ceux d'un censeur des moeurs (politiques, cela va sans dire). Si elle avait été le Premier Magistrat de notre Pays, elle aurait exigé la démission de monsieur FILLON, le Premier Ministre. Venant de la part d'un responsable qui avait passé un accord avec monsieur STRAUSS-KAHN, la chose ferait rire, si elle ne révélait un trait de caractère extrêmement dangereux pour la démocratie : celui d'un dictateur au petit pied.
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J'ai eu l'occasion de dire hier que je trouvais peu élégants les jugements de monsieur FILLON sur madame Eva JOLY, une inélégance qui tient du reste plus à la forme qu'au fond. Et je vous renvoie à mon billet d'hier pour justifier ce bémol apparemment tardif. Mais rien ne motive, for la haine de l'adversaire, l'exclusion symbolique de monsieur FILLON du champ politique, par cette dame AUBRY dont j'exigerais, moi, la démission de Premier Secrétaire si j'étais membre du Bureau National du PS. Pour qui se prend-elle ? Est-elle oui ou non pour la suppression du défilé ? Monsieur FILLON est pour son maintien. Il le dit, et attaque au passage la candidate qui désire sa disparition. Mais que dit madame AUBRY là-dessus ? Nous ne le savons pas, en tout cas les médias n'ont pas relayé franchement cette opinion, bien que nombre d'éléphants, éléphanteaux et éléphanticules aient bari haut et fort qu'ils étaient pour son maintien. Et à comment justifie-t-elle l'opinion de madame JOLY, madame AUBRY ?
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Nous sommes là  dans le pur domaine de l'idéologie. Il est dit dans le système de pensée socialiste qu'il faut être internationaliste. Monsieur FILLON ne pense pas ainsi. Il n'est donc pas socialiste (on s'en doutait un peu), donc il doit démissionner. C'est aussi simple que ça. Un tel raisonnement est d'une rare imbécillité. Je maintiens qu'il faut poser à madame JOLY les quelques questions relatives à l'exercice de ses droits de citoyen norvégien. Si elle les a exercés (ce qui n'est pas illégitime en soi), alors il est possible de conclure qu'elle a une double attache et qu'il peut y avoir des conflits d'intérêt entre ces deux amours (notamment à propos du pétrole, sur quoi le peuple norvégien dont le pays regorge, s'est fondé pour rejeter l'entrée dans l'Union Européenne). On pourrait cependant imaginer ou rêver que madame JOLY, si elle était élue, négocie très improbablement un accord privilégié avec la Norvège, un accord qui donnerait à la France un accès sécurisé et bon marché à l'or noir. Serait-elle prête à le faire ? Voilà un bon usage potentiel d'une double nationalité, non ?
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Madame AUBRY, qui n'est décidément pas en veine d'imbécillité (au sens de BERNANOS), déclare à AVIGNON qu'il faut augmenter (et qu'elle augmenterait, grâce à l'argent récupéré "sur les riches") le budget de la culture de 30 à 50%, rien que ça, ce qui est une manière de s'attacher davantage un monde (officiel et médiatique) qui lui est tout acquis. Dégoûté des errements, des horreurs, des enfantillages de "l'Art Contemporain", une partie des gens de goût a déserté le champ de la Culture et l'a abandonné à des faiseurs ou des rapins : ça nous donne le Piss Christ et autres BOLTANSKY, ou encore des tableaux entièrement blancs, ou orange ou noirs que l'on proclame chefs-d'oeuvre, tandis que d'authentiques artistes, explorateurs de nouvelles formes ou de nouvelles matières, crèvent de faim dans leur sous-pentes, faute d'entrée dans le petit monde des cultureux de gauche.
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Manuel VALLS, lui, décidément plus intelligent et plus au fait de la réalité, a tout simplement déclaré que l'augmentation insensé de ce budget est impossible. Bonjour les étripages à venir au PS. Je reviens donc à ma question : Pour qui madame AUBRY se prend-elle ?

dimanche 17 juillet 2011

Agitation

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Madame Eva JOLY propose de supprimer le défilé militaire du 14 juillet et de le remplacer par un défilé citoyen. C'est du moins la manière dont les médias nous ont présenté la chose. Avant de pousser des cris d'orfraie, les hommes politiques, les journalistes, les "experts", les "milieux autorisés", sans compter le vulgum pecus devraient se poser et poser au trublion quelques questions. Puis-je me permettre d'en suggérer quelques unes ?
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Sur quelles raisons rationnelles et objectives faites-vous reposer votre proposition ?
Est-ce par antimilitarisme ?
Est-ce par pacifisme ?
Est-ce pour donner des gages à une certaine frange de votre électorat potentiel, ou de ceux des écologistes qui ont soutenu votre candidature aux élections primaires ?
Est-ce pour donner une autre image de la France que celle d'une nation perpétuellement en armes ?
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J'ai entendu dire par madame JOLY que seules la Russie ex-soviétique, la Chine et la Corée du Nord, outre la France, donnaient leurs armées en spectacle aux foules enthousiastes. Cela est vrai. Il est non moins vrai que ces mêmes pays organisent ou organisaient aussi des défilés du type citoyens, préconisés par madame JOLY. Ils comprenaient ou comprennent des ouvriers, des paysans, des "travailleurs intellectuels", le tout organisé comme une parade militaire. L'argument ne tient donc pas. Ce n'est pas par amour de la dictature que le défilé du 14 juillet est organisé.
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Il faut que nous nous posions donc une autre série de questions.
Pourquoi organise-t-on un défilé militaire au 14 juillet ?
Pourquoi nous-dit que la fête nationale célèbre la prise de la Bastille, alors qu'en réalité, il s'agissait initialement de commémorer la fête de la Fédération du 14 juillet 1790 ?
Quelles sont les visées des hommes politiques quand ils font organiser ce défilé, d'une manière qui n'est jamais quelconque mais toujours soigneusement pensée ?
Dans quelle page de notre histoire nationale vient s'inscrire le défilé ?
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Madame JOLY a la double nationalité, norvégienne et française. Il n'y a aucune raison objective de douter de son patriotisme et de son amour pour la France. Elle a fait une carrière exemplaire de magistrat dans son pays d'adoption. Néanmoins, pour autant qu'il m'en souvienne, lorsqu'elle a abandonné ou quitté la carrière, il me semble qu'elle a eu des mots assez amers pour la justice française et qu'elle est retournée en Norvège au moins quelques temps. La Norvège, à deux reprises, a rejeté par référendum, sa rentrée dans l'Union Européenne. Il est donc légitime de poser à madame JOLY ces questions.
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Avez-vous voté lors de ces référendum ?
Quelle est votre position sur l'Union Européenne ?
Est-il pensable qu'un Président la République française ait une double nationalité [il y a un exemple cependant, celui du Président Alberto FUJIMORI, né à LIMA, qui avait gardé sa nationalité japonaise tout en étant Président du Pérou] dont une est celle d'un pays qui a refusé de participer à la (flageolante) aventure européenne ?
Si vous êtes élue, pensez-vous renoncer à la nationalité norvégienne ?
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Tant que nous n'aurons pas de réponses à ces questions, nous ne pouvons pas apprécier objectivement la valeur, la portée, et les intentions de madame JOLY. Tout n'est que prétérition. Monsieur FILLON n'a pas eu raison d'évoquer la mauvaise connaissance que madame JOLY auraient des traditions républicaines. C'est inélégant. Madame JOLY dit avoir vécu en France depuis 50 ans. Mais elle a gardé un très fort accent étranger ce qui indique, et c'est normal, qu'elle a gardé un lien très fort avec sa culture et sa langue maternelle. On peut donc supposer qu'elle est culturellement, affectivement et linguistiquement partagée entre la Norvège et la France. La question est donc bien se savoir s'il est possible de servir deux maîtres. Il se peut que oui ; il se peut que non. Il revient à madame JOLY de donner ses propres réponses. Toutes les autres considérations ne sont qu'agitation.
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Je vais maintenant donner mon opinion personnelle : je trouve que le défilé du 14 juillet est très beau. Je pense qu'il a pour but d'entretenir dans le coeur des Français, cocardiers à l'extrême et jadis peuple guerrier, l'amour d'une Révolution qui n'a pas fini de faire des ravages dans l'esprit civique. Je crois qu'il vaudrait mieux le supprimer et le remplacer par une autre manifestation qui reste à imaginer, mais qui pourrait être plus consensuelle, et permettrait à notre peuple de faire la part de ce qui reste horrible dans cette Révolution et de ce qui fut magnifique. Tâche difficile, tant que le goût du pouvoir et l'aveuglement idéologique viennent polluer l'espace public et le débat politique.

samedi 9 juillet 2011

Rûmî a dit : Tout est le reflet de Dieu

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Je n'ai pas été gentil hier, me direz-vous, avec notre sénateur d'origine algérienne, madame Bariza KHIARI. C'est que ses vues me semblent fausses, courtes, déconnectées du réel. Et, comme mes lecteurs habituels (il y en a) le savent, je m'intéresse beaucoup aux sagesses orientales ! Voici un texte que madame KHIARI devrait méditer On le doit à RÛMÎ, le fondateur des derviches tourneurs, et mystique soufi. Il a vécu à KONYA, aujourd'hui en TURQUIE, au XIIIe S. Il semble qu'alors que cette ville ait été un centre intellectuel très actif, et un lieu d'échange très actif entre différentes confessions religieuses.
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"[...] Les artistes et les savants recherchent tous la 'Manifestation' : 'J'étais un trésor caché et je désirai être connu'. 'Il a créé Adam à son image'. C'est-à-dire selon l'image de ses Commandements ; et ses Commandements se manifestent dans toute la Création, car tout est le reflet de Dieu et l'ombre est prisonnière de la personne." (in Livre du dedans, chapitre 67).
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N'est-ce pas là une invitation à regarder "hors de notre cerveau", à contempler ce qui nous entoure, à reconnaître qu'au-delà des Lois promulguées au gré des intérêts des puissants et des princes, il y a des réalités qui échappent aux consignes des partis ? Et une des réalités importantes est l'inscription de toute vie humaine dans une histoire, dans le temps, et dans l'espace. D'où la légitimité à revendiquer une patrie, une identité collective, un destin collectif. Chaque peuple, l'algérien en premier, a le droit de vivre et de faire vivre les siens dans ces réalités. Une seule chose, dit Rûmî, est demandée à ceux qui nous gouvernent : connaître les Commandements de Dieu, afin de conduire les hommes dont ils sont responsables, vers la fin qui leur est due. Et vivre dans le milieu existentiel transcendantal, si bien défini par FENG YOULAN (voir mon billet sur ce sujet), est la seule fin qui nous permettrait d'étancher notre soif de perfection, d'infini, et d'éternité.
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C'est tout pour aujourd'hui et pour une semaine. Je m'absente en effet pendant 8 jours et reprendrai mes billets le 17 juillet.
Bonne semaine.

vendredi 8 juillet 2011

Le péché de l'esprit

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Puisque je suis dans Marcel DE CORTE, je continue. J'adhère totalement à cette analyse. Et je dirai même qu'elle éclaire la manière dont je m'efforce de présenter ma pensée depuis l'ouverture de ce Blog.
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Et voici une très jolie critique de l'idéologie :
"Avec ses faux airs sublimes, son pharisaïsme, sa béate élévation de pensée et de coeur, sa tartuferie dont la profondeur est telle qu'elle s'ignore elle-même, l'idéalisme dont meurt l'intelligence moderne est sans doute le plus grand péché contre l'esprit."
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Je ne puis m'empêcher de rapprocher cette pensée des propos qu'un sénateur socialiste français, madame Bariza Khiari, d'origine algérienne, a tenu dans une interview qu'elle accordait au journal algérien El Watan :

"[…] Ce n’est pas en étant repliés sur nous-mêmes ou en désignant des boucs émissaires que nous parviendrons à mettre un terme à la crise qui secoue notre pays. J’ai signé un appel pour une France multiculturelle, je pense que cela est toujours d’actualité. La France s’enrichit de sa diversité. Un pays ne se construit pas sur ce qu’il n’est plus. […] Pour ma part, je me considère citoyenne française restée en fidélité avec la tradition qui m’a portée. Ces identités multiples constituent la richesse d’un pays. […]
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Historiquement, ce sont bien les sociétés les plus ouvertes qui ont prospéré.
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Question : Vous qui êtes d’origine algérienne, comment réagissez-vous à cette sommation que ces courants politiques veulent imposer aux Français d’origine maghrébine et aux postulants maghrébins à la nationalité française ?
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Réponse : On ne peut qu’être mal à l’aise devant ce qui semble bien être une constante depuis quelques années. Nous avons eu droit à la querelle sur la viande halal, sur la burqa, sur l’identité nationale, puis le débat sur la laïcité versus Islam. On pensait en avoir fait le tour, mais voici que l’on nous sort maintenant la question de la binationalité. Cette séquence, qui ne doit rien au hasard, est préoccupante. Elle semble viser à insécuriser les Français d’origine étrangère et les immigrés qui vivent sur notre sol. Elle donne l’impression aux étrangers qu’ils sont de moins en moins les bienvenus sur le territoire français, message désastreux sur le long terme […]."
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J'ai envie de poser à madame Bariza Khiari quelques questions et de lui dire son fait :
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De nombreux français ont vécu pendant des générations dans votre pays d'origine, madame, et vos ex-concitoyens n'ont pas jugé utile de continuer à les héberger sur le sol algérien. Ils sont rentrée en France, démunis de tout, rejetés, désignés d'un doigt vengeur par leurs compatriotes. Ils étaient, eux, Français, moins bien traités que les immigrés maghrébins accueillis dans notre patrie. Qu'avez-vous à dire ? Et pourquoi ne plaidez vous pas pour un métissage européo-algérien, qui, selon vous serait un signe d'ouverture et un gage de prospérité ? Je veux dire, bien sûr, un métissage en Algérie même.
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Et pourquoi ce pays que vous appelez la France n'existerait-il plus ? Que vous ayez le désir de le changer au profit de vos coreligionnaires et au détriment des chrétiens qui ont fait de la France ce qu'elle est, je le comprends. Mais vous, vous devriez comprendre que c'est cette prétention insupportable qui fait se regimber un nombre croissant de nos compatriotes, et que de plus cette affirmation est parfaitement infondée. Il suffit, pour s'en convaincre, d'écouter ce que disent nos voisins européens sur nos travers et nos richesses.
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Vous êtes socialiste, madame, et vous devriez donc adhérer à cette prétendue et soi-disant "belle valeur" qu'est la laïcité. Mais non, la laïcité est bonne quand elle sert à détruire ce qui, d'après vous et n'est plus, pour y mettre à la place des modes de pensées, de vie, des valeurs religieuses qui ne peuvent s'accorder avec le génie de notre commune patrie.
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Oui madame, promenez-vous un peu dans nos campagnes. Les églises, les humbles chapelles, les croix des petits cimetière, les calvaires, les processions, les fêtes patronales sont des traditions ou des réalités encore bien vivantes. C'est notre patrimoine. Il faut que vous vous y fassiez. Nul ne vous demande d'y adhérer. Mais j'estime que nous avons le droit d'exiger de vous le respect de ce nous sommes depuis des siècles. Non à la burqa, non à la viande hallal dans les cantines, ou alors le poisson pour les chrétiens, et les repas casher pour les israélites, non à la binationalité (sauf pour les citoyens originaires de pays faisant partie de l'Union Européenne, et d'eux seuls), non aux prénoms d'origine étrangère pour les citoyens français. Car on ne peut à la fois réclamer l'égalité et la solidarité et réclamer des avantages léonins qui brisent la très fragile unité nationale. Il se peut que mes propos ne vous plaisent pas. Ils ne me semblent ni racistes, ni xénophobes. Vous êtes française, madame, et cela ne se discute pas. Aimez votre patrie, et ne cherchez pas à la couper de ses racines pour des raisons à la fois d'idéologie et de solidarité ethnique (jamais je n'aurais songé à utiliser ce mot, si vous même n'en aviez pas suggéré l'usage en parlant de la population d'origine maghrébine). Le plus raciste n'est pas forcément celui que l'on croit.
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Allez, je termine par une citation que j'ai déjà donné, il y a bien longtemps à mes lecteurs. On la doit à cet excellent JOUBERT :
"Les esprits faux sont ceux qui n'ont pas le sentiment du vrai et qui en ont les définitions ; qui regardent dans leur cerveau au lieu de regarder devant leurs yeux ; qui consultent dans leurs délibérations les idées qu'ils sont des choses, non les choses elles-mêmes."
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C'est tout pour aujourd'hui.

jeudi 7 juillet 2011

Du fondamentaliste et du révolutionnaire

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L'actualité est tellement riche que j'ai longuement hésité avant de choisir le sujet du billet de ce jour. Finalement, je crois que je vais l'aborder, cette actualité, d'une manière plus générale, dans l'espoir que cette petite réflexion vous aidera à mieux cerner les enjeux des événements qui secouent notre monde.
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Au premier abord, et à entendre les médias occidentaux, il y aurait deux sortes d'hommes. Les uns ne veulent rien changer à ce qui leur semble être la volonté divine ; ce sont les fondamentalistes. On en trouve aussi bien chez les musulmans que chez les chrétiens ou les hindouistes. Malheur à ceux qui s'opposent à leurs diktats. Ils le payent de leur vie ou de la relégation dans les ténèbres de l'impiété. On peut les classer, et on les classe dans la catégorie des conservateurs. Les autres, au contraire, pensent que l'homme a en main toutes possibilités, liberté et aptitude pour modifier le monde en général et l'état des choses politiques en particulier, qu'il n'est l'esclave d'aucun loi donnée a priori, qu'il ne dépend ni d'un dieu, ni d'un maître, qu'il est à lui-même sa propre mesure, et qu'il a le droit de définir les règles qui définissent la valeur morale d'un acte. Ils sont révolutionnaires. On les appelle les progressistes. Malheur à ceux qui s'opposent à leur frénésie de changement. Ils le payent de leur vie, de la prison, du mépris ou de la dérision, ou encore de l'exclusion du monde de ceux qui comptent.
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En 1968, et ce n'est pas un hasard, Jacques RUEFF a fait paraître la troisième édition, revue et corrigée de son livre Les dieux et les rois Regard sur le pouvoir créateur (Hachette, Paris). Il y opposait les adorateurs de ZEUS le tout puissant aux cohortes empressées des amis de PROMÉTHÉE, l'audacieux qui avait défie les dieux en leur dérobant le feu. Il dit des choses passionnantes et terrifiantes, Jacques RUEFF. Et notamment qu'il suffit de modifier l'environnement humain, c'est-à-dire la pression de sélection qui pèse sur l'humanité, pour faire émerger un homme nouveau. Il ne prend pas vraiment position sur cette prétention. Mais il ne donne pas vraiment l'impression de s'y opposer.
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Tout à fait de l'autre côté, il y a mon cher Marcel de CORTE. Combien de fois vous ai-je parlé de son ouvrage L'intelligence en péril de mort ? Je ne saurais pas le dire, mais enfin ce fut souvent. Rappelons ici son point de vue : "Si l'intelligence n'est plus mesurée par ce qui est et qui ne dépend pas d'elle, par des natures qui ne changent pas, il n'y a plus de vérité. Ostraciser la sagesse spéculative équivaut rigoureusement à bannir toute certitude objective. Or s'il n'y a plus d'objectivité, il n'y a plus de moralité, car l'action morale présuppose que nous connaissons la nature de l'homme qu'il importe de diriger et celle de la fin où il faut qu'il se dirige. Nihil volitum nisi praecognitum." Et un peu plus loin : "L'homme moderne [...] est entré sans retour dans le Royaume de l'Imaginaire. N'ayant plus de contact effectif avec les êtres et les choses, il ne sait plus, il est obligé de croire".
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Je n'ai jamais dissimulé ma qualité de chrétien. Je suis heureux d'être disciple (un pauvre disciple, certes). Et jamais non plus, je n'ai caché ma passion, celle de comprendre, de savoir, de découvrir. Et bien voici une découverte littéraire péchée dans un livre de Jean-Claude GUILLEBAUD, Comment je suis redevenu chrétien. L'homme de lettre cite ce cri d'Albert CAMUS, et il vaut la peine de le répercuter ici :
"Ce que le monde attend des chrétiens est que les chrétiens parlent à haute et claire voix, et qu'ils portent leur condamnation de telle façon que le doute, jamais un seul doute, ne puisse se lever dans le coeur de l'homme le plus simple. C'est qu'ils sortent de l'abstraction et qu'ils se mettent en face de la figure ensanglantée qu'a prise l'histoire aujourd'hui."
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Ni robots, ni démiurges, nous, chrétiens, devons revendiquer hautement les valeurs humaines dont Jésus fut le révélateur. Oui, il fut un Maître en humanité et non point en démagogie. Il releva, purifia et justifia, et continue de relever, purifier et justifier ceux qui le confessent comme sauveur. Il nous libère de la culpabilité pour nous faire rentrer dans l'Alliance. Allons ! Ouste ! Courage, il nous faut parler à temps et à contre-temps, et agir dans la discrétion qui sied à l'exercice d'une vraie charité.

mercredi 6 juillet 2011

De l'air

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Il est temps de prendre de la hauteur. Quand bien même l'air se raréfie avec l'altitude, il y est plus pur, plus respirable, plus roboratif.
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L'auteur dont je vais citer quelques aphorismes, n'était pas chinois, mais coréen. Il s'appelait YI I (1536-1584). Il fut un des moteurs de la diffusion du confucianisme en CORÉE. Son ouvrage principal, connu depuis peu en France sous le nom de Principes essentiels pour éduquer les jeunes gens vient en effet d'être traduit par Isabelle SANCHO et publié par les Éditions Les Belles Lettres dans sa remarquable collection Bibliothèque chinoise. YI I écrivit en chinois.
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Le chapitre II de son recueil (en réalité sa quatrième section, car il comporte en effet un Commentaire Royal inaugural, puis une Préface de l'auteur, avant le chapitre I et la suite) est intitulé : "Se débarrasser de ses vieilles habitudes". L'auteur commence par les déplorer et surtout, dans la sous-section 2, à les énumérer et à les décrire. Il vaut la peine de l'écouter :
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"La première [des mauvaises habitudes] consiste à relâcher son esprit et sa détermination en négligeant ses manières et son maintien, et à ne penser qu'à s'amuser et prendre du bon temps en ayant aversion pour toute forme de contrainte.
La seconde consiste à rechercher constamment à s'agiter en ne sachant pas se tenir tranquille, et à virevolter çà et là en passant ses journées à deviser.
La troisième consiste à ne priser que ce qui est familier pour rejeter l'inhabituel, en se soumettant aux usages courants, et à laisser s'amenuiser tout désir d'amélioration par crainte de paraître extravagant aux yeux du commun.
[...]
La septième consiste à envier la richesse en ayant horreur de la pauvreté, et à considérer que mauvais vêtements et mauvaise pitance sont choses profondément honteuses.
La huitième consiste à souffrir d'appétits et de désirs immodérés au point d'être incapable de s'en départir et de les maîtriser, et à trouver aux richesses, aux profits, à la musique et aux femmes un goût de sucre."
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La traductrice ajoute en note, à propos de la septième mauvaise habitude, que "ne pas craindre la pauvreté est un véritable topos de la rhétorique confucéenne, en particulier dans les Entretiens  de CONFUCIUS.
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Je trouve particulièrement remarquable ces descriptions, et si je n'ai pas exposé les quatrième, cinquième et sixième mauvaises habitudes, c'est qu'elles sont relatives à des pratiques inculturées (comme l'étude des Classiques ou le jeu d'échecs), de portée moindre que celles qui sont exposées ici.
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Avec ces descriptions, l'auteur fait le procès de l'impolitesse et de la paresse, de la distraction immodérée, de la mode, de l'envie, des désirs compulsifs. A croire que rien ne change sous le soleil, et que la CORÉE du XVIe siècle souffrait des mêmes maux, des mêmes travers, des mêmes perversions que notre civilisation contemporaine. Mais celle-ci a porté l'amour de ces vices à un niveau d'incandescence rarement atteint dans l'histoire. Et c'est pourquoi l'humanité risque de se trouver bientôt au pied du mur et de devoir choisir entre la réforme de ses moeurs ou la disparition. Et la réforme devra commencer dans l'enseignement et l'éducation des jeunes.
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Un lecteur voulait de la hauteur. Il est servi. Il appréciera.

mardi 5 juillet 2011

C'est toi, ce n'est ni ton père ni ta mère

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Monsieur de TALLEYRAND-PERIGORD disait avec un humour grinçant : "Un Ministère qu'on soutient est un Ministère qui penche". Il en va de même des hommes politiques. Dans sa dérisoire tentative d'imputer à de mystérieuses et ténébreuses officines parisiennes la mésaventure de DSK, François LONCLE donne l'impression de soutenir la Tour de Pise. France Info, avec cette mauvaise foi qui caractérise la plupart des journalistes de sa rédaction, avait publié du reste sur son site un petit articulet dans lequel il évoquait "un curieux timing" dans la manière dont la direction d'Accor aurait alerté les services de l'Elysée. Curieusement, alors que je cherchais de nouveau ce poulet, il a disparu. Pourquoi ? Comment ? Qui l'a supprimé ? Je ne saurais le dire. Peut-être est-ce que je ne cherche pas bien ? Peut-être suis-je victime d'une illusion ?
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A tous ces messieurs et dames qui distribuent des bons points ou des bonnets d'âne au gré de leurs amours politiques, j'aimerais rappeler ce que dit un texte bouddhique ancien, le Majjhima Nikaya :
"Cette mauvaise action qui est tienne n’a été faite ni par ta mère, ni par ton père, ni par personne d’autre. Toi seul as fait cette mauvaise action, seul tu en cueilleras le fruit" (Majjhima Nikaya, Tome III, p.181 de la traduction de V. TRECKNER et R. CHALMERS, Londres, 1888-1899 ).
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Il y a bien longtemps et belle heurette (ou belle lurette, si vous préférez) que nous avons perdu l'habitude d'endosser pleinement la responsabilité de nos actes. C'est que nous ne savons plus ce qu'est une personne. Nous ne voyons dans la foule de nos concitoyens, dans le grouillement des peuples, qu'un ensemble d'atomes humains, qu'un agrégat d'individus, dépossédés de leur "Je", réduits à leur "moi", transformés de sujet en objet. Or il me semble que la grandeur de l'homme réside justement dans l'acceptation des conséquences des actes qu'il a posés. Il n'y a pas de liberté, s'il n'y a pas de responsabilité.
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Dans l'affaire qui nous occupe ici, celle de DSK, il convient de dissocier les côtés juridiques de la mésaventure des côtés moraux (au sens que j'ai si souvent rappelé, et qui n'a rien à voir avec un catalogue d'obligations ou d'interdits). Il m'apparaît qu'il y a plus de grandeur dans la résistance à ses pulsions que dans la complaisance à leur égard. Monsieur LONCLE peut essayer de faire porter à d'autres que son ami la responsabilité d'un acte questionnable, il n'en reste pas moins vrai qu'il "s'est passé quelque chose" dans cette suite luxueuse du Sofitel (DSK y avait été surclassé ; il ne l'avait pas choisi ; je précise cela par probité), et que ce quelque chose ressemble fort à un acte compulsif. Monsieur LONCLE donne un bien mauvais signal à nos concitoyens en essayant de gommer cet aspect de la personnalité de DSK.

lundi 4 juillet 2011

DSK : impressions, prédictions, suggestions, conclusions

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Coratine dans un de ces commentaires dont elle a le secret loue la retenue dont j'ai effectivement fait preuve dans l'affaire DSK. Je m'en félicite en effet, au vu de la tournure que prennent les événements.
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Je voudrais vous indiquer que dans plusieurs billets et dans des réponses que j'ai faites à des commentaires, j'ai rapporté ceci que je vous remets en mémoire.
(a) Je vous ai rappelé l'histoire des oreillers du Sofitel de Strasbourg et la mésaventure survenue à un diplomate autrichien de passage dans cet établissement pour une nuit, qui avait réclamé deux oreillers et a vu arriver dans sa chambre deux ravissantes créatures dont l'apparente fonction n'avait rien à voir avec l'objet de la requête diplomatique.
(b) Je vous ai également fait part de mon étonnement lorsque j'ai entendu le voisin de palier de la plaignante déclarer : "J'espère qu'elle va pouvoir gagner beaucoup d'argent". Voilà qui sonne étrangement à mes oreilles. Il ne semble pas que cet homme ait manifesté beaucoup de compassion pour la victime d'un viol prétendu.
(c) J'ai également indiqué dans un commentaire, à propos de la plaignante : "Malheur à elle si elle ment". Elle a menti. C'est avéré, et c'est assez ignoble.

C'étaient là des impressions.
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Passons aux prédictions.

Nous assistons en ce moment à de très grandes manoeuvres dont le père, si je puis m'exprimer ainsi, est monsieur LONCLE, qui incrimine, sans donner de détails, de preuves ou de précisions, la direction du SOFITEL, ses relations prétendues avec de ténébreuses officines, et son rôle majeur dans un complot mystérieux. En laissant planer le doute sur les instigateurs de ce prétendu complot, il entend probablement faire porter le chapeau à des personnalités qui ne sont manifestement ni de son bord ni de ses amis. Ses amis à lui, ils n'ont pourtant pas été tendre avec Luc FERRY lequel, sur la foi de renseignements de première main, a mis sur le tapis l'histoire de ce ministre surpris à MARRAKECH en compagnie de jeunes garçons dans des activités qui relèvent chez nous de la cour d'assise.
Nous observons qu'au sein du PS, des voix s'élèvent pour réclamer une modification du calendrier des élections primaires afin de permettre à DSK d'y être candidat. On peut prévoir que si, le 18 juillet, DSK est blanchi des principales accusations qui pèsent sur lui, la requête sera entendue. Nous aurions donc un candidat doté de bonnes chances de l'emporter à ces primaires.
Enfin les sondages pleuvent sur l'éventuelle retour en politique de DSK. Pour l'instant, l'opinion semble partagée. Mais les sondages vont continuer, jusqu'à ce que la manipulation aboutisse à un plébiscite de l'opinion publique. (Oui, après tout, pourquoi pas ? Je ne suis pas le seul ; il y 49 % des sondés qui sont d'accord, etc.)
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Suggestions.

A supposer que je fusse  l'avocat principal de DSK, je m'efforcerais de savoir si la plaignante a eu le temps de retourner à son domicile avant d'être hébergée en un lieu tenu secret. Cela pourrait expliquer la réaction du voisin.
Je tâcherais aussi de savoir la nature des liens que ce voisin entretenait avec elle ; la connaissait-il bien ? était-il au courant de ses activités horizontales ?
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Conclusions.

D'après ce que je crois savoir, et avec toutes les nuances et les hésitations qui conviennent quand il s'agit de conclure en de telles matières, il me paraît avéré que DSK a eu dans la suite du Sofitel une relation de caractère sexuelle avec la plaignante. Il me paraît très probable que la plaignante était consentante ; il est possible qu'elle ait prémédité son affaire dans le but de faire chanter DSK.

Comme en matière de morale sexuelle, les médias en général et les médias français en particulier, sont peu regardants (à l'exception des actes pédophiles qui cessent de l'être le jour de la majorité des victimes), il est tout à fait possible qu'une campagne de presse naisse qui supplie DSK d'être candidat.

Je dois dire que je laisse à l'homme politique la liberté de se conduire comme il l'entend en ces matières. Mais, personnellement, je ne donnerai jamais mon suffrage à un homme qui dit à hôte voix de l'hôtesse de l'air de l'avion qui aurait dû le ramener à Paris : "Elle a un beau c...". A mon avis, ç'est du même niveau que le casse-toi pauv' c..?".
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Voilà pour le premier billet de ce jour.