samedi 27 octobre 2007

Noël, ma merveille

Comme tout un chacun, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le Grenelle de l'environnement, et j'ai écouté les réactions de participants impliqués depuis longtemps dans la lutte écologique. Nicolas HULOT, Alain BEAUGRAIN-DUBOURG, un représentant des verts, et d'autres encore, reconnaissaient qu'avec cette très large consultation et les conclusions qu ont été tirées par le Président de la République, on avait changé de registre et que l'on était sur la bonne voix. José BOVE lui-même reconnaît qu'en matière d'OGM, il y a de notables avancées.
Certes, tout n'est pas parfait, et beaucoup de choses restent à faire. Mais enfin des citoyens venus de tous les horizons, syndicats patronaux, syndicats de salariés, représentants de l'Etat et des Collectivités térritoriales, agriculteurs, ONG et j'en passe, se sont mis d'accord sur un nombre non négligeable de mesures nouvelles et souvent inattendues. La procédure utilisée, fort démocratique, et les résultats obtenus sont à mettre au crédit des participants et de la qualité d'écoute de monsieur BORLOO et de ses collaborateurs (le ministre était épuisé, au soir des débats, comme on a pu le constater au Journal Télévisé FR3 qui rendait compte des travaux des tables rondes).
Et puis il y a quand même une note discordante, celle de monsieur Noël MAMERE. Avec les extrêmes nuances, les délicatesses verbales, les fleurs de rhétorique qui caractérisent ses interventions, le député de la Gironde déclare :
"Nicolas Sarkozy montre son vrai visage, celui de la duplicité" ; "la déception des ONG devrait être à la mesure de leurs espoirs". Les mesures sont "cosmétiques". "Nicolas Sarkozy renvoie en touche en proposant une fiscalité écologique réglée par l’Union européenne, une manière de délestage de ses responsabilités". Le député Vert souligne à l’inverse qu’on "ne pourra tenir nos engagements de diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 qu’en s’engageant dans une vraie politique de fiscalité écologique, qui applique strictement le principe du pollueur payeur et aide ceux qui polluent le moins". Sur les OGM, "il n’y a même pas un petit pas", selon Noël Mamère. "On nous promet des centaines de kilomètres de fret ferroviaire alors même que la SNCF vient de fermer 350 plateformes de fret". "C’est une grande victoire des lobbies contre l’intérêt général". Bref, rien ne trouve grâce à ses yeux. Il est vrai que c'est un expert en météorologie, climatologie, océanographie, agriculture, génétique des plantes, recyclage des déchets, sciences de l'ingénieur, fiscalité, droit, psychologie des groupes, sociologie et... objectivité. Comme Pic de La Mirandole, monsieur MAMERE peut parler de tout ce qu'il est possible de savoir et "quibusdam aliis". Monsieur MAMERE est une merveille, ma merveille. Monsieur MAMERE veille.

jeudi 25 octobre 2007

Il y a de la cacophonie dans l'air

Monsieur DELANOE : est favorable au traité simplifié et a appelé les socialistes à soutenir sa ratification" sans complexe et sans état d'âme".
Monsieur MELANCHON : prône le rejet.
Bureau national du PS : si aucune position commune ne s'est dégagée, le PS tranchera dans deux semaines.
Messieurs MOSCOVICI et POIGNANT : plaident pour le "oui critique".
Monsieur EMMANUELLI : propose de ne pas participer a vote sur le nouveau traité européen.
Nous attendons l'avis de monsieur FABIUS, celui de monsieur HOLLANDE, celui de madame ROYAL.
Sur une question aussi importante et qui aux dires de messieurs MOSCOVICI et POIGNANT "est une avancée modeste mais significative [que le PS] ne peut pas refuser", il est tout de même dramatique que ce parti n'ait pas une position commune, quelle qu'elle soit. Comment croire à l'unité de doctrine, de politique, de projets, d'une formation politique qui à quelques semaines d'un vote aux conséquences considérables, ne sait pas encore ce qu'elle va dire et faire. Je me répète ; une partie des socialistes, de sensibilité sociale-démocrate peut et doit s'unir au MODEM pour proposer une alternative crédible à ceux des Français qui ne partagent pas les orientations de l'actuelle majorité. L'autre partie, qui se réclame plus ou moins ouvertement du marxisme, de la lutte des classes (laquelle se traduit rhétoriquement par l'opposition "des plus démunis" aux "riches" ou "gens du château" de monsieur MAUROY, la référence à papa MARX étant passablement ringarde), doit s'unir aux débris du communisme, et peut-être, pour le fun, aux partisans de monsieur BESANCENOT.
Voilà qui éclairerait le débat et qui le ramènerait à un choix tout à fait raisonnable.

mercredi 24 octobre 2007

Loi, compassion et cohérence

Monsieur DELANOE vient d'accueillir à la mairie les parents d'enfants scolarisés n'ayant pas été régularisés malgré le parrainage de maires d'arrondissement pour leur témoigner leur soutien. "C'est un moment d'expression forte, dit le maire de Paris, vis-à-vis de la politique extrêmement mauvaise menée par le gouvernement. Brice HORTEFEUX mérite une condamnation sévère politique et morale. Ce qu'ils font blesse les valeurs de la France."
Ce faisant, monsieur DELANOE réagit comme au bon vieux du Président MITTERAND, de Touche-pa-à-mon-pote, et de toutes les astuces immorales qui consistaient à soutenir des causes indéfendables pour renforcer le FN et garder le pouvoir en privant d'électeurs la droite modérée.
Plusieurs remarques en effet. Les sans-papiers, comme tout être humain, doivent s'assurer des ressources pour vivre. Ils ont en théorie trois solutions : la première consiste à vivre de l'aide sociale dispensée par les autorités publiques ; la seconde est celle du travail clandestin, qui prive la sécurité sociale des cotisations qui lui sont dues, et nos compatriotes ou les travailleurs étrangers en situation régulière d'un emploi ; enfin la troisième, la moins honorable, est celle du vol, de la rapine ou du trafic de drogue, de voiture, ou d'objets volés en tout genre. On accordera que seule la première solution est juste.
Monsieur DELANOE peut la soutenir. Mais il lui faut être cohérent et augmenter d'autant les impôts locaux pour assumer la charge des sans-papiers qui vivent dans la capitale. Pour empêcher que la seconde solution continue de s'étendre, il faudrait que messieurs les inspecteurs du travail au lieu de protester indûment contre les instructions de leur ministre de tutelle qui leur enjoint de signaler aux directions départementales les travailleurs sans papiers parmi les travailleurs clandestins (qui ne sont pas tous en situation irrégulière, ne pas confondre) acceptassent d'opérer ce contrôle. Enfin, il faudrait enfin que les média de gôôôche ne s'offusquent point tant de ce que la police fasse son travail.
Si la régularisation des sans-papiers qui ont un ou des enfants scolarisés devient un droit, il y aura un appel d'air que nous ne pourrons tout simplement pas endiguer ou qu'il faudra financer d'une manière ou d'une autre. Qui ? Comment ? Quels logements ? Quelles prestations sociales ?
Ce sont là des vraies questions. Elles ne nous exonèrent point de l'indispensable compassion que tout homme de coeur doit avoir vis-à-vis des pauvres étrangers qui pensent trouver chez nous des conditions de vie décentes. Il serait certainement plus utile d'aider leur pays d'origine à décoller économiquement, et de payer - comme nous voudrions qu'ils le soient pour nous - leur travail, leurs matières premières, et leurs produits au juste prix.
Enfin, Brice HORTEFEUX tellement villipendé par ce bon monsieur DELANOE, a prévu dans sa loi une disposition fort utile et dont vient de bénéficier un sans-papier, originaire du Sénégal, et travaillant comme cuisinier dans un bon restaurant du Bas-Rhin. Il est prévu dans cette loi de régulariser la situation de tout sans-papier exerçant un métier où il y a pénurie de main d'oeuvre. Il y a dans cette disposition beaucoup de sagesse. Faire paraître au grand jour, dans un métier reconnu, un immigré qui a réussi à la force du poignet à se former et à grimper les échelons, est un bon exemple pour d'autres tentés par des voies moins nobles.
Ainsi, il me paraît qu'il ne faut pas confondre les genres. La loi sur l'immigration n'exclut pas la compassion. Et ceux qui voudraient manifester l'une au détriment de l'autre sont tout simplement irresponsables et incohérents.

lundi 22 octobre 2007

Honte à eux

Ils se croient malins, les syndiqués du SNES, du SNETAA-EIL, les enseignants du Lycée Buffon et ceux du lycée où enseignait monsieur DARCOS, le ministre de l'Education Nationale, et tous les autres, tous les tutti quanti qui se drappent dans une dignité indignée. Ils font de la résistance, disent-ils. Ils ne liront pas aujourd'hui la lettre de Guy MÔQUET à leurs élèves. Il y a dans cette attitude, un aveuglement, un parti-pris, une bêtise crasse qu'aucun esprit intègre et probe ne peut supporter. C'est eux qui instrumentalisent la Résistance en utilisant le mot pour qualifier leur attitude, et en refusant de porter à la connaissance des jeunes générations la lettre admirable de ce jeune communiste. Ce n'est pas une manifestation de résistance qu'ils font, c'est une manifestation d'opposition au Président SARKOZY, régulièrement élu que je sache, une sorte de revanche basse contre le verdict des urnes. En les considérant, j'ai presque envie de donner raison à NIETZSCHE et à sa thèse du ressentiment, et pourtant, il n'est pas ma tasse de thé, ce NIETZSCHE, mort fou (René GIRARD explique très bien que sa folie avait pour partie son origine dans le rapport imaginaire et fanatique que le philosophe entretenait avec WAGNER ; elle avait aussi pour cause les complications de la syphilis que'il avait contractée en France semble-t-il). Il exaltait la force comme expression de la vie, et prétendait que le ressentiment (qu'il faut bien comprendre comme un concept philosophique spécifique) était l'expression d'une faiblesse constitutive, d'une incapacité à vivre. Je n'irai pas jusque là, bien sûr, mais j'enrage de cette faiblesse du coeur et de l'intelligence.
Guy MÔQUET appartient à la France, pas à la gauche, et encore moins aux communistes qui, je le redis, étaient encore les alliés d'HITLER en 1940, et jusquau 21 juin 1941, date de l'invasion de l'URSS par les nazis, et rupture du pacte germano-soviétique, alors que Guy, ardent patriote, avait commencé, lui, de résister bien avant. Je sais bien que c'est une vérité qui dérange, comme est dérangeante la vérité qui veut que ce soit une chambre de gauche qui ait voté les pleins pouvoirs au Maréchal PETAIN. Mais les faits sont têtus, et, retenez bien cela, le propre du réel est d'être rugueux.
Les abstentionistes font une mauvaise action. Ils manifestent leur étroitesse d'esprit, et qui plus est, par leur désobéissance, qui ne sera pas sanctionnée, un incivisme notoire. Ils ne faut pas qu'ils s'étonnent si leurs élèves rentrent en résistance eux aussi pendant leurs cours, et les chahutent au motif que leurs têtes ne leur reviennent pas. Honte à eux, définitivement. Ce n'est pas ainsi qu'on relève un pays mal en point, d'autant qu'il leur était possible après la lecture de la lettre incriminée, de replacer les événements dans leur contexte, et de souligner que c'est leur qualité de communistes qui avait entraîné la condamnation à mort par l'occupant des "fusillés de Chateaubriant". Belle occasion ratée par ceux qui se réclament de ce mouvement ou de mouvements voisins, que de ne pas expliquer à leurs élèves, le sacrifice de ces patriotes.

vendredi 19 octobre 2007

Matière à réflexion pour leaders syndicaux

Voilà un philosophe qui "pour partager à fond le sort des pauvres,[...] demanda un congé [sous-entendu : de l'Education Nationale] et s'embaucha dans les usines Renault, où sans révéler à personne sa qualité, [il] travailla pendant un an comme fraiseu[r]. [Il] avait loué une chambre dans un quartier ouvrier et vivait uniquement du maigre produit de son travail. [...] Au moment de la guerre d'Espagne, [il] s'engagea dans les rangs des Rouges, mais [il] eut à coeur de ne jamais se servir de ses armes. Etc.]
Ainsi parle Gustave THIBON de celle qu'il hébergea quelques mois pendant la guerre, - je veux parler de Simone WEIL-, dans l'Introduction d'un livre proprement extraordinaire et dont je vous ai déjà parlé, livre qu'elle écrivit pendant son séjour chez cet homme non moins extraordinaire. Avant de partir pour les Etats-Unis et de là pour Londres où elle mourut, Simone WEIL avait laissé au Paysan Philosophe dix gros cahiers dont elle lui avait confié et la garde et la destinée. L'un d'eux serait publié sous un titre bien connu : La pesanteur et la Grâce. Plon, Paris, 1948.
Je dédie aux responsables syndicaux ces deux petits paragraphes, extraits de cet ouvrage, en espérant qu'ils les fassent réfléchir, au cas fort improbable où ils leur parviendraient.
"Nous haïssons les gens qui voudraient nous amener à former des rapports que nous ne voulons pas former.
La JUSTICE consiste à établir dans les choses analogues des rapports identiques entre termes homothétiques, même lorsque certaines de ces choses nous concernent personnellement et sont pour nous l'objet d'un attachement."
N'est-il pas trop visible que les leaders syndicaux et leurs troupes haïssent le gouvernement parce qu'ils ne veulent pas former le rapport entre catastrophe annoncée des régimes de retraite, chômage des jeunes, et régime spéciaux ?
La retraite d'un fonctionnaire de l'Education Nationale, par exemple, ne se présente-t-elle pas en des termes homothétiques au regard de celle d'un cheminot ? Et ne conviendrait-il pas que celui-ci, bien que très légèrement lésé par des mesures progressives et justes, se rendît précisément à l'évidence de la justice ?
Le propre des grands esprits, comme l'était Simone WEIL, est d'énoncer en des termes dépouillés de tout artifice, denses et précis, des vérités durables, pour ne pas dire immortelles. Un petit effort d'intelligence spéculative convaincrait messieurs THIBAULT, MAILLY, et dans une moindre mesure CHEREQUE (de loin le plus mesuré et le plus proche du réel) de la nécessité de mettre fin à un régime qui n'a plus lieu d'être, sauf cas exceptionnel de pénibilité, qu'il faudrait alors étendre à TOUS LES EMPLOIS PENIBLES DE LA FONCTION PUBLIQUE. Il est assez piquant de voir que pour justifier les régimes spéciaux, les journaux, les responsables syndicaux et d'autres invoquent des mesures prises sous l'Ancien Régime (en 1673 et 1709), tant villipendé par les chantres académiques de la régénération révolutionnaire : j'ai nommé, entre autres, messieurs AULARD (grand rival de TAINE), et plus près de nous, messieurs MATTHIEZ et SOBOUL, dont la pensée était ouvertement ancrée dans le marxisme.
En 1673, il était instauré un régime de pension pour les marins au cas où ils auraient été blessés et ne pourraient poursuivre leur activité. En 1709, fut institué un véritable régime de retraite pour tous les marins du commerce et de la pêche. Mais ce qu'oublient de dire les argumenteurs de service, c'est que ces mesures s'appliquaient à un ensemble naturel de personnes exerçant le même métier, groupées en corporation, et formant ce que l'on aurait le droit de nommer "un corps naturel intermédiaire", rendant à la Patrie d'inestimables services que personnes d'autres qu'elles n'auraient pu rendre. Je conviens que tout le monde n'est pas apte à conduire un TGV. Mais les conducteurs ont obtenu, précisément, de garder un régime adapté (37,5 annuités et non pas 40). En revanche, poinçonner un ticket ne me semble pas requérir des compétences exceptionnelles, mais des qualités personnelles de courtoisie, de patience, de maîtrise de soi et de disponibilité. Ces qualités nécessaires ne sont pas l'apanage exclusif des contrôleurs.
Je ne sais pas si je vous ai convaincu, mais ça m'a fait du bien de dire ce que j'ai sur le coeur.

Bassesse

Avec l'épaisse finesse qui caractérise et le journalisme contemporain et la pensée de certains hommes politiques, de l'opposition notamment, on ironise sur le divorce de Nicolas SARKOZY d'avec son épouse. Ainsi 20 minutes titre-t-il "Nicolas SARKOZY tient sa rupture" (c'est-y pas drôle ce titre, hein ?), Noël MAMERE, député Verts déclare : "Il est temps de refermer la page de l'américanisation de la vie publique". C'est curieux de la part d'un homme qui s'est fait une belle notoriété en mariant deux homosexuels ("Mamère Noël est une ordure" concluait avec une vraie drôlerie, André SANTINI [je crois] à l'issue attendue [la non reconnaissance juridique d'un faux mariage] de ce feuilleton publicitaire). Arnaud MONTEBOURG n'est pas en reste : "La France se moque des peines de coeur de ses dirigeants". Ca lui va bien, lui qui a déclaré que le "vrai problème de Ségolène ROYAL était son compagnon". Beaucoup de membres de la majorité ont renvoyé au domaine privé cet épisode douloureux aussi bien pour Cécilia que pour Nicolas SARKOZY et pour leur fils de 10 ans, Louis. Voilà qui me paraît être la vraie réponse à la question de cette séparation. André SANTINI a eu un commentaire juste et plein de compassion, en exprimant sa tristesse. La palme du soupçon imbécile et de la bassesse d'esprit revient à monsieur EMMANUELLI qui déclare "qu'il aurait parié que l'annonce de cette rupture aurait lieu le jour de la grève des transports" (je cite de mémoire, mais le fond est juste). Mais qui a soupçonné monsieur EMMANUELLI, après sa condamnation à deux ans d'inéligibilité pour avoir couvert comme trésorier du PS des pratiques compréhensibles mais condamnables, qui a soupçonné monsieur EMMANUELLI, disais-je, de malversations ? D'une manière générale qui a glosé en ricanant sur la rupture de Ségolène ROYAL avec François HOLLANDE ? Je me demande, personnellement, si les attaques dont Cécilia SARKOZY a été l'objet dans l'affaire des infirmières bulgares, n'ont pas été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ; elles l'ont convaincue de jeter l'éponge. On l'aurait jetée à moins. Les grandes consciences de gôôôche ont été ignobles en accablant madame SARKOZY et ils portent peut-être une part de responsabilité dans cette rupture (lire à cet égard le témoignage d'Isabelle BALKANY, une amie du couple : "On n'a pas assez insisté sur le traumatisme qu'a représenté pour Cécilia la polémique sur la libération des infirmières bulgares, dans laquelle elle s'est beaucoup impliquée. On avait dit qu'elle avait été bouleversée par cette polémique. On était bien au-dessous de la vérité.")
Je trouve tout à fait incroyable, intellectuellement, que des hommes (qui par passion politique, idéologie, ou conviction personnelle), veulent renvoyer la religion au domaine privé, commentent à l'envi ce qui en relève à l'évidence bien davantage, la vie conjugale et familiale. Au prix d'écoutes téléphoniques nombreuses, et de la persécution haineuse de ce pauvre Jean-Hédern HALLIER, le Président MITTERAND a fait garder le secret sur l'existence sa fille. Il n'était pas nécessaire d'avoir recours à ces moyens extrêmes. Il suffisait d'appliquer le principe énoncé plus haut et que je redis : ce qui relève de la vie familiale et conjugale n'a rien à faire avec le domaine public. C'est là une grande conquête que nous devons aux grecs, et qu'a commenté admirablement Hannah ARENDT. Je ferai ce soir un autre billet sur les grèves.

jeudi 18 octobre 2007

Qui veut casser le service public ?

Pour leur X-plus-unième grève du siècle, les cheminots, RATPistes, postiers et autres agents de l'état ont choisi pour slogan (entre autre) une curieuse formule qui masque leur furieux désir de garder pour eux des privilèges léonins : "Non à la casse du service public". Curieuse manière de le défendre que de l'empêcher de fonctionner toutes les fois qu'une mesure de bon sens et de justice prise par un pouvoir démocratiquement élu heurte la sensibilité délicate de leurs leaders syndicaux. Ces derniers n'ont d'autres raisons d'être que d'organiser des conflits sociaux, selon le bon vieux schéma de papa MARX.
Faut-il rappeler à ces messieurs-dames que les services publics sont le bien de la nation tout entière et non point celui des agents qui les font fonctionner ? Les raisons pour lesquels ces services ont été nationalisés à la Libération étaient claires : il ne convenait pas que ces moyens fussent la propriété de quelques grossium dont le bon vouloir eût fixé les tarifs, les fréquences des services (trains, levées postales, etc.), les zones desservies - certaines, supposées plus juteuses étant royalement honorées, d'autres moins rentables étant laissées à leur triste sort. Il apparaissait au législateur, et mon avis à juste titre, que tous les citoyens, également proriétaires indivis de ces services, devaient en bénéficier également. Propriétaires indivis signifie que nous avons des droits sur ces moyens collectifs. Et puisque par nos impôts nous abondons largement les comptes, notamment, de la SNCF, nous devrions pouvoir en soustraire autant de tantièmes que de jours de grève. Sinon, nous sommes livrés au bon vouloir de quelques idéologues farfelus, qui n'ont aucune considération pour ceux de leurs concitoyens qui ne partagent ni leur métier ni leurs options idéologiques, ni leurs options politiques.
En tout cas, ils peuvent la grève tan qu'ils veulent. Il ne faut pas céder sur la question des régimes spéciaux qui grèvent considérablement le budge social, et nous empêche de mettre l'argent là ù il serait utile : à la création de nouveaux emplois pour nos jeunes. C'est le B. A. BA de la solidarité. C'est tout pour maintenant.

mercredi 17 octobre 2007

Fioretti journalistiques

Glanées dans divers journaux quelques informations intéressantes.

Sur les grèves. Un sondage Ipsos pour Métro nous apprend que 77 % des sondés estiment qu'il est urgent de réformer les systèmes de retraite, que 82 % sont favorables à l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général, que 61 % jugent la grève du 18 octobre non justifiée, que 62 % sont favorables à l'allongement de la durée des cotisations au-delà de 40 ans. L'enthousiasme pour les fonds de pension est mitigé : seuls 51 % des sondés seraient d'accord. Ce sondage a été fait auprès de 954 persnnes représentatives de la population française, selon la méthode des quotas, entre les 11 et 12 octobre 2007. Le journaliste qui commente ces résultats constate que "les Français ont mûri. Ils ne sont ni insouciants, ni paniqués, mais ils demandent une solution 'collective', loin de la solutions 'libérale' à l'anglo-saxonne. [...] Deuxième leçon ils ne semblent plus prêts à faire grève par procuration, quand le motif ne leur paraît pas légitime. Les syndicats devront bien, eux aussi, s'adapter à cette nouvelle donne." Un sondage CSA publié par l'Humanité avec UNE QUESTION FORMULEE DIFFEREMMENT prétend que 54 % des Français se déclarent favorables à la journée d'action et de grève de jeudi. Il serait intéressant de connaître la question, et de se demander pourquoi cette étonnante réponse paraît dans un journal communiste.
Infirmières bulgares et Cécilia SAKOZY. Snejana DIMITROVA, l'une des infirmières bulgares emprisonnées pendant 8 ans en Lybie est interrogée dans Métro. Question : Vous entamez et achevez le récit (Snejana vient de publier un live intitulé Cauchemar) en mentionnant Cécilia SARKOZY. Quel fut son rôle ? Réponse : elle est intervenue dans la dernière ligne droite du processus de libération menée par l'UE et les Bulgares. C'est une femme qui met en avant son intelligence, sans s'intéresser à son physique. La première fois, elle est venue nous voir sans maquillage et en jean. Elle parlait peu. Elle ne nous a rien promis. Et est revenue nous chercher dix jours plus tard. D'après moi, ce qui l'intéresse n'est pas la gloire, sinon elle serait venue nous libérer seule.
Messieurs de l'opposition, chercheurs d'invisibles poux dans la tête des adversaires politiques qui ne vous revient pas, voilà des réponses qui me semblent prouver la profondeur de votre malignité, de votre bêtise et de vos courtes vues dans l'affaire des infirmières bulgares. Au lieu de vous réjouir de voir que c'est en partie à notre patrie que ces femmes doivent leur liberté, ce dont le peuple bulgare nous a une reconnaissance éperdue, vous avez préféré utiliser des arguments ad hominem. Toujours la bonne vieille méthode des socialistes actuels : on critique, on diffâme, on soupçonne, au lieu de contre-proposer quand on est en désaccord, et de jouer avec son pays quand ce sont des adversaires politiques qui le font gagner. C'est cela l'esprit de système. Et c'est intolérable.
Guy MÔQUET et monsieur DARTIGOLLES. Monsieur DARTIGOLLES a dénoncé hier une volonté de Nicolas SARKOZY et de la droite "de réviser l'histoire" en "taisant l'engagement communiste de Guy MÔQUET". Je vous renvoie d'abord à l'article que j'ai publié sur le site des étudiants de Sciences Po Lille (Ruedetrevise.com). Il faut ensuite signaler plusieurs choses. La première, qui est systématiquement passée sous silence par les communistes, c'est que leur parti a été l'allié objectif d'Hitler grâce au Pacte Germano-soviétique. La seconde c'est que Guy MÔQUET, contre son parti, a fait de la résistance bien avant le 21 juin 1941, date de l'invasion de l'URSS par Hitler, et fin de l'alliance objective entre le PCF et les nazis. La troisième, c'est qu'il est tout simplement impossible de parler de ce jeune héros, en taisant son engagement politique, puisque c'est celui-ci qui lui a valu de perdre la vie sous les balles de l'ennemi, en octobre 1941. Monsieur DARTIGOLLES travestit l'histoire d'une manière éhontée. Ne cherchez pas comment on créé des mythes dans les grands auteurs. Lisez l'Humanité (pas trop tout de même). Vous pourrez notamment, en cherchant bien, voir des numéros de ce quotidien parus en 1940 sur la demande des responsables communistes à l'occupant, et vous demander comment Gabiel PERI lui a été livré. En un mot, il y a eu des communistes d'abord patriotes. Et il y a eu des Français d'abord communistes.
Liberté de la Presse et France. Reporters sans Frontières publie son rapport annuel sur la liberté de la presse. Vous serez bien aise d'apprendre qu'en 2007, notre pays a gagné 6 places dans le classement des pays où la liberté de la presse est la mieux respectée. Il n'est certes qu'à la 31e place, mais enfin je note que c'est sous la présidence du prétendu Tyran-Président que nous avons amélioré notre classement. Encore un effort, surtout du côté des journaux de l'opposition qui se tiennent la barbichette par le jeu du politiquement correct ; il les empêche les uns les autres, sous peine de se voir excommunier, de dire la vérité toute simple. Ces journaux ne sont pas libres effectivement.

Grèves (tract de l'association "Liberté chérie")

Voici le tract que j'ai reçu de l'Association Liberté chérie. Lumineux, et ne nécessitant aucun commentaire.

"Non au chantage des syndicats !
Oui aux réformes !
Le droit de circuler des usagers des transports est bafoué : Chaque jour de grève à
la SNCF ou à la RATP, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui sont
bloquées sur les quais. Ceux qui n'ont que le train ou le métro pour se déplacer sont
les premiers pénalisés. En 2005, il y a eu 460 mouvements de grève à la SNCF. La
France est un des pays les plus régulièrement bloqués dans le monde. Alors que les
syndicats prétendent « défendre le service public », ils le dégradent à longueur
d'année.
Ces grèves à répétition sont immorales, et nous, les usagers, les travailleurs, nous
ne pouvons plus accepter ces prises d’otages permanentes pour des motifs
fallacieux !
Quelques faits :
► Selon le Conseil d’Orientation des Retraites(1), l'âge moyen de départ en retraite
à la SNCF, la RATP, GDF et EDF est de 55 ans (voire 50 ans pour les conducteurs de
train), contre 61 ans dans le privé ! De plus, le salaire de référence est calculé sur
les 25 meilleures années dans le régime général, alors qu’il est calculé sur les 6
derniers mois pour les agents RATP et SNCF, et sur le dernier mois pour les agents EDF
et GDF !
► Selon le rapport 2007 à la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale(2), les
cotisations des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, de la RATP, d’EDF et GDF
ne couvrent pas leurs dépenses : 40% des recettes du régime d’EDF/GDF proviennent
d’une ponction sur le régime général, 60% des recettes du régime SNCF proviennent
d’une subvention inscrite au budget de l’Etat.
(1) http://www.cor-retraites.fr/article302.html p. 154
(2) http://www.securite-sociale.fr/chiffres/ccss/2007/ccss2007.htm p. 64, 74 du tome 2
Envoyez-nous un mail à liberte@liberte-cherie.com
ou appelez-nous au 06 29 62 06 79
Ne pas jeter sur la voie publique S.V.P
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet :
Une organisation libérale unique en son genre !
www.liberte-cherie.com
Liberté Chérie est une association indépendante de tout parti politique qui a
pour objectif de dénoncer les archaïsmes de notre pays et de promouvoir
une société plus libre et plus responsable. Nous possédons un site internet
étoffé (www.liberte-cherie.com) et nous vous invitons à vous inscrire à notre
lettre d'information pour mieux nous connaître.
LA RÉFORME DES RÉGIMES SPÉCIAUX EST UNE QUESTION DE
JUSTICE SOCIALE
► Les régimes spéciaux sont tous en déficit. Ils sont renfloués, soit par le régime
général, qui lui est excédentaire, soit par une subvention publique. C'est ainsi que,
nous, les salariés du privé, nous devons travailler pour financer les retraites en or de
ceux qui nous bloquent aujourd'hui !
► Les régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF, GDF,...) sont des privilèges auxquels il
convient de mettre fin. Le gouvernement souhaite les aligner sur le régime de la
fonction publique, mais il aurait été plus juste de les aligner sur le régime du privé.
IL EST URGENT DE RÉFORMER LE SYNDICALISME FRANÇAIS
► Aucune réforme importante ne pourra être pleinement menée à bien si les syndicats
conservent les pouvoirs incroyables qu'ils ont aujourd'hui, alors qu'ils ne représentent
quasiment personne ! Seuls 8% des salariés français sont syndiqués, soit
seulement 4% de la population totale.
► Les syndicats ne doivent plus être financés par l'impôt, mais uniquement par leurs
membres. Et tant qu'ils touchent de l'argent public, ils doivent avoir l'obligation de
publier leurs comptes pour permettre une meilleure transparence.
► Le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles doit
être aboli."

samedi 13 octobre 2007

L'hôtal se moque de l'infirmerie

S'il est avéré, (ce qui semble bien être le cas hélas !), que des actionnaires d'EADS ont utilisé des informations confidentielles pour vendre à des prix très élevés des stocks options, avant l'effondrement des cours de l'action, en raison des retards de livraison de l'airbus A380, alors la justice doit être impitoyable. L'amende infligée aux indélicats doit être au moins égale aux bénéfices illégalement réalisés, et l'on doit priver définitivement ces voleurs en col blanc de leurs droits civiques. J'ai déjà eu l'occasion dans un petit billet appelé "Déjà Philon", de donner mon opinion sur ces comportements. On peut d'ailleurs s'interroger. A quoi peut bien servir d'accumuler des millions quand on a déjà des millions ? On ne prend que trois repas par jour, et l'on ne dort que dans un lit à la fois. J'ai beaucoup de mal à comprendre la jouissance que l'on peut avoir à palper, fût-ce virtuellement, des billets de banque qui ne serviront jamais à rien si ce n'est à donner un sentiment de toute puissance, ersatz d'immortalité (cf. l'Evangile !).
L'opposition socialiste, aux dires du Monde, "utilise l'affaire EADS comme angle d'attaque". C'est l'infirmerie qui se moque de l'hôpital. Souvenez-vous du Crédit Lyonnais. La banque était nationalisée de par la volonté d'un Président de la République surnommé Dieu. La banque était censé appartenir à la nation. L'Etat et ses représentants avaient le strict contrôle des décisions que prenait son responsable, nommé en Conseil des Ministres. Elle a été tellement bien gérée, cette banque nationalisée, que nous n'avons pas fini, nous les contribuables, de payer l'énorme trou creusé par ses dirigeants. Par dizaine de millions d'euros, le trou. Il est d'une telle profondeur, qu'aujourd'hui encore on ne sait pas avec précision le montant du déficit. Nous n'avons pas de leçons à recevoir ni de monsieur HOLLANDE ni de son parti qui a couvert cette calamiteuse gestion. Il est vrai que ce n'était que l'argent du contribuable.
Quant à la possible implication de la Caisse des Dépôts, sous la pression de l'Etat, elle n'est pas si avérée que cela. Il y a bien un moyen d'empêcher ces dérives putatives, c'est de supprimer cette institution qui sert de paravent aux Pouvoirs Publics pour boucher les trous, maquiller le budget et les comptes de la nation, et confisquer à leur profit politique l'argent des citoyens. Travailler sans filet rend prudent. Savoir que l'on a un matelas relativement confortable ouvre la porte à toutes les fantaisie. Supprimons la CDC, invention étatique, napoléonienne, lourde, coûteuse et finalement pas si utile que cela.

mardi 9 octobre 2007

Icône de l'ignoble

Les journaux font grand cas d'une information d'importance capitale. C'est aujourd'hui le quarantième anniversaire de la mort de Che Ernesto GUEVARA. Le journal gratuit Metro donne deux interviews des plus intéressantes sur cet anniversaire : une d'Olivier BESANCENOT qui porte aux nues un héros passablement mythique, l'autre de Jacobo MACHOVER, écrivain et universitaire cubain. Et c'est dans ces interviews que l'on voit la différence entre l'idéologie, fille perverse de l'idéalisme, et l'expérience concrète, soeur du réalisme.
Monsieur BESANCENOT l'admet : "C'est vrai, dit-il, il a tué. Il a mené une guérilla sanglante contre la dictature de BATTISTA. Mais les exécutions reflètent le dilemne de toute quête de liberté : des innocents meurent dans la lutte." C'est stupéfiant, non ? de passer par pertes et profits la mort d'innocents, au nom de la défense ou de la quête de liberté. Monsieur BESANCENOT, qui vitupère les "tests" ADN, qui n'ont jamais tué personnes eux, sanctifient les meurtres politiques et les exonèrent de toute indignité. Périssent les hommes pourvu que mes idées demeurent ! Le reste de l'interview est strictement dépourvu de tout intérêt. Si, quand même ceci. "Question du journaliste : "L'utilisation [du Che] à des fins mercantiles, ça vous irrite ? ". Réponse de monsieur BESANCENOT : " C'est une des curiosité de l'histoire. Mais les révolutionnaires ne sont pas mal à l'aise. Ce sont plutôt les capitalistes qui devraient l'être. Et cela peut donner envie aux jeunes de découvrir qui il était." J'avoue ne pas bien comprendre pourquoi un révolutionnaire n'est pas mal à l'aise que l'on exploite commercialement l'image du Che, alors que les capitalistes devraient rentrer dans un trou de souris. J'y vois une explication : c'est que les droits attachés à l'image du Che sont reversés à l'Etat cubain. Un bon conseil jeunes gens. Si vous voulez savoir qui était GUEVARA, ne lisez pas le livre de monsieur BESANCENOT, intitulé "Che GUEVARA, une braise qui brûle encore." Vous ne saisirez qu'une ombre.
Monsieur MACHOVER a sur monsieur BESANCENOT un grand avantage. Il est cubain. Il a vécu de près la dictature de Fidel CASTRO, et il connaît par coeur Che GUEVARA. Que dit-il, Jacobo MACHOVER ? Ceci. "On veut présenter [Che GUEVARA] comme un rebelle romantique alors que c'était un stalinien fanatique. Il a ordonné et pratiqué de nombreuses exécutions. Il a fait condamner mort 180 personnes, dont des innocents, à la Cabana, la principale prison de Cuba. Il a assisté aux fusillades, car sa présence donnait du courage aux soldats. L'image du Che est le résultat d'une manipulation mondiale de la part du régime castriste, d'une complaisance sans limites des intellectuels et de la méconnaissance totale du public. [Che GUEVARA] inspirait de la terreur, était extrêmement arrogant, d'une froideur absolue vis-à-vis de ses victimes." Jeunes gens, si vous voulez savoir qui était Che GUEVARA, lisez le livre de Jacobo MACHOVER, "La face cachée du Che". Vous y découvrirez qui il était réellement : non pas une icône de la rebellion de l'adolescent contre l'injustice, mais une icône de la terreur et de l'utopie sanguinaire, une icône de l'ignoble. Vous pourrez toujours acheter des produits dérivés : T-shirt, casquette, draps de lit, poster pop-art, sac en toile, boxer, mug, horloge, le tout timbré à l'effigie de ce monstre. Mais vous ne devez craindre ni le ridicule, ni les cauchemars, ni la voix de votre conscience.

vendredi 5 octobre 2007

Ethique et juridique

Saisi par un sénateur de l'opposition, le Comité Consultatif National d'Ethique [CCNE] a rendu un avis de la plus haute importance sur les "tests" ADN. Il constate d'abord que la notion de famille ne saurait se limiter à la filiation biologique. C'est une remarque juste mais d'application difficile. Au nom du regroupement familial, on ne peut pas faire venir tous ses proches, surtout s'ils n'ont aucun lien de parenté. Le législateur ne peut prendre en compte cet aspect de la relation familiale, adoption légale exceptée.
Mais là n'est pas le point essentiel. En estimant que "l'inscription dans la loi d'une identification biologique réservée aux seuls étrangers est en contradiction avec l'esprit de la loi française", le CCNE a admis qu'il existe une étroite intrication de l'éthique et du juridique. Il a fort habilement joué du reste, car en rendant cet avis il n'a pas explicitement dit que le recours au test ADN était contraire à l'éthique, mais "en contradiction avec l'esprit de la loi française". Il s'est ainsi donné le droit de juger de la conformité d'une disposition légale nouvelle aux règles juridiques générales de notre pays, en conférant à ceux-ci la valeur d'une norme éthique. Ce faisant, il donne aux citoyens le droit de s'opposer par tous les moyens à toutes dispositions légales ou juridiques violant les droits de sa conscience. Comme nous ne saurions être à nous-mêmes la mesure du moral et du non moral, il en résulte qu'il doit exister des normes transhistoriques et transpatiales qui s'imposent au législateur, aux dirigeants, aux juges et aux citoyens, et qui ne dépendent pas de l'humeur du temps, de l'influence des médias, des plus fortes gueules, des peoples, mais de la conscience éclairée. On ne mesurera jamais assez l'importance de cet avis qui marque, à mon point de vue, une époque nouvelle : non, il ne sera plus possible de faire n'importe quoi en matière de loi. Merci au CCNE de nous avoir rappelé que la loi est au service de l'homme et non l'homme au service de la loi. Nous saurons, le moment venu, rappeler à nos élus cette vérité première.

jeudi 4 octobre 2007

Famille

On fait beaucoup de bruit autour des "tests" d'ADN qui pourraient être demandés par un sujet étranger, sur autorisation d'un juge, et pour les femmes seulement, afin de vérifier le bien-fondé d'une demande de regroupement familial.
Un petit rappel d'abord. Celui de l'imam de Vénissieux, à la tête de deux épouses et de 16 enfants, qui touchait le plus régulièrement du monde les allocations familiales, et prêchait en arabe la guerre sainte dans les mosquées plus ou moins clandestines de la banlieue lyonnaise. Ces sortes d'abus sont tout simplement inadmissibles. Cette remarque vaut pour un regroupement familial qui ressemblait fort à un regroupement clanique, contraire à nos lois qui ne reconnaissent pas la polygamie. Pour combien de temps encore, je ne le sais pas. Mais pour l'instant c'est ainsi.
Cependant je suis pour ce regroupement familial. Tout être humain a un droit naturel et imprescriptible à fonder une famille, et à vivre en son sein, à éduquer les enfants qui lui viennent. Tout étranger travaillant régulièrement en France, qui est marié et a des enfants doit se voir reconnaître le droit de faire venir les siens dans notre patrie. Mais ce constat suppose un travail régulier (et non pas clandestin), des ressources suffisantes (afin de ne pas gréver un budget social déjà fort mal en point), une maîtrise du français (par le passage obligatoire en des centres d'apprentissage accéléré du français langue étrangère, pour les nouveaux arrivants). Il est parfaitement anormal que dans certaines communautés, des femmes présentes sur notre sol depuis 10-15 ans, voire plus, ne parle pas un mot de notre langue, parce que leurs maris les cloîtrent. Je ne rentrerai pas dans des détails, mais j'affirme qu'il en est ainsi plus souvent qu'on ne le pense, parce que je l'ai constaté dans des circonstances très précises que je n'ai pas à dévoiler ici.
Toute la question du regroupement familial porte sur ce que l'on entend par famille. Si les êtres humains étaient naturellement portés à la vérité, il suffirait d'une simple déclaration donnant la composition de celle-ci (père, mère, enfants) pour que l'affaire soit réglée. Elle l'est du reste assez souvent quand le demandeur peut produire des documents administratifs en règle. Là où les choses se corsent, c'est quand la famille inclut les cousins, les oncles, les tantes, les voisins, ou tout simplement des maffieux qui sous la menace veulent bénéficier de la manne si généreusement distribuée par la France. Il est légitime que les pouvoirs publics, garants de nos libertés, de la pérénnité de notre patrie, et de l'équilibre du budget national, exigent des preuves quand il y a de forts doutes de fraudes. Les protestations chattemittiques de la gôôôche caviar, des généreux avec l'argent des autres, des idéologues de tout poil, ne changent rien à l'affaire : il n'y a aucune raison d'accepter des soupçons de fraude chez des étrangers, alors qu'ils déclenchent systématiquement des enquêtes quand il s'agit de nationaux. Alors oui, quand il faut prouver une filiation, le recours au test ADN est légitime. Il n'y a rien de racial, de génétique, de que sais-je là-dedans.
Du reste, souvenez-vous de ce crime abominable qui a vu une jeune anglaise violée et tuée dans une auberge de jeunesse bretonne : tous les habitants mâles du pays ont été soumis à l'épreuve du test ADN et les empreintes comparées à celle du violeur que l'on fini par retrouver outre océan grâce précisément cette empreinte. Un juge, de même, lors d'une recherche en paternité, peut demander que l'on détermine l'empreinte génétique du père putatif. Il me semble que les fichiers informatiques, et leur croisement, sont beaucoup plus pernicieux que l'usage du test ADN.
Ce qu'il y avait de choquant dans la première mouture du texte (amendement MARIANI) c'était le côté systématique, et le soupçon venimeux pesant sur toute demande de regroupement. Le texte du Sénat est équilibré. Monsieur de VILLEPIN peut signer la pétition de Charlie Hebdo, avec d'autres comparses ejusdem farinae. Ce sont des protestations vaines, idéologiques (ou bilieuses pour monsieur de VILLEPIN), déconnectées du réel, des protestations de riches : bref, un luxe. Je doute que le peuple approuve ces manifestations médiatiques dépourvues de toute prise sur le quotidien.

mercredi 3 octobre 2007

J'y perds mon latin

Peut-être vous souvient-il que monsieur HOLLANDE recevait il y quelques jours monsieur BAYROU pour discuter avec lui des moyens d'empêcher la ratification par le congrès des modifications institutionnelles voulues par le Président de la République. En effet, la somme des voix du MoDem et du PS est telle au Sénat et à l'Assemblée, qu'il suffit à ces partis de les unir pour bloquer la réforme. Les journaux faisaient grand cas de cette rencontre ; on glosait ; on supputait les chances d'un rapprochement en vue des élections municipales ; on se réjouissait de voir qu'enfin il y avait des petits cailloux dans les chaussures de la majorité.
Voilà pourquoi je me frotte les yeux en lisant cette déclaration du Premier Secrétaire (elle date d'hier) ; j'y perds mon latin : "Il faut laisser BAYROU là où il est, nulle part !" J'avoue ne pas bien comprendre l'attitude de monsieur HOLLANDE qui tantôt flatte, tantôt rebute celui dont il aura besoin nécessairement s'il veut reprendre le pouvoir quitte à le partager. Sa pensée est fluctuante, ses opininions changeantes, ses alliances plastiques, sa vision fragmentaire et déconcertante. Mais peut-être joue-t-il sur deux registres : celui de la tactique et celui de la stratégie, à moins que ce ne soit celui de la stractique et de la tactégie.
Dans le fond, je m'en réjouis. En vérité celui qui est nulle part, ni social-démocrate, ni social-marxiste, ni socialiste, c'est bien monsieur HOLLANDE. Je le qualifierais volontiers de social-opportuniste. J'invite ses électeurs à le quitter et à rejoindre le MoDem qui a des choses à dire, dont la pensée est assez ferme et structurée, et dont le chef sait où il veut aller.

mardi 2 octobre 2007

Droit à la nation

Chers hommes politiques qui, la main sur le coeur, pleurez sur le sort des clandestins, des immigrés et des sans papiers, et vouez aux gémonies ceux de vos compatriotes qui votent pour le Front National, je vous prie de lire les lignes qui suivent et que nous devons à un très grand philosophe politique, Henri HUDE, dont j'ai déjà cité quelques travaux.
"Ceux qui se se réclament volontiers des droits de l'homme, ne devraient pas oublier qu'il existe aussi un droit de chaque homme à sa propre nation et que l'immigration fait problème quand elle implique un viol de ce droit. L'immigration juste est celle qui respecte le droit des citoyens à leur nation.
Ceux qui souffrent le plus d'une violation de ce droit, ce sont les pauvres. Qui en effet sont les électeurs du parti du non radical ? Les riches, surtout s'ils se doublent d'intellectuels rationalistes, ne peuvent pas comprendre le peuple, ni ses réactions dans ce domaine. Ils ont d'autres solidarité, plus reserrées, plus valorisantes, plus oligarchiques. Les pauvres eux, n'ont presque rien en propre, et leur seule propriété est collective : c'est leur pays et c'est leur titre de citoyen. Si l'on fait de leur citoyenneté, de leur pays une sorte de bien libre, comme l'air qui n'est à personne, ils n'ont vraiment plus rien à eux sur la terre, ou on dévalue tout ce qu'ils croyaient avoir.
Ajoutez à cela les progrès de l'oligarchie dans ce monde, par exemple dans la construction européenne pseudo-libérale, et la menace toujours plus pesante du chômage, et l'on comprend que les citoyens pauvres ont pleinement raison de se sentir dépouillé de tout : de leurs biens matériels, de leur démocratie, de leurs droits civiques et de leur patrie. La classe populaire est en train de subir plus qu'une prolétarisation. Elle réagit comme elle peut, et, dans le désarroi qui est le sien, on ne peut pas vraiment lui jeter la pierre." (Henri HUDE. Ethique et politique. Editions Universitaires, Paris, 1992)
Hommes politiques, avez-vous donc enfin compris que nous avons droit à une nation ? Que ce droit est naturel et inviolable ? Que le Front National recrute dans la classe populaire, parce que les belles consciences (de gôôôôche, surtout, mais pas seulement ; j'y ajoute quelques catholiques généreux, mais irresponsables) dénient aux "plus démunis" le droit de se sentir chez eux dans leur patrie ? Avez-vous compris enfin que vous ne pouvez reconnaître aux Kurdes (madame MITTERAND), aux Palestiniens (liste trop longue, mais j'y mets volontiers mon nom), aux Kosovars, aux Tchetchène, le droit d'avoir une nation, et ne pas reconnaître qu'une immigration incontrôlée dans notre pays modifie d'une manière inacceptable le paysage national ? Avez-vous enfin compris que le concept d'indifférenciation rationaliste dont vous vous réclamez au nom de droits de l'homme, tronqués et arrangés à votre sauce, engendre la violence et la guerre ? Vous le savez, imbéciles, auraient dit BERNANOS, vous le savez, mais feignez d'ignorer ce principe fondamental et humanisant, pour servir les intérêts de votre partie, de votre idéologie, de votre inaltérable propension au penser faux, en vérité de votre égo boursoufflé. Nous ne pouvons, nous ne voulons pas nous reconnaître dans votre discours. Vous n'aurez jamais nos voix. Non possumus.
C'est tout pour aujourd'hui.